Titre : Entre l'ombre et la lumière: un procès retentissant
Résumé: La rencontre d'un glaçon albinos et d'une panthère sexy en diable, où le plus coupable n'est pas celui qu'on croit... Un cocktail explosif, au goût Yaoi, parfum Lemon! Ulquiorra x Grimmjow
Ohayo !
Eh oui, encore un pairing Grimmjow x Ulquiorra, dans une ficiton un peu plus construite cette fois xD
Préparez-vous pour trois chapitres de manipulation, de perversité et d'humour (bah oui, il en faut, mais c'est de l'humour sauce Kyouki, alors préparez-vous, ça fait peur ...)
Allez, je vous livre ce premier chapitre, je vous retrouve en bas de page !
Avant de vous laisser, un grand grand, grand merci à ma Nanamy adorée pour m'avoir conseillée, lue et sans qui cette histoire n'aurait pas vu le jour! Arigatou gosaimasei !
EnJoY !
Chapitre 1 : Une rencontre explosive
O°o°O £ O°o°O £ O°o°O £ O°o°O
Cette sensation.
Oui.
Il aimait cette douceur, celle d'un liquide chaud entre ses cuisses. C'était une émotion qui lui pénétrait l'âme.
Comme à chaque fois qu'il faisait l'amour, il ne pouvait s'empêcher de goûter un peu de cette substance qui l'envahissait.
Alors qu'il appréciait ce nouveau délice, un bruit vint l'interrompre. Agacé par le fait qu'on trouble son rituel d'après sexe, Ulquiorra posa ses yeux d'émeraude sur le troubleur. C'était son amant d'un soir.
« Tu me donnes ton numéro de téléphone? J'aimerais rester en contact »
Sa voix, l'agaçait. Ne pouvait-il pas comprendre qu'il l'avait utilisé pour assouvir ses pulsions et sa faim de chair ?
Preuve que non, car il réédita à nouveau cette question forte agaçante. De toute façon il n'était pas assez bien pour tenter à nouveau l'expérience.
Aucun amant d'Ulquiorra ne pouvait se vanter d'avoir eu par deux fois les faveurs de ce dernier.
Non.
Une fois goûté, le fruit semble moins appétissant.
Une fois que l'on connaît la nature d'une personne, elle semble tellement ennuyeuse.
Pour notre jeune homme, cela était la vérité universelle. Sa vérité. C'était aussi clair que de l'eau de roche.
Mais naturellement peu de gens pouvaient le comprendre.
Remettant ses habits, car il avait bâclé son rituel (cela n'en valait pas la peine), il pris son portable et composa un numéro devant « l'autre ».
Puis s'en un mot il partit en claquant la porte sous les injures et les supplications de l'homme.
Ulquiorra aimait énormément agacer ceux qui n'était pas à la hauteur. Certes il avait fait son travail, car notre jeune homme avait jouit durant l'acte, mais « l'autre » n'avait pas été à la hauteur, durant l'après.
Le narguer avec son cellulaire l'avait relaxé.
A nouveau détendu, il enclencha le numéro enregistré.
Après une petite attente signalé par des « bip », une personne vint à décrocher.
« Assistante de Maître Schiffer, je vous écoute » avait dit sur un ton mécanique la voix féminine.
« Orihime, c'est moi. Décalez mon rendez-vous de cet après midi. Mettez-le en début de soirée. » Avait ordonné sur ton froid, l'avocat qu'il était.
« Bien Monsieur, mais votre rendez-vous est déjà dans votre bureau et il vous attends depuis au moins une bonne demi-heure »
Ulquiorra à cette information s'arrêta net de marcher, presque choqué par ce qu'elle venait de lui annoncer.
Ne s'énervant jamais, il répondit toujours calmement de s'occuper de son client et qu'il se hâtait.
La jeune secrétaire, après avoir raccroché le combiné, se leva en direction du bureau de son patron. Voilà bientôt un an qu'elle travaillait pour lui, un an qu'elle était près de lui et qu'il ne l'avait jamais regardé. Oui, pour son plus grand malheur elle était tombée amoureuse de son patron. De son supérieur hiérarchique qui n'aime et ne désire que les hommes.
