Bonjour et bienvenue à tous !
Je suis ravie de vous retrouver après mon absence de quelques mois qui avait ses raisons. Et pour cause, j'ai été diplômée en architecture, et ce le jour de mes 25 ans =)
Vous l'attendiez avec impatience, voici enfin Gun Woman !
Avant-propos :
Cette fanfiction est la suite de Trouble Woman. Il faut donc évidemment avoir lu Trouble Woman ainsi que son bonus avant de lire cette nouvelle histoire.
Je précise que je n'ai encore jamais écrit de suite. En général mes fanfictions se suffisent à elles mêmes, les enjeux sont résolus et les personnages ont évolué, alors je ne vois pas l'intérêt de les continuer. Gun Woman sera donc l'exception. L'univers Marvel et plus particulièrement l'univers cinématographique de Marvel se développe sous forme épisodique. Chacun des films forme l'épisode d'une saga, et en ce sens, Gun Woman peut être lue comme le second épisode des aventures d'Eva. Ecrire une suite est un exercice difficile. Il me faut retrouver l'atmosphère de ce que vous, lecteurs, avez apprécié dans Trouble Woman, tout en me renouvelant, aussi bien au niveau de l'intrigue que des personnages ou encore du style d'écriture. J'ai donc tenté de trouver un équilibre entre continuité et évolution et j'espère que Gun Woman vous plaira !
L'histoire s'inscrit durant les événements de Civil War, aussi il est également préférable d'avoir vu le film, bien que ce ne soit pas essentiel. Gun Woman s'inspire du Marvel Cinematic Universe mais également des comics, le tout à la sauce chatonjoli.
Disclamer : je ne possède que mon OC, son background et mon imagination. Le reste appartient à Marvel.
Le rythme de publication sera comme d'habitude d'un chapitre par semaine, sauf durant le mois d'Août (vacances oblige)
Bonne lecture ;)
Prologue :
L'amour au début est ardent, passionnel, schizophrène.
L'odeur familière de poussière et d'humidité envahit mes narines. Je tâtonne le mur à la tapisserie décollée jusqu'à trouver l'interrupteur. Le néon grésille juste avant d'envahir l'entrée d'une lumière blanche. L'intérieur n'a pas changé mise à part que j'ai l'impression que la cabane est restée inoccupée pendant des années à cause de l'épaisse couche de poussière qui recouvre le sol et des toiles d'araignées qui pendent depuis le plafond.
Les émotions se succèdent en moi alors que je m'avance vers le séjour. Mes yeux se posent immédiatement sur le canapé dans lequel James et moi avons dormi. Ce souvenir me semble être à des années lumières d'aujourd'hui. Je fais rapidement le tour de la cabane. Elle est complètement vide. Tout espoir me quitte peu à peu. Il n'est pas là. Je ne le reverrai sans doute jamais, il faut que je me fasse une raison.
Je me sens tout à coup idiote d'avoir pris la fuite pour rien. Tout le monde doit être complètement paniqué et à ma recherche. De retour dans le salon, je m'effondre dans le canapé dans un bruit sourd. Lasse, je me laisse reposer contre le dossier. Ma tête s'écroule et je contemple un instant le plafond en dalles de polystyrène. Je remarque alors que l'une d'elles est légèrement déplacée. Je me souviens tout à coup de la cachette de James, là où il avait dissimulé son dossier personnel.
Avant que je ne réalise quoi que ce soit, je me retrouve debout sur le canapé, à tendre les bras vers le plafond. Mon instinct me pousse à ôter cette dalle. J'étire mon corps au maximum jusqu'à ce que le bout de mes doigts effleurent le faux plafond. Avec un peu d'élan, je parviens à taper la dalle d'un coup sec. Elle s'effondre sur le sol dans un nuage épais de poussière. J'aperçois alors une image dépasser de sous le polystyrène. Je me précipite au sol et retourne la dalle, envoyant des boules de polystyrène voler dans la pièce.
