Titre : Dérangeant.

Auteur : Hanakaya

Disclaimer : Comme toujours, les personnages appartiennent à JK Rowling, sauf ceux que j'ai inventé :)

Avertissement : Le classement M n'est pas là pour faire joli. Il y aura des scènes citronnées, et il sera fait mention de viol.

Note 1 : Je tenais à préciser ouvertement que ceci est une fiction, vous devez la voir uniquement comme tel.

Note 2: Cette fiction est, comme son titre l'indique, dérangeante. J'ai tenté de changer mon style au travers de ces lignes, vous remarquerez la répétition infinie des « Harry », qui est un effet recherché, ainsi que l'utilisation de vocabulaire simple.

Je l'avais annoncée, je l'ai amenée. Dérangeant est donc ma nouvelle fic. Sans plus attendre, je vous laisse avec elle, et vous retrouve à la fin.


Dans cette histoire, il n'y aura pas de « Je ». Non, il n'y aura qu'Harry. Parce qu'Harry ne se considère plus comme un être entier. Parce que depuis toujours, il ne peut se considérer que comme « Lui ».

Harry est malade, très malade.

Harry a constamment l'impression de flotter, de vivre entre deux mondes, l'un qu'il saisit, et associe à ses souvenirs, et l'autre qui est bien trop étrange pour être réel. Alors il se laisse aller, dans l'un, et dans l'autre, mais n'oublie jamais la réalité.

Il se dit que ses souvenirs sont ceux de ce monde normal, où il sortait avec des amis, où il allait en boîte, où il se défonçait, et vivait comme la majorité des adolescents.

Et il sait que son rêve est effrayant.

Dans son rêve, il est dans une chambre d'hôpital. Dans son rêve, il ne peut pas bouger, il est comme ligoté à son lit, alors qu'il n'y a pas de liens. Au travers de ses paupières brumeuses, il voit de la lumière, il voit les murs blancs, il voit les infirmières. Il les entend parler, comme si c'était réel, mais ne comprend pas tous leurs mots.

Dans son rêve, Harry a également des visites. Les premiers temps, il y avait ce couple, toujours inquiets, toujours en pleurs, et qui le suppliaient de revenir. Il y avait ce rouquin, toujours le même, grand, avec des yeux bleus, et soutenant sa cesse sa compagne aux cheveux ébouriffés. Ils lui parlaient, tout deux. Ils lui narraient les aventures d'un petit sorcier, patiemment. Ils lui expliquaient leur vie maintenant, ils disaient qu'il leur manquait.

Et puis a un moment, la brunette n'est plus venue. Il n'y avait plus que son petit ami. Qui pleurait encore plus.

Dans son rêve, la jeune femme s'était suicidée de désespoir. Dans son rêve, elle n'avait pas supporté l'état d'Harry.

Et Harry n'avait rien ressentit. Dans l'univers onirique, Harry ne ressentait rien, ne se souvenait de rien, et ne pouvait pas bouger. Le monde réel était bien mieux.

Harry se réveillait à la tombée de la nuit, émergeant de son cauchemar avec toujours les mêmes frissons. Puis il se levait, appelait quelques amis, et, après un bon repas consistant, s'habillait et se lavait avant de sortir pour toute la nuit.

Ses sorties étaient globalement toujours les mêmes. Il avait ses endroits de prédilection, et n'aimait pas en changer. Il allait d'abord au bar gay du coin, buvait un verre avec ses amis encore clean, puis ils partaient danser dans des clubs, et se défoulaient jusqu'à la fin de la nuit.

Ce soir là n'y verrait aucun changement. Hormis peut être la présence de ce petit blond dans le bar, assit deux chaises plus loin que lui, désespérément seul. Et Harry, en le voyant, sut qu'il le voudrait. L'homme était beau, c'était indéniable, avec des yeux sombres qui lui conféraient un certain mystère. Ses traits étaient sûrs, carrés, et témoignaient d'une vie passée plutôt trépidante. Il ne devait pas avoir plus de 25 ans, mais le sourire qu'il lui lança en croisant son regard était totalement atemporel.