A cette triste révélation, notre jeune femme à la chevelure rousse soupira avant de pousser les deux grandes portes.
« Veillez nous excuser pour cette attente Monsieur Jaggerjack, mais Maître Schiffer à eu du retard et. . » Avant qu'elle put terminer sa phrase le client en question s'approcha d'elle tel un jaguar sauvage épris de liberté et lui prit le menton entre ses deux doigts en disant d'une voix charmeuse.
« Maître. . Voilà un bien joli métier. . Peut-être que je devrais me convertir au droit, je n'aurais aucun mal à m'adapter si l'on me nomme ainsi, surtout si c'est par de jolies secrétaires telles que toi » s'amusa à dire l'homme à la drôle de couleur de cheveux.
La seule réaction que Inoue eut. . C'est de rougir et d'être gênée.
Restant stoïque alors que son visage était prisonnier de la puissante main de cet homme vulgaire, elle n'arrivait pas à réagir. Aucun son, ni aucun mouvement ne parvenait en elle.
Le contact fut rompu de lui même, Grimmjow se délaissa d'elle aussi brusquement qu'il l'avait agrippée, préférant prendre un bon verre de saké pour se détendre et attendre son avocat.
Inoue, bien qu'elle soit heureuse du calme revenu, se sentait presque déçue de n'avoir pas eut plus de contact. Le remerciant de sa patience, elle repartit à son poste.
Assise derrière son petit bureau, elle soupira une énième fois contre son manque d'assurance.
Pendant ce temps, dans l'autre pièce, notre homme aux cheveux colorés s'installa dans le canapé, avec un verre à la main.
Pourquoi avait-il écouté son ami, Noiterra pour le choix de son avocat ? Il ne savait pas. . .Ah ! Si. Parce que ce dernier avait gagné contre l'autre grognasse qui avait porté plainte contre harcellement moral. Rah ! Les filles elles font vraiment tout un foin pour pas grand chose ! Juste une petite remarque sur la différence de force des sexes, parce qu'elle n'arrivait pas à poser sur une petite étagère de rien du tout, un dossier aussi léger qu'une plume.
Bref. Il avait gagné ce procès, donc Grimmjow avait de fortes chances de remporter le sien.
S'étalant comme s'il était chez lui, donc posant ses jambes sur la table basse en verre, notre chef d'entreprise prit son mal en patience en terminant les deux bouteilles qui traînait dans la pièce. Après tout, c'était sa faute. Il n'avait qu'à être dans son bureau.
Ulquiorra regardait silencieusement les étages défiler sur le compteur de l'ascenseur. Son client attendait depuis déjà pas mal de temps. Il fallait s'attendre à des critiques et des remontrances. Jetant un œil au dossier qu'il avait apporté, il voulait se faire une idée de l'homme qu'il allait devoir défendre. Un chef d'entreprise, macho, sûr de son pouvoir, et apparemment un peu trop sûr de la « volonté » de ses subordonnées...
Bref, un mec avec de la classe, un style classique et sobre, poli et beaucoup, beaucoup trop sûr de lui. Il détestait ce genre de personnes. Esquissant un léger soupir, il sortit de l'ascenseur et se dirigea vers le bureau d'Orihime, face au sien.
« Entrez! » répondit-elle au léger « toc, toc » qui avait heurté sa porte. Elle avait reconnu son pas vif et détaché, sa façon stoïque de frapper à sa porte. La manière dont il tournait la clenche, délicatement et sans bruit. Et son regard qui parcourait la pièce avant de se poser invariablement sur elle. Retenant son souffle, elle baissa les yeux et remua fébrilement les quelques dossiers qui traînaient sur son bureau.
