Titre : 101011
Auteur : Yume
Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, seule l'histoire sort de mon cerveau dérangé.
Résumé : Sasuke entretient une relation viciée avec Naruto et ne sait plus comment améliorer leur situation. TS, HardYaoi, UA, SasuNaru / Warning : réservé à un public averti, BDSM, humiliation…
NDA : Et voici ce qu'un esprit pervers, un peu geek sur les bords, enfiévré et alité peut vous pondre… Quelques explications à la fin !
Warning : HardYaoi, humiliation, BDSM… Certaines scènes sont violentes et peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes. Vous êtes prévenus. Bonne lecture !
Edit : la relation BDSM représentée ici est altérée, la confiance et le respect nécessaires sont oubliés volontairement : ce n'est donc pas représentatif de la réalité générale de ce genre de pratique. Les premiers paragraphes peuvent être dérangeants mais je vous invite à lire jusqu'au bout pour plus de clarté et un peu de recul sur la situation. Merci.
Comme chaque jour depuis des mois, je pousse cette lourde porte. Et comme chaque jour depuis des mois, il m'attend. Toujours obéissant, Naruto reste dans cette chambre. J'aimerais dire qu'il s'impatiente de mes visites. Mais il est juste là quand je le veux. Prêt à se soumettre à tous mes désirs. Il est assis au sol, relié au lit par une laisse. Je contemple sa nudité, son sexe déjà dressé. Il est semblable à moi et aussi complètement différent. Du même âge, de la même taille, avec la même inclination sexuelle et le même désir. Et pourtant, il est beaucoup plus musclé que moi, sa peau plus mate, ses cheveux si blonds qu'on pourrait les croire décolorés. J'arrive à détailler son visage et ses yeux bleus quémandeurs me font oublier toute autre réflexion. Je traverse l'espace qui nous sépare. Naruto laisse son regard provocant se promener sur mon corps à mesure que je me déshabille. Il trépigne au sol et serre les mâchoires, comme pour retenir un couinement. Je souris. Aujourd'hui, il est mon chien. Je m'assois sur le bord du lit, le forçant à se tourner vers moi. Il me regarde, attendant mon ordre. Je sais qu'il ne laissera pas échapper un mot et je n'ai pas forcément envie de parler. Je passe ma main sous son menton, caresse la pulpe de ses lèvres de mon pouce. A ma grande satisfaction, il entrouvre sa bouche. Il a compris ce que j'attendais de lui, je reprends appui sur le matelas. Sa langue vient chatouiller mon érection. Ses léchouilles sont d'abord courtes et rapides, ne faisant que me frustrer. Je pousse un soupir d'aise quand le contact se fait plus appuyé. Naruto est concentré à sa tâche. Il est à genoux, les mains bien à plat sur le sol. Ma verge maintenant glissante de salive lui échappe par moments. Je ferme les yeux en apercevant ses sourcils froncés. Il s'agace et les choses sérieuses vont commencer. Je me raidis quand il avale mon sexe. Il n'y est pas allé timidement, mon gland bute déjà au fond de sa gorge. Ses mouvements sont lents et profonds, sa langue fait pression pour me coller à son palais. Je sens la salive s'écouler de sa bouche vers mes poils pubiens. Je savoure l'affluence de sensations et décide de lui faire plaisir. Je déplace un pied entre ses cuisses et appuie sur ses testicules avant de frôler sur son périnée. Il aime et l'effet immédiat est qu'il me suce avec plus d'ardeur, m'aspirant littéralement. Je tire sur son collier pour le faire ralentir mais il me désobéit. Je le sens se frotter sur mon pied. Comme un chien. Il jouit sur ma jambe. Ses lèvres s'écartent, celle inférieure venant toucher mes testicules et m'enfonçant encore plus dans sa gorge qui vibre de son râle de plaisir. Je ne résiste pas davantage et me libère en quelques petits jets. Cette fois, il me laisse l'écarter de mon sexe. Mon sperme se mélange à sa salive sur son menton et je le vois se lécher les babines. Il mérite une punition pour s'être rebellé mais ça attendra demain.