Harry avait toujours aimé les blonds. C'était son petit fantasme personnel. Les peau diaphane étaient toujours son genre, il aimait voir les muscles pâles rouler sous ses caresses, les mains fines se glisser sinueusement sur son corps comme le ferait un serpent… Oui, il avait son propre style d'amants, et celui ci conviendrait tout à fait.

Une demi heure plus tard, il était plongé en pleine discussion avec le blond en question. L'aborder et lui offrir un verre n'avaient été qu'un jeu d'enfant, et Harry avait toujours été chanceux. Même en fumant à outrance, il n'avait jamais eut d'ennui. Comme s'il existait un ange gardien qui veillait sur lui continuellement.

Pourvu qu'il soit blond, cet ange gardien. Pensait-il alors.

Sa proie s'appelait Andrew. 24 ans, étudiant en fac de droit, il avait tout du dandy sortit de son époque. Mais Harry appréciait cela. Il lui proposa de venir danser avec lui, mais l'autre refusa.

Il n'aimait pas danser.

Harry grimaça, et lui demanda ce qu'il voudrait faire. Le blond parut réfléchir, avant de sourire et de sortir de sa poche des petits cachets blanchâtres.

« Ca te dit un aller simple pour le paradis ? »

Harry était d'accord. Il aimait voler, et peut-être croiserait-il son ange gardien sur le chemin ? Le blond prit une pilule dans sa bouche, et passa une main derrière la nuque de Harry pour l'attirer à lui et l'embrasser.

Le baiser ne fut pas tendre. Pas du tout. Dès que leurs lèvres furent jointes, Andrew chercha à s'insérer entre elles pour y glisser le cachet. Harry l'avala avec difficulté, essayant en même temps de répondre correctement à son empressement.

Les minutes qui suivirent restèrent encore dans sa mémoire. Il eut conscience d'un autre cachet, d'une main serrée contre la sienne, de la porte de son appartement qui s'ouvrait…

Et le monde des rêves revint à lui avec la sensation d'une déchirure au niveau des fesses.

Il faisait nuit dans l'hôpital, et Harry était seul.

Seul, ou presque. Harry entendait une autre respiration en dehors de la sienne, dans la chambre. Il n'eut pas besoin de chercher longtemps pour le trouver.

Un homme endormit à son chevet, les bras entourés autour de son visage, servant d'oreiller à cet homme fatigué. Il venait tous les jours, sans exception, lorsque les infirmières, et le rouquin, étaient absent.

Il venait, et ne disait rien. Quand il voyait les yeux de Harry s'ouvrir, il souriait brièvement, puis reprenait sa vague contemplation de son visage. Mais cette nuit, il dormait. Comme un bébé, ses traits étaient détendus.

Il était blond, et indéniablement plus beau que son meilleur amant. Mais il n'était qu'un rêve.

Harry battit des paupières, avant de refermer les yeux. Comme le reste, il n'avait aucune idée de qui était cet homme, et de pourquoi il venait toujours, restant silencieux, ne faisant que le regarder.

Il aurait voulut lui demander, mais sa voix refusait de sortir. Il savait que tant que le nom des autres lui serait inconnu, il ne pourrait rien dire.

Une fois pourtant, l'homme avait parlé. C'était la première fois que Harry se retrouvait dans ce rêve. L'homme était couvert de sang, et le portait dans ses bras, l'amenant dans l'hôpital, en criant.

Il criait, hurlait, suppliait qu'on lui apporte de l'aide.

Et au travers de la brume, tout ce qu'Harry avait pensé était qu'il salissait sa jolie cape noire.

Depuis, plus rien. Il se taisait, et venait. Il attendait, Harry supposait. Mais qu'attendait-il ?

