Hello les gens !
Me voici de retour avec un nouveau Tom/Harry qui se déroule cette fois-ci dans le monde des pirates.
C'est une traduction, écrite avec l'aimable autorisation de Terrific Lunacy. Cette histoire fera deux chapitres, j'espère que vous aimerez !
Rien ne m'appartient. Les personnages de Harry Potter sont à JK Rowling, l'histoire est à Terrific Lunacy, j'ai simplement fait la traduction.
Bonne lecture !
Résumé : « 1724. Tout ce que Harry voulait faire, c'était traverser l'Atlantique et commencer son apprentissage sous la direction de l'un des médecins les plus renommés qui soit. Tom Jedusor est convaincu que tout ce qui navigue dans les sept mers lui appartient. Y compris les jeunes naufragés aux yeux verts. Et plus spécialement ceux qui lui disent d'aller se faire foutre. (Traduction) UA Pirate
Largue les amarres (et ne regarde pas en arrière)
OoOoOoO
Se libérer
Le dernier jour du mois de juin 1724, le destin de Harry décida de tout foutre en l'air et de le laisser sombrer dans le chaos le plus total. Le garçon ne pouvait pas vraiment le blâmer, les ennuis le poursuivaient depuis sa naissance.
Il l'avait cependant provoqué de lui-même en décidant de traverser l'Atlantique. Les gens le faisaient souvent de nos jours et il n'y avait rien qui le retienne chez lui. Mais recevoir une petite information ne lui aurait pas fait de mal.
Pourtant, il y avait eu des avertissements. Une semaine. Une semaine entière sans la moindre brise. Ce n'est pas si rare, avait dit un marin. Mais c'était néanmoins un mauvais présage.
Donc, forcément, en bon terrien ignorant, il avait été hyper excité en sentant le vent ébouriffer ses cheveux le matin même. Les marins, cependant, avaient jeté un coup d'œil vers le ciel et lui avaient dit de commencer à prier.
Les marins étaient des gens superstitieux. Mais des religieux avaient aussi paniqué. Alors, forcément, cela avait été un peu déconcertant.
Le commandant de bord avait déclaré aux quelques passagers montés à bord qu'une tempête arrivait, mais que son bateau résistait à tous les temps et qu'il n'y avait donc rien à craindre.
Cela aurait pu être ainsi, cela aurait pu être ainsi si la malchance de Harry avait eu la courtoisie de rester en Europe.
Quelques heures plus tard, la tempête était arrivée et la vigie aperçut un navire.
Et cela aurait pu être un heureux présage, cela aurait pu l'être, si la malchance de Harry avait eu la putain de courtoisie de rester en Europe.
Parce que le visage du capitaine avait brusquement pâli, il avait fait un signe de croix suivi d'une révérence qu'il ne faisait habituellement que lorsqu'il avait bu.
« C'est le Voldemort. »
C'était à peine un murmure, un souffle, qui atteignit bientôt les oreilles de tous les passagers et de l'ensemble de l'équipage qui se trouvait à bord. Quelques marins préférèrent sauter par-dessus bord dans la mer déchaînée qui les avala les uns après les autres.
Ce fut le moment précis où Harry réalisa qu'il était foutu, vraiment foutu. Comme d'habitude, il ignorait pourquoi.
Dans la panique générale qui s'ensuivit, Harry rattrapa le capitaine. « Que se passe-t-il ? Qu'est-ce que le Voldemort ? »
« Ce sont des pirates, les pires qui existent »
Un sentiment de malaise envahit Harry.
Les marins parlaient de la mer comme si elle était vivante, quelque chose qui avait son caractère, parfois violente et terrifiante. Certains parlaient également de monstres géants qui dévoraient des navires entiers.
Mais si vous vouliez réellement faire peur à quelqu'un avec une histoire sanglante, parlez-lui de pirates.
Des tueurs sans pitié, des pillards, des sauvages. Ils dominaient les mers.
Harry plissa les yeux vers le bateau tant redouté, mais il était encore trop loin pour distinguer le fameux drapeau noir.
« Oui, et alors ? Nous n'avons même pas de richesses ? Pourquoi voudraient-ils nous pourchasser ? »
« Ce n'est pas l'argent qu'ils veulent, mon garçon » fit le capitaine d'une voix blanche. « Eux, ils veulent du sang, et toujours plus de sang. »
Eh bien, cela semblait prometteur.
« Mais la tempête ! Ils vont aussi être pris au piège, non ? »
« Peut-être » répondit le capitaine, levant les yeux vers le ciel, il était passé d'un magnifique bleu clair à un noir orageux, prêt à se fracasser sur leurs tête d'un instant à l'autre. En bas la mer s'agitait, les vagues étaient si hautes et si imposantes qu'elles ressemblaient à des montagnes. Le vent se levait, hurlant, s'agrippant à eux de ses doigts glacials et acérés.
