Ceci est ma première fiction. Merci de me dire ce que vous en pensez !

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Le Cabaret de la Dernière Chance.1

3h00

Londres a toujours été une ville bruyante du côté moldu, surtout la nuit. Les passants ne cessaient de s'interpeller, les voitures déchiraient l'obscurité de la chambre au fil de leurs phares, et la pluie ne cessait de tomber. Les silhouettes de l'agitation nocturne de la capitale de Grande Bretagne glissaient le long des rideaux et caressaient mon imagination. Je n'étais jamais sortie la nuit. Allongée dans les draps froids de ma chambre d'hôtel, je ne dormais pas. Dans quelques heures, ma vie allé changer radicalement. La vie calme, studieuse et paisible que j'avais connu jusqu'alors allait être engloutis par une vague puissante, destructrice, apaisante. Je me tournais et me retournais, tendue, perdue. Ma première journée à découvert allait être cruciale, elle sera celle qui posera mon identité, pour la durée du jour, de la semaine, et de toutes les années qu'il me restera à vivre. Mon choix n'avait pas été simple, et même maintenant que j'étais bien décidée et prête –enfin je l'espérais– à me montrer, à m'assumer, j'ai peur. Peur de ce que sera ma vie sous leurs yeux, peur de ce mensonge que j'allais devoir porter toute ma vie, non pas comme un fardeau, mais comme un masque, une protection même. A cette idée ma gorge s'assécha et l'envie soudaine d'aller boire me tarauda. Frissonnante je me leva, me guidant à tâtons jusqu'au cabinet de toilette. La lumière me brûla les yeux. Appuyée contre le rebord du lavabo, je me regardais attentivement dans le miroir et me posais cette unique question : « Verront-ils l'évidence ? ». Peut être est-ce parce que je connais ma particularité que je ne peux m'empêcher de le voir. Cette bizarrerie qui se révèle jusque dans mon prénom, Camille. Je tremblais de peur et d'excitation à l'idée que quelqu'un le découvre. Camille.. Doucement, je m'essuyais la bouche du revers de la main, contemplant longuement mon visage. Mes cheveux sont longs, j'avais décidé de les faire pousser et je ne le regrettais pas. Ils me féminisaient en quelque sorte. Ils assombrissaient mon visage pâle et mes yeux, d'un bleu déjà sombre. Mon nez, long et fin, était ce que j'aimais le moins de mon visage, juste avant mes lèvres que je trouvais trop pleine pour un garçon mais qui me correspondaient maintenant très bien. Je glissais une main tremblante dans mes cheveux, ramenant une mèche derrière mon oreille en soupirant.

-Camille ?

A travers le miroir j'observais le regard inquiet de ma mère. Je lui ressemblais tellement, ainsi qu'à papa évidemment. Je lui souris, essayant de la rassurer alors que moi-même je tremblais.

-Je n'arrive pas à dormir…

-Je sais. Il ne faut pas que tu t'en fasses, tout va très bien se passer.

Je retirais doucement ma main de mes cheveux, démêlant quelques nœuds au passage m'approchais d'elle pour me glisser au creux des ses bras. J'enfouis mon visage dans son cou et fermais les yeux.

-Tu vas me manquer.

-Toi aussi mon chéri

-Tu devrais t'entraîner à dire « ma » maintenant

-J'ai encore quelques heures pour en profiter non ?

Je soufflais doucement contre sa peau en signe d'assentiment, comme toujours.

-Allez, retournons nous coucher. Il ne faudrait pas que ton père se réveille à son tour.

Elle s'écarta doucement de moi et glissa sa main douce dans mes cheveux longs. Ce geste était devenu habituel mais j'avais du mal à me dire que ce n'était plus un garçon qui recevait cette caresse. Maintenant allongée sur mon lit, j'imaginais le château, ses élèves, ses professeurs, ses promesses surtout. Sans vraiment m'en rendre compte, je sombrais dans un sommeil agité.

