Un grand, GRAND merci à ma béta rideuse Céline Alba (que tout le monde connais grâce à ses superbes fics Lizzington qui apparaissent à la vitesse de l'éclaire) pour m'avoir encourager et motivé à écrire cette fic !

Et merci à Camille pour m'avoir Follow avant même que j'ai publier ma première fic.


Lizzie était prête à sortir du service de pneumologie. Comme à son habitude, Red lui avait sauvé la vie, il avait été là pour veiller sur elle et la sortir d'une situation précaire. Néanmoins, elle avait été déçue de ne pas le trouver à son réveil. Elle aurait tant espéré.

Alors qu'elle rassemblait ses affaires, perdue dans ses pensées, une jeune aide soignante entra dans la chambre et remarqua l'expression morose sur son visage.

- Mlle Keen, quelque chose ne va pas ?

- Non, ça va, merci.

- Excusez moi mais, vous n'en avez pas l'air.

Liz réfléchit à la question. C'était stupide. C'était stupide mais elle devait la poser.

- Vous étiez là ces derniers jours ?

- Oui ?

- Est ce qu'un homme d'une cinquantaine d'années, cheveux très courts, l'air trop sûr de lui est venu me rendre visite ?

- Oui... Ca dépend duquel vous parlez. Il y en a eu deux. Le blanc ou le noir ?

Cooper, évidemment. Il correspondait aussi bien à la description qu'elle lui avait faite.

- Le blanc... Dit timidement Liz, doutant encore qu'il puisse bien s'agir de lui.

- Ah, c'est de l'homme incroyablement séduisant que vous voulez parler ? Celui qui est resté à votre chevet. Oui je me rappelle l'avoir vu. Il ne vous lâchait pas du regard. C'est le fait qu'il ne soit pas là qui vous chagrine ?

Elizabeth fut prise au dépourvu par cette question. De toute évidence, cette jeune femme était très lucide.

- Vous trouvez vraiment qu'il est "incroyablement séduisant" ?

- Oui ! Pas vous ? Rien qu'à le voir… whaa, ça en ferait presque peur tellement il en impose, un homme très gentil. Mais par contre, il n'était pas aussi sûr de lui que vous ne le dites. Il avait plutôt l'air... Elle chercha ses mot... Inquiet... Protecteur... C'est votre petit ami ?

Le fait qu'elle ne lui demande pas en premier lieu s'il s'agissait de son père était un choix intéressant.

- Qu'est ce qui vous fait dire ça ?

- Je ne sais pas... Le regard qu'il portait sur vous... J'ai toujours rêvé qu'un homme me regarde de cette façon... Et puis les petites attentions qu'il avait envers vous... Ca ne trompe pas.

Voyant qu'elle ne comprenait pas de quoi elle voulait parler, elle lui éclaircit la mémoire.

- Cet homme est arrivé seulement un quart d'heure après que vous ait été admise dans le service. Il est resté un long moment à votre chevet et, quand je suis passée dans la chambre, j'ai vu qu'il vous avait passé des écouteurs aux oreilles... Ce n'est pas tout les jours qu'on voit de telles attentions... Même dans des moments aussi délicats comme on en trouve ici. Je ne sais pas quelle musique il vous jouait, ou si c'était sa simple présence, mais votre visage était beaucoup plus détenu, vous sembliez plus sereine.

- Besoin d'un contexte ...

La jeune aide soignante ne comprit pas sa négation. Il y eu un moment de silence entre les deux femmes.

- Non, ce n'est pas mon petit ami.

- Quel dommage ! J'étais pourtant sûre... Vous formiez un si beau couple.

Un sourire s'afficha sur le visage de la jeune femme en blanc. Elle rassembla les affaires devenues inutiles dans la chambre et s'apprêta à partir.

- S'il vous plait ?

- Oui ?

- Où se trouve la maternité ?

- Au quatrième étage.

