LE FILS DE L'ANGE NOIR

Chapitre 1

Encore ce rêve.

Il me hantait depuis des années, et cette nuit, il était revenu.

Cette fois, plus clair que jamais.

J'étais dans l'obscurité totale. Je ne distinguais rien autour de moi. Et je marchais.

Je marchais sans sentir le sol sous mes pieds.

Soudain, une lumière blanche s'alluma quelque part au-dessus de moi.

Je me trouvais dans une sorte de bulle, constituée d'une matière étrange, qui ne laissait qu'une vision floue de l'exterieur.

Jusque là, je ne m'inquiétais pas. Je me réveillais toujours quand la lumière apparaissait. Je pensais bientôt ouvrir les yeux.

La bulle éclata en gouttelettes noires. Je sentis mon coeur se serrer.

Et c'est là que ça devenait encore plus étrange.

Non.

Le mot exact n'était pas étrange. Ce que j'avais sous les yeux tenait plus de l'horrifique.

Un grand lac noir s'étendait autour de moi, des bulles perçaient sa surface en éclatant. Des os, de la chair en décomposition, des bouts de métaux qui ressemblait à s'y méprendre à des fers d'épées et de lances flottaient à moitié enfoncés.

Ca ne donnait vraiment pas envie de s'y baigner.

Pourtant, une forme semblait émerger doucement, le liquide coulait doucement en s'accrochant à celle-ci. L'eau sombre semblait retenir la chose. Comme si elle l'empêchait de s'échapper.

Je ne sais pas pourquoi, mais je sentais que quelque chose d'horrible se cachait sous la surface trouble du lac. Il ne devait surtout pas sortir.

Un coup de vent me passa sur le visage, et je leva la tête.

Deux formes se mouvaient au-dessus de moi.

Des ailes noires, plus noires que les eaux, brillant d'un étrange éclat s'approchaient de l'eau en battant doucement.

Un ange. Ca ne pouvait être qu'un ange. Je distinguais une forme vague, un visage caché dans l'obscurité.

L'ange leva la tête. Je le regarda dans les yeux. Ma vue se brouilla. Je sentais mon corps être ... Aspiré. Les yeux m'aspiraient.

Je me réveilla en sursaut.

Miaou ?

Hgggghheeuh, je bafouilla en me frottant les yeux.

Ils mirent quelque secondes à s'adapter à la lumière qui traversait la fenêtre de ma chambre.

Gaspard me contemplait avec de grand yeux bleus. Ses griffes s'enfonçait dans les draps de mon lit. J'avais du lui faire peur en me réveillant.

Gaspard, c'était le chat de ma colloc'. Il squattait souvent ma chambre car ... Je ne savais pas trop en faite. Les animaux ne m'aimait pas, mais lui semblait apprécier venir se reposer tranquillement au pied du lit ...

Et, attendez.

Pourquoi je vous parle du chat de ma colloc' ? Ca n'intéresse personne.

Par contre, je me doute que vous voulez en savoir plus sur ma colloc'.

Je vais tout de suite poser les bases, et en décevoir plus d'un, mais non, je n'entretiens pas de relation autre qu'amicale avec celle-ci.

Quoi ? Vous voulez savoir à quoi elle ressemble ? D'accord, très bien, j'y viens.

Elle a 21 ans et s'appelle Diana. Oui, comme la princesse, mais non, elle ne tient rien d'une princesse, loin de là. Imaginez une fille d'environ 1m70, des cheveux roux et ondulés, un visage parfait ponctué de tâches de rousseur, un corps qui ferait trembler de jalousie la plupart des filles que je connais. Ce qui est d'ailleurs le cas, en faite. Eh bien ça, c'est Diana.

Et là, vous vous demander surement comment j'ai attérit en colloc' avec un canon pareil ? Pire, pourquoi je n'ai pas de relation avec elle ?

Eh bien, autant que je me souvienne, Diana et moi on se connait depuis toujours. Je ne me souviens pas très bien du jour de notre rencontre, j'étais encore jeune, mais quand je suis ... parti de cher moi, je n'avais nulle part ou aller. Elle n'a pas hésite une seconde et m'a proposée de venir habiter cher elle, avec tout ce que cela impliquait. Et je lui en serai éternellement reconnaissante. Même si c'est moi qui me tapait le ménage et la cuisine. Bref. Elle est mon amie la plus proche et incarne ce qui se rapproche le plus d'une famille pour moi.

