Chapitre 1 : Le piège
Aaricia regarda sa montre; il était minuit pile. Elle se trouvait sur une passerelle qui traversait une autoroute où les voitures et camions ne cessaient de circuler malgré l'heure tardive. Une nuit noire l'enveloppait et seuls les phares des engins étaient sources de lumière. Aaricia était une jeune femme assez élancée et fine au visage fin et pâle. Ses yeux qui étaient naturellement verts prenaient une teinte bleu turquoise parfois, et sa peau qui était à l'origine mate, était devenue claire et étrangement douce. Son petit nez aquilin s'harmonisait avec une bouche pulpeuse et des yeux en amandes d'une finesse exquise. Sa longue chevelure brune retombait en cascade sur ses frêles épaules; elle était vêtue entièrement de noir, portant un grand manteau lui arrivant aux chevilles et une combinaison qui ne la gênait pas dans ses mouvements. Elle jeta un second bref coup d'œil à sa montre puis posa son regard sur un gros camion qui arrivait à vitesse raisonnable. Alors qu'il allait passer sous la passerelle, rapidement elle s'appuya sur la barrière pour plonger dans le vide. Elle retomba sur la lourde cloison en fer du camion, les deux pieds bien ancrés puis elle dégaina l'arme qu'elle tenait à la ceinture. En quelques pas déterminés, elle arriva à la petite trappe face à elle qui s'ouvrit avec fracas pour laisser apparaître le canon d'un fusil à pompe. Elle fut plus rapide que son agresseur en lui logeant deux balles dans le front puis elle sauta par la trappe. A peine eu t'elle les pieds au sol qu'elle se tourna, l'arme tendue vers les deux hommes qui se dressaient devant elle, menaçants. Elle vida son chargeur sur eux, figeant de multiples balles dans la cuisse de l'un et dans le torse de l'autre. Elle rechargea son arme et se dirigea vers la soute arrière du camion. Deux autres hommes voulurent se saisir d'elle mais d'un coup de pied énergique et d'un coup de coude bien placé, elle les envoya contre la paroi du camion. Dans sa progression, elle tua quelques autres hommes armés jusqu'aux dents puis lorsqu'elle pénétra là où elle devait trouver ce qu'elle cherchait, elle fut surprise par un homme qui l'enserra par derrière. Il passa son bras autour de son coup et la pressa contre lui de telle façon que son souffle fut coupé. En tentant de se dégager, elle pris appui contre un mur puis tenta de rejeter son ennemi mais en vain; il était solidement accroché à elle. Alors que la pression contre son cou se fit plus forte et qu'elle ne pouvait atteindre les deux armes qui avaient roulé à terre, ses yeux s'éclaircirent, affinant sa pupille et se teintant d'un bleu pâle. Sa bouche, grande ouverte laissa entrevoir deux canines longues et saillantes. En un éclair, l'homme se retrouva à terre, le bras cassé; la jeune femme se jeta sur lui, saisissant son cou entre ses mains et plongeant ses longues canines dans sa chair tendre. Quelques secondes après, elle rejeta l'homme, s'empêchant de le vider de son sang. Son regard se troubla alors qu'elle fixait cet homme qui suffoquait de douleur. Elle attrapa l'arme qui jonchait au sol prés d'elle puis avec un seul coup de feu, elle mit fin à ses souffrances. Du revers de sa main, elle essuya le mince filet de sang qui tâchait sa bouche, puis resta quelques instants immobile, attendant que ses iris reprennent leur teinte d'origine. Lorsqu'elle se sentit plus calme, elle imbriqua ses armes dans sa ceinture et examina l'endroit où elle se trouvait; les portes du camion étaient visibles au bout et une série de caisses en bois obstruaient son champ de vision. Dans un coin, elle aperçut une cage en ferraille et elle se douta alors que c'était là que se trouvait ce qu'elle cherchait. Ramenant une arme en l'air, elle approcha à pas lents, tentant de sentir si il y avait la présence