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J'ai eu la nuit pour méditer et je cherche dans les placards de cette chambre les instruments utiles. Naruto est sur le lit, toujours aussi nu. Sauf que cette fois, il masque de ses mains son intimité. C'est un peu inutile, je sais qu'il est déjà excité. Même s'il est censé m'être soumis, j'ai parfois l'impression que c'est lui qui me domine. Il me pousse toujours plus loin dans mes retranchements. Il est loin le temps où je me contentais de lui faire l'amour dans ce lit. Quand je suis prêt, je le fais venir à moi d'un simple regard. Je commence par le bâillonner. C'est inutile puisqu'il ne parle jamais mais je suis plus à l'aise ainsi. Comme si ça lui donnait une excuse pour être muet. D'ailleurs, j'ai pris l'habitude de me taire également. Je parle déjà peu et c'est triste de n'avoir aucune réponse quand c'est le cas. Par contre, son regard brillant me prouve que l'idée lui plaît. J'attrape la première corde à mes côtés et m'accroupis. Je lui noue les chevilles ensemble avant de le forcer à s'agenouiller. Je fais subir le même sort à ses poignets et lui fais poser les coudes au sol. Je pourrais l'immobiliser davantage en le reliant à un meuble mais son équilibre est déjà instable et je sais qu'il ne bougera plus. Je m'installe près de son flanc et saisis son sexe pour le masturber. Il est déjà dégoulinant de liquide séminal. Je prends mes derniers jouets. Je lui enfile un anneau que je serre légèrement. Ses yeux sont humides, j'avoue que ce doit être inconfortable. Pourtant, je lui réserve une autre surprise. C'est une punition après tout. Je glisse mon doigt le long de sa verge tendue et positionne un masturbateur sur son gland gonflé. Son regard se fait suppliant alors que je ne l'ai pas encore mis en marche. J'étale du lubrifiant sur mon propre sexe et viens m'installer derrière lui. Je suis obligé d'écarter les jambes pour me placer de chaque côté de ses cuisses. Je fonds en lui avec une facilité déconcertante alors que je n'ai pas pris le soin de le préparer. Il ne me faut que quelques allers-retours pour sentir l'anus se contracter autour de moi. Naruto réussit à synchroniser ses muscles à mes poussées. Il se resserre quand je recule et m'oppose une légère résistance quand je m'enfonce. Je sais qu'il ne fait pas ça pour moi mais pour intensifier son plaisir. Je me penche pour enclencher le masturbateur puis m'empare de ses fesses pour les écarter et l'empêcher de se refermer selon sa volonté. Mon intrusion se fait plus forte, plus violente mais il tient bon. Je suis en sueur et furieux. Je saisis ses hanches pour approfondir la pénétration, enfonce mes ongles dans sa chair. Enfin, je lui tire une réaction, ses épaules s'affaissent. Je sens ses cuisses trembler entre les miennes et, dans un dernier coup de rein, je jouis en lui. Je me retire rapidement, provoquant une palpitation de son anus quand il essaie de me retenir. Je m'étends près de lui pour desserrer d'abord l'anneau. Un spasme contracte son ventre à ce moment. Je retire ensuite le masturbateur pour constater qu'il a déjà éjaculé. Toutefois, son sexe est toujours sensible. Je le prends en main pour le soulager et lui donne un second orgasme rapidement. Il s'écroule sur le côté et garde les yeux fermés tant que je lui ôte ses liens. Je finis par son bâillon mais sa bouche reste close. Il ne m'offre même pas un sourire. Je serai plus tendre demain.