Le bateau s'inclina, luttant, impuissant contre les tumultes de l'océan. Il avait paru majestueux sur le port, à présent, il semblait minuscule et vulnérable, face aux forces de la nature.
De l'eau éclaboussait le pont, les seaux, les voiles, les barils qui valdinguaient de toutes parts.
Les marins criaient, se précipitant pour sauver leur navire, mais la peur semblait les avoir domptés,. C'était une peur qui n'avait rien à voir avec la tempête, celle-ci les écrasait, les rendait totalement impuissants et les privait de toute coordination, de toute organisation.
Ceux qui désiraient lutter contre la tempête essayaient de hisser les voiles, ceux qui voulaient fuir les relâchaient.
Harry était le seul passager encore sur le pont. Les autres s'étaient réfugiés dans leurs cabines depuis longtemps. Il ne pouvait pas comprendre pourquoi quiconque voudrait aller en bas en ce moment, encore plus près de la mer qui essayait de les dévorer.
Ils avaient déjà affronté des orages, mais celui-ci était le pire. Harry n'était pas sûr que cela soit toujours considéré comme une tempête. C'était plutôt l'apocalypse.
Une forte explosion retentit tout à coup, suivi d'une sorte de sifflement. Au milieu du tonnerre qui fendait le ciel en deux, Harry faillit ne pas le remarquer.
Ce fut l'unique avertissement qu'il entendit avant que leur mât de misaine ne se brise et ne se casse.
Il réalisa que même au milieu de cet enfer, même au milieu des éléments qui se déchaînaient, l'autre bateau leur avait tiré dessus.
La façon dont le mystérieux bateau s'était rapproché était un mystère pour Harry. Avec la pluie qui déferlait sur leurs têtes et les vagues qui les secouaient dans tous les sens, il ne pouvait même pas dire dans quel endroit ils se trouvaient, et il aurait pu encore moins diriger un navire dans la direction souhaitée.
Une autre explosion, un autre sifflement et leur vaisseau s'inclina encore plus fort. Un coup mortel, probablement.
Les cris redoublèrent, mêlés à des rire de désespoir.
C'était sans doute l'une des choses les plus déconcertantes qu'Harry n'ait jamais entendu. Dans ces circonstances, tout lui paraissait faux, horriblement faux.
Les officiers et le capitaine se mirent à aboyer des ordres, apparemment ils avaient surmonté le choc et semblaient déterminés à emporter certains pirates avec eux, droit en enfer.
Mais leur vaisseau n'était pas adapté au combat. Les marins n'étaient formés que pour protéger les passagers. C'était plus une sorte de placebo mental qu'une protection réelle.
Une énorme vague s'écrasa sur leur navire, le submergeant presque totalement. Un instant plus tard, l'océan souleva le navire, le pont fut presque à la vertical avant qu'ils ne basculent de l'autre côté. Et le processus se répéta.
Harry ne pouvait que s'accrocher à la rambarde et sauver sa vie.
Il était certain que les barils et les canots de sauvetage n'étaient pas les seuls à avoir basculé par-dessus bord. Des hommes glissaient, perdaient l'équilibre ou se faisaient simplement emporter par un mur d'eau.
Au-dessus d'eux, le tonnerre grondait, libérant toute sa colère.
Et même ainsi, à travers tout ce chaos, les pirates abordèrent leur vaisseau, sautant et se balançant au milieu de l'abîme de l'océan.
Ils apparurent, totalement insouciants parmi les éléments violents, inébranlables face aux forces écrasantes.
Harry avait déjà entendu des histoires de pirates. Il n'était pas toujours d'accord sur leur cruauté, il comprenait qu'on puisse les craindre à ce point. Mais pour lui, ils ressemblaient davantage à des voleurs qui pillaient des navires, pas à des monstres sanguinaires.
Mais pourquoi diable les pirates embarqueraient-ils sur leur bateau ? Au milieu de cette tempête ? Avec rien à y gagner ? Un navire qu'ils avaient suffisamment abîmé qu'il ne survivrait pas à cette tempête ? Ne devraient ils pas sauver leur propre embarcation plutôt que d'aller sur une autre qui coulait ?
Les combats commencèrent, même si Harry doutait de les appeler ainsi. Sur le pont, les hommes avaient du mal à se déplacer et à attaquer.
Bientôt, il y eu tellement de pirates parmi eux que Harry n'arrivait plus à distinguer qui est qui. D'autant plus que le ciel sombre et le chaos engendré par la tempête n'assuraient pas la meilleur des visibilité.
En plus des craquements du tonnerre et du bruit des éclaboussures s'ajouta le fracas métallique des épées. La plupart luttaient juste à côté, l'ignorant ou ne le voyant tout simplement pas.
Harry préféra s'éloigner, conscient qu'il n'avait même pas un couteau pour se défendre.
Mais qu'est-ce que cela importait de toute façon ? Leur vaisseau coulerait, même s'ils arrivaient à battre les pirates par il ne savait quel miracle. Peut-être devait s'enfuir avec l'un des canots de sauvetage ? Bien que la plupart aient été emportés par la force de l'océan.
