Thirst
Notes de l'auteur:
Merci encore à A Study in Purple pour son soutien sans faille et son enthousiasme à lire les ébauches de cette histoire, et pour ses talents de Béta! Merci aussi à sev313 pour avoir lu et discuté avec moi des possibles aboutissements de l'histoire et pour m'avoir écouté patiemment radoter à propos des peurs de John.
"The fundamental condition for desire is an absence or lack, but desire is never only an absence." –Leo Bersani
(La condition fondamentale du désir est l'absence ou le manque, mais le désir n'est jamais rien d'autre qu'une absence)
Notes de la traductrice :
Voici ma toute première traduction, je me lance dans un gros morceau et j'espère que vous apprécierez.
Merci à Bittergreens de m'avoir donné l'autorisation de traduire son superbe texte.
Je ne saurai trop vous conseiller d'aller lire l'original si vous pouvez lire l'anglais (disponible sur AO3) =)
Et merci à Adalas pour son soutient et sa qualité de dictionnaire de synonymes scabreux )
Enjoy.
Chapitre 1
Tout avait commencé suite à l'incident Moriarty.
C'était ainsi que John l'appelait dans sa tête- il trouvait que ça sonnait mieux que « l'incident avec les bombes » ou encore « l'incident de la piscine ». Ce dernier faisant remonter à son esprit l'odeur écrasante du chlore, les lueurs bleues de la lumière sous l'eau, l'air horrifié de Sherlock, faisant monter la nausée dans sa gorge.
En étant honnête avec lui même, il devait admettre que ça avait commencé bien avant tout ça, mais c'était bien Moriarty qui avait porté le fait à son attention. Moriarty, ondoyant autour de lui dans les vestiaires, ses doigts autour de la gorge de John, avait murmuré à son oreille : « Je sais ce que tu ressent pour lui. Ca ne sera jamais réciproque tu sais. Il n'éprouve pas les mêmes…besoins. »
Ses mains glissant le long de ses côtes, s'imposant sous le gilet de John, ses doigts effleurant les hanches du blond, le faisant se débattre. « Doucement petit soldat. Je ne vais pas te faire de mal. J'essais juste d'attacher une bombe à ton torse. Tu as vraiment des problèmes de confiance mon Dieu. ».
Il mâchait du chewing-gum à la menthe verte. Il faisait du bruit en mâchant, comme une vraie adolescente, sa bouche grande ouverte, révélant ses molaires pendant qu'il regardait John. Ses pupilles tellement dilatées que ses yeux étaient noirs.
« Il est comme moi. Nous n'avons pas besoin des mêmes choses que vous autres. Nous ne sommes pas à la merci de ces vulgaires désirs physiques. »
Moriarty joua avec le chewing-gum dans sa bouche puis lécha la joue de John dans un geste d'une obscénité rare. « C'est bien trop bestial. Cela ne retient pas notre intérêt. L'esprit avant tout."
John tourna la tête. L'odeur du chewing-gum l'étouffait.
"Un problème, Johnny boy? Ca te rappelle quelque chose?"
Un sourire s'étira sur le visage de Moriarty alors qu'il remontait doucement la fermeture éclair du gilet de John.
« Sherlock devrait se sentir chanceux que je n'ai recours à rien de plus sordide que des bombes… Je pourrais te faire toutes sortes de choses, ici, dans l'ombre. Ce serait notre petit secret. Sherlock n'en saurait rien. »
Il colla à nouveau sa bouche contre l'oreille de John, qui pouvait sentir une eau de Cologne couteuse sous l'odeur écrasante du chewing-gum. « Je suis sur que vous avez fait toute sorte de chose dégoutantes dans les vestiaires des garçons n'est pas, Dr Watson ? »
Il recula après avoir fermé le gilet. « Il doit bien y avoir quelque raison que ce soit pour qu'il vous garde auprès de lui. Qu'est ce qu'il trouve si attirant chez vous? » Ses doigts bougèrent pour toucher la joue de John.