de ses adversaires. Soudain, des bruits se firent entendre au dessus d'elle, sur le toit du camion. Le ronronnement d'un moteur insuffla l'idée à Aaricia qu'un hélicoptère se tenait en suspens dans les airs; ils avaient tout prévu... Sans méfiance et déterminée, elle s'approcha de la cage et vit qu'il n'y avait rien dedans. Dans un juron de rage, elle chercha désespérément des yeux une trappe qui pouvait la faire sortir du camion mais elle ne vit rien. Le camion roulait toujours, alors qu'un débarquement se faisait entendre sur le haut du camion. Elle regarda les deux portes du bout du camion mais elles avaient été scellées intelligemment. Elle se mit à courir le plus vite possible, pour traverser le camion avant que d'autres hommes débarquent. Lorsqu'elle passa à la hauteur de la trappe, des balles sifflèrent; trois soldats en équipement de l'armée étaient descendus et s'en prenaient à elle. Elle plongea à terre, enchaînant une roulade prolongée d'un saut où son pied alla frapper de plein fouet la mâchoire d'un des deux hommes qui fut jeté à terre. Elle pénétra en hâte dans la cabine du conducteur où trois hommes l'attendaient de pied ferme, armes au poing. L'un l'accueillit en lui frappant le visage et un autre bondit sur elle la plaquant au sol alors que le troisième tentait de se concentrer sur la trajectoire du véhicule. L'arme d'Aaricia glissa le long du couloir, la laissant sans défense alors que l'un de ses adversaires avait saisi l'autre. Maintenant, trois canons étaient pointés vers elle, la menaçant de la trouer à n'importe quel moment.
Ne bouges pas ! hurla l'un des deux hommes qui la menaçait; Franck, dis leur de venir.
Le dénommé Franck hurla aux soldats qu'elle était dorénavant sans danger, ce qui était plus ou moins faux. Voyant que cinq ou six soldats arrivaient vers elle, elle tenta de se dégager de ses attaquants en bondissant sur eux. Elle attrapa la tête de l'un et la buta contre la paroi en ferraille du camion. Un coup de feu retentit et elle ressentit un petit picotement dans l'omoplate droite. Elle se tourna vers l'autre homme et le poussa contre le pare-brise qui alla se briser sous le choc. Quelques balles sifflèrent, venant des soldats et elle réussit à se baisser pour les éviter. Les rafales explosèrent le pare-brise et tuèrent le chauffeur sur le coup. La camion dériva vers la droite, menaçant d'aller se fracasser contre la barrière de sécurité. Aaricia sentit encore que ses yeux se brouillaient sous sa colère puis sans hésiter, elle plongea sur le capot, réussit à se stabiliser sur ses pieds pour retomber sur le bas côté avant que le camion ne touche la barrière dans une violente explosion. La plupart des voitures s'arrêtèrent pour éviter l'onde de choc et les gens commencèrent à sortir de leur voitures. Aaricia leva les yeux au ciel; l'hélicoptère continuait de tourner dans le ciel, l'éclairant de sa lumière éblouissante. Elle put percevoir un tireur d'élite par la portière ouverte qui tentait de la viser. Elle posa sa main sur son omoplate douloureuse et en sentit le liquide chaud et gluant qui s'écoulait le long de son dos. N'hésitant pas, elle se mit à courir le plus vite possible en sautant par dessus la barrière de sécurité qui séparait l'autoroute de la nature farouche. En lançant de petits regards furtifs vers l'hélicoptère qui tournoyait toujours et qui tentait de ne pas la perdre de vue, elle grimpa le long du grillage qui la séparait d'une forêt d'immenses arbres dont les ombres se découpaient au sol. Elle entendit l'appareil atterrir en hâte sur l'autoroute barrée et put deviner le bruit des pas des soldats qui se dispersaient pour la retrouver. Elle sortit rapidement le téléphone cellulaire de sa poche et le porta à son oreille.
J'ai besoin de toi ! lança-elle avec une voix saccadée.