Mais avec la mer si monstrueuse, il ne pourrait jamais survivre dans un bateau aussi petit. Harry n'avait nulle part où aller.
Harry réussit à se réfugier sur la plage arrière du navire, qui semblait relativement déserte par rapport au pont principal bondé, où les gens tentaient de s'entre-tuer avant que la mer ne puisse le faire.
Il s'assit, se pressant contre la rambarde, essayant à tout prix de ne pas chuter du vaisseau. Il haleta un moment, toussant lorsqu'une giclée d'eau éclaboussa son visage.
Ses yeux le brûlèrent, emplis d'eau salée. Harry cligna des yeux, puis vit qu'il y avait un homme allongé sur le sol, en train de gémir de douleur, perdant à moitié l'équilibre sur les planches en bois.
Poussant un juron, le jeune garçon rampa à quatre pattes, glissant sur le pont humide.
« Tenez-vous à quelque-chose ! Vous allez finir par être emporté ! » cria Harry pour couvrir le fracas des vagues.
Les yeux de l'homme étaient fermés, les traits de son visage tordus sous la douleur. En dehors de ça, il ignorait si l'homme l'avait entendu.
Harry l'examina et vit du sang jaillir de sa jambe. Sans doute un coup de poignard, et très profond.
Le navire tangua de plus bel, et ils dérapèrent, impuissants, sur le pont, se brisants sur les portes qui menaient à la cabine du capitaine.
Lorsque le navire retrouva son équilibre, Harry se mit au travail. Il arracha le tissu ensanglanté du pantalon et inspecta la blessure. De l'eau s'était mélangée à la plaie ouverte. Celle-ci était profonde et nécessitait des points de suture, mais le garçon n'avait aucun moyen pour le faire maintenant.
Il déchira un morceau du vêtement, en fit une boule qu'il comprima sur la plaie, puis il ôta sa ceinture et l'enroula fermement contre le mollet de l'homme.
Sauf qu'elle se détacha alors que le pont s'inclinait à nouveau.
Harry jura violemment, une habitude qui avait empiré depuis qu'il tenait compagnie aux marins.
Puis il vit quelqu'un monter les escaliers de la passerelle.
« Vous là ! Donnez-moi la ceinture ! » ordonna-t-il avec impatience.
L'homme qui venait d'arriver baissa les yeux vers ses pieds, là où la ceinture s'était faufilée.
Il se tenait debout.
Harry ne pouvait même pas imaginer l'équilibre parfait nécessaire pour se maintenir dans une posture pareille. Il ne vacillait même pas. Et l'homme n'avait même pas besoin de se tenir à la rambarde. Il pencha pensivement la tête, scrutant la ceinture en silence.
Pensivement.
Comme s'ils avaient le temps pour ça !
Le mystérieux inconnu se pencha finalement et s'empara de la ceinture, se dirigeant d'un pas tranquille vers l'endroit où se trouvait Harry.
Le navire se pencha dangereusement, mais l'homme semblait impassible, anticipant chaque inclinaison, s'équilibrant sur ses deux jambes sans effort.
Harry était toujours à quatre pattes, ayant du mal à rester où il était.
« Il n'est pas l'un des vôtres » fit remarquer l'inconnu qui se tenait devant lui, mais sans vouloir faire mine de lui donner la ceinture.
Confus, Harry fronça les sourcils et baissa les yeux sur son patient. C'était vrai, il ne le reconnut pas. Il ne faisait pas parti des membres de leur équipage. Et le deuxième homme non plus.
« Aux dernières nouvelles, aucun homme ne m'appartient » rétorqua Harry. « A présent, si voulez bien, donnez-moi cette ceinture. »
Il tendit la main mais comme rien ne vint. Il leva les yeux.
Le canon d'un pistolet pointait directement vers son front.
Harry demeura sans voix une bonne seconde. « Vous êtes sérieux, là ? »
« A ton avis ? » fit l'homme d'un ton amusé.
« Eh bien, ça peut attendre ! » Cet homme est en train de se vider de son sang ! Donnez-moi cette ceinture ! »
L'homme cligna des yeux, la tête penchée curieusement alors qu'un petit sourire étirait ses lèvres.
Il ne fit aucun geste pour pointer son arme ailleurs, mais il lui tendit tout de même la ceinture.
Harry la prit, se renfrogna, puis se retourna rapidement pour l'enrouler autour de sa compresse de fortune.
Une nouvelle vague énorme roula contre le vaisseau, frappant Harry de plein fouet qui fut repoussé jusqu'à ce qu'il se cogne contre les jambes de l'homme. Le pistolet touchait son crâne à présent.
Harry serra la ceinture, essayant d'enlever l'eau qui l'aveuglait.
« Est-ce que ce truc peut vraiment tirer de toute façon, avec toute cette pluie qui tombe ? » demanda-t-il, irrité.
