Kuroro se tenait devant la porte de la chambre 219 de la tour du tournoi céleste, hésitant à frapper. Il baissa une nouvelle fois les yeux sur le papier qu'il avait en main c'était pourtant la bonne chambre, et la personne qu'il cherchait était bien présente, la réceptionniste ayant affirmé l'avoir aperçu vingt minutes auparavant. Cependant, il ne se décidait pas à entrer il n'avait jamais été à l'aise en sa compagnie et de plus, il se sentait très vulnérable depuis qu'il ne pouvait plus se servir de son nen. Il maudit intérieurement pour la centième fois l'utilisateur de chaîne, responsable de tous ses problèmes, avant de se rappeler que la solution aux dis problèmes se trouvait peut-être devant lui.
Au moment où il se décidait enfin à toquer, la porte s'ouvrit laissant apparaître un homme à la chevelure rose et un maquillage de clown :
« Salut, murmura Hisoka de sa voix suave, dis moi, tu comptes rester devant ma porte encore longtemps ?
- Tu m'avais remarqué ? demanda Kuroro
- Evidemment, répondit-il pendant que ses yeux se plissaient et sa bouche s'étirait jusqu'aux oreilles »
« Je n'aime pas ce sourire, pensa l'homme aux cheveux noirs de plus en plus mal à l'aise, il n'augure rien de bon »
- Quand quelqu'un reste dix minute devant ma porte sans camoufler sa présence à l'aide du zetzu, ça ne peut-être que toi, continua l'homme joker d'une voix moqueuse.
« Dix minutes ? Merde, je suis là depuis si longtemps ? » Pensa Kuroro
« Enfin c'est sans importance, continua Hisoka en s'éloignant de la porte, mais pourrait-on plutôt savoir la raison de ta venue ? Est-ce que tu es là pour venger tes hommes qui sont morts par ma faute ? »
Un éclair de peine et de colère traversa le chef de la brigade, tandis que les visages d'Uvoguine et Pakunoda, morts de la trahison d'Hisoka, défilaient dans son esprit. Non, il devait se contrôler et reprendre son calme. Il réglerait son compte à ce traître une autre fois. Pour l'instant, il avait besoin de lui.
« Pas aujourd'hui, lâcha t'il finalement, mais tu ne perds rien pour attendre. Je suis venu car j'ai besoin que tu me rendes un service. ». Hisoka le regarda avec étonnement :
« Tu sais pourtant très bien que je ne fais plus parti de l'araignée.
- C'est pour ça que c'est toi que je viens voir, la chaîne autour de mon cœur m'empêche de communiquer avec les autres membres de la brigade. Ne vas surtout pas croire que je te fais confiance.
- Bien sûr que non, répondit Hisoka avec un sourire, et en quoi consisterait ce service ?
- As-tu déjà entendu parler du jeu « Greed Island » ?
- Oui
- Parfait, il y a un exorciste dedans, mais comme je ne peux pas me servir de mon nen, je ne peux pas y entrer. Je voudrais que tu me le ramènes.
- Je vois, mais tu sais mon cher Kuroro, je n'ai aucune raison de te rendre ce service.
- Moi je crois que si.
- Eh bien si tu trouves quelque chose capable de me satisfaire, j'accepterais. »
Kuroro s'adossa au mur et soupira :
« Combien tu veux ?
- Oh je t'en prie, ne te moque pas de moi, l'argent ne m'intéresse pas, et tu sais pertinemment ce que je veux »
Comme l'homme aux cheveux noirs gardait le silence, l'implacable joueur s'avança vers lui et continua :
« Je veux, un duel avec toi une fois purifié du nen qui t'affecte.
- Quel requête étonnante, ironisa t'il, ça ne te ressemble absolument pas. Très bien, si c'est le prix ça me va.
- Je n'ais jamais dit que c'était mon prix.
- Comment ça ?
- Du moins, disons que c'est la moitié
- Et qu'est-ce que tu veux de plus ? » s'exaspéra Kuroro
Pendant ce temps, Hisoka s'était dangereusement rapproché, son visage n'était plus qu'à quelques centimètres de celui de son ancien chef, lequel commençait sérieusement à s'inquiéter. Un sourire prédateur étira les lèvres de l'homme joker, qui finit par poser celles-ci sur les lèvres de sa proie. Kuroro écarquilla les yeux, son cerveau s'arrêta momentanément de fonctionner sous le choc, le privant ainsi de toute réaction, tandis que la langue d'Hisoka courait sur ses lèvres et tentait de passer la barrière de ses dents. Ce dernier, frustré du manque de réaction de son vis-à-vis, avait commencé à glisser une main baladeuse sous sa chemise afin de lui caresser le torse. Le déclic se fit enfin chez l'homme aux cheveux noirs, qui, reprenant ses esprits, mordit de toutes ses forces la langue d'Hisoka et son coup de point heurta violement le visage de son bourreau, le projetant à terre. Kuroro cracha par terre le sang du téméraire, s'essuya avec dégoût la bouche du revers de sa main et toisa avec fureur l'homme à terre.
« Aïe, gémit celui-ci, t'aurait pu être un peu plus doux » Il saignait abondamment de la bouche de la morsure du chef de la brigade, ainsi que du nez, du fait de son coup de point. « Je vois que tu n'as pas perdu ta force quand tu as perdu ton nen …
- NAN MAIS T'ES PAS BIEN OU QUOI ?!, l'interrompit Kuroro visiblement très en colère, non, se reprit-il coupant Hisoka qui allait rétorquer, ce n'est pas une question, mais une affirmation, tu es un vrai malade mental, et ça ne date pas d'hier.
- Mais ainsi tu as compris en quoi consistait l'autre moitié de mon prix, répondit l'homme joker en s'essuyant le sang qu'il avait au visage avec un sourire malicieux sur les lèvres, tu devras passer du temps avec moi afin de me satisfaire.
- Tu rêves, trouve toi une putain pour ça, riposta l'homme aux cheveux noirs
- Je pourrais, mais il n'y a que toi qui m'intéresse.
- Laisse tomber pour le service, je trouverais quelqu'un d'autre, je m'en vais.
- Tu ne le feras pas, répliqua Hisoka alors que le chef de la brigade avait la main sur la poignée de la porte, si tu avais pu demander à quelqu'un d'autre, tu ne serais pas venu ici, je dois vraiment être ton unique solution pour que tu te rabaisses à demander l'aide d'un de tes ennemi. Mais la question c'est … Jusqu'à où es tu prêt à abandonner ta fierté pour retrouver ton nen, Kuroro Lucifer ? »
L'intéressé ne répondit rien, alors Hisoka continua :
«Alors, rien à ajouter ?
- Tu es un homme mort, et oublis tout ça, je préfère autant ma situation actuelle.
- Vraiment, murmura l'implacable joueur, et bien bon courage, si jamais tu changes d'avis tu sais où me trouv… »
Il fût interrompu par un claquement de porte.
« Ah… quel adorable insolent, j'espère que tu ne me feras pas attendre trop longtemps. » murmura-t-il en se léchant les lèvres.
