Bonjour !
Je sais, je n'ai pas terminé l'écriture de S'aimer, mais la fin est proche, le dénouement aura lieu dans deux ou trois chapitres, alors j'ai décidé d'entamer cette nouvelle histoire mettant en scène encore une fois mon couple préféré : Sirius/Hermione. L'intrigue se passe cette fois après Poudlard, cinq ans plus tard pour être précise.
A nos souvenirs perdus s'attardera sur cette période, mais également sur des évènements ayant lieu trois à quatre ans auparavant. J'espère que cette histoire vous plaira autant qu'elle me plaît (déjà !). N'hésitez pas à me faire part de vos avis, ils me sont très utiles, surtout au début de l'écriture d'une nouvelle histoire !
Bonne lecture !
PS : Evidemment, les personnages ne m'appartiennent pas (à part Clara et Georges).
Londres, 17 novembre 2003
Le timide soleil de novembre brillait tant bien que mal sur Londres ce jour-là. Les températures avaient subitement chuté la nuit précédente, et c'est emmitouflée dans un long manteau rouge qu'Hermione arriva au Ministère. Elle libéra son nez, qu'elle avait caché dans son écharpe le temps du trajet, et put alors respirer librement. Alors qu'elle s'apprêtait à prendre l'ascenseur, son assistante se dirigea vers elle, une pile de documents dans les bras, l'air soucieux.
- Madame Weasley, nous venons de recevoir un dossier urgent concernant la fuite des Hippogriffes vers le Sud. Les gens sont inquiets, et...
- Donnez-les moi, Clara. Je m'en occupe dès ce matin, merci, dit-elle en se faufilant dans l'ascenseur qui venait d'ouvrir ses portes, les bras désormais chargés à son tour.
En appuyant sur le bouton «4», elle se mit à penser à son beau-père, Arthur Weasley qui avait réussi à faire fléchir le Ministère concernant l'utilité des ascenseurs il y avait de cela quelques mois. Ils étaient toujours dans une phase d'essai, mais les sorciers s'accommodaient tant bien que mal à cette « nouvelle technologie » comme ils l'appelaient. Au bout de quelques secondes, l'ascenseur s'arrêta, et Hermione se dirigea vers son bureau, situé tout au bout d'un couloir aux murs rouges. Elle avait décidé personnellement de la couleur, et elle en était satisfaite depuis. Lorsqu'elle prit place dans son fauteuil, elle jeta un coup d'oeil à l'horloge qui lui faisait face. 9h30 du matin. Avec un soupir, elle pensa à Ron qui devait très probablement encore dormir, épuisé d'avoir passé la nuit précédente à faire la fête. Il était rentré vers 5h30, alors que la nuit de sa femme touchait à sa fin. Il avait essayé de faire le moins de bruit possible, mais c'était peine perdue. Hermione avait ouvert les yeux dès qu'elle avait entendu la clé tourner dans la serrure de la porte d'entrée, et essayait depuis de se rendormir, tant bien que mal. Il s'était couché sans un mot, et au bout de quelques instants, des ronflements profonds s'étaient fait entendre, la tirant définitivement de son sommeil. Hermione avait donc passé une heure à relire ses dossiers en retard, avant de se préparer pour une longue journée.
- Et elle promet d'être longue..., soupira-t-elle en feuilletant distraitement le dossier que venait de lui confier Clara.
Clara était une jeune fille vive et efficace. C'était pour cette raison qu'Hermione n'avait pas hésité une seule seconde lors de son entretien. Clara était l'assistante parfaite depuis, préparant au maximum les dossiers qu'elle transmettait à Hermione, élaguant les passages inutiles ou redondants, et elle rédigeait également les meilleurs notes de synthèse au monde. Hermione était satisfaite de son travail, et elles avaient même réussi, durant leurs trois années de collaboration hors-du-commun, à lier une amitié forte. Clara était là pour elle quand elle en avait besoin, et la réciproque était vraie.
Elle avait même été invitée au mariage de Ron et Hermione il y avait deux ans de cela, et avait tenu le rôle de la demoiselle d'honneur, au même titre que Ginny Weasley. Cependant, Clara continuait de la vouvoyer au travail, et de l'appeler « Madame Weasley ». Cela avait quelque peu dérouté Hermione au début, mais elle s'était finalement habituée à la situation. Dès la sortie du Ministère, Clara retrouvait Hermione, et leur amitié pouvait reprendre le dessus.