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Sitôt la porte fermée, je sais que je ne tiendrai ma promesse. Naruto ne m'a pas attendu. Il est déjà au bord de la jouissance. Il me jette un regard plein de concupiscence. Il me défie de lui faire encore plus de bien qu'il n'est capable de le faire seul. J'aimerais pouvoir résister à cette provocation mais je n'ai que l'envie de lui faire crier mon nom depuis des mois. Je grimpe sur le lit et viens le dominer à quatre pattes. Je retire sa main de son sexe et maintiens son poignet tant qu'il se débat. De mon autre main, je veux retirer le vibromasseur qu'il s'est enfoncé en lui mais il m'en empêche en resserrant ses cuisses. Je cède pour l'instant. Je démarre ma torture sur sa poitrine, lui pinçant les tétons suffisamment fort pour le faire grimacer. Je frotte mon érection à la sienne et me penche dans son cou. Je lui lèche la peau avant de la suçoter. Sa main libre se perd dans mes cheveux. D'une légère pression sur l'arrière de mon crâne, il m'incite à moins de douceur. Je raffermis ma prise sur son bras et mordille la chair. D'un coup de hanches, il me fait comprendre sa satisfaction. Je bouge au-dessus de lui, nos deux membres se caressant. J'ai envie de le posséder, je passe ma main entre ses cuisses pour ôter le jouet mais, une fois encore, il se contracte pour me l'interdire. Je sais ce qu'il veut et, même si je me fais peur, je vais accepter. Je remonte ma main et m'en sers pour guider mon sexe vers son entrée. Je suis obligé de forcer pour passer la barrière de son muscle. Je le mords beaucoup plus violemment au niveau de la clavicule pour détourner son attention. Je partage l'espace étroit avec l'objet. Les vibrations se répercutent sur mon membre. Mes mouvements sont limités mais les sensations multipliées. Il me griffe le dos quand il se répand entre nous deux. Je quitte son corps et me redresse pour me masturber. Naruto est essoufflé et attend juste que j'en ai terminé. Il n'a pas poussé le moindre soupir de soulagement. La marque de mes dents est profondément imprimée dans sa peau. Je finis par éjaculer mais je ne peux pas dire que j'ai atteint l'orgasme. Mes yeux me brûlent et je les ferme sur notre situation pitoyable.
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Encore une fois, je me retrouve derrière cette porte. J'hésite à l'ouvrir. Le front contre le bois, je songe à nos premières fois. Nous n'étions que deux adolescents. Naruto était déjà bien docile et silencieux mais j'étais capable de tendresse. On ne se retrouvait que quelques fois par mois et je ressentais un plaisir immense à l'étreindre. J'espère que c'était pareil pour lui. J'ai oublié quand nos relations ont changé. Depuis quand je ne l'embrasse plus. Depuis quand sa souffrance physique est liée à celle de mon cœur. Pourtant, j'aimerais revenir en arrière. Je vais essayer. Je pénètre la pièce et Naruto m'accueille. Pas chaleureusement ni avec un sourire. Juste en s'étendant un peu plus et en écartant les jambes. Je refoule quelques larmes de rage. Je vais lui laisser le contrôle aujourd'hui, il se blessera moins. Et je vais le préparer, chose également oubliée depuis trop longtemps. Je me glisse entre ses cuisses et démarre une fellation. Dans le même temps, je commence à masser son anus pour le détendre. Je croise le regard de Naruto et estime que garder les yeux fermés est une meilleure idée. Il semble me narguer et je ne veux pas perdre toute contenance pour effacer cet air suffisant. Mes doigts et ma bouche ne le contentent pas, son érection faiblit. C'est incroyablement frustrant de le sentir perdre de sa fermeté. Je m'écarte de lui et m'allonge sur le dos. Naruto me jauge un instant et réalise qu'il n'aura rien de plus en restant passif. Il enjambe ma taille et s'accroupit sur moi. Malgré ma déception, je suis toujours excité et il s'empale sans problème sur mon membre. Il aime visiblement puisque son sexe reprend du volume. S'il pouvait au moins sourire. Je suis incapable de comprendre ses émotions. Il s'incline pour rechercher sa prostate. Même