Le toucher était étrange. Selon John c'est de cette façon qu'on aurait touché un cadavre, un toucher curieux et perturbé. « J'imagine que vous êtes potentiellement délicieux. Toute cette chair, douce et stupide… Ca me pousse à me demander quel est le goût des gens ordinaires. » Il caressa la lèvre inférieure de John avec son pouce. « Je devrais peut être vous ouvrir en deux pour le découvrir. Bien sur je partagerai avec Sherlock. Vous aimeriez ça, n'est pas ? N'est-ce pas Johnny boy?"
John n'avait pas bien dormi durant les semaines suivantes. Il avait honte du fait d'avoir été affecté à ce point. Il était soldat après tout, les menace de mort étaient monnaie courante. Mais il y avait quelque chose de différent à propos de Moriarty. Il avait réussi à se glisser sous sa peau et y avait laissé un sentiment d'horreur dont John ne semblait pas pouvoir se débarrasser. Il lui arrivait de se réveiller la nuit après un cauchemar, avec l'impression de toujours sentir les mains reptiliennes sur sa peau.
Il y avait pire cependant, pire que le souvenir des mains mornes, pire que le regard inhumain de Moriarty et c'était qu'il avait raison. Il avait raison à propos de John. Il voulait Sherlock. Il voulait Sherlock d'une force qu'il n'avait jamais ressentie au cours de ses précédentes relations. Il ne comprenait pas comment il avait pu passer à côté de ce sentiment jusqu'à présent. Comment était-il possible qu'il lui ai fallut les commentaires d'un psychopathe pour qu'il réalise ce qui lui avait échappé ?
Il lui était impossible de savoir quand ce revirement s'était produit. Impossible de trouver le moment exact ou son affection pour Sherlock s'était transformé en quelque chose de plus important, une chose incontestablement… sexuelle.
Comparer sa relation avec Sherlock à celles qui avaient précédés n'était pas d'une grande aide car rien dans la façon dont John interagissait avec Sherlock, n'était semblable aux précédentes relations qu'il avait eu. Il avait l'impression que tout s'était produit petit à petit mais en y réfléchissant bien, il était clair pour John que ce n'était pas le cas.
C'était comme si Sherlock avait eu un pouvoir magnétique, poussant John de plus en plus près, jour après jour, jusqu'à ce qu'il se retrouve à faire des choses qu'il n'aurai jamais imaginé faire durant sa vie pré-Sherlock. Notamment se réveiller au milieu de la nuit pour pourchasser des meurtriers sur les toits de Londres, fouiller dans des bennes à ordure avec Sherlock pour trouver des preuves ou encore retirer calmement des doigts cramés du grille pain.
Bien sur, Sherlock aussi s'était adapté à lui, changeant quelque peu ses habitudes pour mieux incorporer John. Des choses que John n'avait jamais vu Sherlock faire pour quiconque. Il ralentissait naturellement son rythme quand ils marchaient ensemble, pour s'adapter aux pas plus courts de John, il tenait la porte ouverte pour lui et il préparait systématiquement deux tasses de thé quand il en avait envie.
Alors que le fossé entre eux s'était amenuisé, leurs deux vies s'emmêlant aussi clairement que deux pièces d'un puzzle, les notions d'espace personnel entre eux avaient commence à s'évaporer. Ils réussissaient à se comprendre quasiment parfaitement sans prononcer un seul mot. John était capable d'anticiper la moindre demande de Sherlock, il voyait l'incertitude dans ses yeux quand il avait une question, lui tendait son téléphone avant qu'il n'ai eu le temps d'ouvrir la bouche il se rapprochait un peu plus de Sherlock chaque jour, comme une planète qui serait entrée en orbite.
Ce n'était que maintenant qu'il avait réalisé son attirance, qu'il se rendait compte à quel point il avait dérivé. Cette seule prise de conscience aurait déjà été perturbante, mais le fait que ce soit Moriarty qui lui avait permit de comprendre, rendait le désir de John quelque peu pervers. Son émoi était en quelque sorte enchevêtré dans le souvenir de cauchemars.