Le dossier épineux des Hippogriffes... Hermione pensait que la situation s'était améliorée avec le déploiement de filets qui empêchaient les créatures magiques de se poser au niveau des récoltes des agriculteurs, mais ils avaient finalement trouvé un subterfuge : se poser plus en avant ou plus loin, et ils se rendaient ainsi aux récoltes à pied, afin de les piller.
Cela faisait trois ans que la jeune femme travaillait au Ministère en tant que Directrice du cabinet relatif aux créatures magiques. Elle avait accepté de bon cœur, pensant que cela lui permettrait de défendre les créatures magiques, mais il lui était vite apparu qu'elle devrait plus souvent les contraindre que les aider. Et pourtant, elle aimait son travail, car, se disait-elle, elle était une des seules à faire preuve d'humanité vis-à-vis de ces créatures, ce qui n'était pas le cas de toutes les personnes qui étaient intéressées par son poste.
Beaucoup lui avaient dit de s'inspirer des dragons censés protéger les coffres forts à Gringotts, qui avaient finalement associés la douleur au bruit d'une cloche. Mais Hermione y était farouchement opposée. D'une part, cet acte était barbare à ses yeux, et juste la pensée de voir un Hippogriffe comme Buck souffrir parce qu'il essayait de se nourrir tant bien que mal la révulsait. Et d'autre part, ce genre de dispositif basé sur la souffrance animale n'était possible que pour un nombre limité de créatures magiques qui devaient êtres élevées et éduquées ainsi. Il était donc impossible de soumettre de cette façon des créatures libres. C'était le point qu'elle leur avait opposé dans un récent article paru dans La Gazette du Sorcier, où elle avait fait part à l'ensemble de la communauté sorcière des avancées qui avaient eu lieu et qui étaient sur le point de se concrétiser concernant la protection des créatures magiques. Elle avait eu de nombreux échos positifs, mais elle ne parvenait pas à oublier les critiques acerbes qui étaient également légion. Draco Malfoy par exemple n'avait pas hésité à faire le parallèle entre les créatures magiques et les Moldus, qualifiant son travail de « cause perdue ». En public, Hermione faisait bonne figure, mais intérieurement, elle ne pouvait s'empêcher de détester encore plus Draco, si cela était encore possible.
La solution la plus pacifique serait d'installer des barrières au sol à l'entrée de la zone problématique. Mais elle savait qu'elle allait s'attirer les foudres des défenseurs de l'écologie qui verraient d'un mauvais œil ces fils de fer qui dénaturaient la nature. Avec un soupir, Hermione but une gorgée du café que Clara déposait tous les matins sur son bureau quelques minutes avant son arrivée. Elle ne pouvait pas chasser les Hippogriffes du Sud, ni les cantonner à une région particulière, ce serait contre ses principes. Elle décida alors d'organiser une réunion avec tous les acteurs du monde agricole qui se plaignaient du pillage des Hippogriffes sur leurs terres. Avec un peu de chance, ils parviendraient à trouver une solution ensemble, se dit-elle sans y croire vraiment. Hermione rédigea donc une lettre type qui informaient de la tenue d'une réunion dans les locaux du Ministère dans un peu moins d'un mois, et la transféra à Clara qui se chargerait de la dupliquer et de l'envoyer aux principaux intéressés.
La matinée passa rapidement, et elle put, vers treize heures, prendre sa pause déjeuner. Elle enfila son manteau et retrouva Clara au rez-de-chaussée, puis elles se dirigèrent vers leur restaurant préféré, un italien qui faisait l'angle de la rue. Elles venaient ici plusieurs fois par semaine, et Hermione hésitait toujours entre leurs pizzas toujours parsemées de roquette et de parmesan et leurs pâtes exquises. Ce jour-là, elle opta pour un plat de lasagnes aux légumes, histoire de changer ses habitudes.
- « Alors, ce dossier sur les Hippogriffes ? Tu as décidé de faire une réunion, donc ?, demanda Clara, avant de goûter à son plat de pâtes aux champignons et aux tomates séchées, la recette du jour. « Ces pâtes sont à tomber, Hermione, vraiment.
