Bonsoir tout le monde ! Oui, je commence encore une nouvelle histoire, je sais. Et je n'ai même pas avancé avec les autres. Mais l'idée me trottait dans la tête et je ne pouvais juste pas faire autrement que de l'écrire. Donc, présentons un peu les choses.

Titre : Thunder Road (inspiré de l'excellente chanson éponyme de Bruce Springsteen)

Rating : M (mais du vrai M, les enfants. Et pas pour les lemons)

Warnings : Relations homosexuelles (femme/femme et homme/homme), scènes de torture, de meurtre et mention de Non-Con.

L'univers ne se met pas en place dès le premier chapitre, je tiens à ce qu'il soit un minimum détaillé, donc je suis navrée si c'est un peu confus au début pour vous, n'hésitez pas à poser des questions, j'y répondrais volontiers.

Pour ce qui est de la longueur, ce chapitre est honteusement court, mais je le considère plus comme un prologue. Donc pardonnez-moi, je ferais mieux pour la suite.

Sur ce, je vous laisse à la lecture de ce chapitre, avec sa musique : Children - Robert Miles


But oh God now here it comes and it's too dark to aim this gun
Clicking now faster, faster, faster
Once again I'm on the run

Le campus a l'air normal. Les rangées d'arbres aux feuilles d'un vert éclatant bordent l'allée principale vers le bâtiment de briques blanches. Les fraternités s'alignent sans vraiment se ressembler, laissant échapper des flots d'élèves, riant et plaisantant. Quelques professeurs fendent la foule pour rejoindre leurs salles de classe. Stanford ressemble définitivement à une université comme les autres. Sauf que.

Sauf que personne n'ose s'approcher du trottoir qui la borde. Sauf que les mères écartent leurs enfants quand un élève sort de l'enceinte du campus pour rejoindre les quartiers résidentiels de la ville. Sauf que, dans le parc qui borde l'allée, des groupes de jeunes gens rient en allumant des feux tandis que d'autres disparaissent subitement ou changent d'apparence. Parce que Stanford n'a rien d'une université normale. Et que les étudiants qui la fréquent n'ont rien de commun.

Ces derniers l'appellent l'École. Les gens du dehors l'appellent la Maison des Fous Dangereux. Stanford accueille tous les surnaturels et les paranaturels du pays. Toutes catégories confondues, des psychiques aux physiques en passant par les élémentaires et les mutants. Ce sont ces pensées qui traversent l'esprit de Dean alors qu'il gare son Impala sur le parking du campus, tentant d'ignorer les regards surpris et dégoûtés que lui lancent les passants sur le trottoir d'en face. Le jeune homme blond sort de la vieille voiture en claquant la porte dans un bruit métallique, faisant signe à son frère et à sa sœur de le suivre.

Jo et Sam, à l'arrière de la Chevrolet, disputent une partie de carte sur une balade de Metallica. À vue de nez, Jo est en train de mettre la pâté à son aîné. Avec un grognement, Dean leur demande une nouvelle fois de se bouger les fesses pour ne pas arriver en retard. Il a horreur de ça. Être en retard, ou comment se faire ficher le premier jour de l'année. Et l'ombre est l'endroit favori de Dean. Caché, évitant les regards pour ne surtout pas attirer l'attention. Pas qu'il soit timide ou renfermé. Il a simplement horreur d'attirer les regards qui ne sont pas nécessaire. Quand on connaît les capacités de certains résidents de Stanford, on comprend que le Winchester ne veuille pas afficher sa vie à l'intégralité de l'université.

Jo et Sam finissent par sortir de la voiture, abandonnant leur jeu de carte et leur cassette de Metallica pour suivre leur aîné dans l'allée sablée du campus, soulevant des nuages de poussière au rythme des sautillements excités de la plus jeune. C'est sa première année à Stanford, alors que Dean et Sam entament la deuxième. Le plus âgé des Winchester n'ayant pas été le plus brillant et le plus obéissant des élèves, il fut recalé aux derniers examens. Mais Stanford n'est pas le genre d'université dont on peut être viré, parce que les résultats ne sont pas basés sur les compétences développées par les étudiants, mais par celles qu'ils ont de naissance. Et après, on ose encore dire que les États-Unis sont un pays d'égalisation des chances.

La gymnase est immense. Et étrange. Comme quatre-vingt pour cent des complexes de l'université. Les murs sont ignifugés, isolés, renforcés, les fondations sont profondément enfoncées dans le sol et les parois sont matelassées. On ne sait jamais avec les étudiants, les structures coûtent trop cher pour qu'on prenne le risque de les voir s'effondrer au moindre cours de sport. Jo, Dean et Sam sont assis au quatrième rang dans les gradins et regardent les professeurs s'avancer vers l'estrade, précédés de la Doyenne engoncée dans son tailleur hors de prix. Comme quoi, être une paranaturelle n'empêche pas de profiter de la vie.

Sam boit ses paroles, Jo refait ses lacets et Dean dévisage les étudiants qui les entourent. Il adore faire ça, essayer de deviner les pouvoirs que chacun cache derrière une apparence politiquement correcte. Enfin, tout est relatif. Parce que la jeune femme au carré roux en corset de cuir noir, là-bas, il n'est pas sûr qu'elle soit longtemps tolérée par le règlement du campus. À son air suffisant, il penche pour une surnaturelle. Ce sont les pires. S'ils vivaient dans une ville normale, les surnaturels seraient les bourgeois dépêchés par leur famille prestigieuse pour présenter bien et faire semblant de travailler aux examens – qui leurs seraient de toute façon offerts sur un plateau d'argent avec quelques courbettes en prime.

