SCHOOL WARS

EPISODE I : Une Menace Fantôme

Il y a très longtemps, dans une galaxie très très lointaine… enfin, pas si lointaine que ça, en fait. Et à la réflexion, ce n'était pas vraiment il y a si longtemps…

Enfin bref.

C'était l'heure du dîner dans la célèbre école de sorcellerie de Poudlard.

Dans la Grande Salle du château, à la table des professeurs, un débat animé faisait rage :

-Il cache quelque chose, décréta Chourave la jardinière en se resservant une bonne rasade de ragoût de Poülhøpô. J'en mettrai ma main au feu.

Hagrid se gratta la barbe :

-C'est vrai qu'il est bizarre…

Madame Pomfresh hocha la tête, et plissa les yeux :

-Il n'a pas l'air digne de confiance, chuchota-t-elle.

Flitwick, qui se tortillait sur son rehausseur de siège, renchérit :

-Il effraye les élèves ! glapit-il en frissonnant.

-Et certains professeurs, apparemment… fit remarquer Rogue d'une voix sarcastique.

Il jeta un regard méprisant au nabot, qui lui rendit bien.

Le directeur leva la main, pour tenter de calmer les esprits.

-Allons, allons ! L'important, c'est qu'il assure les cours pour lesquels il est payé ! déclara-t-il. Et depuis trois mois que la rentrée a eu lieu, je n'ai jamais entendu personne se plaindre !

McGonagall se râcla la gorge.

-A ce propos, Albus... commença-t-elle, gênée. Nous avons reçus de nombreuses lettres de plainte. Selon les élèves, il semblerait qu'il ait la fâcheuse manie d'arriver systématiquement en retard en cours… quand il daigne y aller. Et certains prétendent qu'il n'a l'air de ne rien y connaître.

Bibine leva sa fourchette :

-Je l'ai surpris il y a deux jours en train de lire « La Défense Contre les Forces du Mal Pour les Nuls » ! s'écria-t-elle.

Une rumeur secoua aussitôt la tablée.

-Il est inutile de discuter, affirma Dumbledore d'une voix autoritaire, ramenant par là même le silence. J'ai une entière confiance en Raspoutine Aurogastus.

Rogue soupira :

-Vous aviez dit la même chose à propos de Quirrel.

Un silence gêné s'ensuivit.

-…Bon, d'accord, d'accord, admit Albus, penaud. J'avoue tout : personne d'autre n'a accepté le poste.

Il fit une pause, puis poursuivit, les yeux rieurs :

-Et Aurogastus est très bon marché : il ne touche qu'un demi-salaire, et il ne s'en rend même pas compte ! Ah ah !

Le directeur sentit des regards hostiles se poser sur lui. Il se reprit :

-Le fait est qu'il est de plus en plus difficile, d'années en années, de trouver un imbécile heureux qui n'a pas encore entendu parler de la malédiction qui pèse sur ce poste ! s'exclama-t-il. Qui voulez-vous donc que je nomme !

Rogue leva discrètement la main, les yeux plein d'espoir :

-Eh bien, j'ai pensé qu'il serait possible… qu'éventuellement… peut-être… je pourrais…

-Vous voyez ? le coupa Albus, comme s'il ne l'avait même pas remarqué. Personne ! Il n'y a personne !

Vexé, Rogue se mit à bouder, le nez dans son assiette de lentilles.

Flitwick grimaça :

-Oui, mais tout de même, il est si…

Tout à coup, il se tut, et tous les professeurs tressaillirent.

Une forte odeur de naphtaline avait pénétré dans la Grande Salle : le professeur Aurogastus venait d'ouvrir la porte.

OoOoOo

Non sans avoir jeté un regard suspicieux aux autres professeurs, il s'assit à leur table, et une nuée de corbeaux se posa aux alentours.

Tôt ou tard, on finissait par s'habituer à la présence de ces volatiles, tout comme aux vautours qui formaient des cercles au dessus de sa tête dès qu'il sortait dehors.

Hormis ça, Aurogastus était normal en tout point : c'était un homme à l'air méfiant, chétif et osseux, au teint brouillé et terreux, qui portait de vieilles fripes sombres sur son dos permanemment courbé.

-Bonsoir… à tous… décréta-t-il, morne.