- Je n'en doute pas, Clara, répondit-elle avec un sourire avant de continuer. Alors oui, une réunion dans trois semaines. Je ne sais pas si c'est la bonne idée, tu connais comment tournent les réunions la plupart du temps... Entre ceux qui ne pensent qu'à leurs récoltes, ceux qui ne veulent que des indemnisations, ceux qui proposent purement et simplement de tuer les Hippogriffes... Il va falloir trouver une solution de compromis, comme toujours.
- Tu y arriveras, j'en suis sûre. Sois ferme et intransigeante, et la solution s'imposera d'elle-même.
Hermione soupira et hocha la tête.
- Je l'espère. Notre dernier dossier a tourné au vinaigre après cette critique assassine de la Gazette... L'interview qui a suivi ce désastre a un peu aidé à redorer ma réputation, mais je ne pense pas que ce soit suffisant. Un dernier faux pas comme la dernière fois, et... Je ne sais pas si je pourrais supporter encore la pression, Clara.
- Mais bien sûr que si ! Et puis, je doute franchement qu'un dossier comme la dernière fois se représente encore une fois. Par ailleurs, laisse-moi te dire que tu l'as très bien géré. Peu de personnes auraient pu prendre une décision aussi radicale que celle que tu as prise. Donner aux elfes de maison un statut à part entière était une très bonne idée, et l'avenir nous le confirmera. Et mange tes lasagnes, elles vont refroidir, conclut Clara avec un regard vers son assiette.
- Tu as raison. C'était un dossier qui me tenait à cœur, je n'ai pas à regretter ce que j'ai fait. D'ailleurs, je ne regrette pas le moins du moins la décision que j'ai prise. Je regrette juste le tollé qu'elle a suscité.
- Je n'en doute pas. Je change de sujet, mais comment vont les choses avec Ron depuis la dernière fois ?
Hermione soupira et se mit à jouer dans son assiette, comme elle le faisait à chaque fois que Clara abordait un sujet qu'elle voulait éviter.
- Comment dire... Rien n'a vraiment changé, il est toujours aussi distant. Je ne saurais expliquer pourquoi cependant. Il me dit souvent – enfin, quand il daigne me parler -, que les entraînements de Quidditch l'épuisent, et que la pression est forte dans ce milieu. Je peux le comprendre... Son équipe ne pointe qu'à la cinquième place du tournoi pour l'instant, et nous sommes presque à la moitié de la saison, soupira-t-elle.
- Certes, mais ce n'est pas une raison pour traiter sa femme comme il le fait, j'espère que tu es d'accord avec moi.
- Je sais... Et puis, cela fait presque un an que la situation s'est dégradée...
- Depuis que Ginny a annoncé sa grossesse, finit Clara à sa place.
Hermione ne répondit pas tout de suite, perdue dans ses pensées à l'évocation de la grossesse de son amie. Ginny avait donné naissance à une magnifique petite fille il y avait un peu plus de cinq mois, et Hermione avait été à ses côtés pendant la majeure partie de l'accouchement. Harry était à l'étranger ce jour-là, l'enfant ne devant venir au monde que deux mois plus tard. Il avait écourté son déplacement à Los Angeles dès qu'il avait su, mais tout s'était passé tellement vite qu'il n'avait pas pu assister à la naissance de sa fille, Aurora. La petite fille, grande prématurée, avait survécu, pour la plus grande joie de ses parents et de ses proches. Elle était adorable, et Hermione aimait passer du temps avec elle. Mais pas assez pour vouloir un enfant de son côté. Ron s'était renfermé sur lui-même depuis qu'ils en avaient parlé, suite à l'annonce de la grossesse de sa sœur. Persuadé que sa femme voudrait un enfant, il lui en avait parlé avec enthousiasme, sans penser qu'il allait se retrouver face à un mur. Hermione ne voulait pas avoir d'enfant, pas maintenant, et il était possible qu'elle n'en veuille jamais.
Depuis, son mari s'était éloigné d'elle, découchant régulièrement, sans qu'elle n'ose lui parler. Elle avait peur que la discussion s'oriente à nouveau vers l'enfant qu'il désirait tant mais qu'elle ne voulait pas lui donner.
- Je continue à penser que vous devriez en parler, Hermione. Un couple ne peut pas survivre sans discussion lorsque les choses ne se passent pas comme prévu..., murmura son amie.
- Je suis d'accord, Clara. Mais je ne sais pas quoi lui dire. Le dialogue est rompu depuis trop longtemps, j'en ai bien peur.