« Veux-tu vraiment le découvrir ? » vint doucement la réponse.
Avant que Harry ne réalise ce qu'il se passe, une main attrapa ses cheveux et tira sa tête en arrière. Il put presque entendre sa nuque émettre un craquement sous le mouvement brusque.
Il poussa un halètement par réflexe alors que le canon du pistolet était poussé dans sa bouche, un goût métallique chatouilla sa langue.
Il y eut un clic audible, puis...rien.
Les yeux de Harry s'élargirent, réalisant à quel point il se trouvait proche de la mort. Il y eut un autre clic et il frissonna d'anticipation, mais la poudre était effectivement trop humide.
« Hum, tu avais raison » fit l'homme d'un ton désinvolte.
Il retira l'arme et le relâcha. Harry se mit à tousser et déglutit.
« J'ai toujours préféré les couteaux » poursuivit l'homme, en tirant un de sa ceinture et attrapant de nouveau la tête de Harry.
Harry se figea. Ce n'était décidément pas son jour...
« Cela prolonge le moment. Cela le rend plus intime d'une certaine manière » chuchota une voix dans son oreille.
Le métal froid de la lame lui caressait la gorge. Il n'y avait que de l'amusement et de l'excitation dans les yeux de l'homme. La tempête rugissait autour d'eux.
Harry tenta de reculer, mais son agresseur renforça sa prise.
« Allons, allons, tu étais si charmant tout à l'heure » fit l'homme, puis il se pencha étroitement. « As-tu peur de mourir, mon garçon ? »
Harry cracha sur lui en réponse.
A son grand désappointement, la tempête lava rapidement son crachat, et l'homme esquissa un sourire sardonique.
« Tout le plaisir était pour moi »
Harry commença à le griffer, mais le couteau s'enfonça plus profondément dans sa peau en guise d'avertissement.
Soudain, un sifflement fort et clair émit du port principal et les pirates commencèrent à ricaner.
Celui qui tenait Harry s'immobilisa brièvement, jetant un coup d'œil en direction du port principal, avant de reporter son attention sur son captif.
« Sais-tu ce que cela signifie ? Cela signifie que tous les passagers de ce navire sont morts. Je suppose qu'ils ne t'ont pas compté »
Les yeux de Harry s'élargirent alors que les visages de l'équipage et des passagers lui traversaient l'esprit. Ils étaient tous morts. Il ne les connaissait pas vraiment, mais il avait passé ces derniers mois avec eux. Une vague de tristesse le traversa. Ces gens ne méritaient pas une mort aussi brutale.
L'homme eut l'air à nouveau pensif.
« Il vivra ? » s'enquit-il, montrant de la tête le blessé qui avait perdu conscience.
Harry se débattit avec lui-même, une partie de lui voulait fichtrement dire au pirate d'aller en enfer, l'autre partie plus posée mais aussi plus stupide désirait simplement faire son rôle d'apprenti médecin. Comme toujours, c'est cette partie là qui l'emporta.
« Il a besoin d'antiseptiques, de l'huile de pin fera l'affaire. Cousez la plaie, changez les bandages quotidiennement. Assurez-vous qu'ils soient toujours trempés dans de l'alcool avant. Si la chair se met à pourrir, coupez la jambe. Cautérisez la plaie dans ce cas. Traitez-le avec un baume rafraîchissant à base d'aloe vera ou d'extraits de noix de coco. »
L'amusement de l'homme était palpable. Il retira cependant son couteau et souleva Harry par le col.
« Tu as survécu aux boulets de canon, à l'arme à feu...La troisième fois appartient au destin, n'est-ce pas ce qu'on dit ? »
Harry fut traîné jusqu'à la rambarde, la moitié de son corps suspendu dans les airs, l'océan se déchaînait en dessous de lui.
« Tu me penses cruel, n'est-ce pas ? Tu n'as clairement jamais rencontré la mer. Voyons si tu y survivras. »
Après ça, il poussa Harry, qui tomba sous la pluie déferlante et le roulement du tonnerre.
Puis il s'enfonça dans l'eau froide et fut happé par l'obscurité.
OoOoOoOo
La vie est étrange.
Harry aurait pensé qu'il serait habitué à ce fait maintenant. Avec son penchant pour les ennuis, il s'était plutôt résigné à un avenir imprévisible.
Jamais il n'aurait imaginé se retrouver à l'autre bout de l'Atlantique, son corps transi par l'eau froide, ses cheveux brûlés par le soleil et ses doigts engourdis à force de s'accrocher à une malheureuse planche.
Ses yeux piquaient et sa gorge hurlait, clamant à grands cris de l'eau potable.
Le monde avait disparu. Il n'y avait rien autour de lui. Rien. Pas un oiseau au-dessus de lui, pas un poisson autour de lui, pas une algue à la dérive et pas une seule bande de terre à l'horizon.
Il était seul. Seulement lui et une planche de bois. Et l'océan.
