The Weird Bet

Chapitre 1

Dean et Castiel s'étaient trouvés sur Internet. À ce moment-là, ils cherchaient tous les deux un colocataire pour trouver un appartement proche de leur lieu d'étude. Ils finissaient tous les deux leur dernière année de fac. Dean avait émis une demande de colocation à laquelle Castiel avait répondu. Quelques semaines plus tard, ils se rencontraient et allaient visiter des appartements. Un mois plus tard, ils le trouvèrent enfin. Pas trop cher, pas trop petit, pas trop loin, pas trop haut dans l'immeuble... bref, le juste milieu. Le temps de faire les papiers, ils y emménagèrent encore un mois après, à peine quelques jours avant d'attaquer les cours.

Tout de suite, malgré leur caractère qui divergeait totalement, ça avait accroché. Les premiers jours se passèrent sans encombre et bientôt ils allaient ensemble à la fac, mangeaient ensemble, avaient quelques cours ensembles, traînaient ensemble, vivaient ensemble... bref, ils étaient quasiment toujours ensemble. Et même si les deux jeunes hommes s'entendaient très bien et avaient cette incroyable alchimie, il y avait un détail qui agaçait comme désolait Dean. Castiel était un coincé du cul.

Il lui jetait un coup d'œil perplexe lorsque le brun se raidissait subitement sur sa chaise dès qu'on le regardait un peu trop longtemps ou intensément. Castiel mordillait nerveusement son stylo lorsque leurs enseignants attendaient des réponses des étudiants. Il se remettait tout de suite au travail à peine rentré à l'appart et parfois jusque très tard dans la nuit, bien qu'il ait en général tout le temps nécessaire vu sa vive intelligence. Il sursautait violemment lorsque quelqu'un ne faisait que l'effleurer dans les transports en commun (alors autant dire qu'il passait le voyage, heureusement court, à sauter sur place comme une putain de sauterelle). Il ne sortait jamais le week-end ou devait être tiré par Dean. Le matin il se levait, s'habillait, mettait en route la bouilloire préalablement remplie, se débarbouillait, mangeait et buvait, se brossait les dents, recoiffait ses cheveux, enfilait sa veste et ses chaussures, prenait son sac et attendait Dean devant la porte pour partir. Et tout ça toujours à une heure bien précise, réglé à la minute près comme un coucou et ce, exactement dans le même ordre chaque matins avec le même timing... C'était bien cette partie-là de son ami que Dean comprenait le moins.

Castiel ne s'autorisait jamais d'écart, de changement, d'extravagance... C'était un type génial avec de la conversation, de l'humour et du charme mais avec également un balai profondément coincé dans le cul. Dean était d'ailleurs sûr que Castiel était vierge et se demandait même s'il avait déjà embrassé une fille, ou ne serait-ce qu'effleuré l'une d'entre elles... Se demanda Dean en se brossant les dents tout en observant Castiel le faire également, stoïquement.

Dean décida qu'il avait trop de « mousse » dans la bouche et qu'il était temps qu'il fasse quelque chose pour ça. Castiel le regarda brièvement du coin de l'œil lorsque Dean cracha ce qu'il avait dans sa bouche sur le miroir en face d'eux. Il se rinça ensuite la bouche et la brosse à dents sans tenir compte du dégueulis blanc et mousseux sur le miroir qui commençait à goutter sur le lavabo.

- Tu commences par quoi aujourd'hui, déjà ? Demanda Dean.

- Ressources humaines.

- Ah oui, c'est vrai.

- Pourquoi ? Demanda Castiel en regardant Dean partir et faire violemment claquer la porte de la salle de bain derrière lui, faisant trembler la tringle de la douche.

Castiel s'avança, ré-ouvrit la porte et passa sa tête dans l'embrasure.

- Pourquoi ? Redemanda le brun en s'essuyant la bouche avec une serviette.

- Comme ça, c'est à trois heures qu'on est ensemble, c'est ça ? Demanda à son tour Dean.

- Oui.

- Je suppose qu'il y aura encore ton crétin de prétendant, persifla Dean en se servant de l'eau chaude pour son café dans une assiette à soupe.

- Ne sois pas si dur avec lui, le réprimanda Castiel en regardant Dean s'asseoir en tailleur à même le sol pour boire.

