Titre : Raconte-moi une histoire
Auteur : Meanne77

Ecrit début janvier 2006

Disclaimer : Kyou Kara Maoh ! ne m'appartient pas. Pas grave, je me rattrape ailleurs !

Fanwork100 : thème #14 "Féérique"

Raconte-moi une histoire

Greta dévorait les livres. Dès qu'elle fut en âge de déchiffrer elle-même les symboles, elle se jeta à corps perdu dans les histoires dont les manuscrits recelaient. Elle aimait tout des livres : la forme, le poids, l'odeur... Le bruit des pages que l'on tourne... Greta aimait lire, aussi dévorait-elle tout et tant et si bien qu'il lui devenait difficile de trouver sa nourriture – car pour elle, c'en était vraiment ; nourriture de l'âme, de l'imagination, savoureuse en couleurs et en sons. Mais il n'y avait pas tant de livres que cela pour elle au Château du Serment du Sang. Peu de livres pour enfants, tant de livres pour adultes dont on lui interdisait l'accès et pour lesquels elle bravait l'interdit dès qu'elle le pouvait.

Ô bonheur illicite de la lecture volée ! Les héros devenaient plus héroïques encore, et les monstres plus monstrueux. Les frissons étaient plus grands, alors, et les fins heureuses duraient l'éternité.

Greta adorait les livres mais ce qu'elle leur préférait encore davantage étaient ces moments où, le soir, Wolfram venait lui faire la lecture.

Wolfram était un magicien. Par sa voix, tout se mettait à vivre, elle pouvait toucher chaque détail du doigt et la moindre petite chose respirait. Wolfram lui-même disparaissait, en bon magicien qu'il était, pour laisser place aux personnages de l'histoire que Greta devenait tour à tour. Les princes et princesses n'étaient jamais plus beaux ni plus amoureux que par la voix de Wolfram, ni les monstres plus terrifiants. Bien souvent, son petit coeur battait si vite qu'il lui semblait sur le point d'exploser. Puis arrivait le moment redouté et si attendu où Wolfram disait : « C'est tout pour ce soir » et refermait le livre, la laissant flotter tranquillement au fil de l'eau d'un lac d'argent ou bien suspendue à un précipice avec le prince lui disant : « Si tu tombes, je tomberai avec toi ».

Venait alors le meilleur moment de tous, lorsque Wolfram la bordait, soufflait la bougie et dans la pénombre lui posait la main sur le front pour écarter sa frange. Le meilleur moment de tous lorsque après un dernier baiser, la voix de son magicien lui murmurait : « Fais de beaux rêves » et plus encore lorsque avec un sourire que Greta devinait, la voix lui promettait : « A demain ».

(fin)