Elle donna quelques renseignements sur l'endroit où elle se trouvait à la personne qui l'écoutait puis raccrocha tout en regardant derrière elle. Les soldats devaient à peu prés une douzaine à s'être enfoncés dans la forêt à sa poursuite; la seule solution pour le moment vu son état était de trouver refuge quelque part où elle pourrait recevoir toute l'aide nécessaire pour se sortir de là. En montant le long d'une pente abrupte entourée d'arbres, elle repéra un petit bâtiment gris de la taille d'une salle et qui pouvait peut-être lui être utile. Cela devait être une borne qui conduisait à un petit tunnel qui traversait l'autoroute sous terre. Elle douta quelques instants, se demandant si c'était une bonne idée de pénétrer dans ce lieu où elle pourrait facilement se faire prendre mais elle finit par défoncer la porte d'un coup de pied bref et rapide pour rentrer en tout hâte à l'intérieur. Aucune lumière n'était visible mais cela ne lui posait aucun problème vu sa faculté de voir la nuit. Elle s'arrêta un instant, entendant seulement le bruit de sa respiration puis dévala le seul escalier qui s'offrait à elle. Contrairement à ce qu'elle pensait, ce n'était pas seulement un couloir mais des portes étaient visibles sur les côtés, la plupart, étant condamnés. Hésitante, elle tourna la poignée de la première porte qu'elle croisa et pénétra dans une petite salle poussiéreuse où du matériel électrique avait été entassé. Elle tendit l'oreille; des bruits de pas se faisaient entendre et elle dut quitter la pièce pour courir à l'autre bout du tunnel où une autre porte donnait sur l'autre côté de l'autoroute. L'hélicoptère sillonnait tout le périmètre tentant désespérément de trouver sa trace. Aaricia sentit son téléphone vibrait et elle aperçut une porche noire dérapant bruyamment sur les débris de l'accident. Elle avait quelques mètres à parcourir pour sauter le grillage et elle devait traverser la voie où les voitures continuaient à rouler en sens inverse. De la voiture noire, sortit un homme, vêtu de noir, une grosse arme de pointe à la main.
Kylian... siffla-elle entre ses dents alors qu'elle vit une balle la frôler pour aller se figer dans un épais tronc d'arbre.
Elle se remit à courir, ne se retournant pas alors que l'homme qui l'attendait ouvrit le feu sur l'hélicoptère qui répondait ardemment à ses attaques. Elle dut traverser la voie de l'autoroute, tentant d'éviter les éblouissements que créer les voitures, klaxonnant à tout va. Elle crut qu'elle n'arriverait jamais à l'autre bout mais ce fut avec soulagement qu'elle grimpait sur la barrière pour rejoindre la porche noire. Les soldats qui étaient derrière elle s'étaient placés en hauteur pour pouvoir l'atteindre mais elle évita les balles avec grâce et légèreté et plongea sur la banquette arrière alors que le dénommé Kylian se repliait et faisait démarrer le moteur en trombe, filant telle une flèche sur l'autoroute accidentée.
Aaricia, allongée sur le ventre, se redressa rapidement pour rapprochait sa tête du conducteur.
Qu'est ce que tu fous là ? demanda-elle d'une voix sèche; c'est pas toi que j'ai appelé !
Salut Cya, enchaîna-il, le sourire aux lèvres! Content de te voir grande sœur !
Kylian avait un ans de moins qu'Aaricia mais une grande brèche les séparait. Il ne pensait qu'à se donner aux des plaisirs inutiles tels que Kraven les promulguait; il tuait des humains impitoyablement pour s'en nourrir, et passait son temps en profitant des plaisirs charnels. Il n'avait aucun sens du devoir et était déloyal; Aaricia le haïssait malgré tout ce qu'ils avaient vécu. Physiquement, Kylian était assez grand, bien bâti, brun et ténébreux; il était beau gosse et cela lui permettait de trouvait beaucoup de victimes en soirée. Ses cheveux étaient courts et en bataille, ses yeux noisettes en amandes brillaient malicieusement et lorsqu'il souriait une fossette charmante se creusait dans le pli de sa joue. Il reflétait à la fois l'ange et le démon; d'une beauté angélique mais à la fois maléfique. Toute sa personne était d'un paradoxe étonnant que même sa sœur n'arrivait plus à cerner. Lorsqu'il s'énervait ou se donnait entièrement à sa condition de vampire, ses iris prenaient une teinte émeraude arborant des tâches dorées. Aaricia renouvela se critique d'un ton amer.
