Il courait.
Il courait dans le noir.
Il courait dans le silence.
Il courait pour leur échapper.
Il courait pour sauver sa vie.
La vie qu'on lui avait offerte.
La seconde chance qu'on lui avait donné.
Comme une faveur.
Comme une offrande.
Comme un cadeau empoisonné.
Comme une demande aussi.
Seuls ses pas martelaient le sol et troublaient le silence obscure.
Sa respiration chaude formait une auréole presque spectrale autour de lui.
Ses longs cheveux bouclés voletaient au rythme de sa course folle.
En courant, il pensait à elle.
À celle qui lui avait permis de démanteler le réseau du plus grand criminel de tous les temps : James Moriarty.
À celle qui lui avait donné son cœur.
À celle dont le simple mais faux compliment de sa part faisait rougir.
À celle qui avait vu au travers de sa carapace de sociopathologie.
À celle a qui il devait cette chance de pouvoir sauver ses amis.
À celle qui comptait.
À celle qui avait toujours compter.
À celle dont il avait une confiance aveugle et un intérêt certain.
À celle qui vrillait son estomac par sa seule présence.
Il courait pour survivre.
Il courait pour vivre.
Mais pour vivre pour elle.
Pour ne pas tomber.
Pour ne pas mourir.
Pour ne pas déchirer son petit cœur de pathologiste.
Pour ne pas que ce mensonge devienne réalité.
Pour ne pas perdre.
Pour ne pas la perdre.
Pour avoir le temps de lui dire.
I LOVE YOU.