Mon cœur rate un battement. Sous le choc, mon corps n'a plus la force de me soutenir et je m'écroule à genoux. Mes mains attrapent en tremblant la photographie qui se trouve au milieu de la poussière. James est devant moi. J'avais cru ne jamais revoir son visage, mais le voilà pourtant, juste sous mes yeux. C'est la photographie en noir et blanc prise dans la maison de Lehmann, où James et moi nous enlaçons sur le lit. La photographie que j'avais laissé près de son corps juste après l'avoir électrocuté. Une vague de chaleur m'envahit, faisant rougir mes joues, alors que ma respiration s'accélère. James est venu ici. Il a laissé cette photographie à mon attention. Il est revenu pour moi.
J'entends alors la porte d'entrée s'ouvrir. Et tout à coup, James Barnes est là, debout devant moi.
Son regard est doux. Lorsque nos yeux se croisent, je perds la notion du temps. Je lis dans ses yeux le même bonheur qui anime les miens. Je n'ai pas le temps de me lever, James est déjà devant moi. J'entre-ouvre les lèvres, mais aucun son de sort de ma bouche. Je suis incapable de parler ni de bouger. Sans geste brusque, il s'agenouille, ses rangers crissent sur le lino usé, et nos visages se retrouvent face à face. James n'a pas changé. Sa barbe a poussé. Ses cheveux aussi. Mais son visage est toujours le même, ses traits fins, sa mâchoire carrée, ses yeux d'un bleu hypnotisant...
Soudain, il entame un mouvement vers moi. Je ne bouge toujours pas. Mais alors que je crois qu'il va m'embrasser, il plonge sa tête dans le creux de mon cou. Je l'entends inspirer mon parfum alors que son odeur musquée envahit mes narines. Je ferme les yeux, pour mieux savourer son retour. Sa barbe érafle la peau fine de mon cou alors que son visage descend contre ma poitrine. Il colle son oreille contre mon cœur qui est sur le point d'exploser et je ne peux m'empêcher de l'enlacer.
Je rouvre les yeux lorsque ses mains saisissent mon visage. Je suis surprise par la froideur de ses doigts d'acier. J'avais presque oublié cette sensation. Le simple fait qu'il me touche la main fait monter la chaleur en moi. Je resserre mon étreinte. Je m'accroche à lui, à son coude, à sa peau et je le tire vers moi. James se laisse faire et soudain ses lèvres sont sur les miennes. Tout en m'embrassant, il me soulève et me porte jusqu'au vieux canapé. Puis il s'agenouille devant moi et nos visages sont de nouveau face à face.
Il glisse ses mains sous ma jupe. Je peux sentir ses paumes sur ma peau, l'une brulante et l'autre aussi froide que la glace. Il me déshabille. Puis c'est à mon tour d'ôter ses vêtements et d'explorer ce corps qui m'a tant manqué.
Je n'ai aucune idée du temps que nous passons dans ce canapé. Jusqu'au matin, et bien après. De temps en temps, nous nous endormons. Puis l'un de nous se réveille et va vers l'autre. Nous faisons l'amour pendant des heures, me laissant au bord de l'épuisement. Lorsqu'il est en moi, j'éprouve une sensation jusqu'alors ignorée, d'une intensité tellement forte qu'elle me fait défaillir.
Je me réveille en sursaut et couverte de sueur. Mes yeux mettent quelques secondes à s'habituer à la pénombre. Je ne suis plus dans la cabane, mais dans la maison que James et moi louons dans l'Indiana. Le lit est vide. Je m'assieds au milieu des couvertures, le corps encore frissonnant et les poils hérissés par le souvenir de nos retrouvailles. Je soupire, exaspérée par mes éveils nocturnes de plus en plus courants. Les insomnies sont devenues quotidiennes. Il va me falloir des heures pour m'endormir à nouveau.
Soudain, des voies étouffées résonnent depuis le rez-de-chaussée. Je reconnais celle de James, mais il y a aussi celle d'une femme. Les dernières bribes de mon de mon rêve envoutant sont alors remplacées par le souvenir de la veille. Je revois défiler sous mes yeux ma rencontre avec Natasha Romanoff au milieu de la brasserie. Ses révélations sur les Accords de Sokovie. Mon retour à la maison avec l'espionne russe sur le siège passager. Mon cœur battant à tout rompre en ouvrant la porte d'entrée.