- Ce con te fait du rentre-dedans comme c'est pas permis, des propositions salaces sans arrêt et toi tu dis rien ! Comment veux-tu que je ne sois pas dur avec ce queutard ?! Demanda Dean en relevant son visage vers Castiel, assis sur la chaise juste à côté de lui.

- Il me taquine, c'est tout, souffla Castiel.

- Mon cul, ouais, il te taquine ! Il n'a juste aucun respect pour toi ! Au fait, t'es à la bourre, débita Dean en prenant une gorgée de son café avec une paille jaune.

Castiel l'observa sans rien dire avant de regarder le calendrier affiché, puis l'heure. Il se leva et alla chercher sa veste qu'il enfila rapidement, puis mit ses chaussures. Dean le regarda faire en se levant et en finissant de boire son café tranquillement avant de laisser tomber l'assiette au sol . Castiel sursauta lorsque le bruit de verre brisé retentit et jeta un œil à Dean qui mâchouillait sa paille en faisant son sac dans le séjour. Il avisa l'assiette éclatée éparpillée en plusieurs morceaux au sol et mit son sac sur son épaule en allant se poster à la porte pour attendre Dean.

Ils se retrouvèrent rapidement dans le tram. Et alors que Castiel regardait par la fenêtre en se crispant de temps en temps lorsque les gens passaient près de lui, le son de la poule le tira de sa rêverie. Juste à côté de lui, son ami faisait des mouvements frénétiques des bras avec les mains sous les aisselles. Castiel observa impassiblement les yeux verts émeraude de Dean. Dean faisait plutôt bien la poule... Presque aussi bien que le singe.

- Non mais tu vas pas bien, mec ! Whalla, arrête ton délire ! S'exclama soudainement un jeune, très clairement interloqué par le comportement de Dean.

Ce dernier stoppa net sa pitrerie et observa son nouvel interlocuteur en souriant.

- Quoi, les poules c'est pas assez bien pour toi, le citadin ?

- Mais qu'est-ce que tu me dis, toi ? La tête de ma mère, tu vas pas bien !

- Laisse ta mère en dehors de ça, tu veux ? À moins que tu ne sois encore du genre à aller te réfugier dans ses jupons ? Demanda très sérieusement Dean sous les regards interloqués de tous dans le métro.

- Vas-y, là ! Je parle pas avec toi, moi, fit le jeune en faisant une mine étrange en cul de poule qui fit sourire Dean.

- C'est ça ! Retourne chez ta mère ! Fit Dean, sentant Castiel se crisper à côté de lui.

- Ouais, tu m'as dit quoi, là ? S'insurgea immédiatement le gosse dans de grands gestes désordonnés.

- J'ai dit, fit Dean en faisant face au jeune, se mettant par la même occasion entre lui et Castiel, retourne chez ta mère ! Toi, le crétin qui n'était plus censé me parler !
- Dean... Souffla doucement Castiel pour calmer son ami, qui savait que le brun n'aimait pas les problèmes.

- T'as quel âge, le môme ? Demanda aussitôt Dean au jeune qui fulminait.

- Ça te regarde pas, là !

- J'espère que tu es très jeune parce que faut vraiment être une pauvre merde pour jurer sur la vie de la personne qui t'as mis au monde et qui continue de te maintenir en vie malgré ton flagrant manque de respect envers elle, fit Dean avec mordant, laissant son vis-à-vis ballant quelques secondes.

- Ouais vas-y, la ferme, je fais ce que je veux, d'abord ! Finit-il par riposter sans regarder Dean dans les yeux et s'en allant véritablement cette fois.

- C'est ça, va donc faire ce que tu fais de mieux, soit pas grand chose, finit Dean en murmurant et suivant des yeux le jeune qui alla à l'arrière du wagon.

- Dean, appela Castiel, ne soit pas si dur avec...

- Quoi ? Je faisais rien de mal ! Protesta Dean en faisant une voix très aiguë et surjouée. C'est pas ma faute si ce crétin à mis sa mère sur le tapis, marmonna sombrement Dean.

Castiel ne dit rien, sachant que pour Dean, le sujet « mère » était délicat et encore à vif malgré les années. Ils finirent le trajet sans autre incident ou détail important... si ce n'est les sursauts réguliers de Castiel qui portaient de plus en plus sur les nerfs de Dean. Ils descendirent et marchèrent côte-à-côte sans rien dire dans un premier temps, reprenant le chemin qu'ils prenaient depuis plusieurs semaines.