Et pour en revenir à la deuxième question ...

Disons que Diana préférait la compagnie des femmes à celle des hommes, si vous voyez ce que je veux dire.

Je sais, je sais, je vous entend crier intérieurement vos pensées perverses de ménage à trois mais ... Non, la réalité n'est pas comme ça. A mon plus grand malheur. Mais j'ai finis par m'y habituer.

Et là, vous vous doutez que puisque je prends le temps de vous décrire ma colloc', elle va être un personnage important de l'histoire que je vais vous racontez ?

Oui et ... Non.

Disons que en me levant ce matin, les pensées encore remuées par mon rêve, je ne me doutais pas que je n'allais pas revoir Diana avant un bon bout de temps.

Je pris une douche rapide, histoire d'aider mon cerveau à émerger.

Quelques minutes plus tard, assis à la table du salon, me versant du lait dans mon bol, j'entendis la porte de sa chambre s'ouvrir. Elle tira une chaise et s'assis à côté de moi.

-'Lut, je lança en me servant des céréales.

-Bonjour, me répondit une voix totalement différente de celle de Diana.

Je leva rapidement les yeux en fronçant les sourcils.

Une fille aux cheveux bruns coupés de mèches rouges, courts, en bataille, me faisait face. Jusque là, ça allait, mon cerveau arrivait à emmagasiner l'information.

Puis je la regarda dans les yeux. Mon cerveau fondit littéralement. Je failli en échapper ma cuillère.

Deux prunelles vertes me fixait.

Vous me pensez étonné ? Apeurée peut-être ?

Non, ce n'était pas du tout le cas.

J'étais carrément sur le cul. Ses yeux étaient magnifiques. Flippant, je vous l'accorde. Mais magnifique.

Ce n'est qu'en descendant doucement les yeux que je vis, disons, au delà du fait qu'elle avait une très jolie bouche, qu'elle ne portait, pour ainsi dire, que de simples sous-vêtements.

En dentelle.

Quasiment transparent.

Bref, je vous épargne les détails sur mon expression idiote et le blocage temporaire de mon cerveau. D'ailleurs, ces détails n'avance pas vraiment mon histoire. Mais c'était important pour moi que je vous le dise.

Enfin, je crois.

Ce n'est pas tout les jours qu'une beauté ( tout à fait mon genre au passage ) en simple appareil s'assied à côté de vous pour le petit déjeuner. A part si vous êtes le petit enfoiré le plus chanceux de la Terre, excusez moi l'expression.

Et bien sur, c'était trop beau, comme dans toute bonne histoire qui se respecte. C'est à partir de ce matin que tout s'emballa. Mais ça, je n'allais m'en rendre compte que plus tard.

Donc, comme je vous disais, j'affichais une expression totalement débile quand Diana à décider de débarquer dans la pièce. Au moins, elle avait eu la décence de se couvrir d'un peignoir. Bien qu'habituellement, elle ne se gêne pas pour se trimbaler à ...

Ca n'intéresse personne. Enfin, si, surement. Mais ce n'est pas le sujet.

Pardon, je m'égare.

Diana entra dans la pièce, donc :

-Au faite, Zoé tu devrais faire attent... Ah. La surprise se peignit sur son visage. Salut Zack.

Je dus me faire violence pour détourner les yeux de Zoé.

-Salut Diana, tu voudrais bien me dire qui ...

-C'est Zoé, répondit t-elle un peu précipitamment. C'est ... une amie que j'ai rencontrer hier soir. En ... boîte.

J'essayais de retenir mon sourire mais mon regard malicieux n'échappa pas à sa majesté. Zoé me sourit à son tour et commençait à manger des céréales. Elle me regardait avec attention, c'était ... perturbant.

-Pas. De. Commentaire. Me dit-elle d'un ton menaçant. Soit gentil avec notre invitée.

-Okay, okay, je ne dis rien, je fis en levant les mains en signe de paix.

-Aucune pensée lubrique non plus.

-Promis. Je fis en souriant. Ne lui donne pas de mauvaise image de moi.

-Oh, tu n'as pas besoin d'elle pour donner une mauvaise image de toi, me glissa Zoé avec un clin d'oeil.