8h00

L'agitation était à présent aussi intense à l'extérieur qu'à l'intérieur de la chambre. Encore engourdie par ma courte nuit je m'agitais, tournant en rond sans vraiment savoir ce que je faisais. Un bruit discret m'immobilisa tandis que la voie de mon père résonnait derrière la porte.

-Tu es prêt Camille ?

-Oui oui !

Je passais rapidement ma main dans mes cheveux qui descendaient maintenant jusqu'au milieu de mon dos et attrapais mon sac et mon manteau avant de me diriger vers la porte. Mon père m'accueillit avec un sourire au moins aussi tendu que le mien. Il tendit les bras pour me prendre ma valise, ce qui était une bonne chose car je tremblais tellement que même mon petit sac à main me semblais peser des tonnes. Il m'embrassa doucement le front.

-Tout ira bien

Je hochais la tête, incapable de prononcer un mot et le suivit jusqu'au rez-de-chaussée. Maman nous attendait déjà, tournant distraitement le reste d'une biscotte dans un café qui semblait froid. Nous nous installâmes auprès d'elle et le silence s'éternisa. Aucun d'entre nous ne réussi à avaler quoique ce soit de solide. Je savais que mon ventre allait gronder pendant le trajet, ce qui me faisait toujours rougir mais je me sentais incapable d'avaler quoique ce soit. Je sirotais donc mon jus de citrouille en silence, profitant de ces derniers moments avec mes parents, que je n'avais jamais quitté. Le temps sembla pourtant s'écouler trop vite et il fût bientôt l'heure de se diriger vers la gare. Laissant mes parents payer à l'entrée de l'hôtel, je m'approchais d'un des miroirs du hall. Le reflet me présente une jeune fille, qui semblait peut être un peu plus jeune que son âge à cause de son petit mètre soixante et de ses cheveux longs qui ne cachaient pas un nez un peu trop long. Je me tirais la langue à travers le reflet tandis que mes parents me rejoignaient. J'avais fait mes adieux cette nuit à la part masculine de moi-même et c'est sans regret que je sortis, abandonnant cette partie de moi.

11h00

Je tirais ma valise derrière moi, la tête baissée afin que mes cheveux cachent mon visage et surtout mes yeux rouges. Je ne jetais qu'un rapide coup d'œil aux différents compartiments, espérant en trouver un de vide, ou presque. Je finis par en trouver un, presque au fond du wagon. Soulagée, je plaçais ma valise dans la soute prévue à cet effet et m'assis à côté de la fenêtre. Je n'étais assise que depuis quelques minutes quand la porte du compartiment s'ouvrit soudain sur une jolie rousse aux yeux verts. Elle tenait un livre d'une main et sa valise de l'autre, un sac à dos tenant en équilibre sur son épaule. Bien que plus grande que moi, je me mis à espérer qu'elle eut le même âge que moi.

-Salut ! Je peux m'installer ici ?

-Bien sur ! Je suis nouve… Nouvelle donc je n'attends personne

Un grand sourire étira ses lèvres et, posant son sac par terre et son livre sur la banquette elle s'approcha de moi, la main tendue.

-Je m'appelle Lily Evans. Je suis en troisième année à Gryffondor.

-Camille Wolf et je suis en troisième année aussi.

Relâchant ma main, elle entreprit de hisser sa grosse valise jusque dans les filets tandis que je me levais pour l'aider.

-Merci, souffla-t-elle en se rasseyant en face de moi, sans être indiscrète, je peux savoir pourquoi tu n'as pas fait tes deux premières années à Poudlard ?

Je baissais les yeux. Je n'aimais pas mentir mais c'était désormais la seule chose à faire si je voulais me préserver. Rougissant légèrement je répondis en fixant la campagne qui défilait.

-Eh bien … Mes parents sont moldus tous les deux et ils avaient un peu de mal à se séparer de moi et à m'envoyer dans un lieu qu'ils ne connaissent pas et dont ils ne savent rien

-Je comprends bien, mes parents sont aussi moldus.