s'il me chevauche et que les impacts répétés sur ce point peuvent être irritants, il poursuit à un rythme soutenu. Ses fesses claquant sur mon bas-ventre m'affolent. J'ai envie de le faire jouir avec moi. Avec les deux mains, je m'active à amplifier son plaisir. D'une, je reproduis un mouvement de va-et-vient ; de l'autre, je caresse son périnée et malaxe ses testicules. Pourtant, je craque le premier. Il cesse de remuer dès qu'il sent mon membre pulser. Il me fixe patiemment. Lui ne sera pas si facile à satisfaire. A regret, je vais lui donner la douleur que je l'ai habitué à recevoir. Ma main gauche écrase presque ses bourses quand le pouce et l'index de la droite se concentrent sur la masturbation du gland. Son anus se contracte autour de moi et ses ongles tracent des sillons sur la peau de mes pectoraux. Sans qu'il gémisse ou ne montre la moindre expression, je sais qu'il apprécie. Je pince un peu plus la tête gonflée de son sexe et il se laisse envahir par son orgasme. Son éjaculation doit être désagréable, la pression du sperme est coupée par celle que j'exerce. Sa semence ne se projette pas sur mon ventre, elle s'écoule le long de mes doigts. Naruto est pantelant et je me sens sale. Je ne devrais plus venir, je ne le supporte plus.
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Mon addiction est bien trop forte. Ou ma frustration. J'ai besoin d'entendre sa voix. Juste une fois. Pour pouvoir passer à autre chose ou démarrer une relation plus saine. Je suis dans cette chambre depuis plus d'une heure mais je n'ai pas levé la main sur lui. Je veux qu'il me supplie. Naruto me tourne autour depuis tout à l'heure. Le fait que j'aie gardé mes vêtements le contrarie, j'en suis sûr. Je l'ai observé aller fouiller dans les placards. Il cherche quelque chose pour me faire craquer mais j'ai bien fait attention à les vider. Je devrais repartir mais c'est au-delà de mes forces. Quand bien même la situation m'est insupportable, je ne veux pas abandonner. Je n'attends pourtant pas grand-chose de lui. Juste un geste tendre ou qu'il murmure mon nom. Il s'approche de moi tel un félin. A cet instant, tout dans son attitude me rappelle un chat. Il déboutonne ma chemise et, voyant que je n'oppose pas de résistance, frotte sa joue à mon torse. Je passe ma main dans ses cheveux. Prenant cette caresse pour un encouragement, il me mordille un mamelon. Excédé, je renverse la situation. Son visage affiche toujours cette absence d'expression troublante mais son bassin recherche le contact avec le mien. Il est sous moi et tout ce qu'il désire est que je le prenne. Je libère juste mon sexe de mon pantalon et ramène ses genoux à son torse pour le faire mien d'une poussée. J'obtiens enfin une réaction. Il ne hurle pas comme il aurait été en droit de le faire face à l'intrusion mais il se mord la lèvre. A la fois désespéré et encouragé par ce simple réflexe, j'intensifie l'acte. Je prends davantage appui sur ses cuisses, le courbant encore plus. Ma pénétration est plus profonde et stimule directement son point sensible et abusé. Il ouvre la bouche en un cri silencieux. Je peux avoir ce que je veux, j'en suis certain. Naruto ferme les yeux et vient saisir ses genoux. Il est contorsionné de façon étrange à présent et je suis forcé de prendre appui au-dessus de ses épaules pour continuer à me mouvoir avec force et selon le bon angle. Un de mes pouces effleure avec sa pomme d'Adam et il me lance un regard suppliant. Je saisis sa nuque et fais pression de mon pouce sur sa trachée. Un gémissement sourd s'échappe de sa gorge. Je suis grisé par ce son. Mon autre main rejoint la première. J'ai les doigts qui entourent son cou, se resserrant à la même cadence que mes coups de rein. Son visage est rouge, ses yeux brillants et il émet quelques murmures incohérents. Je vois ses prunelles se révulser quand nous atteignons l'orgasme dans une parfaite synchronisation. Je n'ai pas beaucoup à faire pour me rhabiller et je le quitte aussitôt. Je ne veux pas lire sur son visage cette plénitude alors que j'aurais pu le tuer.