Notre jeune avocat sourit face à la gêne de sa secrétaire. Il n'avait pas mis longtemps à s'apercevoir de l'émoi qu'il causait chez elle. Depuis le temps qu'elle travaillait à ses côtés, il pensait que ses sentiments se seraient atténués, mais ils semblaient aussi vifs qu'au début, et le trouble qui colorait ses joues n'avait jamais changé de couleur. Sauf aujourd'hui. A bien y regarder, ses joues étaient plus rouges que d'ordinaire. Y était-il pour quelque chose? A moins que...
« Monsieur Jaggerjack? » demanda-t-il, calmement.
« Euh, je l'ai introduit dans votre bureau, il... il vous attend. Faites attention, il... »
Sous le regard interrogateur de son patron, Inoue baissa les yeux sans prendre la peine de finir sa phrase. Ses joues pouvaient dorénavant rivaliser avec les plus belles tomates espagnoles.
Ulquiorra sourit, visiblement son client semblait bien être la cause du caractère plus qu'à fleur de peau de sa jeune secrétaire. C'était donc pire que ce à quoi il s'attendait. Bon, il était trop tard pour faire demi-tour, et puis, ça lui changerait les idées.
Pensant distraitement à ce qui s'était passé quelques minutes plus tôt, c'est avec un regard vaguement dédaigneux et un micro-sourire aux lèvres qu'il poussa les portes de son propre bureau.
« Monsieur Jaggerjack » commença-t-il « Navré pour l'attente, je... »
Notre jeune avocat stoppa net sa phrase, abasourdi par le spectacle qui s'offrait à sa vue.
Un homme était assis à SON bureau, dans SON fauteuil. Ses bouteilles de saké gisaient désespérément vides sur le tapis, inconscientes des quelques goutes qu'elles y répandaient. Une forte odeur de litchi avait envahie la pièce. L'homme en question avait retiré sa veste, jetée négligemment sur la table basse, envahissant l'ordre qui y régnait d'habitude. Sa chemise était froissée, sa cravate dénouée, et ses cheveux d'un bleu incroyablement indiscret contrastaient avec le noir de ses vêtements. Non, ça ne pouvait être celui qui l'avait engagé.
Bon, il allait sûrement lui faire le coup du client-roi, avec style et condescendance. Il s'apprêtait à entendre sa voix pleine de commisération et de plaintes vis-à-vis de son retard plus que prononcé, quand la voix de l'intrus le cloua sur place.
« Eh, vous, bah c'est pas trop tôt! Ça va faire une heure que je vous attends! Bon, j'espère que vous allez pouvoir m'aider sur ce coup là... Les femmes, j'vous jure... au fait, y'a plus rien à boire? »
Devant l'air interdit d'Ulquiorra, Grimmjow se mit à rigoler d'un rire franc et dénué de manières: un rire simple et enjoué comme il n'en avait pas entendu depuis longtemps:
« Euh, au fait, c'est quoi votre nom, déjà? Nan, parce que, je peux pas vous appeler Schiffer, vous comprenez, ça fait vraiment trop... avocat. Et si je vous parle comme à un avocat, ça voudrait dire que j'ai VRAIMENT besoin d'un avocat. Alors que cette fille, je ne lui ai rien fait. Enfin, rien qu'elle ne m'ai pas demandé...Vous voyez le dilemme. Alors, comment puis-je vous appeler? »
Ulquiorra se crispa sous l'allusion plus qu'obscène de son étrange client, mais en même temps il se sentait un peu plus joyeux : défendre cet homme promettait d'être dépaysant...
Partagé entre l'ennui de discuter avec un homme qui aimait les femmes et l'envie d'entendre à nouveau cette voix si marginale, c'est avec une pointe de méfiance qu'il répondit:
« ...Ulquiorra » Puis, sentant qu'il devait agir selon les mêmes formalités envers son client, il continua ainsi:
« ...Grimmjow, si vous voulez bien prendre la peine de vous asseoir... »
Il désigna le canapé à côté de la table basse. Mais c'était sans compter sur la réaction de monsieur Jaggerjack:
« Allez-y, asseyez-vous, c'est votre bureau, mettez-vous à l'aise... j'aime bien votre fauteuil. » répondit-il sans bouger d'un pouce.