La mer était calme, un miroir lisse qui s'étirait sans fin. Il y avait juste une simple brise dans l'air. Il avait éternué il y a quelques temps, juste pour tester si le son existait toujours. Tout était si silencieux.
Le seul fait d'éternuer était presque trop pour lui. Si ses mains n'avaient pas été jointes et bloquées autour de la planche dans une rigidité presque cadavérique, il aurait probablement glissé dans l'océan silencieux.
Sa soif était tellement insupportable qu'elle était devenue imperceptible. C'est juste une partie de lui désormais.
Harry se demandait pour quelle raison il était encore en vie. Il se demandait depuis combien de jours il avait été ici, rien que lui et le vaste océan. Il se demandait où il était et quelle était la profondeur de l'eau. Il se demandait comment le ciel pouvait basculer d'un chaos dévastateur à un calme absolu en si peu de temps.
Est-ce qu'il délirait encore ? Il ne pouvait pas se résoudre à s'en soucier.
Il aurait peut-être dû. Il voulait être médecin après tout. D'ailleurs, il était plutôt bon. Mais maintenant, il n'était plus qu'une âme perdue dérivant dans la plaine sans fin qui séparait sa maison du pays des possibilités infinies.
Il n'aurait jamais pensé que la mort aussi était une possibilité. C'est drôle.
La vie est étrange.
Il ferma les yeux contre le reflet aveuglant du soleil.
OoOoOoOo
Il rêvait de sa mère.
De ses longs cheveux roux et de son éclat de rire. De ses mains tendres qui caressaient ses yeux et de sa voix douce qui chantait pour l'endormir. De ses yeux brillants d'amour.
Les hommes qu'elle ramenait à la maison prenaient un air agacé quand ils le voyaient, détestant ne pas l'avoir pour eux tout seuls.
Elle avait toujours eu sa méthode pour les attirer, surpassant les autres femmes qui arpentaient les quais le soir.
Les soûlards se moquaient d'elles et les attrapaient. Mais pas une fois quelqu'un traita sa mère de pute. Sa mère ne sortait pas chercher des clients. C'est eux qui venaient chez elles.
Ceux là n'étaient pas des ivrognes. Ils s'habillaient, se coiffaient, venaient avec des fleurs, des poèmes, des cadeaux. C'était une fantaisie.
Sa mère en sélectionnait quelques-uns parmi ceux qui lui faisaient la cour depuis des semaines.
Mais Harry s'était rendu compte d'où provenait leur argent que longtemps après sa mort.
« Est-ce que l'un d'eux est mon père ? » avait-il demandé un jour quand il avait environ sept ans.
Il avait entendu dire qu'il fallait une femme et un homme pour avoir un enfant. Un concept novateur pour lui. Il n'y avait jamais eu que sa mère.
« Non, mon chéri » avait-elle souri, avec un air amoureux. « Ton père n'appartient pas à la terre. »
« Où est-il alors ? »
« Il vit sur la mer » avait-elle déclaré, tournant la tête vers le port par la petite fenêtre de leur cuisine. « Si tu vas sur les quais et que tu fermes les yeux, tu pourras le sentir »
Alors Harry était resté sur les quais, les yeux rivés sur l'horizon, respirant l'océan, imaginant son père.
De tous les hommes, il avait été le seul à avoir donné un enfant à Lily. Lorsque sa mère observait la mer, ses yeux émeraude devenaient rêveurs et un sourire se dessinait sur ses lèvres.
C'est comme ça que Harry apprit l'amour.
Sa mère tomba malade à l'âge de ses onze ans. Ils n'avaient pas assez d'argent pour payer un médecin, mais il y en a un qui vint quand même et Harry le reconnut comme l'un de ses habitués.
Il leur dit que c'était la maladie du côté (NDT : nom donné à l'appendicite à cette époque) et qu'il ne pouvait que la soulager.
C'est comme ça que Harry apprit la douleur.
Lors de ses funérailles, le médecin présenta ses excuses à Harry, lui disant que s'il avait reçu une meilleur éducation, il aurait peut-être pu la sauver. Il avait entendu parler de patients qui avaient survécu.
Harry ne s'était jamais senti aussi impuissant. Il était devenu obsédé par la médecine.
Le médecin l'avait emmené, probablement par culpabilité pour ne pas avoir pu sauver sa mère. Bientôt, Harry s'occupa de tous les habitants. Les dockers venaient le voir fréquemment.
Les marins venus de pays lointains aussi. C'est eux qu'il appréciait le plus. Ils lui rappelaient le regard doux dans les yeux de sa mère quand elle avait mentionné la mer et son père.
Il acceptait leurs histoires gorgées d'aventure en guise de paiement pour leur traitement et ils l'accueillaient avec enthousiasme à chaque fois qu'ils voyaient Harry.
A l'âge de dix-neuf, le médecin d'un bateau vint leur demander de l'aider à soigner tout un équipage qui souffrait du scorbut. Harry soigna les hommes durant près d'une semaine à côté du médecin.