Harry ferma les yeux, replongeant dans la réalité.

L'homme le fixait avec désir. Il y avait eut un premier round, apparemment, s'il en jugeait de ses fesses meurtries. Encor une fois, ce serait bestial. Il sourit, et se redressa sur les coudes, allant mordiller la lèvre de son vis à vis.

« Motivé ? »

Ce fut tout ce qu'il prononça avant de renverser le blond sous lui. Même si Harry aimait la consommation de drogues, il préférait être conscient lors du sexe. C'était meilleur, indéniablement.

Il découvrait le corps de son amant des lèvres, les yeux fermés, imaginant ses côtes sous la peau, ses muscles abdominaux, son nombril, la fine ligne de poils qui le menait à la promesse d'une nuit débridée.

Et quand il se mit en tête de lécher le gland de l'autre, il sut qu'il y aurait de la casse.

Si lui avait émergé, l'autre était encore dans les vapes, et totalement hors de contrôle. Il prenait la bouche de Harry pour son exutoire, et s'en donnait à cœur joie, si bien même qu'Harry dû lui bloquer les hanches pour ne pas s'étouffer.

Juste avant que l'autre ne jouisse, Harry se retira, et remonta jusqu'au visage d'Andrew, l'embrassant chastement.

Mais celui ci n'avait toujours pas la douceur en tête. Brusquement, il saisit Harry par les épaules et le retourna, le plaquant ventre contre le lit.

Il lui remonta les hanches, et, sans plus attendre, plongea en lui avec un coup de rein puissant.

Harry cria, de douleur et de plaisir.

Dans son rêve aussi, il cria, et vit l'autre blond, celui auparavant endormit, qui s'était soudainement réveillé, et qui lui caressait à présent le front d'un air rassurant. Harry voulu parler, lui demander qui il était, mais c'était un rêve, et bien vite, la réalité se rappela à lui.

Les coups de rein se faisaient de plus en plus puissants, et Harry était obligé d'avouer que cela lui plaisait. Il préférait la douceur, la tendresse, mais ce n'était pas mal non plus. Et il s'effondrerait après, et l'autre partirait sans demander son reste. Peut être même laisserait-il quelques billets ? Il avait eut ça, une fois, et avait pu se payer beaucoup de choses…

Des choses qui le faisaient planer, bien entendu.

Quelques minutes plus tard, anéantit par la drogue et le plaisir subit, Andrew s'avachit sur Harry, jouissant profondément en lui, et l'écrasant sans ménagement. Harry grimaça encore au contact des draps rêches sur son membre encore insatisfait, mais se reprit bien vite lorsque l'autre se sépara de lui.

Il finit le travail manuellement, empoignant avec ardeur son pénis pour se masturber en pensant à ce blond onirique qu'il n'aurait jamais.

Et, comme l'univers onirique est bien fait, au travers de ses paupières entrouvertes, il revoit la chambre d'hôpital, ce blanc affreux qui l'aveugle une seconde, avant qu'il ne s'aperçoive qu'il s'agit seulement du soleil.

Et, à sa gauche, surpris comme l'amant en faute, le blond inconnu se relève et se prépare à partir. Il se tourne une dernière fois, et croise le regard vert de Harry. Comme toujours alors, il lui sourit, avant de se détourner, d'ouvrir la porte et de disparaître.

Il n'a jamais eu une aussi grosse érection, surtout en rêve.

Le lendemain midi, il se lève, constate qu'Andrew est effectivement partit, mais qu'il n'a rien laissé d'autre qu'un petit cachet d'ecstasy.

Un petit morceau de plénitude en cadeau.

Non, il ne l'utiliserait pas. C'était trop triste de planer seul. Il attendrait ce soir.

Pour le moment, il avait la moitié d'une journée pour se remettre d'aplomb, et faire un point sur la situation.

Mais Harry se rendormit, et revint dans le monde des rêves.

