Je veux rendre hommage a mon tour aux victimes. Je ne suis pas sur Paris mais tout mes voeux sont avec vous. Je sais que c'est nul mais voilà, je voulais écrire dessus a mon tour. Pour rendre hommage. Ceci sera ma dernière participation sur ces évènements car il faut aussi laisser aux familles le temps de faire leurs deuils.
J'ai vu passer dans mon rêve
- Tel l'ouragan sur la grève, -
D'une main tenant un glaive
Et de l'autre un sablier,
Ce cavalier
Des ballades d'Allemagne
Qu'à travers ville et campagne,
Et du fleuve à la montagne,
Et des forêts au vallon,
Un étalon
Rouge-flamme et noir d'ébène,
Sans bride, ni mors, ni rêne,
Ni hop ! ni cravache, entraîne
Parmi des râlements sourds
Toujours ! toujours !
Un grand feutre à longue plume
Ombrait son œil qui s'allume
Et s'éteint. Tel, dans la brume,
Éclate et meurt l'éclair bleu
D'une arme à feu.
Comme l'aile d'une orfraie
Qu'un subit orage effraie,
Par l'air que la neige raie,
Son manteau se soulevant
Claquait au vent,
Et montrait d'un air de gloire
Un torse d'ombre et d'ivoire,
Tandis que dans la nuit noire
Luisaient en des cris stridents
Trente-deux dents.
Paul Verlaine, Cauchemar
Elle pleure, la Liberté. Elle pleure la France.
La Marianne est touchée au cœur, La Marianne ne sait pas pourquoi cette haine. Son âme saigne. Elle est statufiée, horrifiée... Blessée.
On a attaqué Paris. Des barbares s'en sont pris a son peuple. Pourquoi ? Pourquoi cette haine d'elle et de sa devise ? Qu'importe plus que la solidarité, la Fraternité entre les Hommes ?
Alors elle pleure, elle fait son deuil la Marianne. Et au fond de ses yeux, l'étincelle luit. Elle ne se laissera pas abattre. Elle ne faiblira pas. Elle se relèveras, encore plus forte, encore plus belle, encore plus soutenue.
Parce que dans ce combat La Marianne n'est pas seule. Elle marche main dans la main avec Liberty. Elle est soutenue par le monde. Elle est accompagnée des pensées de tous. Et dans son cœur, la vengeance nait. Elle ne laissera pas ce crime impuni. Elle se vengeras. Parce que personne ne peut la mettre a genoux. Parce que personne ne peut abattre la République de France. Parce que la France se lève a son tour. Parce que le monde la suit.
Paris vivra. Paris lèvera fièrement son menton et s'illuminera de nouveau, vivra de nouveau, montreras a ces barbares ce qui fait d'elle la Ville Lumière.
Paris est belle. Dans la douleur du deuil. Dans la lumière de l'amour qu'on lui porte.
Alors la Marianne relève la tête a son tour. Accepte la main tendue de Liberty et de Christo. La Marianne voit le chemin illuminé par Westminster. Par La Porte de Brandeburg. Par L'Opéra de Sydney. Par la lumière mondiale.
Relève toi France. Relève tes beaux yeux de lumière. Rien n'est fini. Rien ne se finira jamais parce que ce n'est pas dans ta nature. Souviens toi Paris. Ta devise. Fluctuat Nec Mergitur : « Battu par les flots, nous ne sombrons pas ».
L'amour de la Patrie est le premier amour
Et le dernier amour après l'amour de Dieu.
C'est un feu qui s'allume alors que luit le jour
Où notre regard luit comme un céleste feu ;
C'est le jour baptismal aux paupières divines
De l'enfant, la rumeur de l'aurore aux oreilles
Frais écloses, c'est l'air emplissant les poitrines
En fleur, l'air printanier rempli d'odeurs vermeilles.
L'enfant grandit, il sent la terre sous ses pas
Qui le porte, le berce, et, bonne, le nourrit,
Et douce, désaltère encore ses repas
D'une liqueur, délice et gloire de l'esprit.
Puis l'enfant se fait homme ou devient jeune fille
Et cependant que croît sa chair pleine de grâce,
Son âme se répand par-delà la famille
Et cherche une âme sœur, une chair qu'il enlace ;
Et quand il a trouvé cette âme et cette chair,
Il naît d'autres enfants encore, fleurs de fleurs
Qui germeront aussi le jardin jeune et cher
Des générations d'ici, non pas d'ailleurs. [...]
Paul Verlaine, L'amour de la Patrie est le premier amour.
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