Mes mains tremblent tellement que je peine à enfoncer la clé dans la serrure. Avant d'ouvrir la porte, je jette un œil à la silhouette assise du côté passager dans le pick up. Les reflets du pare-brise m'empêchent de la voir clairement, mais je l'aperçois me faire un signe encourageant. J'inspire une grande bouffée d'air frais et entre.
Aussitôt, la douce chaleur de la maison m'enveloppe. J'entends la radio fonctionner depuis le salon, et le bruit de la douche à l'étage. Je reste immobile dans l'entrée, incertaine. La porte de la salle de bain s'ouvre un instant plus tard et James apparaît sur le palier. Il n'est vêtu que d'un jean et se sèche les cheveux négligemment avec une serviette.
Il s'arrête en haut des marches et me regarde. Ou plutôt me scrute. Ses yeux me scannent de la tête aux pieds. Il sait aussitôt que quelque chose s'est passé.
J'évite son regard, incapable de l'affronter et me dirige dans la cuisine. J'entends alors James descendre à la hâte l'escalier. Ses pas s'arrêtent sur le seuil de la porte. Lorsque je suis enfin prête, je me retourne vers lui et laisse tomber l'épais dossier sur la table. Il s'écrase dans un bruit sourd. Mes yeux rencontrent alors les siens.
- Il faut qu'on parle.
- Qu'est-ce que c'est ? Demande-t-il en désignant le dossier.
Sans croiser son regard, je lui répète alors tout ce que m'a expliqué Romanoff durant le trajet en voiture. Que les Avengers vont devoir signer les Accords approuvés par cent-dix-sept nations et qu'ils seront dorénavant contrôlés par le comité des Nations Unies, et que les individus optimisés des pays membres devront eux aussi se soumettre ou seraient emprisonnés. Ceux qui ont commis des crimes seront jugés par la Cour internationale de Justice. Je termine par le point le plus crucial des Accords. Chaque individu recensé, vengeurs ou criminels, devra révéler son identité et celles de ses proches.
Je prononce ses mots le cœur serré, ayant pleinement conscience de leur impact sur nos vies. Un silence interminable s'installe, et j'ose enfin relever mes yeux vers lui. James est furieux. Ses poings sont serrés, sa mâchoire est contractée, ses sourcils sont froncés. Seuls ses yeux révèlent sa confusion. Ils sont démunis, tout comme les miens.
Un léger coup à la porte d'entrée met enfin fin au silence. C'est Romanoff. James se précipite vers moi. Son bras métallique arrache presque la porte d'un des meubles de cuisine duquel il sort un revolver. Avant que je ne puisse dire quoique ce soit, il a ôté le cran de sécurité et s'est retourné, faisant bouclier entre mon corps et la porte, prêt à tirer sur le nouvel arrivant. Aucun de ses muscles ne bouge. C'est à peine s'il respire.
- James, dis-je calmement en posant mes mains sur ses épaules.
J'accentue la pression pour lui faire baisser les bras. Il me jette un regard par-dessus son épaule et comprend rapidement. Ses yeux sont lourds de reproches. J'ai conduit quelqu'un jusqu'à nous.
Je me glisse devant lui et mes bras s'enroulent autour de sa taille. Je le serre de toute mes forces. Ses bras à lui sont ballants, l'arme est toujours dans sa main d'acier. Il ne me touche pas. Je plaque mon visage contre sa poitrine. J'entends son cœur battre sous sa peau.
- Tu n'aimais pas notre vie ? Murmure-t-il dans mes cheveux.
- Si... dis-je alors que les larmes me montent aux yeux. Plus que tout le reste. Mais c'était un rêve James.
Je sens alors enfin sa main libre caresser ma joue et essuyer une larme silencieuse, avant de se glisser vers mon ventre arrondi. Je profite quelques secondes de son étreinte avant qu'un nouveau coup soit frappé à la porte. A contre-coeur, je me détourne et part ouvrir à Romanoff.