Cette fois ci, le rouquin était là, seul, dévasté à tel point qu'il ne pleurait plus. Harry avait seulement face à lui un cadavre. Vivant, certes, mais un cadavre quand même. Voyant qu'il avait ouvert les yeux, le rouquin se lança, d'une voix teintée d'amertume.

« Pourquoi tu nous reviens pas ? Pourquoi, chaque fois que je viens, sois tu dors, sois tu me fixe comme si j'étais… Un inconnu ? Pourquoi Harry ? Pourquoi as tu laissé Hermione mourir, pourquoi tu les a laissé faire ça ? »

Beaucoup de questions, mais Harry ne connaît aucune réponse. Il voudrait bien répondre, mais il ne le fait pas. S'il parle dans le rêve, il est certain de se réveiller, et ne pourra pas entendre la réponse. Le jeune homme fait une pause, avant de reprendre, plus calmement.

« Ils vont les incriminer, ces bâtards qui t'ont fait ça… Et toi, tu dois guérir. Le médicomage a beau utiliser potions et charmes, rien ne change… Tu es là, mais tu es absent… »

Harry trouve de plus en plus étrange ce rêve. Le roux se met à pleurer. Harry veut bien lui dire de ne pas s'en faire, de ne pas pleurer, que tout ira bien, qu'il va se réveiller et quitter son rêve, mais il ne peut rien faire. Non, il a peur, comme toujours.

« Tu nous regarde, de temps en temps, mais j'ai l'impression de ne pas te connaître… On a gardé ta chambre secrète, même des moldus ne pourraient pas la trouver. On t'a mit dans un hôpital moldu, tu te souviens, Hermione t'en avait parlé… »

Il sanglote, ses épaules tressautent. Il a mal, mais Harry ne comprend pas. Son amie est morte, oui, mais pourquoi pleure-t-il devant lui, un inconnu ? Et de quoi parle-t-il ? Harry trouve qu'il serait mieux avec un sourire. Il a une vision fugitive du visage du garçon, un peu plus jeune, échangeant un sourire complice avec… Avec qui, au juste ?

Le rêve s'achève, et avec lui, la sieste de Harry.

Il se lève encore, et baille avec force, s'étirant de tout son long. Il était un peu plus de dix huit heures maintenant, et il était temps pour lui de se préparer. S'asseoir lui était encore une épreuve, même une fois son bain prit, et il hésita longuement à sortir ce soir.

Mais s'il restait ici, que ferait-il ? En plus, il commençait à avoir besoin d'argent, la coke, et les sorties à répétition provoquaient de sacré trou dans son budget. De plus, il avait un loyer, pour ce petit studio misérable, qu'il devait payer un prix exorbitant tous les mois. N'est pas londonien qui veut.

Il reste réfléchir un long moment sur le programme de sa soirée, un verre de lait en main, avant soudainement de songer à Tomas.

Tomas est un ami de soirée, comme la plupart, mais il est plus vieux, plus expérimenté, et mille fois plus dangereux que les autres. Harry n'a jamais couché avec lui, mais les ouïs dires ont stoppé toute envie. Tomas Jesord serait quelqu'un de glauque qui n'aimait que le sexe violet, à tendance sadomasochiste. Harry réprima un frisson à cette pensée, mais songea presque aussitôt à l'offre que lui avait proposé le trentenaire quelques semaines plus tôt.

« Harry, tu as une belle gueule, lui avait-il dit. Un corps selon toute évidence très attirant, et tu n'es pas farouche. Ceci n'est qu'une proposition, mais si un jour, tu as besoin de fric, ou alors de remontant luxueux, tu peux venir chez moi, je peux te présenter à quelques personnalités influentes. »

Et quand Harry avait cherché à en savoir plus, Tomas lui avait simplement dit le mot « prostitution », et Harry avait comprit.