Bien envoyé.

J'aime ce genre de filles. Avec de la répartie, j'entend. Mais bon, si elle était là ce matin, avec Diana, je n'avais aucune chance. Comme quoi, la vie est vraiment injuste.

Diana s'assit à la table et se servit un verre de lait également.

Zoé continuait de me fixer. Ca devenait carrément dérangeant. Je m'obstinais à contempler mon bol, résistant à la tentation de contempler ses yeux. Ou autre chose.

-Alors ... commença t-elle, toujours avec un léger sourire sur les lèvres, tu t'appelles Zack c'est ça ? Tu as quel âge ?

-17 ans m'dame, je répondais en croquant mes dernières céréales. Et vous, si je puis me permettre ?

-Zack, on ne demande pas son âge à une dame, me reprocha Diana avec un regard lourd de sens.

-Quel âge me donnes-tu ? Demande malicieusement Zoé.

-Mmmmh ... 19 ans peut-être ?

Elle me fit un clin d'oeil sans répondre.

-Et tes yeux, c'est des lentilles ou c'est naturel ? Je continua, curieux.

-Tu connais déjà la réponse, je pense.

J'allais rétorquer que non, mais un bruit attira mon attention.

L'alarme de mon téléphone sonnait.

-Merde, faut que j'y aille, je m'écris en attrapant mon sac prêt de l'entrée. Zoé, ravi d'avoir fait ta connaissance. A ce soir Diana, et pas de bêtises hein, je rajoute avec un clin d'oeil.

Je passa la porte de l'appartement avant qu'elle trouve quelque chose à me balancer dessus.

Bon, Zack, calme-toi. Respire. Bilan.

Je réfléchissais tandis que je marchais vers mon lycée, remontant la Rosemary Ave. Ah oui, au passage, j'habite West Palm Beach, une ''petite'' ville de Floride située sur la côté est. Un coin plutôt sympathique si on aime la chaleur. Et la mer aussi. C'est sympa la mer.

Okay, déjà c'était quoi ce canon qui était apparu cher moi? Et c'était quoi cette rencontre matinale digne d'un scénario de film érotique ? Diana ramenait parfois des copines à la maison, mais elle faisait en sorte que je les évite habituellement.

Je clignais des yeux, me pinçant pour vérifier que ce n'était pas un rêve. Quand j'allais raconter ça à mes potes ...

En parlant de rêve, celui de cette nuit était ... différent, pensais-je. Plus j'essayais d'y penser, plus les détails m'échappaient.

Je secoua la tête. J'avais d'autre chose à penser. J'approchais du lycée, un grand bâtiment moderne en forme de bateau renversé, et j'entendis distinctement la sonnerie qui annonçait le début des cours.

J'étais en retard.

J'arriva devant ma salle de cours, essoufflé. Je commençais avec économie aujourd'hui. Autrement dit, j'allais passer les deux heures suivantes à dessiner au fond de la classe. J'aimais dessiner, j'avais l'impression de m'améliorer dessin après dessin. De plus, j'y consacrai de plus en plus de temps.

Je toqua à la porte, et entendit un ''entrez'' dont le ton m'indiquait tout sauf de pénétrer dans classe.

Génial. Déjà que j'étais pas motivé.

J'entra sous le regard lourd de reproche de mon professeur avec un ''désolé du retard, problème de réveil'', puis je m'installa seul à ma place habituelle. Je croisa le regard de Pitt, qui me regardait avec une lueur amusée, comme si il savait ce qu'il s'était passé. J'imaginais déjà sa tête quand j'allais leur raconter. Clément, à côté de lui, semblait déprimé. Il faudra que je lui parle plus tard, me dis-je.

Le reste de la matinée se déroule tranquillement. Je passe par différent cours : anglais, philosophie ( je ne savais pas qu'il existait quelque chose à la fois chiant et intéressant avant de commencer la philo ), maths et tout ce qui suit, vous connaissez je suppose. Je m'énerve tout seul dans la file d'attente de la cafétaria, coincer entre ces gens qui se bousculent et parlent trop forts, avant de rejoindre les deux crétins qui me servent d'amis à notre table habituelle. Clarisse, Pauline et Halley, nos trois amies, sont partis en stage préparatoire cette semaine. Stage de quoi ? Je m'en rappelle plus mais c'était apparemment important. Pitt m'accueil avec un grand sourire que je connais que trop bien :

-Eh gros, tu connais la nouvelle du jour ? Me lance t-il tout excité.