Dans un haussement de sourcil, Ulquiorra prit place près de ce qui était il y a encore quelques heures son bureau. Vraiment, cette affaire serait sûrement des plus intéressantes...
Après plusieurs heures, les deux hommes sortirent enfin du bureau, sous le regard interrogateur d'Inoue. Elle avait plusieurs fois entendu le rire de ce drôle de client, et pendant les quelques silences elle avait cru percevoir un haussement de sourcil désapprobateur de la part de son patron. Lorsqu'elle les vit passer devant son bureau, elle voulut prendre la parole, mais Ulquiorra fut plus rapide.
« Vous pouvez rentrer chez vous, Orihime. Il se fait tard »
« ...Bien, Monsieur, à demain » salua-t-elle poliment.
Elle sentit ses joues s'embraser lorsque Grimmjow lui lança un clin d'œil doublé d'un sourire carnassier. Et surtout lorsqu'elle sentit le regard agacé de son patron se poser sur les cheveux turquoise de Jaggerjack. Soulagée, elle ferma la porte de son bureau. Pendant une seconde, elle avait imaginé Ulquiorra tomber sous le charme de ce conducteur de bœufs, là, tout de suite, dans le bureau, à quelques pas seulement de la jeune rousse. Mais heureusement il n'en était rien: l'un aimait trop les femmes, tandis que l'autre préférait inconditionnellement les hommes, pour qu'ils ne puissent jamais s'associer. Rassurée, elle s'éloigna à petit pas de l'étrange duo que formaient les deux hommes devant l'ascenseur. Allez hop, huit étages d'escaliers à descendre, ça lui ferait du bien! Et puis, le soir même, elle devait retrouver son amie d'enfance Tatsuki à leur bar préféré, histoire de discuter. Déjà elle réfléchissait à ce qu'elle allait porter, chantonnant un petit air, accrochée à la rampe pour éviter de tomber...
Le léger « bip » de l'ascenseur qui s'ouvrait devant eux sortit les deux hommes de leur rêveries respectives. D'un pas assuré, ils entrèrent, et lentement la machine redescendit. Un silence s'était instauré dans la cabine, l'odeur du litchi collée à la peau de Jaggerjack s'insinuait jusque sur les vêtements d'Ulquiorra. Non, cette senteur avait quelque chose en plus... la propre odeur de Grimmjow s'y était mêlée, créant un parfum étonnament doux et sucré. Notre avocat se surprit à inhaler plus profondément l'air qui circulait dans la petite pièce. D'un air détaché, il releva la tête et examina plus attentivement les traits de cet inconnu à la verve vive. Sous ses airs de déménageur se cachait une certaine finesse, sa bouche s'estompait doucement sur ses joues, son menton volontaire et son nez aquilin lui créait un profil presque parfait. Ses yeux topazes étaient illuminés par un feu étrange, fou et insoupçonné, qui grandit soudainement. Ulquiorra s'aperçut alors que l'homme en question le regardait aussi. Il le regardait le regarder. Non, il se regardait être regardé. C'était forcément cela. Avec autant d'ego hétérosexuel, une réaction aussi naturelle et enchantée ne pouvait être que celle d'un homme qui aimait être admiré.
Retenant un rictus moqueur, le bel avocat fut surpris devant la prise de parole de Grimmjow.
« Au fait, vous faites quoi ce soir? »
« ... »
Nullement décontenancé devant le manque de réaction de son acolyte, l'homme d'affaire continua sur sa lancée:
« Parce qu'en fait, je comptais inviter votre secrétaire à venir boire un verre, mais j'ai pas eu le temps, alors comme j'aime pas boire tout seul... »
« Descendre tout mon saké n'a pourtant pas eu l'air de vous déranger » Objecta Ulquiorra.
