Disclaimer: APH n'est pas à moi

Personnage: ... Empire Romain (Rome) et Francis (France).

Genre: Général, angst, un peu Drama, Fruk à venir.

Rating: Pour tous

Note: Au début ça devait être un très long OS mais finalement, je pense que séparer la partie avec "Empire Romain" souligne plus son importance pour la suite.


Partie I: Plus un Empire est grand, plus dure est sa chute


Début des invasions barbares...après l'arrivée des Francs en Gaule.

- «Toi? Qu'est-ce que tu fais ici?» fit une voix fatiguée, presque brisée, lasse qui résonna dans la pièce sombre. La voix de quelqu'un qui n'en peut plus, qui en a assez. Empire Romain était allongé dans son lit, ses blessures soigneusement bandées, des cernes presque noirs soulignant ses yeux d'habitude si rieurs. Sa respiration était presque erratique, ses pupilles dorées étaient ternes, presque vides. Il semblait épuisé à tout niveau, mentalement comme physiquement.

Rome ne le savait pas mais c'était le début de sa fin.

Ou plutôt il s'en doutait plus ou moins mais refusait de se l'avouer.

L'enfant s'approcha du grand lit, ses petites mains posées sur le rebords, ses doigts froissant les draps sans qu'il en ait même conscience, tout à son inquiétude pour l'homme allongé. Le petit blond avait l'apparence d'un garçon de 3 ou 4 ans mais c'était évidement un leurre, quelque chose de totalement faux. On le voyait, le comprenait, rien qu'en lisant dans ses grands yeux brillants, sa façon de parler dénuée de toute hésitation. Et un sentiment que puissance qui l'entourait.

C'était une nation, c'était une toute jeune nation mais c'était aussi un être éternel, difficilement mortel même avec de graves blessures, un être condamné à être douloureusement seul, sans personne d'autre que les autres nations. Il y en aurait bien quelques uns avec qui il tisserait des liens forts (et d'autres avec qui il risquait de se battre souvent).

Rome étouffa un rire douloureux malgré la souffrance qui le déchirait, malgré ses blessures qui saignaient encore abondamment, tâchant les bandages blancs. Ce petit, il l'avait rencontre il y a un un petit moment, dès l'arrivée des Francs en Gaule, Gaule qui avait alors disparue. Il avait trouvé l'enfant sauvage dans les terres de Bretagne, un enfant doux en apparence mais qui criait des malédictions en celtique, le lien de parenté avec Gaule était vide devenu évident, ne serait que par la façon "charmante" qu'il avait eu de l'acceuillir. Rapidement il l'avait apprivoisé et le petit était devenu doux, adorable et joyeux. Un nouveau rayon de bonheur sur sa dure maison de Rome, un compagnon de jeu infatigable pour Espagne, qui avait pris la place de la dure et "mordante' Hispanie. Les jumeaux Italia l'adoraient, et Saint Empire Romain l'appréciait. Il était l'un des plus ''âgés'' de ces toutes jeunes nations et semblait comprendre que quelque chose de très grave se passait ici. En même temps, voire son grand-père dans un tel état avait du le mettre sur la voie. Seulement il ne pouvait pas encore lui donner de nom...à cause de ces invasions qui rendait l'avenir de son pays incertain! Une chose était sûre, il ne pouvait plus le nommer Gaule.

- «Pourquoi tu saignes?» demanda le petit d'une voix douce, sa petite main se posant sur la joue de celui qui avait été un si grand conquérant, de celui qui était à ses yeux un immense et indestructible empire. Une sourde angoisse tordait son ventre, jamais son grand-père n'avait été aussi mal. Comment était-ce possible?

Empire Romain haussa un sourcil et répondit, fermant les yeux pour surmonter une vague de douleur «Parce que je suis blessé!» Germanie n'y été pas allé de main morte. Dire qu'il pensait que c'était son ami, le fourbe avait profité des invasions, ne l'avait même pas prévenu des attaques barbares.

L'enfant pencha doucement la tête de côté, frôlant le front brûlant de l'Empire de ses petits doigts «Ce n'est pas ce que je veux dire! Tu saignes à l'intérieur! Tu souffres comme une nation à ce instant et pas comme un homme, comment c'est possible?» Il ne s'expliquait pas très bien mais c'était parfaitement clair. Le blond avait senti les plaies intérieures, détecté sa souffrance et son problème.

Comment était-ce possible?