Sur le moment, il avait refusé, et avait prit peur. Mais maintenant, il se rendait compte que son comportement avait déjà tout de quelqu'un de bas étage…

Tu es une catin, même pas foutu de me lécher convenablement la bite… Tu me fais honte, espèce de monstre ! Lui chuchotait une petite voix dans sa tête.

Son regard émeraude glissa jusqu'au petit cachet de bonheur. Oui, il pouvait aller voir Tomas, en y posant ses conditions, il était certain de ne pas avoir trop mal…

Il finit son verre de lait en avalant la pilule.

Dans le rêve, il ouvre les yeux, il n'a toujours pas bougé, mais une larme perle au coin de son œil. Tendrement, presque avec une affection maternelle, une infirmière la lui retire avant qu'elle ne glisse sur sa joue, et lui sourit avec douceur.

« Vous me comprenez, Monsieur Potter ? »

Il ne peut répondre, ni même bouger. Alors il bat des paupières. C'est tout ce qu'il peut faire, mais l'infirmière est heureuse.

Et le rêve s'achève aussi brusquement, comme s'il n'avait pas eut le droit à ce petit geste.

Quand Harry reprit conscience de là où il se trouvait, il soupira. Il était devant chez Tomas. Près de la sortie, plus précisément, avec un papier tout simple dans la main gauche. Une adresse, et un nom. Ce soir, avant minuit, il devrait s'y trouver, et assumerait.

Soudainement, il eut une envie de voir le blond de ses rêves. Il eut envie de le tenir contre lui, de le voir autrement qu'en rêve. Surtout qu'il ne le connaît pas. Il ne se souvient pas du tout de lui.

Les bus sont rares, la nuit sur Londres, mais Harry trouve le moyen de se rendre jusque dans un lieu éclairé, tenu à l'écart dans une petite rue anonyme. Rien de sordide là dedans, seulement du sous entendu. Les murs étaient propres, mais sans trace de soin particulier. La porte claironnait les attraction existant à l'intérieur, mais nulle photo pour la commenter.

Harry entra, avec une légère hésitation. Et inspira bruyamment l'air enfumé de la pièce.

Le rêve reprit, il faisait nuit, mais les fenêtres étaient restées ouvertes, il pouvait sentir un léger courant d'air contre sa joue gauche. Il faisait frais, mais il appréciait cela.

Et comme toujours, à ses côtés, le blond dormait. Il paraissait si tranquille qu'Harry resta à le contempler pendant un long moment, juste du coin de l'œil.

Puis, comme s'il se sentait observé, l'individu ouvrit un regard d'un gris mercure tout simplement envoûtant, et sourit à Harry.

« L'infirmière dit que tu comprends ce que l'on dit ? »

C'est seulement la seconde fois qu'il entend sa voix, mais elle lui fait chaud au cœur. Il cligne des yeux aussitôt, cherchant à répondre à sa question. Le sourire du blond s'élargit.

« Tant mieux… Ca veut dire qu'il y a une amélioration…Je suis rassuré, ça fait plus d'un mois que tu es ainsi. »

Il ne va pas se mettre à pleurer, lui. Non, lui reste sourire, comme soulagé. Et Harry veut lui rendre son sourire. Il essaye de remonter la commissure de ses lèvres, parvient à les faire trembler, avant de revenir à la réalité.

Une voix bruyante l'accueillit dès son entrée dans le petit salon.

« Ahh, tu dois être Harry !! Bonjour mon chou, je m'appelle Spencer, je suis le propriétaire de cet établissement ! Tom m'a dit le plus grand bien de toi !

-Je, euh…

-Tu veux devenir un de nos hôtes, c'est bien cela ? Il a dû t'énoncer ses règles ? Hum ? »

Harry secoua la tête, signe absolu de négation, et fixa son nouveau boss avec interrogation, et une légère inquiétude.