« Bah, j'en aurais bien proposé à Orihime-san, mais si elle avait été saoule elle aurait sûrement eu des ennuis... »
Étonné devant le tact aussi soudain qu'insoupçonné dont faisait preuve son client, Schiffer se surprit lui-même en acceptant l'invitation. Ce n'était pas son genre. Mais en repensant à la déception qu'il avait eu le matin même, et dont il n'arrivait pas à chasser l'aigreur, il se dit qu'un peu de saké pourrait peut être l'aider.
« Parfait » conclut Grimmjow « On se retrouve Chez Yachiru à vingt heures! Soyez à l'heure, cette fois! »
Sur ce, il disparut dans l'ouverture des portes, laissant un avocat à l'enthousiasme qui approchait le niveau de la mer après un tsunami...
Un bar d'hétéros... forcément, à quoi pensait-il? Qu'il aurait tout naturellement proposé le Yumichika, son club favori, d'où jamais il ne repartait les mains vides? Bien sûr que non. Et maintenant, il allait devoir composer avec les œstrogènes et la testostérone en rut, où il se sentirait aussi à l'aise qu'une grenouille dans un pot de nutella. Il songea un instant à annuler, mais il se ravisa. Après tout, il avait accepté sans réfléchir. Il allait donc assumer, histoire de ne pas commettre deux fois la même erreur. Ce serait son défi pour la soirée.
Lentement, il se dirigea vers sa voiture, commençant sa préparation mentale en vue de la fameuse soirée...
Ça faisait bien dix minutes qu'il attendait à l'extérieur du bar, ne pouvant se résoudre à y entrer seul. Le temps était heureusement d'une douceur exceptionnelle, et il ne souffrait pas encore des premières rigueurs de ces soirées automnales. Enfin, l'avocat aperçut Grimmjow au coin d'une rue, accompagnée d'une incroyablement vulgaire paire de seins sur pieds.
Il eut envie de lui faire remarquer son retard, mais comme Jaggerjack avait attendu cinq fois plus longtemps le midi-même, et qu'il ne voulait pas paraître rustre devant la jeune femme, il se contenta de hocher la tête lorsque l'homme aux cheveux bleus cria joyeusement « Ulquiorra! »
Il marcha à leur rencontre, évaluant d'un coup d'œil l'état déjà passablement éméché du jeune homme et l'attitude non moins joyeuse de la paire de seins pendue à son bras.
« Ulquiorra Schiffer, je vous présente Rangiku Matsumoto, une nouvelle et heureuse connaissance... »
« Enchantée! » Répondit dans un sourire la jeune femme rousse. Encore une. Bon, chacun son truc, mais pour Ulquiorra bleu et orange ne faisaient pas bon ménage.
« Moi de même » Répondit-il poliment. Son manque d'entrain n'échappa pas à Grimmjow et Rangiku qui, se méprenant sur les raisons de cet air renfrogné:
« Vous n'avez pas amené votre petite amie? » demanda-t-elle, alors qu'ils s'asseyaient à une table.
« ... Ou tout autre paire de jambes? » s'enquit l'homme-saké (Ulquiorra comparait sa faculté à ingurgiter de l'alcool fort à celle d'une éponge).
« Non, j'avoue que je n'ai pas l'habitude de sortir dans ce genre...d'endroits... » répondit machinalement Ulquiorra. L'endroit était littéralement bondé, des filles en jupes et talons hauts dansaient entre les tables, sous les regards intéressés de jeunes kékés en habits du dimanche. Une musique appelée tektonik retentissait dans les enceintes, créant un nuage de bruit intolérable pour l'homosexuel raffiné qu'était le beau brun.
Il avait depuis longtemps décroché de la conversation, et lorsqu'il reprit pied à la réalité, grâce à un discret coup de pied de Grimmjow, Matsumoto se penchait vers lui pour lui souhaiter une bonne fin de soirée. Il était minuit. Tournant la tête, il aperçut une silhouette se déhancher avec une forte instabilité qui, d'une certaine manière, lui donnait du charme, sur une table au centre de la pièce. Il ne reconnut pas tout de suite la chevelure rousse qui s'y dandinait, mais sa façon caractéristique de tomber lui fit reconnaître la personne en question.