Dean entend une variation dans le ton du discours interminable de la Doyenne et devine qu'elle aura bientôt fini. Il balaye une dernière fois l'assemblée du regard, et son regard s'arrête sur un trio étrange. Un grand brun dégingandé se penche par dessus la rangée de sièges qui se trouve devant lui, chuchotant à l'oreille d'une rousse maigrichonne et d'une blonde au sourire éclatant. La scène semble insignifiante, mais Dean a le sens de l'observation. Les cheveux de la rousse sont recouverts d'une pellicule étincelante et semblent se mouvoir sans qu'aucune brise ne les agitent. La silhouette du brun paraît inconsistante et Dean arrive à distinguer la silhouette de son voisin à travers. Quant à la blonde, l'expression « son sourire éclipse le soleil » s'applique un peu trop à son expression.

Dean sourit. Ce sont des paranaturels de niveau A. Ceux qui sont trop puissants pour contrôler correctement leurs pouvoirs et qui, du coup, les laissent transparaître aux yeux du monde. Généralement, c'est assez comique à voir. Dans certains cas, ça peut virer au drame. Mais ici, le blond n'a pas de doutes qu'eux s'en sortent plutôt bien au vue de leurs expressions ravies. Ils ne ressemblent pas à des étudiants dépressifs et incontrôlable. Cependant, il sera intéressant de les surveiller, parce que quand ces gens là craquent, les dégâts sont considérables.

Un coup de coude de son frère le ramène à la réalité, juste à temps pour qu'il applaudisse avec les autres le discours de la Doyenne. Au grand désespoir de Dean, un professeur s'avance pour prendre la parole à son tour. Hors de question qu'il assiste à ça en toute connaissance de cause. En veillant bien à garder la tête droite et les yeux à demi-ouverts pour donner le change, il autorise son esprit à divaguer loin du gymnase, attendant simplement un signe de son frère pour redevenir attentif à son environnement.

C'est quand Jo lui saute sur les genoux avec un cri de joie que Dean comprend que l'accueil des étudiants est terminé et qu'il leur a été assignée une fraternité. Il a envie de rire quand Jo lui dit qu'elle est dans la Delta Delta Delta. Il devrait y avoir une loi contre les noms de fraternités débiles. Lui, avec Sam, sont dans la Kappa Alpha, comme l'année précédente. Tentant de ne pas se faire emporter par la masse sombre des étudiants autour de lui, Dean suit la perche qui lui sert de petit frère jusqu'à leur fraternité. Il n'a envie de rien d'autre qu'une douche, un chocolat chaud et un épisode de Doctor Who. Et que les puristes aillent se faire foutre, God saves the Queen.

Castiel sent le regard sur sa nuque alors qu'il se penche vers Jess et Charlie pour leur murmurer quelques détails supplémentaires sur son été. Il ne se retourne pas, parce qu'il se ferait voir et parce que ce n'est pas dans sa nature. Mais il enregistre discrètement l'endroit d'où il croit sentir venir le regard et décide de s'en occuper plus tard. Devant lui, les cheveux de Charlie crépitent et Jess luit doucement. Il sait que ce n'est pas normal, comme ce n'est pas normal qu'il puisse voir à travers sa main. Pas comme s'il avait demandé quoi que ce soit, de toute façon.

À la sortie du discours d'accueil, lui et les autres niveau A doivent rejoindre le spécialiste du campus pour qu'il leur assigne une nouvelle fraternité. L'année précédente, l'une d'entre eux, Anna, n'a pas supporté le choc de la nouveauté. Elle maîtrisait le feu en plus de la désintégration. La moitié du campus est parti en fumé lorsqu'elle craqua. Castiel n'avait pas aimé ça, parce qu'Anna était une gentille fille et que sa fraternité se trouvait sur son passage. Et il avait une impressionnante collection de vinyles dans sa chambre.

Mais qu'importe, ce genre de choses arrivaient et les vinyles se rachetaient. En attendant, s'il y a bien une chose que le jeune homme veut éviter, c'est que ce genre de choses lui arrive. Alors si pour ça il doit aller rendre visite au spécialiste terrifiant et supporter les regards curieux, ainsi soit-il. Le discours se termine malgré lui et Charlie lui lance sa chaussure à la figure pour qu'il se décide à bouger. Sans prendre garde à ce que lui criait son ami, il disparaît. Désormais, le seul à pouvoir le voir, c'est lui-même. Se faufilant dans le flux brouillon des élèves, il tente d'apercevoir ceux qui étaient assis derrière et qui auraient pu le regarder. La seule chose qui lui saute aux yeux est une chevelure blonde qui dépasse difficilement de derrière un étudiant immense, le sourire aux lèvres.

Renonçant à chercher plus loin, Castiel reprend son apparence naturelle et suit une allée qui longe le gymnase jusque chez le spécialiste. Raphaël n'est pas la personne la plus aimable qu'il connaisse, et de très loin. Mais malheureusement, son titre de spécialiste n'est pas usurpé et si le nombre d'incidents avec les niveau A est aussi bas, c'est en partie grâce à lui. Le jeune homme aux yeux bleus grogne avec insistance. Foutus pouvoirs. Foutus paranaturels. Foutue Stanford.

And I hear you say,
"Oh my stubborn son, I know that you said you need no one
But don't you see danger, danger, danger, headed to oblivion?"


Merci d'avoir lu jusque là, j'espère vraiment que ça vous a plu. Je ne sais pas quand je posterais la suite, puisque j'écris en parallèle mon autre fanfiction SPN I'm Shattered, I Surrender. Je vous promet juste que ça arrivera avant la fin du mois.

N'hésitez pas à laisser une review,

Je vous embrasse,

Amako.