C'est le premier oneshot de ToS que je publie. C'est très court, une page LibreOffice à peine, pourtant, contrairement aux autres que j'ai écrits, j'ai envie de le mettre sur Internet... c'est bizarre.

Disclaimer: Si ToS m'appartenait, les personnages du jeu ressembleraient plus à ceux de l'anime.

J'espère que vous aimerez!


"Mes condoléances, Élu ! Ça a dû être très dur pour vous... si jeune !"

"Élu, je partage votre souffrance... votre mère était une femme exceptionnelle."

"Tout est de la faute de ces Demi-Elfes... heureusement que cette... vermine a été exécutée..."

"J'admire la manière dont vous encaissez tous les malheurs qui vous arrivent, Élu. À votre place, j'aurais déjà craqué !"

"Je ne sais pas si ça suffira à vous distraire de votre peine, mais... nous feriez-vous l'honneur de vous joindre au bal que nous organisons pour l'anniversaire de notre fille ?"

Le jeune garçon regardait tous les nobles défiler devant lui sans les voir, avec des yeux vides d'émotion. Il ne parlait pas. Sebastian répondait à sa place. Il ne pleurait pas. Ses larmes s'étaient taries depuis bien longtemps.

Il n'était même pas surpris de l'indifférence qu'il ressentait envers tous ces hypocrites. Pour être en colère, il fallait avoir des sentiments, et ceux de Zélos s'étaient éteints en même temps que la vie de sa mère tandis qu'elle lui soufflait ces mots, ces mots qui l'avaient poignardé en plein cœur, comme une lame de glace.

Tu n'aurais jamais dû naître.

"Quel courage a eu Madame Wilder, de sauver la vie de l'Élu au prix de la sienne !"

L'Élu.

Pas « son fils ».

L'Élu.

Indifférence.

Je suis l'Élu. Je dois sauver le monde.

"Oh, Élu, je prie la déesse Martel pour que vous retrouviez le bonheur un jour !"

"Si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit, Élu, vous pouvez vous tourner vers moi !"

Pourquoi sauverais-je un monde comme celui-ci ? Il n'a rien fait pour moi, je ne vois pas pourquoi je ferais quoi que ce soit pour lui.

Un masque. Tous ces gens, ces nobles, qui passaient, un par un, devant lui portaient un masque. Un masque invisible de compassion et de pitié. Tout ce qu'ils voulaient, c'était être dans les bonnes faveurs de l'Élu.

Zélos Wilder n'existait plus. Il était l'Élu, et rien d'autre.

Un faux sourire ici. Une main tendue, froide, là.

Rien n'était vrai.

Et Zélos les observait, comme des animaux dans un zoo.

Ces personnes qui mentaient du mieux qu'elles le pouvaient pour leur profit personnel, qui commettaient des actes inavouables dans le seul but de s'enrichir.

Et plus Zélos observait, plus cela l'indifférait.

Si porter un masque était la solution pour survivre dans cet environnement, alors soit, il porterait un masque. Mais il le porterait mieux qu'eux. Impénétrable.

Du moins, c'est ce qu'il pensait avant de la rencontrer.

"Pourquoi est-ce que tu te caches ?"

Il ne comprenait pas.

"Je ne me cache pas."

"Tu mens. Tu fais semblant de sourire, tout le temps. Qui es-tu ? Es-tu Zélos Wilder ou l'Élu du Mana ?"

Comment était-ce possible ? Comment cette fille avait-elle pu le percer à jour ? Faire s'effondrer d'un revers de main une façade qu'il avait mis tant d'années à dresser ?

Et puis il avait réalisé. Elle ne portait pas de masque. Elle ne fuyait pas. Elle faisait face.

À ce moment-là, Zélos avait trouver quelqu'un à admirer. Quelqu'un de vrai.

"Pour toi, je serai Zélos Wilder."