Je me baladais dans le coin, souffla-il manquant totalement de sérieux aux yeux de la jeune femme. Elle leva les yeux au ciel et se vautra sur la banquette en cuir, sentant qu'elle perdait toujours du sang.
Belial a parlé de ton soucis et j'ai tenu personnellement à venir te chercher... ajouta alors Kylian en regardant dans le rétroviseur ; d'ailleurs, il en a encore fait tout un plat!
Aaricia leva les yeux au ciel puis tenta de trouver un morceau de chiffon pour éponger les grosses traînées de sang qu'elle avait laissé sur le cuir.
On sera bientôt rentré, dit Kylian; à part si tes amis nous collent au cul !
Aaricia eut le réflexe de regarder derrière mais elle ne vit rien; ils n'étaient pas suivis et ils ne pouvaient pas se le permettre. Elle retomba lourdement et posa sa tête sur le dossier alors que ses paupières se fermèrent la plongeant dans une obscurité exquise...
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle se trouvait dans le Manoir, allongée sur son lit. Le premier réflexe qu'elle eut fut de poser la main sur son omoplate; celle-ci avait été bandée. Aaricia se leva prestement puis se dirigea vers le petit verre de sang qui était posé sur la table. Elle se délecta du moment où le liquide pénétra dans sa bouche pour couler le long de sa gorge et nourrir ses entrailles. Elle pénétra dans la petite salle de bain puis défit le bandage, laissant voir seulement une petite cicatrice là où la balle était entrée. Après avoir prise une longue douche, elle se décida d'aller parler à Liam. Liam était le nouveau chef après Viktor qui maintenait le règne des vampires; en effet, Markus, après avoir été éveillé par le sang du lycan, étant devenu hybride des deux créatures, avait disparu. De nombreuses recherches n'avaient malheureusement rien donné. Celui-ci s'était complètement évaporé, laissant là un clan meurtri, sans guide. Selene et Michael avaient quitté la Roumanie pour se rendre en Amérique où ils avaient fondé une seconde communauté de vampires. Liam, un vampire au pouvoir mystérieux presque hypnotique, s'étant opposé à Kraven, avait été élu pour prendre le pouvoir de leur communauté. Dorénavant, il n'y avait plus d'ancien excepté Markus qui avait disparu. L'inquiétude s'était immiscée dans le clan et Liam, ne tentait pas grand chose pour la reconstruction. Après la mort de Lucian, un autre lycan prit le pouvoir : Drakan, un être impitoyable mais qui avait tout de même le sens de la bravoure. Lui et Liam avaient pu trouvé un plan d'entente pour le moment mais ils sentaient tous deux que cela ne tenait qu'à un fil... Le problème était que des groupes s'étaient éparpillés partout dans le monde, créant là leur tour d'autres communautés indépendantes de lycans et de vampires. Le monde était devenu instable; trop de rébellion, de meurtres qui éveillaient des soupçons chez les humains. Un groupe de force spéciale armée avait été créée, déguisant toutes les disparitions et les meurtres; les gouvernements mentaient et cachaient la vérité à leur peuple. Cette division tentait désespérément d'éliminer les éléments potentiels connus des deux clans. Certains qui étaient pris, étaient emmenés dans des laboratoires pour toutes sortes d'expériences odieuses alors que d'autres étaient tués comme de vulgaires animaux. Aucun terrain d'entente n'était possible entre ces clans. Les chasses à l'homme recommençaient; tous s'entretuaient sans pitié.