En entendant le ton sur lequel elle avait prononcé ces mots, je regardais dans sa direction. Ses yeux étaient fixés dans le vague, loin d'ici. Elle sentis mon regard et m'adressa un petit sourire timide.

-Et c'est juste pour ça ?

-Non pas vraiment. Quand ils ont réussi à appréhender le fait que je suis une sorcière, ils ont décidé de m'inscrire quand même dans un collège moldu, histoire que je me fasse une idée de ce que c'est et de ne pas regretter de ne pas avoir eu le choix…

Tout en prononçant ses mots, je me souvenais de mes deux années « collège ». Je ne les avais pas vécu. Je prenais des cours par correspondance et mon choix n'était pas celui que je venais d'annoncer. J'avais choisi d'être une fille, puis une femme. Et il m'avait fallu deux ans pour choisi, deux ans à partir du moment où j'ai reçu cette lettre de Poudlard.

-C'est une bonne idée, mais tu n'as pas peur de devoir rattraper deux ans ?

-Ça devrait aller, j'ai pris des cours de sorcellerie par correspondance. C'est d'ailleurs ce qui m'a poussé à venir.

-Le manque de pratique ?

-Exactement !

A ce moment, la porte du compartiment s'ouvrit pour la seconde fois et un jeune garçon aux cheveux ébouriffés passa sa tête par l'entrebâillement. Tandis que son regard se fixait sur Lily et que son sourire s'élargissait, je me surpris à passer ma main dans mes cheveux maintenant longs. Je soupirais doucement, regrettant mes mèches folles qui entouraient mon visage de la même façon que pour le garçon qui nous faisait face.

-Lily ! Enfin ! Je t'ai cherché partout !

Il entra dans le compartiment, suivit de près par un autre gars de même corpulence mais aux cheveux noirs et bien mieux coiffés. Lily m'adressa un soupir exaspérer et je compris qu'elle n'appréciait pas vraiment les nouveaux venus.

-Potter.

-Alors ma belle ? Passé de bonnes vacances ? … Je t'ai manqué ?

-Sa dernière question fût posé avec un sourire qui se voulait charmeur. Je me retins de rire face à cette attitude, consciente que cela aurait été mal vu par les nouveaux venus.

-Pas le moins du monde Potter ! Et c'est vacances étaient sublimes vu que tu n'étais pas là à me coller continuellement !

''Potter'' se renfrogna légèrement tandis que son ami éclatait d'un rire joyeux, fort semblable à un aboiement de chien. Lorsqu'il se calma, il parut enfin remarquer ma présence et se tourna vers Lily.

-Tu ne nous a pas présenté ton amie

-Je m'appelle Camille Wolf

Il me sourit gentiment et me tandis sa main.

-Sirius … Black. Et le crétin qui fait des yeux doux à Lily c'est James Potter. On est tous les deux à Gryffondor

Je pris prudemment sa main entre les miennes pendant que James levait les yeux au ciel. Lily intervint.

-Pour mon plus grand malheur !

-Allons Lily, quand avoueras-tu que tu adores James ?

-Je n'aime pas mentir.

-Mais ça ne t'embêtes pas si on reste avec vous jusqu'à ce qu'on arrive ?

James (puisque c'est ainsi qu'il s'appelle) arborait maintenant une mine de chien battu tout en regardant Lily. Mais celle-ci n'eut pas le temps de répondre, la porte s'ouvrant une fois encore, laissant entrer deux nouveaux garçons. Le premier était petit et semblait stresser par quelque chose, ses yeux gris regardant partout à la fois. Le suivant était plus grand et semblait être l'opposé de son compagnon, ses cheveux étaient de miel et ses yeux, calme, étaient dorés.

-Remus ! Peter !