Rome inspira douloureusement, un instant il songea que les légendes de magie celtiques n'étaient sans doute pas du vent, et l'enfant était apparu dans une région qui se prétait bien à ces pratiques et avait sans doute passé quelques années avec des druides. Britannia avait du venir voir ce gamin pendant qu'il était en Bretagne (qu'elle s'occupe de ses propres enfants et laisse les siens tranquilles!), à moins que ça ne soit l'un des Irlandes, Ecosse ou Pays de Galle qui l'avait trouvé? Elle avait essayé de le récupérer (mine de rien, elle l'avait trouvé avant lui, malgré qu'il soit son grand-père) mais lui avait réussi à l'attraper en premier et à le ramener à Rome. Il vit les yeux tristes et inquiets du petit posés sur lui. Il se força à répondre, sincèrement «Je suis devenu trop grand, trop fort! J'ai bâti un grand, un très grand empire!

- Oui je sais!» S'exclama le petit d'un air légèrement plus enthousiaste «Tu me l'as montré sur la carte dans l'autre pièce! C'est un trèèsss grand Empire! Tu l'as obtenu en te battant, parce que tu étais le plus fort! » Il avait écouté avec attention les histoires que Rome raconter jour après jour, les récits et résumés de ses conquêtes et de ses guerres. Suite à cela, parfois, le guerrier posait la main sur la tête blonde et disait, tendrement «Un jour ce sera ton tour mon petit!». La jeune nation dont le nom était encore incertain grimpa sur le bord du lit, posant sa petite main dans celle de gauche de son grand-père. «Alors...c'est quoi le rapport avec ton état? Tu es trop fort pour perdre non?»

Un rire douloureux fut sa réponse et Rome répondit «Je suis un idiot mon garçon! Vraiment...un idiot total! Je n'ai jamais réalisé...que la puissance était éphémère. J'ai grandis trop vite et j'ai été trop gourmand! Quand je m'en suis rendu compte c'était trop tard!» Il toussa, réprimant les tremblements causés par la fièvre et ajouta «Un Empire aussi étendu, si grand, ,n'ai pas fait pour durer! Je pensais que le pouvoir et les richesses qu'il m'apportait durerait toujours mais...» Il secoua la tête et soupira, accablé «Je suis puni de mon arrogance aujourd'hui!» Il n'eut aucune réponse autre qu'un petit froncement de sourcil. Il continua «Quand tu construit une tour avec des pierres, des cubes ou des bout de bois, que tu la fasse monter encore et encore et encore...que se passe-t-il?» Il s'était difficilement redressé sur un coude, portant un doux regard sur son petit France.

Le blond murmura, hésitant: «elle... s'effondre?» L'enfant cligna des yeux, une légère inquiétude au fond de ses prunelles. «C'est ça qui t'arrive? Ton empire s'écroule?» Une angoisse qu'il n'avait jusqu'ici jamais réalisé lui serra le coeur. Quel effet cela devait-il faire de ressentir ça? Il se mordit la lèvre inférieur, piteux et regarda tristement son "grand-père". «Tu...ne vas pas mourir hein?»

Un rire. Empire Romain se laissa retomber sur son lit, haletant: «Oui l'empire que j'ai bâti s'écroule...et sur moi...Je me suis battu de toutes mes forces pour le garder, vraiment de toutes mes forces pour que chaque morceaux de mon empire reste à mes côtés mais il n'y a pas moyen...j'ai échoué...et je l'ai payé! Mais je ne vais pas en mourrir...pas tout de suite du moins!»

"Si seulement je m'en étais rendu compte plus tôt...avant qu'il ne soit trop tard...

...Quand mon Empire a commencé à s'effriter...quand ça a débuté..

...J'ai lutté jusqu'au bout...et beaucoup trop!"

Il entendit un sanglot et rouvrit doucement les yeux, fixant la jeune nation à sa charge. «Mais tu es si fort Grand-père!» S'écria le petit qui ne parvenait pas à comprendre. Comment l'Empire Romain, si immense, si puissant pouvait-il être si grièvement blessé? Il l'avait toujours vu comme un roc, un être invinsible. Celui qui possédait un si grand empire ne pouvait pas perdre, pas échouer si facilement...n'est ce pas? Il était si fort, si grand, si puissant qu'une défaite avait toujours paru impossible.