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J'ai mis une semaine à revenir. Cela faisait des mois que je n'avais raté aucune de nos rencontres. Naruto est toujours là, m'attendant sagement. Sauf que je crois lire de l'impatience dans ses yeux bleus. J'ai passé les derniers jours d'abord à vomir le dégoût que j'avais de moi-même. Je me suis demandé si j'étais vraiment prêt à le tuer juste pour entendre mon nom. Ce serait sa seule et unique parole envers moi. Ensuite, je me suis interrogé sur Naruto. Etait-il devenu ainsi à cause de moi ? Rien ne laissait présager ce genre de comportement. Mon côté possessif et ma colère envers lui sont probablement à l'origine de ses pulsions. Mais je suis revenu. Exceptionnellement, il n'est pas nu. Il a trouvé une longue chemise mais ne l'a pas ajustée. Les pans s'écartent à sa taille, ne cachant rien de son intimité ni de l'excitation qu'il ressent. Il est conditionné, dès qu'il me voit, il n'attend que du sexe. Le haut du vêtement est également ouvert et je constate que mes doigts ont laissé des bleus prononcés. Je ne peux même plus me consoler en me disant que j'ai juste perdu le contrôle un instant. Si nous n'avions pas joui, il serait mort. Je n'ose pas m'approcher de lui. J'ai peur de ce que je vais lui faire. Et pourtant, il m'appelle. Son attitude provocante me donne envie de le posséder à l'instant. Il m'appartient. Sa vie m'appartient. Il me refuse juste son amour. Je me dévêtis sous son œil gourmand. Ses regards sont le seul indice que j'ai pour imaginer ce qu'il ressent. Mais cette fois, je n'ai pas envie de me confronter à son âme. Je lui bande les yeux avec ma cravate. Sa peau se couvre de frissons. Je ne sais pas vraiment ce que je dois faire. Une partie de moi veut lui réapprendre la douceur d'ébats classiques, gagner cet amour interdit. L'autre veut juste le soumettre un peu plus si c'est possible et se régaler de sa douleur. Je suis faible, c'est plus facile de m'imposer à lui et de prendre ce que je peux avoir. Je le pousse à plat ventre sur le lit et lui noue les poignets dans le dos avec la ceinture que je viens de récupérer. J'avise quelques objets qu'il avait sortis. Je pensais avoir tout vidé l'autre jour mais il a réussi à dénicher cette chemise, du lubrifiant et une cravache. J'imagine aisément ce à quoi il a occupé ses journées en mon absence. L'idée de le fouetter me traverse l'esprit mais j'ai peur de ne pas pouvoir m'arrêter. De le blesser ou, pire, de le faire jouir ainsi. Je ne veux plus me laisser inciter à l'escalade de violence qu'il a instaurée. J'étale généreusement de la lotion sur ma verge et entre ses fesses. La sensation d'être aspiré en lui me coupe le souffle. Je me déhanche pour le satisfaire mais il reste stoïque. J'ai soudainement l'impression de coucher avec un mort. Mon cœur se compresse dans ma poitrine. Les larmes aux yeux, j'empoigne ses cheveux et lui enfonce le visage dans le matelas. Il doit avoir du mal à respirer mais son corps semble reprendre vie. Je le sens se mouvoir sous moi, il se frotte aux draps. Je n'ai plus le désir de le faire souffrir. Je me relève et le détache. Ses yeux me fusillent sur place. Il n'a pas eu ce qu'il voulait et moi non plus. Sauf qu'il est beaucoup plus têtu que moi. Il me met la cravache dans les mains et tombe à genoux devant moi. Sa bouche part déjà à l'attaque de mon sexe et je le vois faire de son mieux pour me présenter sa croupe. Mes premiers coups sont timides. Il m'encourage en m'enfouissant plus profondément dans sa gorge. Contre mon membre, je sens les vibrations de ses râles de plaisir. Je crois qu'il a enfin compris que ces sons me font perdre la tête. Je m'emporte et le frappe un peu plus durement. Ma récompense est un soupir plus puissant qui roule le long de mon érection. Il ne m'en faut pas plus pour laisser exploser mon orgasme. Il a l'air étonné de ma rapidité mais n'en fait pas grand cas. Il se retourne à quatre pattes. Sa demande