Dean observait discrètement le visage impassible de son ami. À quoi pensait-il encore, ce crétin ? Il devait déjà stresser et se poser des tonnes de questions sur ce qui allait lui arriver dans la journée. Du genre : « Putain, pourvu que je comprenne ce que vont me dire les gens ! Sinon, ils vont croire que je suis attardé... » ou encore « J'espère que j'ai rien oublié, sinon je vais passer pour qui auprès des profs ?! » et il y en avait encore à la pelle ! Il entrèrent dans le bâtiment et furent quasi-immédiatement alpagués.

- Hey, Dean ! Castiel ! Bien ou bien ? Demanda Ash en faisant des gestes qui ressemblait bizarrement à ceux de Spiderman lorsqu'il lance ses toiles d'araignées de ses poignets... Enfin bref !

- Ça va et toi ? Demanda Dean en souriant. Où est Benny ?

- Oh, tu sais, problème de famille, fit Ash avec consternation. C'est ce qu'il a dit mais si tu veux mon avis, c'est plutôt un problème de bijoux de famille !

Dean rit tandis que Castiel souriait doucement. Pourquoi fallait-il qu'il soit toujours aussi discret et passif ? Se demanda une fois de plus Dean en fixant les lointains yeux bleux de Castiel. Le jour où il le verrait se rouler par terre en riant à gorge déployée, il chierait des bulles ! L'heure de cours ne tarda pas à arriver et ils se dirigèrent tous vers l'amphi. Dean s'assit entre Castiel et Ash. Il sortait ses affaires lorsqu'une personne s'assit à côté du brun, qui se crispa. Dean jeta un œil à l'importun et leva les yeux au ciel en devinant déjà la phrase qui allait suivre.

- Alors, mon beau, tu vas bien ce matin ? Fit la voix graveleuse de Bartholomew.

- Hum... oui, bien et toi ? Demanda Castiel, clairement mal à l'aise.

Dean eut envie de se frapper le front. Pourquoi Castiel n'envoyait-il pas cet abruti sur les roses ?! Ce gars l'avait repéré à peine quelques jours après la reprise des cours et venait le voir minimum trois fois par jour pour lui dire des mots doux dégueulasses à l'oreille. Et même si Castiel disait qu'il n'était qu'un ami qui ne faisait que le taquiner, le mal-être qu'il montrait très clairement en sa présence prouvait l'exact opposé. Dean écarquilla les yeux lorsque Castiel retourna subitement son attention sur ses feuilles, les sourcils froncés et les joues en feu... Qu'est-ce que c'était que... Dean se pencha sur son bureau et fusilla Bartholomew du regard, qui n'avait d'yeux que pour Castiel. Le brun se mordit la lèvre en balbutiant quelque chose que Dean ne comprit pas, trop choqué de voir son ami mordiller ses lèvres pulpeuses de façon si luxurieuse. C'était pas normal. Castiel pouvait se montrer maladroit en public voire carrément inculte pour ce qui était des références des films mondialement connus mais jamais, au grand jamais il n'agissait de la sorte ! À tenter d'allumer les gens autour de lui, même inconsciemment !

Dean fronça des sourcils et baissa ses yeux pour voir avec horreur la main de Bartholomew sur la cuisse de Castiel. Main qui remontait lentement vers l'entre-jambe du brun tout en se glissant également à l'intérieur. La réaction de Dean ne se fit pas attendre. Il empoigna Castiel par le bras et le tira brutalement à lui, l'éloignant le plus possible de ce sale pervers traîne-bite.

- Eh, mec ! On était en train de parler ! S'insurgea Bartholomew en se rapprochant de Castiel, qui tentait de se fondre dans son dossier.

- Erreur, tu parlais et lui supportait en silence tes attouchements sexuels dégradants ! Claqua Dean en resserrant l'emprise qu'il avait sur le bras de son ami.

- Il ne m'a pas repoussé, ça prouve qu'il était consentant !

- Quant on est aussi lourd que toi, je vois mal comment on pourrait te faire comprendre !

Castiel haleta lorsque Dean agrippa et écarta sans s'en rendre compte l'une de ses cuisses dans son altercation avec Bartholomew. Ils ne savaient pas ce qu'ils se disaient et s'en contre-fichait. Il ne pouvait s'empêcher d'apprécier le poids que Dean exerçait sur sa cuisse pour se surélever tellement son discours était emporté.

