Musique à écouter pendant la lecture (celle qui m'a inspirée pendant l'écriture de l'OS) :
[Daughter - The end]
Enjoy ! :)
Sherlock avait jusque-là suivi une scolarité par correspondance, mais ses parents avaient décidé que cette année, il entrerait au lycée, pour "se faire des ami.e.s" selon ses parents. Mais étant autodidacte et dépassant de loin ses camarades de classe, il s'ennuyait mortellement, aussi bien en cours que pendant les pauses.
Son franc parlé ne lui attira que des ennuis. En effet, ses pairs l'avaient totalement rejeté, l'insultaient et parfois le frappaient.
Les professeurs le savaient, mais n'intervenaient que pendant les cours.
Avec les mois, cela empira, les élèves devenant plus violents tant dans leurs propos que dans leurs gestes ; Souvent, Sherlock rentrait chez lui avec des bleus sur les jambes ou le torse.
Il n'en parlait jamais, fierté oblige.
Un soir, alors qu'un élève nommé Anderson avait tenté de l'étrangler, Sherlock se réfugia dans sa chambre et se roula en boule sur son lit. Il n'arrivait pas à pleurer, et la souffrance était telle qu'il chercha un moyen de l'apaiser, ne serait-ce qu'un peu.
Il chercha dans son palais mental quelque chose qui pourrait apaiser ce mal-être qu'il n'arrivait plus à gérer seul... Et la seule chose qu'il trouva ne fut pas la plus saine, ni la plus sûre.
L'adolescent se leva et se dirigea vers son bureau, tremblant de peur et d'excitation à la fois. Il ouvrit un tiroir et fouillant dans son matériel scientifique, il trouva un scalpel.
Il le saisit d'une main tremblante, et commença par n'appuyer que légèrement sur son avant-bras, il en résulta de légères coupures, superficielles. Mais cela ne suffit pas à le soulager.
Il exerça une pression plus forte sur le scalpel, jusqu'à voir son sang couler sur le sous-main de son bureau d'acajou.
Au bout de quelques coupures il fut soulagé, mais une fois l'adrénaline redescendue, il sentit la douleur physique et commença à regretter. Mais avant même qu'il le sache, c'était trop tard, il était devenu accro.
Au début, Sherlock ne se mutilait que rarement, quand il avait trop encaissé d'insultes et de coups. Mais avec le temps, la nécessité de se mutiler grandit, et il finit par se couper toutes les semaines, puis tous les jours. Il achetait du désinfectant, des compresses et des bandages en secret et ne parlait de ses blessures à personne.
Au fil de ses années de lycée, il fit une dépression, puis deux. Il sombrait lentement. Puis vint le jour où il s'enferma dans les toilettes de l'établissement, dans l'intention d'y mourir. Il n'avait pas écrit de lettre à ses parents, trop cliché. Il ferma la porte à double tour, puis, le corps secoué de tremblements incontrôlables, il sortit son scalpel de sa poche, aiguisé la veille.
Sherlock releva la manche de sa chemise jusqu'à l'épaule, s'assit sur le carrelage froid et sale des toilettes et posa la lame au niveau de la pliure de son coude. Il appuya la lame sur son bras et traça une longue et profonde coupure jusqu'à son poignet. Il avait tranché l'artère du poignet, des veines, et peut-être même des tendons. De toute façon il y avait tellement de sang qu'on ne distinguait plus rien.
Sa vision s'assombrit. Il était allongé dans une flaque de sang chaud et écarlate.
This is the end.
