Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas. Cependant, cette histoire est tout droit sortie de mon imagination.
Une traduction en anglais arrivera bientôt ! (Ce sera la première fois que je traduit dans ce sens là – d'habitude je fais anglais → français, pas l'inverse), j'espère que je vais m'en sortir !
Ce n'est pas exactement ce que je voulais faire, mais c'était la meilleure version, donc j'ai gardé celle-là, après beaucoup de réflexion et de syndromes de la page blanche. Mais j'avais envie d'écrire une fanfic pour la nouvelle année, donc je me suis acharnée, et voilà ! Bonne lecture !
« Quelqu'un peut-il me dire pourquoi c'est toujours la nouvelle qui s'occupe de ce que les autres ne veulent pas faire ? »
Le docteur légiste Tokio Takagi pestait tout haut. Elle venait juste d'être mutée à la morgue du commissariat du troisième district. Auparavant, elle était assistante dans celle du premier district, et elle était heureuse d'avoir enfin le poste pour lequel elle avait étudié. Seulement, elle était arrivée début décembre, et c'était elle qui avait été désignée pour être de garde le soir du réveillon du Nouvel An. Elle était certaine que c'était le bizutage habituel des nouveaux arrivés à la morgue. Vivant, bien sûr. Après tout, elle n'était pas vraiment seule, même si les autres personnes ne pouvaient plus parler.
C'était censé être une soirée tranquille : même les criminels faisaient une pause pour le Nouvel An. Pas d'autopsie non plus. Seulement, l'hôpital du district l'avait appelé plus tôt dans la soirée/ La morgue de l'hôpital avait un dysfonctionnement, et de nombreuses personnes décédées avaient du être transférées.
Chouette façon de finir l'année, se dit-elle en regardant la pendule, qui affichait 23h15. Enfin, ce n'est pas comme si tu avais beaucoup d'autres endroit où aller. Elle avait tourné le dos à sa famille lorsqu'elle avait refusé un mariage arrangé, et ses – rares – amis étaient tous avec leurs proches.
Elle sursauta violemment quand une voix derrière elle répondit à la question qu'elle avait posé tout haut. « Parce que c'est une tradition ? »
Elle se retourna, et leva les yeux au ciel en voyant l'homme qui se tenait dans l'embrasure de la porte.
« Inspecteur ! Évitez de vous faufiler comme un voleur ! »
L'inspecteur Hajime Saito sourit en coin en la voyant reprendre sa respiration. Cet homme était impossible. Dès leur première rencontre, elle avait su qu'elle n'avait que deux options avec lui. Lui faire la guerre ou lui faire l'amour. Elle ne savait pas bien ce que le fait qu'elle penchait plutôt pour la deuxième solution après deux minutes de discussion voulait dire de l'état de sa vie sentimentale.
Depuis ce jour, ils jouaient un étrange pas de deux que personne n'arrivait à cerner. Même pas eux.
« Que faites-vous ici ? » demanda-t-elle, lorsqu'elle eut reprit son souffle.
« Je suis de garde. »
Tokio mit une bonne seconde à lui répondre, parce que tout un tas de pensées inappropriées lui traversèrent l'esprit, comme à chaque fois qu'elle croisait son chemin. Elle se reprit et plissa les yeux. « Vous n'êtes pas nouveau, pourtant. »
Il eut ce sourire machiavélique qui lui mettait les genoux en gelée, et elle redressa le menton pour lui faire face. Il haussa les épaules. « J'étais volontaire. »
Elle sourit, oubliant un instant ses pensées déplacées. « Vous n'êtes pas du genre à fêter le Nouvel An, hein ? »
« Le monde ne change pas parce qu'on change d'année. »
« C'est surtout une occasion de revoir sa famille. »
Il grogna. « Ma famille, moins je la vois, mieux je me porte. »
Tokio hocha la tête. « Je comprend tout à fait. » Elle fit une pause, le temps de ranger les papiers qu'elle avait dans les mains lorsqu'il était entré, puis le regarda dans les yeux. « Que puis-je faire pour vous, inspecteur ? »
Elle apprécia beaucoup plus qu'elle n'aurait du l'étincelle qui s'était allumée dans ses yeux ambrés. « A vrai dire, j'ai vu de la lumière et je suis venu voir qui était là. »
Elle se rapprocha de lui d'un pas. « Vraiment ? »
Il plissa les yeux, puis sourit. « Il se pourrait aussi que j'ai entendu dire que vous seriez de garde. »
« Ah. » Elle secoua la tête d'un air faussement tragique, sans pour autant le quitter des yeux. « Je savais bien que mon charme naturel me causerait des ennuis. »
Il se pencha vers elle, jusqu'à ce que son visage soit à une vingtaine de centimètres du sien. « Vous n'avez pas idée. »
Cette fille allait lui faire perdre la tête un jour. C'était aussi simple que ça.