Par la suite, son protecteur le prit à part et lui demanda s'il désirait étudier la médecine, plus que ce que les charlatans locaux pouvaient fournir. Il avait écrit une lettre de recommandation pour Harry, lui disant que son vieil ami qui vivait en Amérique était l'un des meilleurs médecins qui existent.
Il n'y avait donc plus rien qui le retenait chez lui. Harry était monté sur le prochain navire qui acceptait des passagers et partait pour l'Amérique.
Et puis il avait coulé.
OoOoOoOo
Quand il rouvrit les yeux, il sentit que quelque chose avait changé.
Au début, il n'arriva pas à identifier ce que c'était. La mer était toujours calme, l'horizon toujours infini, et l'air toujours immobile.
Mais il pouvait sentir une présence. Il n'était plus seul.
Puis il entendit le doux craquement du bois et le faible battement d'une voile.
Avec un effort énorme, il tourna la tête et posa l'autre joue sur la planche.
Il y avait un vaisseau sur sa gauche. Très proche, incroyablement grand. S'il pouvait étirer son bras engourdi, il pourrait le toucher.
Il n'y avait pas de vent, alors les voiles du trois-mats étaient inutiles, le bateau dérivait doucement sur les flots comme Harry et sa planche.
Harry se força à lever les yeux, dépassant la rambarde et la coque du bateau, jusqu'à la grande voile et son sommet.
Crâne et os croisés. Blanc sur noir. Le drapeau des pirates.
Ses yeux s'écarquillèrent à la pensée d'avoir perdu sa chance, encore une fois.
Le regard de Harry se posa sur le pont du navire. Un homme était assis sur la rambarde, le regardant curieusement.
Ses cheveux étaient d'un noir immaculé et sa peau semblait anormalement pâle pour quelqu'un qui passait beaucoup de temps à l'extérieur. Au lieu d'œil borgne, de cicatrices et de dents tordues, son visage ne reflétait que la perfection.
Il ne ressemblait en rien à un pirate et c'est comme ça que Harry le reconnut immédiatement.
L'homme continua à l'observer, se penchant à moitié sur les enfléchures, qui montaient jusqu'au mât principal. Il était complètement détendu, mais attendait manifestement qu'il fasse quelque chose.
Étant donné qu'aucun d'eux ne marchaient sur l'eau, Harry devait dériver à côté des pirates depuis un bon moment, alors l'homme l'avait probablement observé durant tout ce temps.
Ils flottaient au milieu de nulle part, encerclés par l'Atlantique et la possibilité de rencontrer quelque-chose était pratiquement inexistante. Alors rencontrer une seconde fois l'homme qui avait voulu le faire mourir était assez ironique.
« Salut » croassa Harry. Sa voix était rauque et cassée, à cause de la fatigue et surtout de la soif qui tiraillait sa gorge.
L'homme aux cheveux sombres leva des sourcils amusés. « Re-bonjour »
Sa voix était profonde et fraîche comme de l'eau.
« S'ils vous plaît, dites-moi que tout ceci n'est qu'un rêve » dit faiblement Harry.
L'homme secoua légèrement la tête et Harry soupira, trop épuisé pour s'en soucier.
Aucun d'eux ne parla durant un moment. Harry n'avait aucune idée de ce qu'il fallait faire. Il ne s'était pas attendu à croiser un pirate peu de temps avant sa mort. Et encore moins celui responsable de cette situation.
Il aurait voulu être furieux, mais sa colère s'était volatilisée, aspirée par la fatigue et la lassitude. Il ne lui restait plus beaucoup d'énergie, ses bras étaient crispés, presque ancrés sur son support de fortune. Une position qu'il occupait depuis plusieurs jours.
S'il avait pu les déplacer, il se serait laissé volontairement engloutir pour sombrer dans l'oubli pour l'éternité. C'était un peu embarrassant de dériver tout seul avec une planche à côté d'un vaisseau aussi imposant.
« Comment ça va ? » demanda-t-il, histoire de dire quelque-chose.
La tête de l'homme s'inclina, un brin moqueuse. « A merveille »
Une respiration sifflante s'échappa de la gorge de Harry alors que son diaphragme s'agitait, des muscles qu'il n'avait pas utilisés depuis des jours. Il réalisa tardivement qu'il riait.
« Ow ! Aie. Ne me faites pas rire, ça fait mal »
« Et qu'as-tu fait durant tout ce temps ? » questionna l'homme, comme s'il ne savait pas exactement comment Harry était arrivé ici.
Harry faillit lui dire sa façon de penser, mais il était trop fatigué. « Oh, vous savez..pas grand chose. C'est juste une petite balade. »
« Comment cela se passe pour toi ? »
Harry jeta un œil sur ses doigts ratatinés, gonflés, violets comme ceux d'un noyé. « Cela pourrait être mieux »
L'homme eut un rictus avant de lever les yeux vers le ciel dégagé. « Il était temps que cette tempête arrive. Nous n'avions pas eu de brise depuis des jours.»