Il avait une voix très grave, et très rauque.

Il ne parlait pas souvent, mais, à chaque fois qu'il le faisait, il jetait un froid dans la conversation. Non pas tant pour ce qu'il disait, mais à cause de la façon dont il le disait : il décomposait lentement tous les mots, et sur chacune des syllabes semblait pendre un élevage de stalactites.

Il lissa son bouc pointu de ses doigts crochus, et, de son œil bilieux, regarda brièvement Dumbledore en coin. Il esquissa un sourire sardonique, ce qui découvrit ses dents noirâtres, dont une était en or.

Une violente quinte le secoua alors, et il se mit à tousser grassement et bruyamment.

Flitwick, qui était assis juste à côté de lui, esquissa une moue de dégoût et recula sa chaise à une bonne distance.

-Raspoutine ! Comme il est aimable à vous de se joindre à nous ! Comment allez-vous ? s'enquit Dumbledore, d'une voix sirupeuse et hypocrite.

Le professeur ne daigna même pas répondre, et se mit à manger, en émettant de temps à autre quelques sons gutturaux courroucés.

Tous se lancèrent un regard entendu…

OoOoOo

Une nuit noire comme de l'encre était tombée sur Poudlard.

Depuis quelques heures déjà, une pluie diluvienne s'abattait sur l'école, violente, hargneuse, insinuant ses eaux torrentielles et glacées dans les moindres fissures du majestueux château.

Un éclair illumina lugubrement le paysage hivernal. Bientôt, un grondement sourd fit vibrer chacune des vitres du château, et, comme pour le concurrencer, le vent hurlant redoubla, claquant brutalement les volets des élèves terrifiés qui ne pouvaient trouver le sommeil.

La foudre crépita de plus belle…

…et Albus Dumbledore se mit à rire aux éclats:

-Patapouf ! Ah elle est bien bonne celle-là ! s'exclama-t-il, hilare, avant de frapper sa main contre sa cuisse.

Il tenta de réfréner son fou rire, et, dans un ultime effort, essuya les larmes qui perlaient au coin de ses yeux. Décidément, rien ne valait les histoires drôles du Sorcière Hebdo ! Il fallait absolument qu'il raconte celle-ci à Minerva.

Il ramassa le magazine, qui lui avait échappé des mains, et se remit à le feuilleter.

-Oh mais que vois-je ? La célèbre chanteuse Brittany Sparibs va jouer dans une picturine du grand Esteban Spielbergo ! Intéressant…

Le directeur de Poudlard s'enfonça davantage dans son moelleux fauteuil Burberry, mordit de tout son dentier dans un beignet à la confiture, et tourna distraitement les pages de la revue.

Au bout de quelques pages de potins mondains inintéressants pour le commun des sorciers, (où il apprit, entre autres, que la chanteuse Lora sortait avec le fils de Roulio Igleziass, que les chapeaux pointus à pompons revenaient à la mode, que la chanteuse Lora ne sortait plus avec le fils de Roulio Igleziass, et que le rédacteur en chef de la Gazette du Sorcier avait eu une amende de 5000 gallions pour « utilisation frauduleuse de la magie»), Albus tomba sur une photo, qui attira son attention.

C'était un homme d'un certain âge, à la moustache grise et au sourire dentifrice. Il portait une luxueuse robe de sorcier en cuir de bison véritable, serrée par une énorme boucle de ceinture argentée à l'effigie d'un buffle. Il faisait de grands signes aux lecteurs, en soulevant de temps en temps son chapeau de cow-boy.

-Tiens, mais c'est… murmura-t-il, étonné.

Et c'est alors que le titre de l'article apposé à la photographie lui sauta aux yeux.

-KWOUÂ ? entendit-on résonner dans tout le château.

L'orage retentit de plus belle.

OoOoOo

Le lendemain matin, en cours de potions, Rogue torturait de pauvres élèves avec un plaisir non dissimulé…

-Et rappelez vous, articula le professeur en désignant de son doigt osseux un liquide terne et grisâtre dans un flacon poussiéreux au verre jauni. Si vous êtes éclaboussé par une trop grande quantité de Potion d'Ennui, vous risquez de vous ennuyer et d'être ennuyeux pendant un long moment.