Parmi toutes ces petites chose fragiles, Liz retrouva le bébé de Carie Ann Beck qui avait été tuée dans l'affaire des militants écologistes. Ces souvenirs remontaient à la surface. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? L'envie d'adopter un enfant avait toujours été son choix, mais c'était et surtout, à l'époque, l'envie de fonder une famille. Plus elle regardait ce petit être s'éveiller au monde, plus elle sentit de par son instinct le besoin de le protéger, d'être là pour lui.

- Lizzie… vous êtes là. Je vous ramène.

Ces yeux se fermèrent. Elle rêvait que cette voix n'appartienne qu'à une seule personne en cet instant.

- Reddington, que faites-vous là ?

Son regard se posa sur son sauveur.

- J'ai laissé mon numéro aux infirmières et leur ai demandé de me prévenir dès qu'il y avait du nouveau. Lizzie... Je suis désolé de ne pas avoir pu être là à votre réveil...

Sa voix était douce et rassurante. Elle savait qu'il était honnête en lui disant cela, il lui disait la vérité.

- Je croyais que vous n'aviez pas de téléphone ?

- J'ai dû m'en procurer un pour vous.

Liz pencha la tête sur le côté.

- Où étiez vous Red ?

- sur une affaire.

- A quel propos ?

- Rien d'intéressant pour vous... Vous m'en voulez ?

- Je m'en remettrai.

Son regard se posa à nouveau sur le nouveau-né. Il avait les yeux clos, luttant contre la lumière éblouissante des néons, jouant avec sa langue à la recherche de quelque chose à téter. Liz craquait pour cette petite chose.

- Je devrais avoir un bébé de 4 mois qui m'attend à la maison...

- Lizzie ...

- Je devrais l'adopter !

- Quoi ?

- Ce petit bonhomme... Il n'a plus de famille, plus personne pour s'occuper de lui... Il ne mérite pas ça !

- Lizzie, personne ne mérite ça. Vous êtes sous le coup de l'émotion. Vous ne pouvez pas adopter un bébé.

- Et pourquoi pas ? J'étais bien prête à le faire il y a encore quelques mois...

- La situation était différente. Maintenant, vous êtes seule, vous avez un boulot qui vous prend 20 heures sur 24 de votre temps.

- C'est parfait, c'est le temps que passe un bébé à dormir, au moins, je serais là quand il sera réveillé...

- Lizzie... vous ne pouvez pas élever un enfant toute seule… pas maintenant, pas comme ça…

- Vous n'avez qu'à l'élever avec moi. Vous feriez un superbe père !

- Vous croyez ça ? Regardez-moi, j'ai la cinquantaine passée, vous pensez vraiment que j'aurais encore le courage et la patience de m'occuper d'un enfant ?

- Je sais que vous serez un très bon père...

Liz ne réfléchissait plus vraiment à ce qu'elle disait. Certes, elle savait que Red endossait très bien le rôle du père, c'est un peu ce qu'il faisait avec elle parfois, mais elle savait aussi que jamais elle n'adopterait un enfant avec lui, cette idée était complètement stupide. Ces derniers jours l'avaient mise à cran et elle avait besoin d'évacuer tout ça. Peut-être que les antalgiques l'avaient aidée à se confier sur ce qu'elle ressentait, tout ce qu'elle gardait caché au fond d'elle. Faire croire à tout le monde et à elle même qu'elle allait bien était un mensonge, elle s'en était rendue compte la veille, quand elle s'était retrouvée derrière cette vitre avec l'agent Navabi, croyant qu'elles étaient sur le point d'y passer. Cela l'avait obligée à se confronter à la réalité, à ce qu'avait été sa vie ou plutôt ce qu'elle n'avait pas été, à ce que Tom lui avait fait subir par ses mensonges, ses trahisons, ce qu'il lui avait fait subir, physiquement et psychologiquement.

Red s'approcha d'elle dans son dos, posant ses mains sur ses épaules.

- Venez avec moi Lizzie, Dumbe va vous raccompagner.

Malgré elle, liz eut un geste de recul.

- Je suis désolé Red... Je ne suis pas prête.