Il l'avait du dès le moment où il avait posé les yeux sur elle. Pourtant, elle était en train de planter un thermomètre dans le foie de la victime du meurtre sur lequel il enquêtait. On avait fait plus glamour. Enfin, pour être précis, il l'avait su au moment où, après qu'il lui ait demandé si elle était sûre de l'heure de la mort – sans dire bonjour, ni prendre la peine d'être poli – elle lui avait répondu sèchement que oui, à moins que le thermomètre aie un dysfonctionnement. Mais qu'elle serait ravie de le tester sur lui pour être sûre. Évidemment, tous les policiers et les scientifiques qui l'avaient entendu l'avait regardé comme si elle avait deux têtes. Personne, absolument personne ne parlait ainsi a l'inspecteur Hajime Saito. Et surtout pas dès la première rencontre.
L'histoire avait fait le tour du commissariat en deux heures.
Surtout que le regard noir qu'il lui avait alors lancé ne l'avait même pas fait broncher. Depuis, leurs échanges de piques étaient aussi courant que leurs fameux échanges de regards. L'un comme l'autre étaient des maîtres dans l'art de dire des choses inavouables avec leurs yeux.
Comme à cet instant précis.
Il aurait pu croire qu'elle n'avait pas comprit qu'elle jouait avec le feu, mais c'était faux. Elle savait parfaitement ce qu'elle faisait, et – pire – elle était consciente de l'effet qu'elle avait sur lui.
Elle lui fit un clin d'œil avant de reculer. Elle était pire qu'une anguille. A chaque fois qu'il pensait l'avoir attrapé, elle lui glissait des mains. Et elle le faisait exprès.
Et lui, comme un imbécile, il essayait encore.
Décidant qu'insister n'arriverait à rien, il regarda autour de lui, surpris par le nombre de fiches d'admission à moitiés remplies sur son bureau.
« La morgue est pleine ? »
Elle soupira. « Presque. Il y a un dysfonctionnement à la morgue de l'hôpital, donc il les envoient ici. »
« Des autopsies à faire ? »
Elle secoua la tête. « Non. Ce sont des morts naturelles ou accidentelles. Pas de victimes de meurtre. ».
Tokio tira le fauteuil de son bureau et s'assit, lui faisant signe de faire de même. Au lieu de prendre la chaise en face d'elle, il s'assit sur le coin de bureau. Elle lui fit les gros yeux, mais il ne se poussa pas. Évidemment. Le jour où il l'écouterait, les poules auraient des dents. Elle finit de remplir la dernière fiche d'admission, sentant le regard de Saito sur elle. Elle s'efforça de se concentrer, mais, avec lui, ce n'était pas simple.
Lorsqu'elle eut finit, la jeune femme se laissa aller en arrière sur son fauteuil. Levant la tête vers le policier, elle demanda : « Vous avez faim ? »
Il plissa les yeux. « Je ne mange rien qui ne vienne du frigo de la morgue. »
Elle éclata de rire. « C'est celui de mon bureau. Je vous assure qu'il n'y a jamais rien eu d'autres que de la nourriture dedans. »
« Vous êtes certaine ? »
Tokio fit la moue. « Enfin, depuis que c'est moi qui l'utilise. Je ne sais pas avant. ». Elle fit une pause, puis lui lança un regard espiègle. « Mais, vous savez, un humain mort, ce n'est que de la viande. Certains en mangeraient. »
Il la frappa légèrement sur la tête en punition de son ton moqueur. Comme tous les légistes, elle avait un humour bizarre, mais, à bien y réflechir, lui aussi.
Elle se leva, alla ouvrir un petit frigo dans un angle de la pièce, et en sortit deux boîtes en verre, avec un couvercle en plastique hermétique, qu'elle enleva avant de les glisser dans le four micro-ondes, posé sur le meuble voisin du frigo.