« Ah, je pensais, pourtant. Bon, pas grave, je vais le dire moi même. Comme tu dois t'imaginer, nous fonctionnons comme une maison close normale, à la différence que nos hôtes ont des classements. Bien entendu, tu démarre au bottom , au fond. Tu n'as pas le choix des clients, ni des activité. Mais je ne doute pas une seconde que tu monteras bien vite, et cela te donnera le droit à plus de rémunération, et à autres menu cadeaux. »

Il parle, mais Harry n'écoute déjà plus. Il est repartit dans ses rêves.

Et dans son rêve, le blond s'est rendormit, sagement, une main cette fois ci posée sur celle du brun. Harry se sent attendrit devant cette scène, calme et sereine, de cet homme qui est toujours à ses côtés, lui qu'il ne connaît pas.

Mais plus le temps passe, plus il a un doute.

Pourquoi l'autre resterait si lui ne le connaît pas ? Il a dû se passer quelque chose, dans ce rêve…

Il émerge à la fin du discours de Spencer, et pense alors seulement à le regarder avec plus d'attention. Il était vieux, c'était indéniable, mais trop maigre pour sa santé. Brun, les yeux clairs, on aurait pu le trouver séduisant autrefois, mais maintenant, la débauche l'avait transformé. Et à présent, il n'y avait plus que sa voix qui était voluptueuse.

« Bien, quand veux tu commencer à travailler ?

-Euh, le plus tôt possible ?

-C'est bien, tu es motivé ! Mais à ce moment là, reviens demain, le temps que je change les papiers d'entrée… Les nouveaux sont toujours très appréciés. »

Il disait cela avec un clin d'œil complice, qui sembla à Harry plus inquiétant qu'autre chose. Mais ce qu'il ne vit pas, c'était dans un coin du salon, une silhouette longiligne et sans aucun doute, féminine, qui le regardait avec effarement.

Il rentra chez lui sans histoire, se sentant vraiment étrange. Comme si jouer la pute ne le gênait pas… Il aurait dû, pourtant, tenir à son honneur plus que ça… Vraiment étrange.

Il se coucha, l'esprit troublé, et son rêve le trouva dans cet état là.

Harry ouvre les yeux, et tombe comme d'habitude sur le plafond de la chambre si blanche. A sa gauche, le blond se lève, et se prépare à partir. Un gémissement l'interrompt soudainement, et il se retourne vers le lit, effaré.

C'est Harry qui vient de gémir, et les larmes coulent à flot le long de ses joues. Il pleure. Il a mal, là, en haut, dans son cœur.

Il pleure, et le blond se précipite vers lui.

« Harry ?! Qu'est ce qui se passe ?! »

Il lui prend la main instinctivement et Harry veut encore plus pleurer, bien qu'il ignore pourquoi. Une voix retentit alors dans sa tête, augmentant la douleur.

Petite tapette, petite pute, tu aimes faire ta salope ?! Je vois ça, regarde comment tu te comporte, tu ne vaux pas mieux que ta mère !

Il pleure de nouveau, et sent son souffle se bloquer dans sa gorge. La poigne sur sa main s'accentue, et il ouvre la bouche, fixant les prunelles assombries de son vis à vis.

« Draco » parvient-il à murmurer, avant que la réalité ne le rattrape.

Il était seul, dans son lit, trempé de sueur, et pleurait encore.

Et il y avait ce nom qui courrait dans sa tête…

Draco.


Voilà !

Premier chapitre test, comme toujours. J'attend de voir vos avis, votre point de vue. J'ai changé je pense un peu de style pour l'écrire, même si je reste globalement dans le même registre que d'habitude.

Je tiens donc à savoir tout ce que vous pensez après l'avoir lu ! Que prévoyez vous pour la suite ? Que s'est-il passé pour que Harry soit ainsi ? Où est le rêve, où est la réalité ?

Bon, pour ceux qui me connaissent, vous savez déjà que ce sera un happy ending, avec explication rationnelle (ou presque)

Sur ce, je vous laisse jusqu'au prochain chapitre.

Hanakaya

Aout 2008