Elle détourna son regard du sien, évitant de lire la déception et la tristesse dans ses yeux et prit la direction des ascenseurs pour se rendre aux hall d'accueil.

Dembe lança un regard interrogateur à son ami.

- Elle s'en remettra avec le temps. Il va falloir qu'elle franchisse les étapes, ça va être long, mais je serai là chaque fois qu'elle en aura besoin. Je veillerai sur elle comme je l'ai toujours fait

- Tu es sûr qu'elle en vaut la peine, Ray ?

- Oh oui Dembe, crois moi ! Elle en vaut largement la peine !

Quand ils la rejoignirent, Liz les attendait sagement devant la voiture. Son visage était fermé et était redevenu dur comme celui qu'elle affichait depuis quelques temps. Red n'aimait pas la voir comme ça. Il chérissait trop son innocence et sa douceur et ce qui lui manquait le plus, c'était ses sourires. Dieu ce qu'il aimait la voir avec ce visage. Il devenait trop rare. Reddington lui ouvrit la porte en gentleman, la laissant pénétrer dans la voiture, la suivant à son tour.

- Ramenez moi simplement à la maison.

- Vous voulez dire chez vous ou dans ce vieux motel où vous avez pris vos quartiers ?

- Non, chez moi, dans ma maison. J'en ai marre de voir votre homme me suivre partout et m'épier à longueur de temps ! D'ailleurs, je suppose qu'il a omis de vous dire que l'autre jour il en a bien profité à me mater alors que j'étais à moitié nue...

Le sang de Reddington bouillonna dans ses veines. Il fallait qu'elle prévienne quand elle parlait de ce genre de choses ou son coeur allait en prendre un coup. Il ne savait pas trop si cela venait du fait qu'elle aborde ce genre de sujet ou si c'était de savoir qu'Alan avait posé des yeux indiscrets sur sa protégée.

- Que faisiez-vous nue devant votre fenêtre, avec les rideaux ouverts j'imagine pour qu'il vous voie ? Vous saviez très bien qu'il était là à vous surveiller.

- je me mettais en pyjama ! Et ça pour me surveiller, il me surveillait très bien, je peux vous l'assurer !

- Ou alors vous avez délibérément laissé ces rideaux ouverts pour voir si cette information remonterait jusqu'à moi et pouvoir ensuite vous en servir comme vous le faites maintenant. Vous pensez que c'est avec ça je vais renvoyer mon sniper et vous laisser gambader dans la nature toute seule sans protection ?

- Je vous ai vous non ?

Le ton de Lizzie était devenu plus calme. La tête posée de côté contre le fauteuil en cuir, ses yeux s'immergèrent dans ceux de Red et cela ne le laissait pas indifférent. Il retrouvait là, ce regard presque enfantin, perdu, à la recherche d'un regard rassurant et bienveillant.

- Je ne peux pas toujours être à vos côtés...

- pourquoi ?

Ce n'était pas juste une question comme ça. Évidemment elle savait que Red ne pouvait pas toujours la suivre dans le moindre de ses fait et gestes 24 heures sur 24. Mais pourquoi ne pouvait-il simplement pas être là quand elle avait besoin de lui ? Et ce jour ci, cela qui signifiait : quasiment tout le temps.

Il avait su se montrer disponible lorsqu'elle s'était retrouvée à l'hôpital, mais il n'était pas présent à son réveil, LÀ où elle avait le besoin de lui. Pour la protéger, à sa manière. La protéger de ses démons. Lui seul avait le pouvoir de la faire se sentir chez elle quand elle se perdait dans ses yeux.

- Vous avez votre travail et moi j'ai aussi une réputation à tenir si je ne veux pas griller ma couverture. Je me dois de continuer à sévir ça et là, mener mes petites affaires...

- et pendant ce temps là, c'est votre homme de main qui me baby-site.