-Je suis sur que tu vas me l'apprendre dans pas longtemps, je réponds d'un ton condescendant.

-Je te parle d'une nouvelle au sens propre, une fille est arrivée au lycée aujourd'hui, et elle est ... Carrément canon, dit-il avec un hochement de tête appuyé et les yeux grands ouverts. Clem a déjà flasher sur elle.

-Oh oui, c'est totalement mon genre de filles, réponds ce dernier avec un regard plein de sous-entendus.

-C'est le genre de fille à tout le monde surtout, le taquine Pitt. Tiens d'ailleurs la voilà qui arrive.

Je me retourne, et mon cerveau s'arrête net pendant une seconde.

C'est Zoé.

Quelques personnes se retournent également pour la voir, et je vois certaines filles lui lancer des éclairs avec les yeux.

Nos regards se croisent brièvement, et elle m'adresse un clin d'oeil.

-Oh putain, je crois qu'elle vient de me faire un clin d'oeil, s'excite Clem.

-Calme-toi mon grand, c'était Zack qu'elle regardait.

-T'es sur ?

-Ouais.

-Pourquoi c'est toujours lui que les filles matent, grommelle Clement avant de retourner à son assiette.

-Tu l'as connais, demande Pitt.

-Non, c'est la première fois que je la vois, je mens.

Clément continue de grommeler.

Pitt ricana, et continue de l'embêter. Je souris également, les écoutant d'une oreille.

Je ne dis rien. Je comptais leur raconter ma rencontre de ce matin mais tout compte fait, ca pouvait attendre.

C'est du foutage de gueule, vous vous dites? La fille qui apparaît dans la lit de ma colloc' le matin, et qui, comme par hasard, se retrouve dans mon lycée le même jour. Plus cliché que ca, tu meurs. Pourtant, à ce moment, je me laissais encore aller à me dire que tout cela n'était que le fruit du hasard.

Clément me tira de mes pensées. Son expression avait totalement changer.

-Zack, appela t-il.

-Hum?

-Je ... Je dois te parler d'un truc.

-Ca a un rapport avec la gueule que tu tirais ce matin ? Je demande.

-Et je tirais quoi comme tête ce matin ?

-Une tête du genre déprimé.

-Ah, fit-il, ouais, déprimé ça résume le truc...

-Qu'est ce qu'il s'est passé, je demande.

-Eh bah ... Tu te rappelles les gars avec qui j'ai ''marchander'' le matos habituel ?

Mon regard se fit plus dur, et il baissa légèrement le ton. Pitt suivait la conversation sans dire un mot. Il devait déjà être au courant.

-Les frères Jamez ?

-Ouais, ces trois-là.

-Continue.

Ils nous ont filer un truc de merde l'autre fois, du coup j'ai refusé de leur payer la totalité de la somme. Ils ont pas appréciés, et ils m'ont envoyés des messages, disons, pas très très rassurant.

Je lui lance le regard, genre "dans quelle merde tu t'es encore foutu''.

-Je sais je sais, j'ai chercher mais j'allais quand même pas payer pour leur truc dégueulasse.

-Pas payer des dealers c'est le meilleurs moyens de s'attirer des soucis, je lui reproche.

-C'est ce que je lui ai dis, renchérit Pitt.

-Eh, en rajoutez pas, j'suis déjà assez flipper comme ca.

-Ca date de quand cette histoire ? Je demande.

-Vendredi soir.

-Donc ils risquent de se ramener bientôt... Faudra essayer de discuter.

-Ca promet d'être beau, commente Pitt.

-Très encourageant vieux, merci, sourit Clem.

-T'inquiète, ça ira, tu es un habitué, ils devraient être cool, je le rassure.

Pitt rit.

-Il t'a pas encore dit la somme qui leur devait.

Clem ne dit rien. Son silence suffit à m'inquiéter.

-Tu leur dois combien, je demande. Il hésite un instant, et baisse le regard.

-200 euros.

Ma confiance s'effondre. Je soupire.

-Eh bah .. On est pas dans la merde...