« Orihime-san » dit-il, étonné, devant la silhouette de la jeune femme qui se relevait, pâteuse, les joues rouges de confusion. Une jeune femme brune tentait de faire taire les hommes qui les entouraient, et ses menaces semblaient produire leur effet, car bientôt plus personne ne fit attention à la jeune femme ivre qui s'accoudait au bar. Elle fixait son verre d'un air absent, et lorsqu'elle demanda une autre boisson (répétée aussitôt plus fort par la jeune femme brune, qui précisa plusieurs fois « sans alcool ! ») elle tourna la tête et croisa son regard. La jeune Inoue sembla se liquéfier sur place et, en réponse à une question de son amie, elle fit un discret signe de tête. Ulquiorra eut lui aussi droit à un regard glacial de la part de Tatsuki, et il ne comprenait que trop bien la nature des sentiments qui habitaient sa secrétaire.
Vraiment, il aurait mieux fait de rester chez lui.
Grimmjow s'était levé en voyant Orihime tomber, mais devant l'attitude plus que féroce de Tatsuki, il se rassit, grommelant un « les filles tiennent vraiment pas le saké... »
Notre brun le regarda, toujours aussi marginal et éméché, et il lui sembla qu'une aura supplémentaire entourait son corps. Était-ce sa chemise blanche si bien coupée qui mettait en valeur son torse et sa taille? Ou son port altier et fier? Ou bien son regard toujours aussi pronfond et dérangeant?
La voix de son compagnon improvisé le ramena au monde des hétéros:
« Deux fois »
« ...? »
« C'est la deuxième fois que vous me regardez comme ça, aujourd'hui. » Répéta-t-il, souriant, « vous avez un problème avec ma couleur de cheveux ? Vous seriez pas le premier... » Ajouta-t-il dans un rire franc.
Ulquiorra était en colère. Non pas contre son client, mais contre lui-même. Car il venait de réaliser qu'il désirait cet homme. Ce coureur de jupons invétéré, cet olibrius à détecteur
d'airbags. Il désirait être possédé par ces muscles, entendre cette voix résonner dans son torse, goûter à l'ultime jouissance de cet être si étrange qui avait débarqué dans sa vie quelques heurs plus tôt...
Il avait mis tout ce temps à s'en rendre compte. Et maintenant il allait devoir supporter la frustration jusqu'à la résolution de cette affaire. Deux choix s'offraient à lui dorénavant. Il pouvait se taire et réprimer au plus profond d lui ses plus bas instincts. Ou il pouvait lui faire clairement une proposition, quitte à se faire rembarrer en beauté. Mais dans un cas comme dans l'autre, il devait attendre de ne plus le revoir. Car telle tait sa façon de penser, de vivre, de ressentir les choses. Il ne s'offrirait à lui qu'une seule fois, car aussitôt après il serait déçu. Il devait donc prolonger au maximum ces moments d'entre-deux, sans lendemains certains.
Comme dans un état second, Ulquiorra n'eut qu'à demi conscience de payer ses consommations et de sortir sur les traces de Grimmow. Ensemble, ils rejoignirent la voiture de l'avocat. Jaggerjack était venu avec Matsumoto, et il ne comptait pas repartir à pied.
En silence, le brun ouvrit la sécurité de sa voiture, et monta à bord. Un sifflement d'admiration envers le bolide, fin et racé, retentit à ses oreilles. L'homme d'affaire aimait apparemment lui aussi les belles choses. Et cette voiture ne faisait pas exception. Toujours dans ses pensées, il entendit vaguement Grimmjow lui dire de ne pas faire de détour, et qu'il rentrerait à pied depuis l'appartement d'Ulquiorra. Celui-ci démarra la voiture et s'élança dans la nuit.