est claire, je dois le fouetter. Je tremble de rage parce qu'il me pousse toujours plus loin et parce que j'y prends du plaisir. Mon poignet manipule l'objet fermement. Le cuir claque sur ses fesses. Chaque coup cinglant laisse une marque rouge. J'imagine sa peau brûlante et je ressens le besoin de lui faire mal pour me venger. Mon sexe est de nouveau gorgé de sang et j'abandonne la cravache pour le prendre à nouveau. Il gémit toujours les mêmes sons inarticulés alors que je malmène ses fesses enflammées. C'est comme si les mots mouraient dès qu'ils essayent de franchir ses lèvres. Un cri un peu plus fort que les autres m'indique qu'il vient de jouir. Je stoppe mon supplice et le fais me regarder. Comme je l'imaginais la dernière fois, son visage reflète un bonheur corrompu. C'en est trop pour moi. Je pose mon front contre le sien et laisse mes larmes couler. Nous sommes tous les deux comme contaminés et je ne vois qu'une solution.
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Un mois de plus vient de s'écouler. J'en avais besoin. Pour faire le point. Prendre du recul. Et repartir sur des bases saines. Quand j'entre dans la chambre, je ne vois pas immédiatement Naruto. J'essaie de me rappeler nos débuts. Il n'aimait pas ce lit et préférait se réfugier dessous ou même dans le placard. Un adolescent de quinze ans n'aurait pas dû avoir ce genre de réflexe mais ses traumatismes étaient bien trop présents. Seuls les espaces sombres et confinés le rassuraient à l'époque. Je pense qu'il s'imaginait être invisible ainsi. Avec le temps, il a eu confiance en moi et m'attendait. J'étais ravi de ce comportement sans vraiment me douter de la suite. On est devenus dépendants l'un de l'autre. Il avait trop de choses à exorciser et moi trop d'intérêts dans l'histoire. On n'a fait que se détruire mutuellement pendant près de dix années. Il était nécessaire de repartir à zéro. J'ouvre la porte de l'armoire et découvre un être chétif, les genoux ramenés sous le menton. Là se tient le Naruto de mes premières fois. Cet adolescent que je ne rejoignais qu'une fois de temps en temps et avec qui j'ai échangé mes premiers baisers. Celui qui deviendrait plus tard le Naruto à qui je ferais l'amour une ou deux fois par mois avant que je ne le pervertisse. Avant qu'il ne soit qu'un défouloir que j'aime humilier et faire souffrir quotidiennement. Devant moi, c'est le Naruto de nos débuts. Un adolescent de quinze ans traumatisé. Sauf que je ne suis plus un adolescent moi-même, que j'ai trop de souvenirs et des pensées malsaines. Je voudrais en faire abstraction, être capable d'être neutre mais je ne suis qu'humain. Je lui tends la main pour le faire sortir de sa cachette. Son regard terrorisé me jauge. Je lui fais juste un sourire avant de me reculer jusqu'au lit. Je perds notre bataille visuelle quand il se penche pour refermer la porte. Je ne bouge pourtant pas immédiatement. Déjà la première fois, il lui avait fallu du temps pour s'habituer à moi. Maintenant que je suis un adulte, je suis un ennemi. Et je sais mieux comment agir pour le faire céder. Parler ne sert à rien avec lui, je ne peux qu'insister. A chaque fois qu'il se calfeutre dans l'armoire, je retourne ouvrir la porte. Il sort finalement. Il n'a pas toujours été aussi têtu qu'il ne l'était dernièrement. Il n'est qu'à quelques mètres de moi et je crève d'envie de les traverser pour le prendre dans mes bras. Mais nous restons à nous regarder en chiens de faïence. Je ne peux décemment pas trahir sa confiance dès le départ. Cette fois, je ne m'imposerai pas, je le laisserai venir à moi et réclamer mon amour. Enfin, si je résiste. Ses lèvres tremblantes me donnent déjà envie d'envoyer valser toutes mes résolutions. Je suis sur le point de renouveler ma précédente erreur. Je veux poser ma bouche sur la sienne. Je veux qu'il réponde à mon baiser. Un coup à la porte me sort de mon état quasi-hypnotique. Sur un dernier sourire, je quitte la pièce.