L'après-midi se déroula sans encombre, excepter Pitt qui se fit expulser du cours d'espagnol pour avoir dit des choses salaces sur la nouvelle arrivée. En parlant d'elle, je l'aperçus également deux ou trois fois dans les couloirs, seule. Ces fois-ci, elle m'ignora complètement.

Et enfin arriva le cours de sport, le dernier de la journée, qui durait deux heures. Je n'aimais pas ce cours. Enfin, disons plutôt que je n'aimais pas le passage dans les vestiaires. J'étais mal à l'aise. Non pas vis à vis de mon physique, la-dessus, je trouvais que je m'en tirais mieux que la plupart de mes camarades, mais une grande cicatrice barrait mon dos, de l'épaule droite jusqu'au bas de ma hanche gauche. On m'interrogeais toujours dessus. Je leur répondais toujours que je ne savais pas d'où elle venait. Vous pensez que j'évite de répondre à la question ? Eh bien non, je ne savais vraiment pas quoi leur répondre. Autant que je me souvienne, je l'avais toujours eu.

Après le passage de cette épreuve, nous nous rendons sur le terrain de football pour commencer l'échauffement. Les filles et les garçons étaient habituellement séparés en deux groupes, mais pour le dernier trimestre, nous étions regroupés. Tout le monde était enthousiaste, jetant des coups d'oeil plus ou moins appuyés aux individus du sexe opposé. Vous connaissez les ados, le taux d'hormones est déjà assez élevé au quotidien, alors imaginez ça mêler à de l'endorphine et de la sueur.

Zoé était là elle aussi. En plus d'être belle, elle était également bien dotée par la nature et mes camarades ne se gênaient pas de la contempler. Clément la regardait comme si il voyait un oasis dans le désert. C'était amusant. Les pauvres, s'ils savaient.

Les équipes se firent. Je fus sélectionner dans les premiers, je me démerdais plutôt bien au foot. Après quelques grognements et protestations, nous avions 4 groupes, séparés sur deux terrains.

J'avais Pitt avec moi, et nous affrontions, pour le plus grand bonheur de la gente masculine, une équipe principalement constituer de filles, dont Zoé. Elle avait un regard mi-amusé, mi-curieux.

-Honneur aux dames, fit Mr. Nader, le prof de sport chargé de nous arbitrer, prêt à engager ?

-Si la princesse veut bien se donner la peine, lança Nandy, un joli specimen de pétasse de notre temps, qui était dans l'équipe adverse.

Pique que Zoé ne releva pas, et elle s'avança vers le milieu du terrain.

Le coup de sifflet retentit. J'eus à peine le temps de bouger que je sentis la balle me frôler le crâne avant de s'écraser au fond des buts derrière moi. Tout le monde resta bouche-bé. C'était Zoé qui venait de tirer. Même Nandy la regardait avec des yeux ronds.

-Euh ... Un – zéro, cria le prof après avoir souffler dans son sifflet.

Mes coéquipiers semblèrent se réveiller, et je lus la concentration sur leur visage. Le match fut dur, long, et épuisant. Nous étions tous en sueur au coup de sifflet final. Nous avons gagnés le match de peu, sauver par un but de Pitt de la tête à la dernière minute. Zoé nous en avait fait voir de toute les couleurs, rattrapant à elle seule le niveau de son équipe. Elle était carrément impressionnante.

Elle m'avait ignorer toute la journée, j'étais bien décidé à lui parler à la sortie après ce match.

Je pris mon temps dans les douches, et sortit dernier du vestiaire. Je me dirigea vers la sortie, et vis de loin un amassement de personnes devant le lycée. Un horrible pressentiment m'assaillis. Je me mis à courir.

Tout les élèves étaient regroupés derrière Pitt, Clem, et qui faisait barrage entre eux et trois grands gaillards, qui atteignaient presque les deux mètres, habillés en survêtements.

Les frères Jamez.

-Messieurs, s'il-vous-plaît, veuillez quitter les lieux sans faire d'histoire ou j'appelle la police, criait le prof de sport.

-C'est pas vos affaires le vieux, barrez-vous, menaça celui de droite, Alexander si je me souvenais bien.

-C'est ça, cassez vous, renchérissait Pitt, le nez en sang. Il avait du se prendre un coup.

