John Watson et Gregory Lestrade pouvaient se vanter d'être de ceux qui connaissent le mieux les frères Holmes. Bien qu'en réalité ils n'en sachent que très peu sur eux et, comme le disait si bien le détective, "Ce que je sais de ces deux génies là me suffit amplement, pas besoin de chercher à en savoir plus." Mais, même si ils l'admettaient relativement, chaque nouvelle information sur Mycroft ou Sherlock était la bienvenue. Lestrade avait d'ailleurs mis trois heures à arrêter de rire après avoir su que le sociopathe de Bakerstreet, dans le cadre de ses expériences, avait passé quatre jours perché sur des talons roses en étant pris en photo et filmé par son meilleur ami.
Concernant l'aîné, Mycroft, ils ne savaient que très peu de choses sur lui. Ils déduisaient donc des traits de caractères selon ce qu'il laissait entrevoir. Ainsi ils s'étaient accordés sur le fait que le Gouvernement Britannique n'usait pas de la violence physique. Du moins pas lui-même, car les deux hommes ne se faisaient pas d'illusions, quand une personne est capable d'espionner n'importe qui et de stopper des guerres, nul doute qu'il a déjà donné l'ordre de frapper une personne, voir pire. Il était donc établi que le plus âgé des frères n'était pas quelqu'un de violent.
Un jour, alors que les locaux du Yard avaient été investis par Sherlock et John afin de résoudre une série de meurtres tragiques, pour le plus grand bonheur du brun, Mycroft Holmes était arrivé comme s'il s'agissait de la chose la plus naturelle qui soit. Il salua poliment le détective et le docteur avant de se tourner vers son frère afin de lui "demander" de se charger d'une affaire d'ordre national.
-Non.
-Sherlock, la Reine pourrait être en danger.
-Et alors ? C'est ton employeur. Pas le mien. Et je dois déjà me charger de cette enquête.
-Il. S'agit. De. La. Reine. Alors pour une fois comporte toi comme l'adulte que tu es sensé être.
-Mais je suis adulte. Je préfère me charger d'une enquête concernant un serial killer, qui menace donc ces poissons rouges. Oserais-tu me dire de mettre la vie du peuple de ta Reine en danger ?
-Oh pour l'amour du ciel, Sherlock ! Tu n'as pas le choix. Tu résoudras cette affaire.
-Sinon quoi ? Tu le diras à Mummy ?
-Vous êtes frères ? Le taré a un frère ?
Anderson ayant, comme la majorité des agents présents dans la pièce, suivi l'échange ne put s'empêcher de lâcher cette remarque, bien qu'inutile. Il s'attira aussitôt deux regards glacés et perçants, remplis de mépris.
-Merci beaucoup Anderson, comme d'habitude le simple fait que tu parles fait considérablement baissé le QI de la rue.
-J'y crois pas...T'as une famille ?
-M Anderson, c'est cela ? Je ne me considère pas comme un expert en reproduction, mais il me semble qu'afin de naître il nous faille une famille. Alors oui, mon petit frère en a une.
-Mais, mais... La vache mais j'ose même pas imaginer vos parents ! Ça doit être des fous. Surtout la mère. Elle, elle doit être complètement malade ! Oh merde, plu-
Il ne put finir sa phrase coupé par un poing pâle s'écrasant sur son nez dans un craquement sinistre. Sous les yeux ébahis des policiers, l'aîné des Holmes venait de violemment abattre son poing sur le visage du médecin légiste. Ce dernier se tordait de douleur, le visage ensanglanté. Il se tourna vers son agresseur en lui lançant un regard noir mais fut assez vite stoppé par l'air on ne peut plus terrifiant qu'affichaient les deux frères. L'atmosphère semblait s'être rafraîchie de plusieurs degrés, et nul n'osait prononcer un mot.
-Je vous demande pardon ?
La voix de Mycroft était glacée, claquante. Une voix contre laquelle on n'osait s'élever. Le cadet, pas en reste, donna un coup de pied dans le ventre d'Anderson qui était resté à terre.
-Dis moi Anderson, il cracha le nom comme si il le dégoûtait au plus haut point, aurais-tu par hasard insulté notre mère ?
-J-je voulais p-pas ! P-pardon ! Me faites pas de mal.
Ils lui lancèrent un regard rempli d'un dégoût et d'un mépris tellement intense qu'on ne pouvait le nommer. L'homme au parapluie tourna les talons et se dirigea vers la sortie, se promettant intérieurement de rendre la vie difficile à ce misérable. Il fut rapidement suivi de Sherlock et de John. Après leur départ on soigna Anderson, puis un de leurs supérieurs vint les informer que pendant deux semaines Anderson serait consigné dans son laboratoire. Il avait l'interdiction formelle d'en sortir, hormis pour rentrer chez lui et aller aux toilettes. Il n'irait pas sur le terrain et mangerait seul dans la pièce lui étant réservée. L'ordre venait de très haut et s'appliquait à l'instant même.
Watson et Lestrade décidèrent donc de ne jamais insulter, quel qu'en soit la raison, madame Holmes devant ses fils. Car si Mycroft n'était pas violent, il avait néanmoins une sacrée droite et une forte rancoeur.