Sherlock s'était montré étrangement tranquille dans les jours qui avaient suivi. La rencontre les avait indubitablement troublé tous les deux, mais il avait l'air, à sa manière, presque aussi troublé que John. Quelque chose avait imperceptiblement changé entre eux. Ils possédaient de nouvelles informations l'un sur l'autre, à propos de leur attachement, ce qui était en quelque sorte encore plus important que l'expérience de mort imminente.
Ils avaient tous les deux dévoilé leur jeu à propos de leurs sentiments. Il avait été clair dès leur rencontre qu'ils étaient capable de risquer leurs vies l'un pour l'autre mais lorsque John avait attrapé Moriarty et avait dit à Sherlock de s'enfuir, il n'y avait pas de doute sur l'ampleur du sacrifice qu'il était prêt à faire.
Même si John voulait croire que Sherlock était impliqué avec lui, leurs interactions quotidiennes, provoquaient ses doutes. Cependant, l'expression qui était passé sur le visage de Sherlock quand il avait vu John à la piscine, l'horreur absolue lorsqu'il avait réalisé ce qui se passait, ne laissait aucun doute. John avait compris à cet instant que Sherlock ferai n'importe quoi pour lui sauver la vie.
Ajoutez à ça la prise de conscience soudaine de John à propos de son attirance pour Sherlock, et il s'était retrouvé complètement désarmé, ne sachant pas comment faire face à ses sentiments. Il ne comprenait vraiment pas comment il avait pu rester si obtus. Il n'avait jamais réalisé avant le peu d'espace physique qui existait entre eux. Désormais, il devait faire face à de petits pics de désir à chaque fois que lui et Sherlock entraient en contact physiquement, c'est-à-dire tout le temps.
John avait commencé à réaliser la fréquence de ces contacts dans les jours qui avaient suivi l'incident Moriarty. C'était comme si sa conscience sensorielle avait été augmentée à sa capacité maximale. Rien ne lui échappait : la main de Sherlock frôlant la sienne alors qu'ils marchaient, ses hanches inclinées vers lui lorsqu'il se tenait derrière lui, son long buste au dessus de lui sur le canapé alors qu'il se penchait pour attraper son ordinateur portable. Ils avaient le genre d'intimité physique que John avait uniquement expérimenté au cours de ses relations les plus longues. Ceci était surprenant, pas seulement parce que lui et Sherlock ne couchaient pas ensemble ou qu'ils ne se connaissaient pas depuis plus d'un an mais aussi et surtout parce qu'il s'agissait de Sherlock qui éprouvait une aversion profonde et inaltérable pour les autres êtres humains. John était semble-t-il l'exception qui confirme la règle.
Au début, il avait pensé pouvoir ignorer ce sentiment. John avait déjà eu à faire face à des désirs non partagés par le passé et il avait toujours réussi à s'en sortir indemne. Cependant, avec Sherlock c'était différent. Tout d'abord, jamais il n'avait eu par le passé à vivre avec l'objet de son affection. Ensuite, Sherlock étant Sherlock, il ne suivait jamais aucune règle à propos de rien. John s'était rapidement rendu compte que Sherlock n'avait aucune notion de ce qu'"espace personnel" voulait dire, ce qui était prouvé par quasiment chacune de leurs interactions. Il était impossible pour lui d'ignorer la chaleur qui se répandait dans son estomac à chaque fois que Sherlock se rapprochait de lui.
L'ampleur du problème de John devint évidente immédiatement après leur rencontre avec Moriarty.
Il venait de se réveiller à cause d'un cauchemar qui s'était efface aussitôt ses yeux ouverts- les couleurs fuyant pour laisser la place à l'obscurité alors qu'il essayait de calmer les battements de son cœur. Le cauchemar était en rapport avec Moriarty il ne pouvait se souvenir des détails, seulement que ce dernier l'avait raillé à propos de Sherlock. Le feu lui était monté aux joues d'embarassement suite aux paroles de Moriarty. Mais ces paroles avaient également contribué à répandre une vague de chaleur dans son estomac et en se réveillant, John avait découvert avec horreur que son excitation était visible sous les couvertures.