- Il n'est jamais trop tard. Donnez-vous une autre chance, et je suis sûre que tout ira pour le mieux. S'il n'avait plus de sentiments pour toi, il serait parti depuis longtemps.
Hermione sourit aux mots de son amie, et but une gorgée de vin rouge.
- Tu as certainement raison. Mais dis-moi, comment se passent les choses avec Georges ?
- Ohhhh... Bien... Je veux dire, ça ne fait que deux semaines, il ne se passe rien de concret, si tu veux tout savoir, mais il est gentil, attentionné. Je me demande comment j'ai fait pour ne pas m'apercevoir de son existence pendant deux longs mois, dit-elle en rougissant.
Georges était nouveau au Ministère. Il était le directeur adjoint du bureau national des lois magiques, et Hermione l'appréciait beaucoup. C'est pour cette raison qu'elle l'avait invité à un de ses déjeuners avec Clara il y a un peu plus d'un mois, et elle n'avait été qu'à moitié étonnée de voir son assistante tomber sous le charme du jeune homme. Car charmant, il l'était. Il était grand, brun, et cultivait une barbe de trois jours qui lui allait à merveille. Ses grands yeux émeraudes avaient fini par avoir raison de Clara, qui n'avait pas tenu longtemps avant d'accepter son invitation à dîner, deux jours plus tard. La petite brune ne parlait pas beaucoup de sa vie privée, mais Hermione pouvait voir à son expression que Georges était sur la voie de son cœur, définitivement.
- Tu m'en vois ravie. Georges est très gentil, je suis heureuse de voir que les choses fonctionnent bien entre vous, vraiment.
Les deux jeunes femmes finirent leur repas, et retournèrent ensuite vers le Ministère afin de continuer leur journée. Sur le court chemin qu'elles devaient emprunter, Hermione acheta une Gazette du Sorcier, comme elle le faisait tous les jours. Bien qu'elle en recevait toujours un exemplaire à son domicile le soir, elle ne pouvait s'empêcher de l'acheter avant de retourner travailler. Cela lui permettait de se déconnecter d'une certaine façon du travail avant de reprendre sa journée. Alors qu'elle dépliait la Gazette afin de lire les gros titres, son visage s'assombrit. Clara le remarqua tout de suite, et questionna son amie.
- Hermione, quelque chose ne va pas ?
Cette dernière croisa le regard de Clara, et secoua la tête en signe de dénégation.
- Non, tout va bien, dit-elle avec un sourire. Je me demande juste pourquoi je continue d'acheter ce torchon alors que j'en reçois tous les jours à la maison, quelle idiote, finit-elle en jetant le journal dans la poubelle.
Intriguée, Clara voulut jeter un coup d'oeil au journal que son amie venait de jeter, mais cette dernière la prit par le bras et l'entraîna vers l'entrée du Ministère.
- Nous avons beaucoup de travail aujourd'hui, Mademoiselle Saddler, en avant !
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Paris, 17 novembre 2003
Sirius Black n'osait pas sortir de sa chambre d'hôtel. Un coup d'oeil à la fenêtre confirma sa crainte : une horde de photographes se tenait en bas, n'attendant qu'une chose : qu'il sorte. Il avait bien pensé à transplaner, mais il était trop fatigué pour ça, et être désartibulé était la dernière chose qu'il souhaitait à cet instant. Il venait de faire neuf heures de vol pour venir à Paris, et la seule chose qu'il voulait, c'était de se reposer. Mais la presse en avait décidé autrement. Le retour de Sirius Black dans le monde des sorciers devait très sûrement faire vendre, se dit-il en jetant un coup d'oeil à la une de la Gazette du Sorcier du jour. Une ancienne photo de lui lors de son acquittement cinq ans plus tôt mangeait une grande partie de la page du journal, et une petite légende se trouvait en bas.
SIRIUS BLACK EST DE RETOUR !
L'ancien prisonnier d'Azkaban, acquitté il y a quelques années du meurtre de James et Lily Potter, est de retour dans le monde des Sorciers. Ce dernier n'avait plus donné de signe de vie depuis trois ans, et... Suite page 6 de ce journal.
Sirius soupira. Il avait voulu avoir un retour discret, et ce n'était pas vraiment le cas. Depuis qu'il avait posé le pied sur le sol parisien, il avait reçu une lettre de son filleul, Harry.