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- Sasuke ?
- Quoi ?
- Sors un peu de là. Je suis sûr que tu n'as rien mangé depuis hier soir, non ?
Je n'ai pas envie d'admettre qu'il a raison. Je n'ai pas non plus envie de le rejoindre. Je préfèrerais retrouver cette chambre qui me manque déjà. Pourtant, je suis aussi incapable de l'envoyer au diable. Je jette un dernier regard à mon bureau et au bazar qui y règne avant de m'extirper de la pièce. C'est bien le mot puisque je me contorsionne de mon mieux pour passer dans le couloir en entrouvrant à peine la porte. Je ne veux pas qu'il voie à quoi ressemble l'endroit où je passe le plus clair de mon temps.
- Tu as besoin de repos, tu te surmènes.
Il passe la main sur ma joue. Sa peau est chaude contre la mienne et je ne peux m'empêcher de savourer le contact avant de me dégager discrètement.
- J'ai tout à recommencer, ça n'a pas marché.
- Tu veux me raconter ? Même si je ne comprends pas tout.
Il m'attire à lui et je repose ma tête contre sa poitrine. Il s'est toujours occupé de moi mais sa gentillesse me pèse parfois. Il ne s'est jamais moqué de mon addiction à l'informatique et a été le premier à me soutenir quand on m'a demandé de reprendre le travail de mon frère. J'étais trop jeune pour comprendre toutes les applications de ce programme, j'obéissais juste aux consignes et me contentais de faire la programmation.
- Je n'y arrive pas. Même si ce n'est que virtuel, j'échoue.
- Sasuke ?
Bien sûr, il ne comprend pas. En même temps, comment pourrais-je lui dire que j'ai détourné le programme créé par mon frère pour réaliser mes fantasmes ?
La réalité virtuelle permet d'étudier certains sujets différemment. Le but du projet sur lequel j'ai pris le relais depuis dix ans est d'aider les thérapies comportementales. Les équipes travaillent sur les réactions de sujets traumatisés face à leur environnement ou aux interactions avec leur entourage. C'est comme un jeu de simulation augmenté d'intelligence artificielle. Les personnages évoluent à l'instar d'êtres humains. Leurs défauts, leurs qualités, tout compte. J'avoue avoir conçu à mon usage personnel une réalité où c'est Naruto le sujet principal. Mes intentions étaient de me prouver que Naruto pouvait m'aimer. Que s'il ne voyait que moi, forcément il se tournerait vers moi et évoluerait. Mais ce Naruto s'est révélé plus malin que moi, profitant de chaque brèche que je laissais passer dans le programme. Il a évolué mais de la plus mauvaise façon. Les projets menés en laboratoire ont eu plus de succès que le mien. Ce sont des psychologues qui gèrent les expériences et je doute qu'ils incluent du sexe. Il ne fallait pas si longtemps pour que les personnages sortent de leur mutisme. L'échec n'en est que plus cuisant pour moi. Je suis plus que probablement le facteur qui a ruiné l'évolution de Naruto. Je n'aurais pas dû intégrer la possibilité d'interactions physiques ni m'autoriser à remplir cette chambre d'accessoires douteux. La seule solution que j'ai trouvée a été de détruire les évolutions par un virus informatique. J'ai dû réinitialiser le programme. J'ai perdu presque onze années et je doute même de pouvoir réussir mieux cette fois-ci.