« Qu'est-ce que c'est ? » demanda Saito.
« La fameuse recette de dinde aux marrons de ma grand-mère. »
Saito haussa un sourcil. « Je vous pensait plus cuisine traditionnelle. »
« Ma grand-mère était française. Pour elle, c'était traditionnel. »
Saito hocha la tête. « Et c'est bon ? »
Tokio sourit d'un air mutin. « Vous voyez que vous avez faim ! Attendez deux minutes, c'est presque chaud. »
Elle lui fit signe de prendre la chaise en face d'elle. Il la déplaça de façon à se retrouver à côté d'elle.
Lorsqu'elle posa une des deux boîtes devant lui, il demanda : « Pourquoi avez-vous prévu deux parts ? »
La légiste rougit légèrement, avant de lever le nez fièrement, et de river son regard dans le sien. « Il se peut que j'ai entendu dire que vous étiez de garde cette nuit. »
« Voyez-vous ça... »
Ils se regardèrent avant d'éclater de rire. Puis Tokio lui tendit une fourchette, le regard encore rieur. « Tenez. »
Saito sourit devant l'enthousiasme de la jeune femme, qui venait d'avaler sa première bouchée de nourriture. Il avait du mal à le reconnaître lui-même, tellement il était peu habitué à penser cela, mais elle était adorable.
Il se morigéna intérieurement, avant de se reprendre. Cela faisait un mois qu'il s'agaçait de l'effet qu'elle lui faisait. Avec les femmes, c'était lui qui menait la danse. Et aucune de celles qui avaient partagés son lit – et très rarement sa vie un bref moment – ne l'avait touché comme Tokio.
Il était peut-être temps d'arrêter de combattre ses instincts, et de les accepter, même si ce n'était pas facile.
Il secoua la tête, et, devant le regard interrogateur que lui lança Tokio, sortie de sa rêverie culinaire, il haussa les épaules, et porta une bouchée de son plat à sa bouche.
Tokio haussa les sourcils avant de sourire en voyant Saito avaler sa dernière bouchée. Visiblement, il avait aimé ça : il avait à peine dit un mot tandis qu'il vidait consciencieusement son plat.
« Vous savez, il m'en reste d'autre chez moi, si vous aimez ça à ce point... »
Elle n'avait pas prévu de l'aguicher, mais le ton de sa voix avait donné à sa phrase une dimension qu'elle n'avait pas vu venir. Où allait le monde si elle ne pouvait même pas se fier à sa propre langue ?
Le regard de prédateur de Saito se posa sur elle. Une petite part d'elle-même – la froussarde – aurait voulu qu'il hausse un sourcil comme il savait si bien le faire, et qu'il tourne sa phrase en dérision. Ni elle ni lui n'avait encore été aussi direct dans leur propos, même s'ils ne cherchaient absolument pas à cacher leur attirance mutuelle.
La plus grande partie d'elle-même ne voulait qu'une chose : qu'il s'approche encore. Ce qu'il fit, posant un coude sur le bureau, en se penchant vers elle. « Vous invitez le loup dans la bergerie ? »
« Je ne suis pas un agneau, inspecteur. » La voix de Tokio était rauque. Celle de Saito n'était pas beaucoup plus claire.
« Vraiment ? » demanda-t-il, ses yeux dorés ne quittant pas les siens. « J'ai l'impression que vous pourriez vous faire dévorer, pourtant. »
Elle se rapprocha encore, au lieu de s'éloigner. « Tout dépend de qui de nous deux est l'agneau... »
Elle effleura sa bouche de ses lèvres, se reculant avant qu'il ne prolonge le baiser. « Je suis peut-être le chasseur, après tout. »
Il cligna des yeux, surpris, avant de sourire machiavéliquement, et de rapprocher sa bouche de la sienne. « Vous osez me comparer à un agneau ? »
Tokio se leva de sa chaise pour s'asseoir à califourchon sur les cuisses du policier. Elle passa ses bras autour de son cou et posa ses lèvres sur les siennes. Franchement, cette fois. Lorsqu'ils se séparèrent, longtemps plus tard, elle lui lança un sourire machiavélique, qui n'aurait pas dépareillé sur le visage de Saito. « Bonne année, inspecteur. »
Sur le mur, la pendule affichait minuit pile.
FIN.
Et voilà, qué chaba comme on dit chez moi.
Une p'tite review ? *.*