- «Parce que depuis le début de la fondation de cette empire, je me bats de toutes mes forces, je lutte, je refuse de céder, je m'accroche, j'essaie de récupérer... Et je suis à chaque fois puni de mon obstination!» Il refoula la vague de douleur qui manqua de le submerger. «Je m'accroche à ces parties de mon empire qui s'en arrache, je lutte "jusqu'à la mort" parfois. Ces parties m'ont tourné le dos, sans un regard en arrière, sans une once de pitié, s'arrachant à moi sans regrets ou remords. A chaque fois j'ai l'impression de mourir ,d'étouffer. Certaines...je les avaient recueillie alors qu'elles n'étaient que des enfants, comme toi. Les invasions ont aussi tout détruits, les barbares m'arrachent tout également, sans négocitations et sans pitié.» Il regarda l'enfant et ajouta, pour lui-même..."Comme ils sont sur le point de t'enlever à moi toi-aussi!" Il n'y pouvait rien, les francs avaient gagné et exigeaient de récupérer LEUR nation. Le petit devait leur être rendu dans les mois à venir. Et Espagne également, dont le pays venait d'être conquis par un autre peuple barbare..."Je n'aurais bientôt plus que mes petits Italies. Suisse m'a déjà été retiré et Saint Empire Romain se rapproche d'Autriche".

Les francs veulent leur nation hein?

Il va donc probablement s'appeler France ou quelque chose comme ça!

L'enfant s'exclama alors, inquiet, attrapant le bras de son grand-père de coeur: «Mais alors quoi? Qu'est ce qu'il faut faire?» Il voulait aider l'homme, ne pas le laisser dans cet état de souffrance, de délabrement. Il ne fallait pas qu'il reste seul comme ça, au fond de lui il en était persuadé.

- «Accepter...» murmura doucement Rome en passant la main dans les mèches blondes de son petit-fils.

- «Hein?

- Accepter que notre empire s'écroule, que ces parties nous quitte, accepter sincèrement et au fond de nous même que nous avons échoué, perdu... sinon cela te détruit de l'intérieur, tu ne serais plus qu'une loque. Nous sommes des nations, nous ressentons au fond de nous la douleur de la perte de notre empire, nous sentons les liens qui se rompent ou qui s'arrachent! Souviens-toi ...il faut l'accepter au fond de soi et sincèrement, ou la douleur nous torturera, car notre force sera alors notre poison! Acceptes la perte, admets que tu as perdu et la douleur, petit à petit, disparaîtras! Rien n'est pire que de sentir notre propre empire s'effondrer sur lui-même! Moi je suis vieux, j'en ai beaucoup vue mais une jeune nation en souffrirait terriblement! Il faut qu'il l'accepte dès le début, dès que son Empire commence à s'éffondrer ou pire à se rebeller! S'il resiste, s'il se bat pour le retenir et le garder, la cassure de leur lien n'en sera que plus brutale! Et si, pour chaque partie de son territoire, cela recommence, ça finira par ...lui faire du mal...trop de mal..sans le tuer cela pourrait le détruire!»

Rome ferma petit à petit les yeux, sombrant dans un sommeil agité tandis que le petit serrait les poings, le cœur douloureusement serré. Il n'avait pas tout compris, surtout la fin.. il était encore trop jeune, loin des idées de conquêtes. Mais ce qu'avait dit son grand père resterait gravé dans sa jeune mémoire, et ressurgirait un jour quand la situation l'exigerait.

Rien n'est plus douloureux pour une nation que de sentir son empire arracher les liens le reliant à elle...

...que de le sentir tomber, s'écrouler sur elle!

Plus un Empire est immense...plus sa chute sera brutale et douloureuse...

Il n'y penserait plus pendant des années cependant, voire des siècles. Il grandit, se battit de toutes ses forces pour conserver son territoire, l'agrandir un peu. Il se lança sur les mers...trouva de jeunes colonies qu'il prit sur son aile, en perdit certaine aux mains d'Angleterre.

Angleterre qui était si fort, qui se battait avec tant d'acharnement, dont l'Empire grandissait encore et encore.

Jamais France ne fit le parallèle avec Rome...et pourtant...

….Pendant tout ce temps, il ne pensa plus aux mots de son grand-père. Il n'eut plus vraiment le temps d'y penser d'ailleurs. Il avait ses propres conquêtes, ses guerres, ses problèmes...Il ne vit rien venir...

Jusqu'à cette année-là...

"Je ne céderais pas, il n'est rien sans moi"

"Je ne lui accorderait jamais son Indépendance!"

...où une nation fut déterminée à choisir son avenir.

"Puisque Arthur ne veut rien entendre... je vais prendre de force ma liberté!"

Cette année où il comprit, où il se souvint. Cette année où une guerre éclata, où un Empire se fissura...quand il le vit partir, refusant de renoncer...refusant de lâcher la moindre parcelle de son Empire.

...Jusqu'à ce jour...

...Ou un lien fut brutalement rompu!


A suivre dans la partie II "Destins"