-Cherche pas la merde gamin, et donne nous notre fric, dit Victor, celui du milieu.

-Aller crevez, il vous donnera rien, vous lui avez refilez de la merde.

-Ferme ta gueule, je pensais intérieurement, tout en entreprenant de me frailler un chemin à travers la foule. Aggrave pas les choses Pitt.

-On lui a refiler le deal habituel, c'est lui qui a essayer de nous entuber, rajouta Alexander, et ce n'est pas la première fois.

Clément ne disait rien. Il était pétrifié. Le courage n'avait jamais été son fort.

-Dernière chance, partez ou ... commença .

-J'ai dit la ferme le vieux, beugla Victor.

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, que déjà la brute s'avança et lui décrocha une droite qui l'envoya dans les pommes. La foule recula avec des cris. J'atteignis enfin mes amis, et me plaça devant eux.

-Vous allez avoir des problèmes les gars, vous venez de frapper un professeur, vous feriez mieux de repartir.

-Ah, tiens, Zack, te voilà. Tu as toujours éte le plus raisonnable des trois, alors donne nous notre pognon et on vous laissera, dit Daniel, le troisième.

La douche m'avait détendue, mais voir ces mecs me mit tout de suite à cran.

-On l'a pas votre pognon, bande d'attardés, je lance.

La foule derrière mois retient son souffle.

-Je retire ce que j'ai dit, tu dois plutôt être le plus con des trois, grogne t-il. Toi et tes potes, vous feriez mieux de l'avoir rapidement.

-Sinon quoi ? Provoque Pitt. Je l'insulte intérieurement. Tait-toi. Tait-toi.

-Tu as besoin de poser la question. Tu pourras dire adieux à quelques membres si jamais on n'a pas notre argent, menace Alexander.

-On ne vous donnera rien, dit fébrilement Clem. Vous nous avez arnaqués.

-Partez, vous aurez rien, vous le savez, je dis fermement.

-Oh, tu es sûr. Maman et papa ne t'ont pas laissés un peu d'argent avant de t'abandonner.

Je reste stoique.

-Tu as pas trouver mieux ? je lui demande sur un ton dédaigneux. C'est vrai que les dealers ne sont pas réputés pour leur intelligence ou leur sens de la répartie.

Clément et Pitt me regarde avec des yeux ronds. Ils n'ont pas l'habitude de me voir parler comme ça. Je m'étonnes moi-même.

Victor et Daniel grognent.

-Qu'est ce que tu viens de dire, demande Alexander en serrant le point.

-Je viens de dire que tu es con, espèce d'attardé. Tu comprends pas bien le français, en plus de ça ? Votre soeur vous a pas appris à parler? Oh, mince, j'avais oublier, elle était occupé à se faire baiser par tout le quartier pour payer le loyer car vous aviez pas de boulots.

Un grand silence s'installe, tandis que les gens ainsi que les frères Jamez pèsent et comprennent l'insulte. Je crois juste sentir un souffle, une ombre me frôler, quand Alexander, le plus costaud des trois, fonce sur moi en levant le poing.

Je sens une montée d'adrénaline atteindre mon cerveau, la scène se déroule à la fois au ralenti, et à la fois très rapidement. Mes réflexes prennent le dessus.

Son poing fonce vers moi, je l'esquive en me décalant sur la droite, avant de propulser ma jambe gauche contre son genoux droit. J'entends distinctement un ''crac'' étrangement satisfaisant retentir, tandis qu'Alexander tombe à genoux. Ses frères, encore sous le choc, restent sur place sans bouger.

Pourtant, Alexander ne semble pas en avoir finit. Il abandonne l'idée de se relever quand il essaie de s'appuyer sur son genoux avec une grimace de douleur, et tente de me décrocher un crochet du gauche à la hanche.

Je ne sais pas ce qu'il me prends, mon corps semble penser tout seul, se mouvoir sans que j'ai besoin de lui dire quoi faire. Ma main droite interceptionne son poing dans sa lancée, tandis que ma main gauche agrippe son visage. Je sens un sorte de vague d'énergie se répandre dans mon corps. Pendant une seconde, je vois la peur, non, la terreur s'afficher dans le regard de Alexander, avant que celui-ci ne se voile. Sa visage se vide de toute couleur.

Et il s'écroule.

Mort.