Quelques élèves baillèrent.

-Il y a quelques années, un élève est tombé dans une marmite de potion d'Ennui, poursuivit Severus de sa voix lente et monocorde. Il est devenu comptable...

Les rares élèves qui ne s'étaient pas endormis tressaillirent.

-Comptable ! Mais c'est HORRIBLE ! s'écria un élève.

Rogue fit quelques pas dans la salle. Soudain, son regard s'assombrit.

-Et un jour, articula-t-il, toute une bande de Gryffondors plaisantins et populaires en ont fait boire à un brillant Serpentard, en lui faisant croire que c'était le verre de citrouille de l'amitié et de la réconciliation...

L'espace d'un instant, on put discerner une lueur de rancune sur le visage du professeur.

-Black... Potter... Gnagnagnagna... marmonna-t-il. J'aurais du me méfier... Gnagnagnagna...

Un Serpentard bailla:

-Mais… Une potion pour s'ennuyer? Franchement, ça sert à quoi!

Rogue se tourna vers lui:

-A s'ennuyer... répondit-il lentement en détachant chaque syllabe.

Il y eut un long silence.

-On l'utilisait à Azkaban jusqu'à ce que le Ministère décrète que même les criminels ne méritaient pas un tel châtiment.

-Et nous, on le mérite ! s'exclama Seamus Finnigan, furieux.

Un silence ennuyeux suivit cette remarque.

-Cinq points de moins, Finnigan, fit Rogue d'un ton monotone, l'air blasé.

Il fit une pause calculée.

-Bien... Reprenons... décréta-t-il enfin. Le terme ennui ne possède pas d'étymon latin classique. Les termes latins qui traduisent au mieux le substantif français ennui sont: fastidium «dégoût» et surtout taedium «lassitude». Le terme ennui a donc une origine latine tardive, due d'ailleurs à une confusion lexicographique. Il provient en effet d'un hypothétique inodium, tiré de la périphrase in odio esse, dans laquelle le terme odio est l'ablatif de odium, la «haine». Dans le théâtre classique, ennui signifie "tristesse profonde", déblatéra-t-il d'un débit très lent.

Il marqua une pause.

-Ce n'est évidemment pas de cet ennui dont il est question ici, ajouta-t-il extrêmement lentement.

-ALORS POURQUOI VOUS EN PARLEZ! FOUS, ON VA TOUS DEVENIR FOUS SI VOUS CONTINUEZ! RHAAA! explosa Ron, au bord de la crise de nerf.

Un brouhaha approbateur s'éleva de la classe.

Sans s'énerver outre mesure, Rogue prit une fiole et la présenta à la classe:

-Qui a envie de devenir comptable? demanda-t-il, toujours aussi lentement.

Tous se turent.

-Vous irez ce soir en retenue, Weasley, annonça l'antique professeur. Comme vous m'avez coupé, je reprends depuis le début. Le terme ennui ne possède pas d'étymon latin classique. Les termes latins qui...

Minerva McGonagall entra dans la salle de classe embrumée par les vapeurs de potion d'Ennui.

-Severus, le directeur nous…

Elle stoppa en voyant l'air ensommeillé de tous, et leva un sourcil:

-Mais… Qu'ont donc vos élèves? s'étonna-t-elle.

Au milieu des brumes d'Ennui, le poussiéreux professeur de potions semblait parfaitement dans son élément. Il sourit d'un air mauvais.

-Ils s'ennuient, lâcha-t-il avec un plaisir non dissimulé.

Minerva secoua la tête.

-Enfin bref. Albus nous convoque tous d'urgence dans la salle des professeurs. Ça m'a l'air plutôt sérieux.

Rogue eut l'air déçu. Il se tourna vers ses élèves et soupira :

-Le cours est exceptionnellement terminé avec 5 minutes d'avance, décréta-t-il.

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que les élèves s'étaient déjà enfuis en courant à travers les volutes d'Ennui...

OoOoOo

Le directeur entra d'un pas leste dans la salle des professeurs, dans une élégante robe bleu nuit.

Ses collègues, déjà présents, discutaient à voix basse, inquiets :

-C'est la première fois depuis des années qu'Albus nous fait venir pour C.R.I.S.E.! s'inquiétait McGonagall.