- C'est trop dur, Naruto.
- J'ai confiance en toi, tu y arriveras. En plus, j'en ai entendu parler à la télé, ça a l'air de bien se passer. Ils ne l'auraient pas annoncé autrement.
Je m'éloigne de lui et le devance jusqu'à la cuisine. Peut-être que je devrais habiter seul. Son sourire éclatant quand je mords dans le sandwich qu'il m'a préparé me coupe l'appétit. Je me force cependant pour ne pas l'inquiéter. Il prend son rôle d'ami très à cœur et se vante souvent d'être le seul à me comprendre. En réalité, il n'en est rien, il ignore tout de moi. Je suis prêt à retourner dans mon monde virtuel. Il me lance un regard blessé. Il n'a pas le droit, je suis celui qui souffre. Ici et dans cette autre chambre.
- Tu ne veux pas rester un peu ? Ton frère ne va pas tarder.
Je me retiens. De rire. De pleurer. De le frapper.
- La prochaine fois. J'ai encore quelques lignes que je veux finir ce soir. Dis-lui que je l'aime. Je vous aime, tous les deux.
- Nous aussi, Sasuke.
J'esquive le mouvement qu'il fait pour me prendre encore dans ses bras. Je ne sais pas pourquoi il recherche autant le contact alors qu'il a mon frère. Il ne m'aimera jamais comme je le veux et c'est Itachi qui l'a sauvé de ses traumatismes, qui lui a redonné sa voix. Pas moi. Pas dans cette réalité. De retour à mon bureau, je visualise ces lignes qui font de Naruto un être accessible. Je trouve le passage qui détermine son âge. Avant la réinitialisation, il était à 101011, il est revenu à 101000. Onze ans de moins. Je suis plus mature, conscient de mes erreurs. Mais aussi plus désespéré. Je me prépare à retrouver ce monde où je peux devenir meilleur que mon frère. J'oublie cette pièce sinistre et le bruit de la sonnette qui résonne dans l'appartement. Je pousse de nouveau cette porte. Naruto est là et semble heureux de me voir. Au moins, il n'est pas effrayé et n'est pas retourné se cacher dans un endroit sombre. Je suis confiant. Cette fois, il parlera et m'aimera.
PS : cette première partie est terminée et j'espère que vous n'êtes pas trop déprimés ni mal à l'aise. J'avoue avoir hésité à publier cette fic… Pour la petite histoire, je me suis réveillée un matin en réalisant que cette année, pour l'anniversaire de Naruto, on n'avait que des 1 et des 0 et j'ai pensé programmation informatique ! (même si je ne maîtrise pas, donc c'est adapté librement). Bien sûr, en tant que yaoiste, j'y ai vu l'occasion de lemons croustillants (après tout c'est une réalité virtuelle). Au départ, je m'étais dit que ce serait juste un OS très chaud mais en l'écrivant, j'ai voulu faire sentir le désespoir et la culpabilité de Sasuke. Au final, c'est sombre et plutôt triste, désolée.
N'hésitez pas à me dire que je suis dingue, j'irai me faire soigner ~_^).
Sinon, la seconde (et dernière) partie sera du point de vue de Naruto. La réalité virtuelle sera moins présente, donc l'ambiance moins violente mais toujours aussi sombre.
Merci !