Il se tourna sur le côté, déterminé à ignorer son érection naissante. Il refusait de fantasmer sur Sherlock cela ne ferait qu'empirer les choses. Il devait tuer ce sentiment dans l'œuf avant de perdre le contrôle. Il se rendormit, les poings serrés.
Il rêva de la piscine à nouveau, mais cette fois, Moriarty n'était pas présent. Sherlock avait arraché le gilet de ses épaules, mais après l'avoir jeter au loin, il avait attiré John dans ses bras et enfoncé son visage dans le cou du blond.
"Mon dieu, je suis tellement désolé"
En y réfléchissant plus tard, John réalisa que c'était terriblement peu ressemblant, Sherlock ne s'était jamais excusé pour quoi que ce soit dans sa vie. Cependant dans son rêve, l'émotion dans sa voix était réelle, ce qui provoqua une torsion dans la poitrine de John.
"Je suis tellement, tellement désolé"
Sa prise autour de la taille de John était si ferme qu'il l'écrasait pratiquement contre son torse. John dut passer ses mains entre eux deux et pousser sur le torse de Sherlock pour pouvoir reculer un peu et respirer.
"Ca va. Je vais bien. Tout va bien"
Il sentit le souffle de Sherlock contre sa nuque alors qu'il soupirait de soulagement mais il ne recula pas plus.
Il était étrange de voir Sherlock si vulnérable mais cela donna instinctivement l'envie à John de le protéger. Il passa ses bras autour des épaules du brun et exerça une légère pression.
"Tout va bien à présent."
Il pouvait sentir Sherlock trembler et quelque chose en lui se ramolli quand il réalisa que Sherlock avait été terrifié à l'idée que John puisse être blessé. Il glissa ses mains dans les cheveux du brun et commença à les caresser doucement, de la même façon que sa mère le faisait lorsqu'il était enfant et qu'il ne pouvait se calmer.
Sherlock était vouté dans ses bras et John pouvait sentir son soufflé paniqué contre son cou. Il posa sa bouche contre dans les boucles brunes, murmurant des paroles apaisantes tout en continuant à lui caresser les cheveux.
"Chut, tout va bien."
Il sentait le souffle de Sherlock ralentir doucement bien qu'il tremblait toujours.
Sherlock s'éloigna légèrement et pressa son front contre celui de John. « Dieu merci tu va bien. Pendant un moment j'ai… » Les yeux bleus de Sherlock s'ancrèrent à ceux de John, brulant d'inquiétude.
En voyant l'inquiétude dans les yeux de son ami, John sentit quelque chose se révéler en lui.
Il prit doucement le menton de Sherlock dans sa main et attira la bouche du brun contre la sienne.
Il gardait les yeux ouverts alors que leurs lèvres se rencontraient, remarquant l'air choqué sur le visage de Sherlock qui se transforma rapidement en désir. Il ferma les yeux en voyant le brun faire de même et entendit un son faible dans sa gorge qui ne pouvait être qu'un gémissement.
Il glissa ses doigts plus avant dans les cheveux de Sherlock alors que le baiser s'intensifiait, Sherlock ouvrant la bouche contre celle de John. Il accepta l'invitation tacite, caressa la lèvre inférieure du brun avec sa langue, lui arrachant un nouveau gémissement du fond de la gorge.
Après quelques instants, John s'éloigna, haletant, tentant de retrouver un semblant de contrôle.
"Je suis désolé. Je ne sais pas ce qui m'a prit. Je s…"
Sherlock ne le laissa pas finir. Il embrassa John avec avidité, la bouche ouverte, ses dents éraflant la lèvre inferieure du blond, agrippant son T-shirt à pleines mains, pour attirer John encore plus près de lui.
"Oh seigneur…" John sentit ses jambes faiblir et il comprit qu'il ne pourrait pas rester debout.
Gardant ses lèvres pressées contre celles de Sherlock, il les guida tous les deux à genoux sur le carrelage dur. Sherlock était cambré contre lui et ce fut au tour de John de laisser échapper un gémissement lorsqu'il sentit l'érection du brun contre sa hanche.