Aaricia traversa les couloirs et frappa à l'une des nombreuses portes. Sans attendre de réponse, elle ouvrit la porte et alla s'installer dans le fauteuil en cuir face au bureau où était assis un homme. Il était de taille moyenne, avait des cheveux bruns mi-longs qu'il attachait la plupart du temps et des grands yeux noirs qui s'assombrissaient encore plus dans ses moments de fureur. Ses joues creuses relevaient sa bouche gracieuse qui formait toujours une petite moue attirante. Mentalement, il restait mystérieux aux yeux de tous; jamais personne ne l'avait vu se battre mais des bruits courraient qu'il avait une puissance inouïe aussi mystérieuse que lui. Difficile à cerner, c'était le genre d'homme qui attirait même si on serait amené à le détester par son caractère souvent froid. Physiquement, il paraissait avoir à peine trente ans alors qu'il en avait deux cent quarante. Aaricia ne le connaissait pas vraiment; personne ne le connaissait. Elle effectuait des missions pour lui et il n'appréciait pas Kylian, ce qu'ils avaient en commun.
Tout vêtu de noir, il fumait une cigarette tout en fixant un point invisible sur le côté droit de la pièce. Tout en aspirant une bouffée de fumée, ses yeux se rivèrent peu à peu sur elle, froids et impassibles. Il y eut cinq minutes durant lesquelles leur regards se confrontèrent sans dire mots. Il avait un regard à vous glacer le sang; ce vampire était le plus impénétrable connu de son espèce. Il souffla un léger nuage de fumée puis il éteignit sa cigarette ne lâchant pas son regard. Aaricia, malgré son vœux de soutenir le silence qui régnait pour le concurrencer, ne put s'empêcher de le briser.
C'était un piège... lança-elle; j'aurais du m'en douter... Ils m'attendaient avec toutes une hordes de soldats enragés...
Il passa ses doigts sur ses lèvres puis posa les coudes sur le bureau, plongeant son regard dans celui de la jeune femme. Il mit quelques secondes avant de répondre brièvement.
"Enragés" ne convient pas... souffla-il de sa voix grave; ils sont bien trop intelligents pour être "enragés"... C'était une diversion : Le convoi est passé par ailleurs; la route vers le sud sans doute.
Aaricia déglutit difficilement.
Vous le saviez et vous ne m'avez rien dit... souffla-elle, rancunière; des bruits courts que vingt autres de nos hommes ont quitté la communauté. Est ce vrai ?
Que croyez-vous ? demanda-il sans attendre de réponse; tout le clan se désintègre peu à peu... Kraven a monté un coup et tous s'allient à lui ou à d'autres groupes indépendants qui sèment la terreur... Tous ont choisi leur voix...
Il caressa du bout des doigts une cigarette qu'il tira du paquet.
Et vous Aaricia... souffla-il dans un léger murmure enivrant; quel est la vôtre ?
Tous se sont peut-être laissé berner par votre pouvoir, débita-elle; mais ça ne marche pas avec moi... Je veux reprendre le flambeau et faire perdurer ce clan !
Elle se leva écartant le siège d'un geste sec.
Pourquoi ne pas laisser le pouvoir à ceux qui peuvent l'assumer ? ajouta-elle tout en fusillant le vampire du regard.
Un sourire s'afficha sur le visage de Liam, laissant entrevoir de longues canines blanches. Il attrapa le briquet puis alluma la cigarette qu'il porta à sa bouche.
Je vous admire Aaricia... souffla-il; j'espère seulement que vos rêves et illusions ne s'effondreront pas avec tout le reste...
Elle lui jeta un dernier regard aussi mauvais que les précédents puis sortit de la pièce en claquant la porte. A peine fut-elle dans le couloir qu'elle s'appuya contre le mur pour stabiliser sa respiration. Ses yeux avaient pris une légère teinte bleutée pendant son entretien. Elle se maudit intérieurement d'avoir aussi peur de cet homme...
Je t'avais pourtant dis de ne pas lui en parler ! Il va encore me coller des sales missions sur le dos ! cria un jeune homme aux cheveux rouges et au bouc tressé.
Il se nommait Belial et c'était le maître d'arme, connu comme un professionnel. Il aidait souvent Aaricia dans ses missions mais la plupart du temps, il servait de messager entre Liam et Drakan. Aaricia saisit une nouvelle gamme de gros calibre dans sa main et l'essaya sur une cible.
