Disclaimer
Je ne possède ni les personnages du Mentaliste, ni leur passé.
Retour par la petit porte...
Court et pas jouasse mais j'espère que cela ne sera pas trop décevant.
Enjoy!
La nuit enveloppait la maison, la lune était haute, pleine et rubénienne.
En entrant dans la petite salle à manger, on devinait au centre une table avec quelques chaises empilées vers le fond, à droite, pour faire de la place.
Une console longeait le mur directement à gauche pour guider les yeux vers une porte pile devant soi.
A côté de la fenêtre totalement à droite, une silhouette se dessinait, assise sur un tabouret, affalée, les épaules tombantes, le dos courbé.
On avait disposé quelques bougies sur la console, jetant aux murs devant elles les immenses ombres des invités qui s'étendaient sur la silhouette assise. Ils se tenaient tous autour de la table où on avait disposé une assiette de gâteaux et du café. Il y avait là deux hommes et une femme.
Ils discutaient presque en silence mais un léger brouhaha, un chuintement avait fini par habiter la pièce. Rien de distinct, rien de précis, comme un ronronnement.
Les deux hommes déposèrent leur tasse, échangèrent un regard et allèrent d'un même pas vers la silhouette au fond de la pièce.
Après s'être penché sur elle, ils posèrent l'un après l'autre une main sur l'épaule et quittèrent la pièce.
La femme restait silencieuse.
Machinalement, elle rassembla les tasses à café, réarrangea les gâteaux en donnant un petit aller-retour à l'assiette et regarda autour d'elle.
Les quatre enfants se tenaient, coude à coude, par ordre décroissant, le dos appuyé au mur qui prolongeait à droite la porte d'entrée.
Involontairement, elle sourit : on aurait dit une collection de poupées russes, de celles qui s'emboîtent les unes dans les autres. Ils en avaient aussi la gravité.
Sauf peut-être le plus jeune : l'insouciance de celui qui ne comprend pas ce qui se passe. Se souviendra-t-il seulement de ces instants ? Les deux autres garçons essayaient de jouer les durs mais la tristesse les tenaillait. C'était transparent. Il lui aurait suffit de leur adresser la parole pour qu'ils laissent échapper leurs larmes.
La femme piqua dans l'assiette à gâteau.
Le tic tac de l'horloge avait remplacé les conversations.
Elle croqua dans le biscuit et se fut le « crunch-crunch » de sa mastication qui prit le relais.
C'est en essayant de mâcher le plus discrètement possible qu'elle faisait le plus de bruit.
En tout cas, c'était l'impression qu'elle avait.
Les enfants ne bougeaient pas, ne disaient rien.
Elle était particulièrement impressionnée par la fillette : bien posée sur ses jambes, comme prête à l'action, digne, débarrassée de l'innocence de l'enfance, ell…
La porte face à l'entrée s'ouvrit : tous les regards se tournèrent vers le prêtre qui sortait de la chambre. La silhouette leva la tête, regarda le prêtre puis les enfants et fit un signe de croix.
L'ecclésiastique opina du chef et, en quittant la maison, bénit d'un signe les enfants qui le regardaient.
La femme jeta à son tour un œil aux enfants et, tendant la main vers la fillette de 12 ans, dit :
- Teresa, toi et tes frères venez dire au revoir à maman… On va laisser votre père un instant…
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Lorsque la voisine poussa les enfants dans la chambre, le cercueil fermé attendait leur ultime hommage et leurs dernières larmes.