Il retira ses mains des cheveux de Sherlock pour faire tomber le blazer de ses épaules. Il y avait bien trop de tissus entre eux à son goût. Il précipita ses mains sur la poitrine de Sherlock et fut récompensé par un hoquet lorsque ses doigts frôlèrent les mamelons du brun qui se laissa retomber sur ses talons, entrainant John avec lui.
"Je suis désolé. Je ne peux pas tenir droit si tu fais ce genre de choses » Il était essoufflé et John observa les rapides mouvements de sa poitrine sous les pans béants de sa chemise.
John lui sourit et s'installa entre les genoux de Sherlock "Oh non, c'est beaucoup, beaucoup mieux"
Sa bouche trouva celle de Sherlock à nouveau et il se pencha au dessus du torse de Sherlock. Il pouvait sentir la chaleur qui émanait de lui et pendant un instant, il fut submergé par le nombre de choses qu'il voulait lui faire, tous les endroits qu'il voulait toucher, lécher et sucer.
Sherlock était penché en arrière, son poids sur ses coudes et lorsque la langue de John caressa la sienne, il fit rouler instinctivement ses hanches contre celles du blond. Celui-ci senti un frisson le traverser à ce contact.
"Merde" Il brisa le baiser, haletant "Tu pourrais refaire ça ?"
A bout de souffle, Sherlock acquiesça et obéi, poussant plus fort cette fois de façon à frotter son érection contre celle de John, qui tendait le tissu de son pantalon.
"Doux Jésus" John se cambra sous la sensation et Sherlock recommença, s'étirant cette fois pour lécher le cou du blond en même temps.
Un cri étranglé s'échappa des lèvres de John et il s'effondra contre les hanches du brun. « Merde Sherlock… »
Ils commencèrent à bouger l'un contre l'autre dans une sorte de rythme régulier, tous les deux bien trop près du bord pour pouvoir exercer le moindre contrôle. Les bras de John tremblaient de chaque côté de Sherlock tandis qu'il se battait pour supporter son propre poids. La tête de Sherlock était rejetée en arrière, les lèvres entrouvertes, les tempes trempées de sueur, ses yeux noirs lorsqu'il fixait John.
"Attends…" Il fallut à John toute la force de son self contrôle pour stopper le mouvement de ses hanches. « Je veux… » John haleta. « J'aimerai te toucher avant de jouir mais je ne peux pas… »
Sherlock acquiesça et laissa tomber ses hanches, se reculant encore plus sur ses coudes. Cette simple vision de Sherlock s'offrant à John était plus que ce qu'il pouvait supporter.
Les doigts tremblant, John défit les boutons du pantalon de Sherlock et fit glisser le tissu vers le bas. Il émit un grognement lorsqu'il vit le sexe gonflé du brun il était coloré d'un rouge profond, son extrémité déjà luisante de liquide pré-séminal.
John glissa une main entre eux, prit le membre dans sa main et commença à le caresser. Il entendit le sifflement aigüe de sa respiration suite au contact de sa main et il regarda les yeux de Sherlock papillonner puis se fermer alors qu'il commençait son mouvement de va et vient.
"Oh mon dieu, Sherlock…"
Les hanches de John commencèrent à bouger au même rythme que celui de sa main sur le sexe de Sherlock, s'écrasant contre la cuisse du brun. Il espérait que cela ne dérangeait pas Sherlock car il était rendu trop loin pour s'arrêter.
Il ne fallut que quelques secondes avant que Sherlock ne se crispe contre lui, ses hanches se lançant en avant dans la main de John lorsqu'il jouit dans un cri. John le caressa jusqu'à ce que tout le sperme soit répandu.
John le suivit peu de temps après, jouissant dans un jet chaud, dans son propre pantalon, contre la jambe de Sherlock. Il supposait qu'il aurai du se sentir quelque peu honteux mais tout ce qu'il ressentait était un contentement ensommeillé alors qu'il baissait sa bouche humide contre celle de Sherlock et qu'il l'embrassait minutieusement, son corps s'effondrant pour venir se blottir contre Sherlock.