« Cher Sirius,
Je viens tout juste de recevoir ta lettre où tu m'apprends que tu es de retour parmi nous, après tant d'année d'absence. J'espère par ailleurs que mon hibou te trouvera, où que tu sois. Je ne peux pas te décrire à quel point je suis heureux de te retrouver ! J'ai tellement de choses à te raconter, tant d'évènements ont eu lieu en ton absence. Mais en même temps, j'ai tant à savoir de la vie que tu as mené loin de nous pendant tout ce temps. J'espère que nous nous retrouverons vite. J'habite chez toi – quoique tu dises, c'est toujours ta demeure – au Square Grimmaurd, avec Ginny. Je garde les autres nouvelles pour le moment où je te serrerai dans mes bras.
Harry Potter. »
Depuis, il lisait et relisait cette lettre, se demandant bien ce qui pouvait l'attendre comme nouvelles après trois ans d'absence. Il avait totalement coupé les ponts avec le monde magique ce jour-là. Ce jour de fin septembre où il avait décidé de partir, laissant juste une lettre pour Harry. Il se souvenait encore des mots qu'il avait posé sur un bout de parchemin, parchemin qu'il avait laissé sur la table à manger de la cuisine.
« Cher Harry,
Tu te demanderas peut-être où ton vieux parrain est parti. Mais ne t'inquiète pas. Parfois, nous devons prendre des décisions difficiles afin d'avancer. Parfois, nous devons partir pour mieux revenir. Ne me cherche pas, Harry, j'ai décidé de prendre mes distances avec le monde magique pour quelques temps. Je reviendrai, sois en certain. D'ici là, vis ta vie, et vis la bien. Tu ne pourrais pas me rendre plus heureux.
Sirius Black »
Il avait fait le tour du monde depuis ce fameux jour de septembre. Il avait passé plusieurs mois en Amérique du Sud, cherchant l'hospitalité quand il ne pouvait pas faire autrement, créchant dans des endroits pas toujours très fréquentables. Son plus beau souvenir restait l'Australie, où il avait vécu un an, auprès d'une famille exquise qui l'avait hébergé. Et puis le Japon et sa belle Osaka, la Thaïlande et finalement l'Inde. Il y a un mois, il avait enfin décidé de retourner à Londres. Il avait pris cette décision sur un coup de tête, comme cela avait été le cas quand il avait décidé de partir. Il sentait que son filleul avait besoin de lui. Sirius s'était soudain senti coupable. Égoïstement, il avait abandonné Harry, encore une fois. Il était temps pour lui de rétablir les choses.
Il jeta un coup d'oeil à sa montre. 15H10. Son train pour Londres était dans moins de deux heures. Il soupira et prit sa valise, prêt à affronter la horde de photographes qui l'attendaient de pied ferme. Arrivé au rez-de-chaussée, il enfila ses lunettes noires afin de protéger ses yeux des flashs qui crépitaient déjà, et sorti de l'hôtel en baissant la tête. Partout autour de lui, les questions fusaient.
- Monsieur Black, pourquoi avez-vous quitté Londres il y a trois ans ? Est-ce encore lié aux soupçons de meurtre de vos amis Potter ?
- Monsieur Black, quelle est la raison de votre retour ?
- Comment cela se fait-il que personne n'ait pu vous contacter ?
- Monsieur Black, un sourire s'il-vous-plait...
Sirius traversa la foule comme il le pouvait, et parvint à monter dans un taxi qui attendait devant l'hôtel. Il n'avait pas répondu aux multiples questions que les journalistes lui avaient posées. Il ne s'était pas préparé à toute cette médiatisation, et pourtant, il aurait du. Il était difficile pour lui d'oublier ces années passées à Azkaban pour un crime qu'il n'avait pas commis. Et même s'il avait été blanchi, certains journalistes en mal de sensation se faisaient toujours un malin plaisir de lui remémorer cette partie de son existence qu'il s'efforçait d'oublier. A 43 ans, il avait finalement réussi à tourner la page, son voyage aux quatre coins du monde l'ayant aidé à faire table rase du passé. Il devait être un sacré masochiste pour vouloir retourner là où tout avait commencé, pensa-t-il. Mais parfois, il faut affronter son passé pour pouvoir aller de l'avant. C'est ce qu'il avait appris des différentes personnes qu'il avait côtoyées pendant ces longues années loin de chez lui. Et c'est ce qu'il s'apprêtait à faire.
