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-Qu'est-ce que tu as pour moi, Dean ?

Je regardais mon colocataire avec un grand sourire, attendant qu'il me donne une enquête sur laquelle bosser.

-Aucune enquête, répondit-il en détournant le regard de son PC.

-Tu es sûr ? Demandai-je, pas convaincue.

-Rien pour toi, en tout cas ! Tu as besoin de t'amuser, pas d'une enquête.

Je levai les yeux au ciel. Je n'avais pas envie de m'amuser. Enfin, si, mais sur une enquête. J'en avais envie, presque besoin. Je soupirai, et entreprit de retourner dans ma chambre quand Dean me rattrapa.

-Ecoute, on est seul au bunker, Sam est parti faire quelque courses, tu veux qu'on se fasse quelques balles ?

-Quelques balles ? Répétai-je perplexe.

Il me sourit et m'indiqua de le suivre. Je le suivis, il passa prendre un gant et une balle de baseball et me regarda en souriant.

-Je pensais que tu parlais de balles de flingue, pas de baseball.

Dean rit et m'emmena à l'extérieur du bunker. Je me rendis compte alors que je n'avais jamais remarqué le grand espace vert à l'arrière de l'abri des Hommes de Lettres. Je souris, et Dean me lança la balle.

-Tu commences, me dit-il en allant se placer à mon opposé.

Je levai les yeux au ciel en souriant et lui lança la balle qu'il rattrapa sans aucune difficulté. Il me la relança et vice-versa. Le mouvement devenait rapidement fatiguant pour moi mais Dean semblait bien s'amuser.

-Alors, Charlie, dis-moi, commença-t-il en rattrapant la balle. As-tu déjà eu une relation sérieuse avec une fille ou un gars ?

Je ne rattrapai pas la balle qu'il venait de me lancer. Trop abasourdie par la question, je ne pensai même pas à la ramasser.

-Quoi ? Me dit-il en me montrant la balle derrière moi.

Je repris mes esprits et me racla la gorge. Je lui lançai la balle tout en espérant qu'il ne me repose pas la question. Ce qui était bien évidemment peine perdue.

-Tu n'as pas répondu.

Je soupirai et rattrapai la balle. Mais je ne la relançai pas.

-Pourquoi tu tiens à le savoir ?

-Non, c'était juste pour engager la conversation, répondit Dean. Mais on peut parler d'autre chose si tu veux.

Je hochai la tête, gênée. Il s'approcha de moi et me prit une main.

-Est-ce que tu vas bien en ce moment ?

Je soupirai et le poussai affectueusement. Mais soit j'ai tapé son épaule trop fort, soit il n'avait aucun équilibre. En tout les cas, deux secondes plus tard, Dean était par terre, sur le dos, mort de rire. Je me baissai à sa hauteur, ne pouvant m'empêcher de réprimer un rire moi aussi, et l'aidait à se lever. Cette fois-ci, ce fut lui qui me fit tomber, en me tirant à lui. Alors, allongés l'un à côté de l'autre, on riait à cœur joie. Pour rien, on riait juste. Peut-être était-ce la tension qui redescendait. Je n'en savais rien mais ça faisait du bien de rire.

Lorsque le calme reprit possession de nos corps, on regarda le ciel. Un instant, nous étions silencieux, et l'instant d'après, Dean reposa sa question.

-Tu vas bien, Charlie ?

Je tournai le regard vers lui en lui adressant un sourire et regardai à nouveau les nuages.

-Je vais bien. Je crois. J'ai bien fait de rester avec vous ces quelques semaines, cela m'a fait du bien. Je ne pense que j'aurais été capable de … d'être seule.

Dean se redressa et me toisa.

-Tu es chez toi ici, tu sais. Tu peux rester autant de temps que tu veux. Je serais toujours là pour t'accueillir.

Je regardai Dean, me redressai et le prit dans mes bras. Il me serra contre lui et je fermai les yeux. J'appréciai tout chez lui. Son odeur, ses vêtements, son caractère, sa peau. Il était aimant, attentionné. Il fait attention à moi, parfois peut-être un peu trop mais je m'en fiche. Il me remontait le moral, et c'était ce qui comptait le plus.