Sherlock lui rendit son baiser, ses mains dérivant vers les fesses du blond, le pressant plus fort contre lui, dans un baiser long, lent et profond. Malgré le fait qu'ils étaient allongés sur un carrelage froid, à côté d'une piscine, John sentait qu'il aurai put rester là, embrassant Sherlock pour l'éternité.
Il se réveilla au milieu de cette pensée et senti le contentement le quitter alors qu'il reprenait conscience de sa propre chambre et de la furieuse érection entre ses jambes. Il était surprit par l'intensité de sa désolation alors qu'il réalisait qu'il se trouvait seul, dans sa chambre et que Sherlock n'avait jamais pleuré de soulagement en voyant que John allait bien pour ensuite jouir dans sa main. John n'était pas seulement déçu, il se retrouvait dans une grande souffrance.
Il se retourna dans son lit, bien trop conscient du fait que cette érection n'était pas de celles que l'on peut ignorer. Il laissa sa main descendre le long de son ventre et glisser sous l'élastique de son boxer. Il se dit que tout irai bien, tant qu'il ne laissait pas ses pensées dériver vers le brun qui lui servait de colocataire.
Il commença à se masturber, doucement, se débattant pour que son esprit reste entièrement vide.
Ne pense pas à Sherlock. Ne pense pas à Sherlock.
Il ferma les yeux, se forçant à penser aux mêmes choses qu'à son habitude lorsqu'il se caressait et ce fut un succès pendant quelques instants. Mais soudain, le souvenir de la bouche de Sherlock contre son cou lui revint à l'esprit, son souffle chaud lorsqu'il expirait et John poussa un long gémissement à cette pensée.
Non. Il ouvrit les yeux et écarta cette image. N'y pense pas. Ce n'était pas réel. Alors qu'il commençait à s'imposer un rythme, son souffle devint plus rapide et il repoussa les draps pour pouvoir observer le mouvement de son poing alors qu'il se masturbait.
Cependant, dès qu'il commença à se perdre dans le plaisir, il se mit à imaginer le sexe de Sherlock dans sa main, imaginant qu'il caressait le brun et non lui-même. La chaleur qui se répandit dans ses reins suffit à lui faire pousser un grognement. C'était trop bon et pendant un moment, il se laissa aller au fantasme. Il imaginait toutes les parties de Sherlock qu'il n'avait pas été capable de gouter dans son rêve. Il se vit lécher la courbe sous l'oreille de du brun, forçant sa tête en arrière en tirant sur ses cheveux- ses boucles brunes si douces- il enfonça son visage dans le cou de l'homme, aspirant la peau, provoquant des marques sur la chair fragile, des marques qui seraient visibles le jour suivant. Des bleus violet sur la peau pale de sa gorge.
John se tourna sur son ventre et gémit dans l'intérieur de son coude. Jamais, aussi loin qu'il pouvait se souvenir, il n'avait été aussi excité par un fantasme. Il se mit à pousser dans son propre poing, imaginant que le corps de Sherlock était sous lui et que c'était en lui qu'il s'enfonçait et il accéléra le rythme, pensant aux sons qui sortiraient de la gorge de Sherlock sous lui, la manière dont son corps de cambrerai contre le sien.
Il gémit à nouveau, plus fort et il camoufla son visage dans son coude pour étouffer ce son. Il se mit à baiser son propre poing, agrippant les draps avec son autre main. Ses mouvement rendus pressants, désespérés alors qu'il imaginait Sherlock l'encourager à bouger plus vite, à le prendre plus fort, lui dire qu'il voulait le sentir plus profondément en lui. C'est à cette dernière pensée que John perdit pied, il jouit dans son poing en quelques jets chauds, mordant la chair de son bras pour s'empêcher de crier.
Il lui fallut quelques instant avant de s'écrouler sur son côté, son ventre rendu poisseux par son propre sperme, son cœur tambourinant dans ses oreilles. Il frotta son visage avec ses mains, tandis qu'un sentiment d'horreur venait remplacer la chaleur de ce qui venait de se passer.
Quoi que ce soit, il était évident qu'il ne s'agissait pas d'un simple fantasme et John n'avait pas la moindre idée de qu'il allait bien pouvoir faire à ce propos.