« Comme cela a dû être dur » commenta Harry d'un ton sec, ce qui lui valut un autre regard amusé.
Ils se turent à nouveau, l'eau claquant doucement sur la coque du grand vaisseau.
« Vous avez un beau bateau » complimenta Harry au bout de plusieurs minutes.
« En effet » approuva l'homme, sa voix teintée de fierté alors qu'il regardait derrière lui. « Son nom est Voldemort »
Harry fronça les sourcils, se rappelant le visage couleur cendre du capitaine en entendant ce nom. « Vous ou le bateau ? »
« Il n'y a pas de différence »
Harry ne comprenait pas ce qu'il voulait dire, mais peu importait et il laissa tomber.
Il étudia l'homme d'un œil inquisiteur. Était-ce le capitaine ? Il avait l'air plutôt jeune. Là encore, Harry n'avait aucune idée de l'âge des pirates. Fallait-il un certain âge pour piller les sept mers ?
L'homme tourna la tête et Harry put constater qu'il n'était pas complètement parfait après tout. Une coupure barrait sa pommette. La blessure paraissait récente et la peau autour commençait à devenir rougeâtre.
« Vous devriez examiner ça » conseilla Harry et l'homme reporta son attention sur lui.
« Votre coupure » élabora-t-il comme le pirate gardait le silence. « On dirait qu'elle est légèrement infectée. J'ai vu les épées que les marins utilisaient, la plupart étaient rouillées. Cela va finira par s'infecter »
« Es-tu toujours aussi exaspérant ? » Le pirate le fixa de ses yeux pénétrants. « Tu n'es pas exactement dans la position idéale pour te soucier des autres, n'est-ce pas ? »
Ouais, c'était son problème après tout, non ?
« Tu dois arrêter de t'inquiéter pour les autres et commencer à te soigner, Harry »
« Pourquoi as-tu fait ça, Harry ? C'était dangereux ! »
« Ne t'embête pas pour lui, il est trop tard »
« C'est juste un chat égaré, Harry »
« Tu es un héros compliqué, mon garçon »
« Tu n'aurais pas dû sauver ce gamin »
« Un jour, tu finiras par avoir des ennuis, Harry ! »
« Personne ne peut sauver le monde, même avec la meilleur des volontés »
Il ne pouvait pas s'en empêcher.
Toutes ces vies...Comment pourrait-il ne pas essayer de les aider ? Comment pouvait-il les regarder disparaître pour toujours ?
Tous leurs rêves disparaissaient en fumée. Leurs familles, détruites. Leurs amis, endeuillés. Leur avenir, jeté.
Même si c'était parfois dangereux pour lui, ça en valait la peine.
Il n'était personne.
Il ne disait pas cela pour se rabaisser. Il n'avait jamais blessé quiconque. Ne s'était jamais rebellé contre les souhaits de sa mère. Il essayait de devenir un homme bon. Il serait un homme bon.
Mais après la mort de sa mère, il s'était retrouvé tout seul. Harry ne s'attachait pas facilement. Ses amis avaient été des connaissances, tout au plus.
Il était simplement un être humain vivant sa vie. Il n'avait pas l'ambition qui amenait tant de personnes à changer.
Traverser l'Atlantique et devenir l'apprenti de l'un des meilleurs médecins au monde avait été le souhait le plus ambitieux de sa vie. Et il l'avait seulement fait pour qu'il puisse en apprendre davantage et aider ses proches.
Le pirate qui l'observait avait tué des gens, et certainement beaucoup. Mais il était encore un homme, il avait un équipage, des amis, des objectifs dans la vie, un avenir.
Alors Harry ne pouvait pas s'en empêcher, cette coupure le dérangeait.
« Vous devriez essayer de la consoude ou de la résine styrax » déclara-t-il.
L'homme le regarda avec curiosité. « Je n'arrive pas à décider si tu essayes d'être serviable ou effronté »
Harry soupira. « Au moins, lavez-la avec de l'alcool »
« Tu veux que je te sauve ? » demanda tout à coup le mystérieux pirate, changeant complètement de sujet.
Harry leva de nouveau les yeux vers le pavillon noir. On disait qu'un destin pire que la mort attendait les malheureux capturés par les pirates. Bon nombre affirmait que les meurtres impitoyables de ces criminels étaient en réalité une sorte de pitié tordue, pour épargner ce sort aux survivants.
Mais vraiment la principale occupation de Harry était que l'homme avait littéralement tenté de le tuer trois fois déjà. Il n'avait pas tellement envie de ramper devant lui pour obtenir de l'aide.
« Vous vous moquez de moi, non ? »
L'homme avait l'air pensif. « Eh bien, en principe, la réponse à cette question est toujours oui, mais vu que tu es un garçon très étrange-...»
« Putain, non »
« Excuse-moi ? »
« Je réponds à votre question, et donc c'est simplement non. Sûrement pas. »
« Non ? » Le pirate n'avait sans doute jamais reçu une telle réponse.