- Qu'est-ce qu'elle fait là ? Demande James en nous voyant arriver dans la cuisine.
Il est furieux. Je m'y attendais. Son corps se tend à nouveau. Ses doigts se contractent autour de son revolver, prêts à presser la gâchette au moindre danger.
- Elle est ici pour nous aider, dis-je calmement. Tu peux lâcher ton arme, elle n'en a pas.
- C'est elle l'arme, réplique James avant de finalement poser son revolver en évidence sur la table de la cuisine.
- Barnes, le salue Romanoff. Vous êtes difficile à trouver.
Il m'adresse alors un regard accusateur. Il n'a pas besoin d'explication pour savoir que c'est de ma faute si Romanoff est remontée jusqu'à nous. Lui n'aurait jamais commis d'erreur. Il est bien trop méticuleux et trop soucieux d'assurer notre sécurité. Ses vieux réflexes militaires ne l'ont jamais quitté. Il a toujours effacé les traces de notre passage, nettoyant les chambres d'hôtel, s'assurant que les caméras que nous avons rencontré étaient endommagées, protégeant nos visages avec des casquettes et des bonnets, changer de voiture régulièrement... Il avait tout prévu. Sauf que je téléphone à ma mère.
A présent, assise au milieu de mon lit, j'entends James et Romanoff discuter depuis le rez-de-chaussée. La panique me gagne peu à peu. Je me lève le plus silencieusement possible du lit et me dirige vers le seuil de la chambre sur la pointe des pieds. Je colle mon oreille contre la porte et tente d'écouter les voix. Mon ventre a grossi. Il frôle le bois de la porte.
- Le porte-conteneurs part dans deux jours de New York. Je vous escorte jusqu'au port.
- Il y aura des agents de sécurité à bord.
James a parlé froidement. Je l'imagine raide sur une chaise, les bras croisés, à fixer Romanoff sans ciller.
- Je m'en suis occupée. Ils ont tous ont été grassement payés. Et puis, il faut plus que quelques agents pour se débarrasser du soldat de l'hiver, non ?
Le ton de Romanoff est devenu familier. Je réalise à nouveau qu'ils ont dû partager de nombreuses choses par le passé. James ne répond pas mais j'imagine clairement le fin sourire en coin qui étire ses lèvres. La nausée me prend soudainement. Je tente de retenir mon malaise et continue d'écouter la conversation.
- J'ai un point de chute secret en Roumanie, reprend Romanoff plus formellement. Voici l'adresse, mémorise-la et débarrasse-toi de ce papier. Il y a des armes et de l'argent là-bas.
- Une chose est sure, répond alors James. Tu as toujours su m'impressionner.
Je vais vomir. Sans réfléchir, j'ouvre la porte à la volée et cours vers la salle de bains. Au rez-de-chaussée, les voix se sont tues. Je reste penchée au-dessus de la cuvette des toilettes jusqu'à ce que mon estomac soit complètement vide et que l'acidité emplisse ma bouche.
Lorsque j'en ai la force, je me relève et me rince le visage à l'eau glacée. La porte de la salle de bain s'entre-ouvre en grinçant. Je jette un regard dans le miroir et aperçois James sur le pas de la porte. Il s'approche de moi d'un air soucieux. L'un de ses bras se glisse sous mes épaules et d'un geste du second, je me retrouve dans ses bras.
Il me ramène à la chambre et me dépose sur le lit, son pied heurtant au passage les valises que nous avons préparé durant la soirée. Je devine les contours de son visage grâce à la faible lumière de la lune qui traverse les voilages.
- Qu'est-ce qu'on va faire maintenant tous les deux ?
- On va s'accrocher, répond-il alors que ses doigts s'entremêlent aux miens dans une pression chaude et réconfortante. Il faut que tu dormes, nous partons à l'aube.
Et voilà, un prologue qui lance les hostilités ! J'attends vos réactions avec impatience.
J'espère également que le petit visuel de cette nouvelle fiction sera à votre goût.
Pour celles et ceux que ça intéresse, je me suis essayée à mon premier OS : Hela (lien dans mon profil)
Bonne semaine =)