-C.R.I.S.E.? s'étonna le centaure Firenze.

-Catastrophique Réunion d'Information pour le Salut de l'Ecole, expliqua Rogue d'une voix monocorde.

-La dernière fois, c'était pour parer à l'avènement de V... de Celui dont il ne faut pas prononcer le nom! s'exclama Filius Flitwick, nerveux, avant d'aller se hisser sur une pile de dictionnaires posés sur une chaise.

Dumbledore s'avança, et leva ses mains serties de bagues :

-Asseyez-vous, mes amis, mes confrères !

Tous s'exécutèrent, et lui-même s'assit dans son confortable fauteuil en velours rouge et orné de fioritures en or véritables.

-Merci d'être venus si nombreux, professeurs de Poudlard!

-La note disait clairement que si nous ne venions pas, nous serions renvoyés! grogna Chourave.

-A ce propos, précisa Flitwick en se tapotant le bout du nez, j'aimerais faire remarquer que Mr Aurogastus n'est pas venu!

C'est le moment que choisit ledit Aurogastus pour ouvrir la porte, et jeter des regards soupçonneux aux occupants de la pièce.

-Entrez, entrez, Raspoutine! s'exclama Dumbledore, les yeux rieurs. Il ne manquait plus que vous!

Filius eut l'air très déçu et décocha au professeur de Défense un regard noir alors que ce dernier s'installait juste à côté de lui, en joignant ses phalanges crochues.

-Bien, poursuivit Dumbledore. C'est d'un sujet extrêmement grave dont j'ai à vous parler aujourd'hui...

Les yeux de Trewlaney roulèrent dans leurs orbites :

-Oh mon Dieu! Lord V. va tenter de tuer Harry Potter! s'exclama-t-elle. Je l'ai lu, je l'ai lu dans les astres !

Une rumeur électrisa l'assemblée des professeurs.

-Attends, attendez, je n'ai pas fini! fit Albus, avant de se lever d'un bond et de s'époumoner: ET SURTOUT NE PANIQUEZ PAS! NE PANIQUEZ SURTOUT PAS!

Un froid s'abattit sur la salle, alors que le directeur se rasseyait et reprenait d'une voix tremblante:

-C'est d'une menace encore plus sournoise et inconnue que le Maître des Ténèbres dont je voudrais vous entretenir à présent.

L'ambiance était telle qu'Hagrid en eut des frissons. Albus soupira, et sa voix baissa d'un ton :

-En effet, je voudrais vous parler de...

Son regard s'assombrit alors que chacun était pendu à ses lèvres :

-...de l'American Institute of Magic.

Il y eut un long silence interdit.

OoOoOo

Une fois passé le premier choc, McGonagall prit la parole:

-Vous... Vous parlez de cette nouvelle école de magie qui vient d'ouvrir aux Etats Unis, Albus?

-Précisément! Précisément! s'enthousiasma ce dernier en la pointant du doigt.

Rogue sembla blasé.

-C'est une école! fit-il remarquer. Ce n'est pas une menace.

Dumbledore frappa un poing rageur sur la table, excédé:

-C'est de la concurrence DELOYALE!

Long silence.

-C'est tout de même un autre continent... soupira Pomfresh, dépitée de s'être déplacée pour si peu.

-Un autre continent… QUI RECRUTE SUR NOS TERRES! rugit le vieil homme.

Il se leva, et déploya sur la table une carte jaunie.

-Regardez, regardez donc ces documents secrets que j'ai réussi à obtenir cette nuit ! affirma-t-il, d'une voix tremblante de rage. C'est là la preuve : l'American Institute of Magic est un immonde plagiat de Poudlard! Des salles communes, des escaliers, un réfectoire et des toilettes! Ça ne vous rappelle pas quelque chose!

-Eh bien... C'est une école... tenta Flitwick, en reculant à une distance respectable du directeur.

-OUI! Une école! Comme Poudlard! Mais ces rats de Yankees ne se sont pas arrêtés là: ils ont des classes! Des salles de cours! ragea Dumbledore. Et tenez-vous bien : ils enseignent les enchantements, les potions, le vol en balai... ET L'HISTOIRE DE LA MAGIE!

