District 1, tribut femelle:Glimmer

Je m'avance pleine d'assurance vers le pacificateur le plus proche. Toujours de ma démarche de mannequin, un coup de hanche à droite, un autre à gauche, et ainsi de suite. Je fais bien attention à marcher droit, comme si je devais suivre une ligne droite dessinée sur le sol sans dépasser. A mesure que je m'approche de ma destination, je sens les regards se tourner vers moi sur mon passage. C'est ce que j'aime le plus, dans la vie:Le regard que me porte les gens. Pas un simple regard d'admiration, mais un regard plein d'envie, que ce soit d'une fille où d'un garçon. Les filles me regardent comme si j'étais leur modèle, la femme qu'elles voudraient toutes être. J'aime la jalousie que je peux lire dans leurs yeux. Cette lueur éblouissante dont je suis la cause. Les garçons, en revanche, me désirent plus qu'autre chose. C'est très plaisant, de jouir d'une autorité totale sur eux, de pouvoir les contrôler d'un simple sourire, ou encore d'un petit battement de cils sexy. Même si je trouves que je ne possède pas encore assez d'autorité sur eux. Si je gagnais les Hunger Games, je serais sûre d'avoir le monde à mes pieds.

Je m'arrête devant le pacificateur dans une position très féminine et lui présente mon doigt, de manière à ce qu'il puisse me prélever une goutte de sang, comme chaque année avant celle-ci. J'avoue être très déçue lorsqu'il ignore la poitrine volumineuse que je lui offre en spectacle et me demande d'aller me mettre avec les personnes de mon âge. En voilà un que je n'aime pas. Mais j'obéis quand même et vais me placer avec des amis à moi. Cette année, j'ai 18 ans. C'est donc ma dernière chance de participer aux jeux, mais si mon nom ne venait pas à être tiré au sort, je ne me porterais certainement pas volontaire ! Et puis quoi encore ? J'ai d'autres choses à faire. J'attends que cette stupide représentante du district fasse son discours habituel et passe le film du capitole ( toujours le même depuis 74 ans) puis le moment intéressent arrive enfin. La représentante, dont je n'ai pas retenu le nom, met sa main d'une couleur pâlotte dans l'urne des fille, et...

-Glimmer Belcourt !

La joie s'empare alors de mon corps. Enfin je vais pouvoir montrer au pays entier que je ne suis pas qu'une simple bimbo. Je vais leur montrer qui je suis réellement : Une tueuse. Une adversaire redoutable, tribut de carrière, qui remportera haut la main les 74èmes Hunger Games !

Je me précipite avec impatience sur l'estrade où j'arrache le micro des mains de cette horrible bonne femme pour crier au monde l'étendue de mon bonheur.

Ça y est, enfin, Panem connaît mon nom !

District 1, tribut mâle : Marvel

Je me présente, comme chaque année le jour de la moisson, sur la grande place pour me faire prélever une goutte de sang. Je déteste ça, lorsque l'aiguille s'enfonce dans ma peau pour venir y percer ma chair. Aussi étrange que cela puisse paraître, et malgré toutes mes années d'entraînement pour participer aux Hunger Games, je n'aime pas le sang. Je peux contrôler cet handicap, mais ça me fait toujours quelque chose d'observer ce liquide rouge et tiède, source de notre vie, se déverser de plaies, d'égratignures, de blessures mortelles. Le fait que verser du sang soit ce pour quoi je suis né n'arrange rien, évidemment. Mais si mon nom venait à être tiré de la boule transparente remplie de morceaux de papiers posée sur une petite table, en haut de l'estrade, je pense que ma soif de victoire l'emporterait contre mon dégoût envers le sang. Il est vrai que je ne suis pas le plus fort de mon groupe, au centre, mais tout de même un très bon élève et je pense avoir toutes mes chances de remporter les jeux, si jamais je dois y aller, évidemment. Je n'ai que 17 ans, j'ai donc encore un an, si jamais le désir de faire les jeux me prenait, pour me porter volontaire.

Je hais le jour de la moisson. Non pas parce que l'un des notre s'en va pour ne peut-être plus jamais revenir, non, mais surtout à cause de l'attente (qui me paraît interminable) qui suit le tirage au sort et qui s'étire jusqu'à l'appel du tribut. C'est à ce moment là que nous devons acclamer ce tribut, l'encourager. Le problème, c'est si il lui arrive quelque chose. Un blessure grave, une trahison impardonnable, la mort... Et il est temps de le pleurer, de faire son deuil et tout le tralala. C'est la raison pour laquelle je refuse d'avoir un ami, quel qu'il soit. Que ce soit un ami ou une petite-amie, pas question avant d'avoir atteints tous les deux la majorité. Il est également hors de question que j'aie des enfants. Ce serait les envoyés vers leur destin en sachant que l'un d'entre aux peut partir à tout moment, et je me refuse à ça. Parfois, j'aimerais vivre ailleurs, être libre et ne pas avoir à m'inquiéter pour l'avenir d'une future famille. Mais je vis ici, et je fais avec.

J'écoute le discours de Jacqueline Ombrie ( la représentante du district 1) d'une oreille attentive pendant son discours et ne pers pas une miette du film nous venant du capitole. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve que c'est important. Puis, viens le moment tant attendu par la foule : le tirage au sort des tributs. Jacqueline sors de l'urne un nom qui m'était encore inconnu jusque là et auquel je ne fais nullement attention. Ça ne m'intéresse pas, de toute manière. Après que cette folle-dingue nous ai crié toute sa joie dans les oreilles, la représentante réussie à récupérer son micro et s'approche enfin de l'urne des garçon y tirer un nom.

-Marvel Sanford !

Aucuns volontaires ? Apparemment non... Je rassemble donc tout mon courage et me présente sur l'estrade, à côté de la folle-dingue.

Que les 74èmes Hunger Games commencent !