- Castiel est un grand garçon, laisse-le donc prendre ses propres décisions ! Fit le queutard avant de regarder à nouveau Castiel qui ne disait rien. N'est-ce pas, Castiel ? Termina Bartholomew en reposant sa main sur l'autre cuisse du brun qui se raidit instantanément.

- Barth... Commença Castiel, mais Dean fut de loin plus rapide et enfonça férocement la mine du stylo qu'il tenait toujours dans le dos de la main de traîne-bite qui jappa et la retira de la cuisse du brun vivement.

- Putain, t'es malade, mec ! S'exclama-t-il en frottant frénétiquement sa peau qui commençait à rougir.

- Il y a que ça qui marche avec toi, le sauvage ! Répondit Dean en agrippant la cuisse de Castiel la plus éloignée de lui avec sa main armée de son stylo-bille pour le protéger de tout autre attouchement sexuel. Et maintenant que t'a compris, connard, va draguer un mec susceptible d'être intéressé au lieu de faire chier le premier mec qui vient juste parce qu'il a une gueule d'ange ! Fit Dean, inconscient du frisson qui parcourut son ami, trop concentré sur un Bartholomew outré qui parvint néanmoins à contrôler sa colère et rediriger un doux sourire vers Castiel.

- Je reviendrai te voir quant ce connard ne sera plus dans nos pattes, Cassie, fit presque amoureusement l'indésiré.

Dean grogna à la réplique mielleuse à vomir du type et se mordit la joue au lent hochement de tête de Castiel. Celui-ci regardait Bartholomew qui était aux anges et s'en alla presque en sautillant comme un hippocampe sous-marin.

- On peut savoir pourquoi tu l'envoies pas chier ?! S'énerva aussitôt Dean.

- Je n'allais pas l'envoyer sur les roses alors qu'il est aussi gentil avec moi... Si ? Demanda Castiel en plissant les yeux tout en penchant la tête sur le côté.

Dean soupira en se pinçant l'arrête du nez.

- Il faut vraiment que tu arrêtes d'être aussi mignon, murmura-t-il.

- Pardon ?

- Tu es naïf, Castiel ! Maladroit et timide d'une façon que c'en est horriblement mignon, donc Bartholomew doit penser que tu es vierge et crève d'envie d'être ton premier, c'est tout !

- Mais je suis vierge.

- Je m'en doute, je te parle de devant, soupira Dean, se doutant bien que Castiel n'avait jamais eu de relation avec un homme.

- Oui, c'est ce que j'ai dit.

Dean observa Castiel quelques secondes... Il venait bien de comprendre ? Il était vierge ? Et dire qu'il était surpris ! Hop hop hop ! Alors il est pas vierge recto-verso ! Il est pas vierge verso ?! Se demanda Dean, effaré.

- Et... derrière ? Demanda Dean, qui avait un peu tout confondu.

- Oui.

- Oui, tu l'as fait ?! S'époumona Dean.

- Non, marmonna Castiel, mal à l'aise des regards surpris et interloqués qu'ils avaient récolté.

Dean soupira d'aise . Il ne savait pas pourquoi, mais il préférait Castiel de cette façon. Castiel était quelqu'un de pur, après tout, donc finalement ça ne l'étonnait pas qu'il soit encore vierge. Soulagé, Dean se remit face à son bureau, se rendant enfin compte qu'il avait gardé sa main sur la cuisse de Castiel, placée plutôt haut, en plus...

- Merde, fit Dean en retirant rapidement sa main, désolé, murmura-t-il.

- C'est pas grave, assura Castiel dans un souffle timide et sensuel qui crispa les mâchoires de Dean.

Bordel de merde... Ce mec était vraiment trop mignon pour son propre bien.

Le cours d'histoire avait déjà commencé et se poursuivait avec toujours : une bande d'idiots à l'arrière de la salle, ici pour perdre du temps, les ambitieux à l'avant et les grattements frénétiques des stylos contre le papier venant de partout pour différentes raisons. Un grattement frénétique avait d'ailleurs lieu pas plus loin qu'à quelques centimètres de Dean. Il observa Castiel qui écrivait sans jamais relever son nez de sa feuille, puis regarda à sa gauche et vit Ash, affalé sur sa table, qui mâchait un chewing-gum en écoutant vaguement le prof . Il y avait pas à dire, ses amis étaient tous très différents les uns des autres... mais plus particulièrement Castiel. Benny était quelqu'un de décontracté, Garth était sympathique et attachant, Meg était franche comme personne et Jo avait un caractère culotté.

