Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas légalement, même s'ils font ce que je leur dis de faire.
Autrement, voici une série de OS. J'ai toujours eu un certain souci du détail dans les histoires. Et généralement, quand il n'est pas satisfait, j'imagine ces détails, parce que j'aime imaginer les évènements sans importance. Je tenais juste à vous les faire partager en publiant ici ces évènements. :)
Première-scène-sans-importance : Volug s'en est retourné chercher un saphir pour l'offrir à Micaiah. Le dialogue de la fin est tiré du jeu et les paroles en italiques sont, à l'origine, du langage ancien, traduit en langue commune.
Le soleil brille, le ciel est bleu, les vents soufflent paisiblement contre le sable fin et ardent du désert, mouvant les dunes en d'inexplicables arabesques, laissant valser avec grâce les quelques longues feuilles de l'unique palmier visible à des lieux à la ronde. Il est grand, puissant dans sa solitude mais agréable de part sa protection contre l'accablante chaleur de l'astre solaire en étendant une ombre large et presque rafraîchissante vers le sud. Et voilà tout. Le désert, l'arbre, l'ombre, et, allongé contre l'arbre, sous cette ombre, dans ce désert, un être vivant. Humain ? Pas vraiment. Peut-être un peu. Sans doute une moitié de cette personne l'est, mais l'autre reste inattendue. Un être mi-humain, mi-bête, un instinct animal dans un corps d'homme. Et quelle bête ! Un loup. Presque humain, mais loup tout de même.
Une paire d'oreilles pointues et duvetées, une chevelure débraillée, batailleuse, mi-longue, noire mais d'un beau noir, pas d'un de ces noirs pâles et sans aucune saveur visuelle, non, un noir de jais, un ébène colossalement beau. Plus bas, des yeux clos mais leur prunelle, ça se sait, sont d'un mauve étrange, mystérieux et attirant. Des lèvres fines, peut-être un peu trop mais quel inimaginable défaut. Un cou, un buste, un torse dévêtu, dénudé, travaillé et entretenu puis deux bras puissants où sont dessinées deux arabesques, plus foncées que la peau couleur d'ambre du jeune laguz endormi. Le reste est recouvert d'un vêtement blanc usé et rouge sombre.
Il dort, plongé dans l'un de ces rêves dont l'on ne se souvient que par bribes, longtemps après les avoir fait, grâce à ces sensations presque magiques de « déjà-vu ». Et il ne faut pas grand chose, juste le bruissement de la peau d'un serpent couleur d'or contre le sable à ses côtés pour l'éveiller en un quasi-sursaut. L'instinct animal ou la peur du serpent font que ce dernier continue son chemin avec monotonie et lenteur à la recherche d'une proie sans doute plus simple et plus facile à attraper, abandonnant ainsi le jeune homme-loup à sa frustration d'avoir vu son rêve si brusquement stoppé.
Lentement, il se relève sur ses deux jambes avant de s'étirer en baillant, lançant un regard noir à la créature rampante, déjà à une certaine distance au loin. Il observe l'immense étendue du désert à sa droite, devant lui, à sa gauche, toujours la même chose : du sable, un ciel sans nuage. Mais il avait voulu venir dans cette région aride, il y avait aperçu quelque chose lorsque lui et ceux qu'il accompagne étaient venus dans le désert dans l'espoir de trouver un prince héritier. Et il l'avait finalement retrouvé. A cette pensée, il met sa main dans sa poche, y farfouille un instant et en sort une pierre, ronde, polie et d'un bleu éclatant. Elle n'est pas très grande mais il sait que ça leur servira.
Il avait eu bien du mal à se la procurer.
« Il courait depuis deux longues heures maintenant, après tout, il devait faire vite, ils l'attendaient. Cependant, il avait beau aller à l'allure la plus vive à laquelle son corps vigoureux de loup lui permettait d'aller, il ne faisait qu'apercevoir, au loin – et il n'est pas dur de savoir que les distances, dans un désert, sont très difficilement évaluables – les ruines dans lesquelles lui et ses compagnons s'étaient rencontrés. Il savait que ces ruines étaient pleines à craquer d'or, de bijoux et d'armes, mais il y avait remarqué une pierre unique, bleue parmi l'or. Et il savait qu'il devait la ramener. L'instinct animal, ça ne se commande pas, ça commande.
Une autre heure de course, il était bien heureux de voir qu'enfin les contours du bâtiment se dessinaient de plus en plus nettement et que les grandes portes étaient à présent bien visibles.