« Non » confirma fermement Harry.
« Hmm...Les gens dans ta situation le demandent généralement »
« Vous rencontrez souvent des gens comme moi ? » demanda Harry, irrité. « Vous savez, des gens que vous avez poussé dans la mer ? »
« Des gens dans ta situation ? Un peu partout, oui» répondit le pirate qui renversa la tête pour l'étudier sous tous les angles. « Des gens comme toi ? Je ne pense pas»
« Eh bien, nous sommes tous uniques, n'est-ce pas ? »
« Une réponse d'une naïveté affligeante » se moqua le pirate, mais son expression était encore légèrement intriguée.
« Vous ne pensez pas que vous êtes unique ? »
L'homme se hérissa légèrement et réarrangea ses jambes sur la rambarde. « Évidemment que je le suis, garçon idiot »
« Oui, mais tout le monde pense ça, non ? » rétorqua Harry, un brin provocateur.
L'homme haussa les épaules, indifférent. « Certes, mais ils ont tort »
Il philosophait avec un pirate au beau milieu de l'Atlantique.
La vie est étrange.
« Et qui vous dit que ce n'est pas vous qui vous trompez ? » poursuivit-il.
L'homme lui décocha un regard agacé. « Tu poses toujours autant de questions ? »
« Oui » répondit solennellement Harry. « Curiosité naturelle »
« La curiosité naturelle et le respect zéro pour ta propre vie, je vois » ricana l'homme. « Quel est ton nom, mon garçon ? »
« Harry »
L'homme hocha la tête. « Pas de nom de famille ? »
« Juste Harry »
« Eh bien, juste Harry, et si je veux te sauver ? »
Un peu d'eau éclaboussa Harry qui se mit à tousser. La mer se mettait peut-être à reprendre vie.
« C'est à moi de décider, vous ne croyez pas ? »
Ne pouvait-il pas mourir en paix, bordel ? C'était trop demandé ?
L'homme lui sourit paresseusement. « Ce n'est pas comme si tu avais ton mot à dire. Tu ne peux aller nulle part »
Un léger courant tira Harry en avant.
« Je suis plus rapide que vous » fit remarquer Harry et ses lèvres s'étirèrent en quelque chose qui ressemblait à un sourire.
¨Peut-être que le navire était trop lourd pour ce courant doux, mais Harry avançait imperceptiblement.
« A plus »
Ils continuèrent à se regarder, tandis que Harry avançait lentement dans une course angoissante.
Après peut-être cinq minutes, peut-être une heure, peut-être une éternité, il avait à peine gagné un demi-mètre de sa position initiale.
L'homme eut un sourire moqueur.
« Ouais bon d'accord, ça va prendre un moment » concéda Harry.
L'homme rit et secoua la tête comme s'il renonçait à comprendre quelque chose.
Il se pencha sur le côté et une seconde plus tard, quelque chose tomba devant Harry, l'éclaboussant. Des gouttelettes d'eau lui piquèrent les yeux.
Le bout d'une corde reposait maintenant sur sa planche. Elle montait jusqu'au pont, nouée autour de la rambarde, à côté de l'homme.
Harry le regardait fixement.
« Prend-la » ordonna l'homme.
« Je ne peux pas » marmonna Harry.
Ses yeux redevenaient lourds. La conversation l'avait épuisé. Ce serait bien s'il pouvait dormir encore. Rêver de sa mère peut-être, puis mourir paisiblement.
« Tu veux mourir ? »
« Sais pas. Ne peut pas être trop mal. Pourquoi voulez-vous me sauver ? »
« Tu es à moi. »
Harry ouvrit les yeux pour le regarder, se sentant plutôt agacé par la déclaration absurde de l'homme.
« Je n'appartiens à personne »
« Bien sûr que si. Tout ce qui nage dans les océans du monde est à moi »
Harry réfléchit un moment mais ne put déchiffrer la logique du pirate. « Pourquoi ? »
« Parce que je le dis. »
« Et si je dis quelque-chose de différent ? »
« Tu n'as pas ton mot à dire dans cette affaire » affirma le pirate avec désinvolture.
Harry renifla et ferma les yeux. « Eh bien, moi je vous dis merde »
« Prends la corde » insista l'homme.
Les paupières toujours fermées, Harry fronça les sourcils. « Non, j'ai sommeil »
« Si tu dors, tu meurs »
« Mhm » fit Harry en tournant la tête de l'autre côté.
Il y eut un bruit d'éclaboussure, nettement plus fort cette fois-ci. Il voulait ouvrir les yeux pour voir ce qu'il se passait, mais il était trop faible.
Une paire de bras forts l'entoura, presque trop chauds sur sa peau glacée. Puis, il fut soulevé hors de l'eau, loin de sa planche.
« Foutez-moi la paix » grommela faiblement Harry.
« La troisième fois appartient au destin, Harry. Bienvenue à bord du Voldemort, garçon qui a survécu »