Il était vrai que Castiel était de loin le plus réservé, inadapté, timide, posé, réfléchi et intelligent de tous. Dean observa le brun écrire à une vitesse folle. Il écrirait avec ses deux mains sur deux cahiers différents en écoutant deux cours différents que ça ne le surprendrait pas. Il avait oublié que Castiel était sérieux... très sérieux. Dean eut la pensée fugace d'un Castiel au lit, en train de batifoler mais toujours aussi sérieux et sourit. Peut être que ce serait hot ? Mais il voyait plus Castiel en dessous... Dean fronça les sourcils, pourquoi en dessous ? En dessous d'une meuf... d'un mec ? Dean se mordit les lèvres et zieuta du coin de l'œil son ami qui écrivait chaque mot que disait le prof avec une maniaquerie quasi-maladive. C'est vrai qu'il imaginait bien son ami gémissant et se cambrant sous les mains fortes et calleuses d'un homme... Un flash mettant en scène Castiel et Bartholomew dans un lit en train de copuler le fit grincer des dents. Et dire que cet idiot ne le rejetait pas !

Dean souffla en serrant son stylo entre ses doigts. C'était dingue ce que ce fait l'agaçait... Pourquoi Castiel se laissait-il faire de la sorte ? Il jeta un coup d'œil à ce dernier qui regardait avec attention le prof leur donner le cours. Pourquoi était-il tellement sérieux... Il devait se dérider, profiter de la vie...

Dean se mit à observer le prof qui baragouinait il ne savait quoi... Merde, il n'avait strictement rien suivi... Encore pire que d'habitude... Il souffla en voyant son cahier blanc et avisa son stylo dans sa main avant de la lever pour le balancer vers l'avant. Tout l'amphithéâtre se retourna soudainement vers Castiel, Dean et Ash. Le brun se mit aussitôt à observer Dean avec des yeux comme des soucoupes.

- Je crains de ne pas avoir compris, monsieur, fit naturellement Dean.

- ... Winchester... Grogna le prof en se tournant lentement vers son étudiant, prêt à en découdre avec celui-ci. Vous savez, il y a d'autres moyens de capter mon attention que de balancer vos stylos contre le tableau à deux millimètres de mon visage ! Éructa le professeur.

- Je suis désolé, monsieur, ça n'arrivera plus. La prochaine fois, je viserai mieux.

Tous furent estomaqués de la réponse de l'étudiant, qui sourit l'air de rien.

- Winchester, prévint gravement le prof. Un autre manque de respect de cet ordre et vous prenez vos affaires puis la porte !

- Très bien, monsieur, répondit solennellement Dean avant de se rasseoir tranquillement.

Le cours reprit lentement tandis que Ash regardait toujours Dean en fronçant des sourcils.

- T'es bizarre en ce moment, mec.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? Demanda Dean, réellement perplexe.

- Tu n'arrêtes pas de faire des trucs bizarres... Pas vrai, Castiel ? Demanda Ash en se penchant pour voir le brun qui haussa des épaules sans s'arrêter de prendre des notes.

- Tu vois ? Fit Dean avec un sourire malicieux.

Ash finit par lâcher l'affaire et retourna son attention vers le prof. Dean en profita pour se rapprocher de l'oreille de Castiel, qui frémit lorsque le souffle chaud de son ami caressa sa nuque.

- Je suppose que tu te rattraperas ce soir... Murmura Dean, n'attendant pas de réponse de Castiel, sachant qu'il n'en donnerait pas. Et effectivement, Castiel baissa la tête en se mordant les lèvres sans s'arrêter d'écrire.

Le reste des cours se passa sans grand événement, si ce n'est que Dean s'accroupit sur le siège de tram au lieu de s'y asseoir et ouvrit et referma la porte de leur appartement plusieurs fois avant d'entrer. Castiel posa ses affaires dans sa chambre avant de ressortir pour prendre un fruit mais se figea lorsqu'il vit que Dean était planté en plein milieu du séjour, bras croisés sur le torse, campé sur ses jambes et un regard exigeant braqué sur lui. Castiel déglutit difficilement, sentant son stress grimper.

À suivre...