Ca y est, il y était. Il redevint un être à apparence presque humaine, trahie par ses oreilles pointues et sa queue touffue, et, légèrement essoufflé, entra dans l'ancienne bâtisse à moitié effondrée. Il savait exactement où il devait aller pour la retrouver. Elle était dans le coin en haut à droite de la salle se trouvant derrière la seconde porte à gauche du grand couloir. Une fois dans cette salle, il se hâta de la retrouver, et une fois ses yeux posés dessus, il s'en empara prestement et la mit dans sa poche.
Cependant, il entendit un rire dans son dos, un rire pour le moins inquiétant, glauque et qui n'annonçait rien de bon du tout. Il se retourna vivement et lâcha une sorte de grognement de hargne et de surprise en apercevant cinq bandits laguz assez amochés, sans doute les quelques survivants que le groupe a fait avant qu'ils ne se rencontrent. Ils le toisaient, hautains, sûrs d'eux à cause de leur supériorité numérique. Il n'empêche qu'ils restaient blessés, l'un avait une longue balafre sur le visage, l'autre un œil tuméfié, les trois autres boitaient.
En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, ils se transformèrent, deux devinrent des tigres enragés, les autres se métamorphosèrent en félin. Volug réagît immédiatement et en un hurlement digne de ce nom, muta en loup. Le combat commença, bestial, violent, animal. Les rugissements des bêtes se faisaient entendre dans tout le bâtiment et par moment, un glapissement pathétique et pitoyable se faisait entendre au-delà des grondements. Ces bruits faibles signifiaient la douleur et peut-être même la mort. Volug, profitant de l'avantage que lui conférait son corps en bon état, comparé à ses ennemis, se rua immédiatement sur le borgne et planta ses crocs dans sa gorge avant de lui briser la nuque, en un mouvement vif de la tête. Attaqué sur son flanc droit, il fit une ruade, envoyant valser l'un des chats contre le mur, et d'un coup de griffe bien placé, aveugla le dernier des tigres, qui, apeuré, essaya de s'enfuir en se prenant les rochers qui constituaient l'ancien plafond. A présent encerclé par trois félins plus furieux que jamais de se voir privés ainsi d'un soutien plus qu'utile, il les regarda un à un, attendant l'assaut, prêt à réagir au moindre mouvement. Ils sautèrent tous sur lui, et, profitant de ce bref instant, Volug glissa sous ses ennemis qui atterrirent sur le sol et sauta à son tour sur l'un d'eux, dont il brisa approximativement toutes les côtes ainsi que trois de ses pattes. Le voyant hors d'état de nuire, Volug le laissa là et gronda en fixant les deux ennemis restant. Ils tournaient autour de lui, déterminés à trouver une faille dans la défense exceptionnelle de ce laguz peu commun. Mais ce dernier ne leur en laissa pas le temps. Il fondit sur l'un, enserra sa gorge comme un étau avec ses crocs et le lança sur l'autre chat avant de foncer sur les deux animaux fragiles étendu sur le sol à cause du choc et de les fracasser contre le rocher se situant juste derrière eux en un craquement sinistre. Bien entendu, il ne les avait pas tués, il n'aimait pas ça, ils étaient juste inconscients. Sauf un, qui n'a pas eu cette chance. Mais qu'importe. Il devait faire vite à présent, pour retrouver le groupe.
Il sortît de la bâtisse en ruine sans prendre la peine de redevenir humain, et se remit à courir droit devant lui, dans l'étendue infinie du désert. »
Il range finalement la pierre avec précaution, et, alors qu'il s'abaisse pour se mettre à genoux, son corps se recouvre d'une fourrure de charbon, ses bras et ses jambes deviennent des pattes d'où sortent de longues griffes et son visage s'allonge pour devenir celui d'un loup. Il pousse un long hurlement de satisfaction – après tout, il trouve que c'est plus confortable d'être ainsi, non ? – et se met à courir à vive allure vers le sud-est. Il doit les rejoindre maintenant.
Lors de son voyage, Volug n'a pas cessé d'essayer de se souvenir quel était son rêve. Mais il n'a pas réussi.
Plus tard, une fois de retour au campement.
- Volug, où et comment as-tu eu ça ?
- Je l'ai trouvé dans les ruines du désert.
- Dans les ruines du désert ? Oh, quand nous y étions ?
- Non, pas vraiment.
- Non ? Alors... où ? Quand ?
- Tu devrais le garder.
- Quoi ? C'est pour moi ?
- Je vous rejoindrais plus tard.
- Attends ! Volug ! Est-il retourné dans le désert uniquement pour prendre ça... ?
Voilà comment j'imagine cette scène là.
Ne serait-ce que pour critiquer – dans le sens littéraire du terme bien entendu – n'hésitez pas à poster une review, ça fait toujours plaisir de savoir qu'on est lu et surtout de savoir ce qu'on peut penser de ce qu'on fait, merci ;)