- Lizzie... Je sais que vous n'avez besoin de personne, mais cela me rassure, vous savez, de savoir que quelqu'un veille sur vous quand je ne suis pas là. L'agent Malik non plus n'avait besoin de personne et voyez comment ça c'est terminé... Je ne me le pardonnerai jamais s'il venait à vous arriver la moindre chose...

Le silence s'abattit sur eux. Seuls leurs regard parlait. Liz cherchait désespérément à découvrir les motivations de son sauveur. Quel était le lien qui le rattachait à elle ? Pourquoi était-il entré dans sa vie pour y mettre une telle pagaille, effacer ses moindres convictions, la faire douter, la faire désirer ? Désirer de n'avoir cet homme que pour elle toute seule. Ne plus supporter ses départs prolongés et le manque de ce qu'il partageait quand il s'absentait trop souvent.

Red quant à lui essayait de lire en elle, de comprendre ses changements d'humeurs, ses craintes, ses envies, ses questions... A quoi pouvait t-elle penser derrière ces yeux qui pétillaient ? Qu'attendait elle de lui et qu'était elle prête à endurer pour lui ?

- Que voulez vous agent Keen ?

L'expression de Liz changea. La peur pu se lire sur son visage. Il avait employé exactement les même mots que dans son rêve qu'elle avait fait quelques jours plus tôt. Son esprit lui jouait il un tour ? Qu'est ce que cela voulait dire "ce qu'elle voulait" ? Elle savait que Red ne parlait pas des réponses qu'elle attendait de lui. Ca, il savait déjà que c'était une chose qu'elle voulait. Liz n'arrivait pas à saisir la connotation de cette question. Ou elle ne voulait pas la saisir.

Heureusement, Elisabeth reconnut la 12 ème rue par la fenêtre.

Elle prit son sac et sortit de la voiture alors que Dembe venait tout juste de se garer devant chez elle. Red la suivit, refermant la portière derrière eux et l'accompagna jusqu'au perron.

- Il me faut du temps pour tout remettre en ordre dans ma vie Red.

- Tom y a foutu un sacré bordel pas vrai ?

- Malheureusement, vous ne pouvez pas simplement l'effacer de mon chemin prendre sa place et reprendre ma vie comme si de rien n'était...

L'agent keen avait dit cela en faisant allusion à son rêve. C'était bien de cela qu'il s'agissait non ? Tom, entré dans sa vie, se montrant doux et gentil, prêt à lui donner ce qu'elle désirait et soudain Red débarquait sans prévenir, venant la sauver de cette menace qui planait sur elle, la confrontant à la dure réalité : que voulait elle ? Que voulait elle vraiment ?

- Je suis désolée. Bonne soirée Red.

Sans un regard, elle ouvrit la porte de chez elle et laissa Red planté là, seul, à fixer le porche vide.

Sa pauvre Lizzie n'était pas au mieux de sa forme, toute cette affaire l'avait secouée plus qu'il ne l'avait imaginé. Passer très près de la mort fait réfléchir et reconsidérer beaucoup de choses dans la vie. Il le savait pour être déjà passé par là une fois. Et cette fois là lui avait fait prendre un grand tournant dans sa vie qui l'avait mené là où il en était aujourd'hui. Les secondes s'écoulèrent avant que Red ne se décide à rejoindre Dembe. Il fallait qu'il ait une petite conversation avec son associé sur cette histoire de voyeurisme et qu'il tire les choses au clair.

La voiture s'éloigna, surveillée de près par Liz qui avait gardé un œil sur Reddington tout ce temps, caché derrière ses rideaux. Elle savait que le sniper de Red n'allait pas tarder à revenir, il fallait qu'elle fasse vite. La petite discution qu'allait avoir Red avec lui allait lui laissait suffisamment de temps pour s'éclipser avant que celui ci n'arrive. Par précaution, elle sortit par la porte de derrière, contournera un pâté de maisons avant de retrouver sa voiture qu'elle avait garée un peu plus loin, en prévision. Elle regarda plusieurs fois derrière elle pour être sûre de ne pas être suivie. Personne en vue, c'était le moment.

...