Désolée, enchaîna-elle; mais il fallait que ça sorte... Ce pourri m'emmerde...
Belial posa ses yeux verts sur elle et un doux sourire s'afficha sur son visage.
Ce pourri est notre chef pour l'instant... ajouta-il tout en rechargeant une arme; et il va le rester jusqu'à ce que le peu de gens qu'il nous reste, c'est à dire trente à tout casser, veuille bien le réformer et élire un nouveau chef ! Et tu sais très bien que cela est impossible vu que tous tremblent de son pouvoir mystérieux. Tous veulent croire au miracle Cya...
C'était la première fois qu'il l'appelait comme ça; seul son frère avait été assez tenté de la nommer ainsi... Elle se tourna vers lui et afficha un regard désespéré à son égard.
Je vais trouver un moyen de le virer de son poste... siffla-elle entre ses dents.
La porte de la salle d'arme s'ouvrit avec fracas et un homme pénétra, déterminé, un sac à la main. C'était Kylian; Aaricia pouvait le reconnaître par le son que faisait ses pas entraînants. Elle et Belial se tournèrent en même temps vers le concerné, le regardant poser le sac sur la table.
Qu'est ce que tu nous ramène ? demanda Belial tout en attrapant le sac. En un rictus satanique, la situation fut clarifiée pour Aaricia.
Qu'as tu fait encore ? demanda-elle tout en arrachant le sac des mains du jeune homme.
Lorsqu'elle l'ouvrit, une déferlante odeur de putréfaction s'échappa du sac; l'odeur était tellement insoutenable qu'elle dut porter la main à sa bouche pour s'empêcher de vomir le sang qu'elle avait bu auparavant. Ce qu'il y avait dans le sachet était une tête; mais pas n'importe laquelle : c'était celle du lycan qui était l'objet du convoi. Sa mission était de ramener ce lycan que la division devait amener au laboratoire car celui-ci savait des choses sur les deux espèces qui ne devaient absolument pas être révélées; c'était le sous-fifre de Darkan et Liam s'était convenu pour le lui faire ramener pour qu'aucun des secrets de la hiérarchie des deux espèces ne soient révélés. Aaricia referma le sac, les lèvres pincées, puis elle le lança à l'autre bout de la salle. Elle saisit le gros calibre et brièvement, elle le pointa contre le front de son frère.
Kylian... Kylian... siffla-elle; je me demande bien ce qui m'empêche de te loger une balle dans ta petite cervelle méprisable... Tu n'imagines même pas le tort que tu as causé en tuant cet homme…
Le jeune homme s'approcha de sa sœur, accentuant la pression du canon sur son front.
Cya... ajouta-il en prononçant bien les mots un par un; ce n'était pas un homme... pas de pitié pour ces sales rats d'égouts... Et puis, j'ai arrangé votre problème non ? Au moins, il la bouclera...c'est certain...
Pendant quelques secondes encore, ils se fixèrent, yeux dans les yeux, puis Kylian se retourna vers la sortie.
Ne me remercie pas! lança-il, un grand sourire aux lèvres; c'était avec plaisir...
Lorsqu'il quitta enfin la pièce, Belial dut baisser lui-même le canon de l'arme d'Aaricia qui était toujours tendue vers le vide.
Laisse le Cya... la réconforta-il; il aura ce qu'il mérite un jour...
... Et j'espère que ce sera de ma main ! enchaîna-elle avant de quitter à son tour la salle d'armes.
Le jour commençait à poindre et tous, fermèrent et fixèrent les rideaux épais qui ne laissaient filtrer aucune lumière pour ensuite s'endormir paisiblement jusqu'à la venue de la nuit.
PS : Voilà mon 1er chapitre; j'espère qu'il va vous plaire Heu.. si quelqu'un peut m'aider pour ces putain de tirets qui s'effacent et qui veulent pas se remettre ! Donc désolée pour les dialogues... Merci de laisser des reviews :)