James et Sirius accueillirent leurs amis (apparemment c'est ce qu'ils étaient) en bondissant de leurs sièges avec entrain. La minute qui suivit fût un concert de rire et de tapes dans le dos. Lily regarda d'un air désolé et je hochais les épaules pour lui faire comprendre que ce n'était rien. Le plus grand des nouveaux venus s'approcha d'elle et je remarquais qu'elle le saluait avec chaleur. Elle devait être plus proche de lui que des autres. Peut être le fait que lui aussi tenait un livre à la main expliquait cette amitié ? Tandis que le calme revenait progressivement dans le compartiment, les nouveaux venus se tournèrent vers moi de concert, l'air interrogateur. Avant que j'ai pu dire quoique ce soit, Sirius intervint.

-Je vous présente Camille ! Camille voici Peter et Remus

Il les désigna respectivement du doigt avant d'ajouter.

-Camille est nouve…, il s'arrêta et se tourna brusquement vers moi , Tu es bien nouvelle ?

-Oui oui ! Je suis en troisième année, comme Lily

-Et comme nous !

Cette fois ce fus James qui intervint, en bombant le torse tout en observant Lily du coin de l'œil, ce qu'elle ne sembla pas remarquer. Sirius soupira discrètement tandis que Remus venait s'installer à mes côtés.

-Alors comme ça tu es aussi en troisième année. Comment cela se fait-il que tu ais loupé deux années de cours ?

-Eh bien … Comme je l'expliquais à Lily, mes parents sont moldus et ils voulaient que je sache comment se passe le collège ''normal''. Alors j'ai suivi des cours par correspondance pendant deux ans en attendant de venir ici.

Maintenant que je l'avais déjà raconté une fois, mon mensonge me vient plus facilement et je ne me sentis pas rosir. Cependant, Remus sembla surprit, ce qui m'inquiéta.

-Tu as réussi à suivre le collège plus des cours par correspondance en même temps ?

-Bah … Je ne sortais pas beaucoup …

Il me sourit et ajouta.

-Et qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis et venir à Poudlard ?

-Je manque un peu de pratique …

Sirius, qui nous avais écouta sans que je le remarque, éclata de rire devant mon air contrit avant de sortir un jeu de cartes de sa poche.

-Une bataille explosive ?!

Aussitôt les trois garçons abandonnèrent ce qu'ils faisaient, en l'occurrence fixé/contemplé Lily pour James et discuté avec moi pour Remus , pour se tourner vers Sirius et s'asseoir par terre autour de lui avec un sourire joyeux sur le visage. Lily croisa mon regard interrogateur et elle me répondit d'un haussement d'épaules avant de sortir son livre. Je m'approchais alors des garçons et m'installais aux côtés de Peter.

-Vous m'apprenez ?

Sirius poussa un soupir, ramassa les cartes et redistribua. Les parties s'enchaînèrent alors jusqu'à ce que Lily lève les yeux vers nous.

-Il va être temps pour nous de se changer, sortez d'ici !

-Déjà ?! ,je ne m'étais pas rendu compte mais la nuit était tombée et on apercevait au loin les lumières du château.

-On ne peut vraiment pas rester ? (James évidemment)

Lily poussa un soupir et les poussa tous en dehors du wagon. Elle grimpa alors sur la banquette et entreprit de fouiller dans sa valise à la recherche de sa robe de sorcière et je l'imitais bientôt. Je me sentais déjà complice de cette fille, appréciant son tempérament à la fois calme et résolu, et j'étais heureu…se qu'elle soit entrée dans ce compartiment. Alors que nous achevions de nous changer, le train commença à ralentir et je sentis alors le stress s'installer insidieusement dans le creux de mon estomac. Comme si elle avait sentit ce qui se passait, Lily se tourna vers moi et me sourit.

-Ne t'en fais pas pour la répartition, tout ira bien

Et c'est sur ces derniers mots, qui avaient été également ceux de mon père, que je me dirigeais vers la sortie, vers l'inconnu.

A suivre... [je me dépêche de poster la suite]