Le silence retomba à nouveau.

-C'est une école de magie, fit froidement remarquer Rogue.

-EXACTEMENT! s'enthousiasma Albus. Enfin quelqu'un qui me comprend!

Minerva jeta un œil convenu aux autres professeurs, puis se tourna vers le directeur, qui grommelait dans sa barbe en fixant les plans secrets.

-Albus… Poudlard n'a pas le monopole de l'enseignement magique ! Il y a déjà plusieurs autres écoles de magie: Beauxbâtons, Durmstrang, Ankh-Morpork, SФяcэlФvitcђ, Embrujeda, Ching-Pong Meïmeï...

-Ça n'a RIEN à voir! la coupa sèchement Albus. RIEN DU TOUT! D'ailleurs pour vous le prouver, je vais dépêcher un espion là-bas... L'un d'entre vous s'est gentiment porté volontaire: Firenze!

Le centaure tressaillit:

-Quoi? Moi? Mais...

Albus s'avança vers lui, un sourire bienheureux aux lèvres :

-Oui, Firenze! Vous êtes l'homme... pardon, le CENTAURE de la situation!

-Mais je ne peux pas... commença le pauvre malheureux.

-Transplaner? le coupa le directeur. Oui, oui, je sais, c'est pourquoi vous irez en balai!

-EN BALAI? paniqua Firenze. Mais... mais... mais... vous m'avez vu? Je suis un CENTAURE! D'ailleurs je ne peux pas y aller: je ne passe pas inaperçu!

Il y eut un grommellement outré dans la salle.

Aurogastus, à qui personne ne faisait réellement attention dans l'agitation générale, griffonna quelque chose sur un bout de parchemin, puis, le regard fuyant, sortit discrètement par une porte dérobée.

-Vous n'y pensez pas Albus! intervint Minerva. Des scientifiques moldus vont essayer de l'attraper pour le disséquer!

Le centaure ouvrit des yeux ronds:

-Je n'irai pas! N'insistez pas! couina-t-il.

-Mais si! Mais si, j'ai tout prévu! s'exclama Albus, en esquissant un sourire qui se voulait rassurant. J'aurais préféré l'économiser, mais bon... J'ai un billet d'avion moldu pour vous: je vous ai inscris sous le nom de...

Il mit ses lunettes en demi-lune:

-...Gripoil! Vous êtes un étalon pur sang arabe de 3 ans, et vous allez participer au Derby d'Amérique!

Firenze digéra l'information.

-Mais... Vous... Je... je ne peux pas prendre l'avion au milieu des moldus!

-Vous ne serez pas au milieu des modus, Firenze, je peux vous l'assurer! exulta Dumbledore. Vous serez dans la soute, avec les poules et les canards! Et oui, il n'y aura pas de chevaux, car vos concurrents pour le Derby sont déjà partis…

-Mais...

-Vous atterrirez demain matin à Tulsa, en Oklahoma, et de là, vous essayerez de trouver l'American Institute of Magic. En effet, son emplacement exact est tenu secret, mais selon le Sorcière Hebdo, il serait quelque part entre le Texas et le Wisconsin, essayez donc par là...

-Mais...

-Allez! Votre avion décolle dans une heure! Allez! Hue!

Albus ouvrit la porte de la salle des profs et poussa le centaure au dehors.

-Mais...

-Vous aurez de la bonne avoine si vous menez à bien votre mission!

-Mais je ne mange pas de...

-Vous avez tort! le coupa à nouveau Dumbledore. C'est nourrissant! Moi même j'en prend en flocons tous les matins! Allez, le temps presse!

-Mais...

-Dernière chose: le budget de l'école étant ce qu'il est, vous devrez vous débrouiller tout seul pour rentrer en Grande-Bretagne. Ceci dit, j'ai une entière confiance en vous!

-Mais...

-Allez, huuuuuuuuue!

Le directeur claqua la porte au nez du pauvre centaure, qui n'eut plus qu'à s'exécuter...

Tous les professeurs fixaient le directeur, interdits.

Comme si de rien était, ce dernier se retourna vers une McGonagall bouche bée :

-Au fait, Minerva, j'en ai une bien drôle à vous raconter : c'est l'histoire d'un moldu qui entre dans un bar sorcier…