Combien de temps cela prendrait-il avant qu'il ne fasse son choix? Avant qu'il ne cède à ses pulsions, à sa soif insatiable de chair et de corps? Il n'en savait rien. La seule chose dont il était sûr, c'était qu'aucune des deux possibilités qu'il s'était trouvé ne lui convenait. Il fut alors énormément surpris lorsqu'une troisième voie s'ouvrit à ses oreilles:
« Vous m'offrez un dernier verre? »
« ... »
Pourquoi avait-il proposé cela? Dans quel but? Quelles conclusions pouvait-il ou non en tirer? Ulquiorra n'arrivait pas à cerner cet homme si atypique. Il n'osait tirer d'hypothèses trop hâtives, quand d'autres raisons bien plus probables se cognaient dans sa tête.
Pour lui, il était devenu une sorte d'ami. Et puis, son saké était bon. Et si ça se trouve, il habitait assez loin.
Non, il était trop tôt pour forcer le destin. Le procès n'aurait lieu que la semaine suivante. Il se devait d'être patient.
« Je ne crois pas »
« Vous n'avez plus de saké? » L'éternel sourire de Grimmjow semblait ne pas avoir de limites.
« Je ne crois pas... que ce soit une bonne idée... » répéta Ulquiorra, explicitant ses pensées.
« Ah » fut la seule réponse de l'homme aux cheveux bleus. La seule? Juste pour un moment.
« Alors... j'ai droit à une dernière volonté? » demanda-t-il.
« ...? »
« ...Je peux la conduire? »
L'avocat le regarda dans les yeux, d'un air glacial.
« Plutôt mourir »
Le sourire de Jaggerjack s'accentua, et il répliqua:
« J'ai un grand pouvoir de persuasion... »
Ulquiorra prit les clefs dans la main, et les agitant devant le nez de son voisin, il rectifia:
« J'ai le pouvoir! »
Il n'eut pas le temps de cligner des yeux que Grimmjow s'était rapproché de lui. Il n'avait pas vu sa ceinture de sécurité se détacher. Il était maintenant à quelques centimètres de lui, sa main tenant les clefs emprisonnée dans l'une des siennes, et son autre main connaissait le même sort. A califourchon sur son avocat, serré entre son torse et le volant de la puissante voiture, son regard se fit plus pénétrant que jamais, la flamme qui dansait dans ses yeux virevoltait sauvagement.
Ulquiorra pouvait sentir son souffle rauque sur ses lèvres, qu'il ouvrit inconsciemment. Il était à deux doigts de succomber. Seule l'idée de le revoir le lendemain dans son bureau le freina.
Détournant le regard, il baissa les yeux et murmura un faible « c'est d'accord »
Un énorme « YEES ! » retentit dans le petit bolide, qui ne tarda pas à démarrer sur les chapeaux de roue. Un « je vous la rend demaiiiiin ! » fit écho dans la tête du brun tandis qu'il montait les quelques marches qui menaient à son appartement. Il s'écroula sur son lit, la tête torturée par le remord. Il s'était joué de lui. Il l'avait percé à jour. Il avait mis à profit sa faiblesse. Il n'avait plus qu'une chose à faire.
Oui, en son fort intérieur, pour la première fois depuis bien longtemps, Ulquiorra sentait son cœur s'agiter et perdre son calme légendaire.
Il allait le faire succomber, il allait lui faire passer le point de non-retour. Il allait bouleverser ses préjugés sur les femmes. Il allait le rendre aussi faible que le dernier homme qui l'avait fait crier. Il allait posséder le cœur de celui qui allait posséder son corps.
Il allait se venger...
...Alors, verdict ? Que pensez-vous de ce début ?
Pour les non-initiés à la plume de Nanamy, sachez que c'est elle qui a écrit du tout début jusqu'avant la rencontre entre les deux personnages principaux! Merci à toi ma mankô pour cette idée géniale ! Je suis contente que la suite soit restée dans ce que tu imaginais .
... Une petite review ne fait jamais de mal... si le début vous a plût et que vous voulez lire la suite, faites-moi signe!
Avec toute ma perversion xD
Chibu-Kyouki
