Les Aventures débauchées du Prince Hanya au joyeux pays d'Harry Fockeur
Premier Tome : Harry Fockeur et l'épreuve de philosophie
Le temps s'alourdissait à mesure que mes pas me menait toujours plus loin vers le nord d'un pays assez inhospitalier. Les landes dévoreuses d'espace couvraient le sol de leur satin vert sale, et le ciel, grisâtre, commençait à retentir des grondements effrayants d'un tonnerre encore timide. Je, sachant que ce "je" désigne ma personne, mon inestimable majesté le prince Hanya d'Orgasmie, devais trouver un abri avant de me faire surprendre par une douche glacée qui certes aurait calmé mes ardeurs (bah quoi ! j'étais en manque !) mais qui m'aurait sans doute fait atchoumé par la suite. Et Dieu sait comme le atchoumage est désagréable. Non mais.
Il ne me fallut faire que quelques lieues pour enfin trouver un logement décent, mais qui, tout de même, ne convenait guère trop à ma nature éminemment princière : une sorte de grand château, entouré d'un lac d'un bleu turquoise, et attenant à une grande forêt qui semblait avoir fusionné avec une brume dense. Instinctivement, je me mis à courir dans la direction du château, qui dominait les verts espaces de ses grandes tours altières, et je ne fis pas plus de dix mètres que je m'aperçus qu'un objet volant non identifié se dirigeait vers moi à une vitesse des plus… lentes. Je ne fis ni une ni deux, je m'armai d'une batte de base-ball (sortie des principes jeunesso-littéraires que tout bon héros possède l'objet salvateur au moment le plus opportun), prêt à renvoyer cet objet d'où il venait, mais je la baissai bientôt, en distinguant une drôle de chevelure carotte et un visage de gamin, puis un corps humain juché sur un l'instrument de travail d'une technicienne de surface, qui avançait à une vitesse si… terrible que lui-même en suait de honte. Il m'atteignit bientôt, et posa pied à terre. Je me présentai, indiqua le but de ma visite en ces lieux, et il me répondit :
— Je m'appelle Ronron, allez-y dites-le que ça fait nom de pâté pour chat, c'est pas grave, j'ai l'habitude des moqueries.
— Ca fait nom de pâté pour chat, répondis-je d'un air grave.
— Merci. Je venais ici pour m'entraîner tranquillement à chevaucher ma Brosse-à-Chiottes 1956, le modèle bas-de-gamme en matière de balais, ok, vous pouvez me le dire, j'ai l'habitude qu'on se foute de ma tronche pour ça.
— Tes parents sont pas à la page en matière de brosse à chiottes, à ce que je vois.
— Ils sont surtout trop pauvres pour m'offrir un modèle plus récent. Même le balai qui a servi comme sex toy dans « Petits hommes de ménage en chaleur 3 » n'est pas à la hauteur de leurs moyens.
— Normal, c'est quand même un objet culte mon bonhomme.
— Je suis trop bête, j'y ai même pas pensé.
— C'est vrai que t'as l'air bête.
— Merci. Donc, je disais, pour éviter les quolibets de mes camarades et néanmoins amis, dont le survivor Harry Fockeur, le Fockeur de gueule, je viens, avec l'autorisation manuscrite du Grand et Magnifique Directeur de Pigwarts, m'entraîne ici, sous l'œil avisé du professeur Bibiche… D'ailleurs elle est Miss Bibiche ?
— Ici, ici, fit une voix qui me fit frémir le dos, car justement elle venait de derrière moi (sensation pas désagréable non plus tout compte fait).
Je me retournai, et une vieille punk vêtue d'une robe noire, sans doute une gothique qui voulait se la jouer jeune ouais je me la pète et je vous emmerde monde de mes deux je suis pas comme vous et j'en ai rien à f de votre vertu à deux sous, bref, une femme des moins fréquentables juchait un balai doté d'une belle carrosserie. Je lui demandais, outrepassant les règles de la bonne conduite, car je n'avais aucun désir de lier amitié avec une femme pareille, de me mener directement au château, en avançant ma qualité de prince, ce dont le mec au nom de pâté pour chat (incapable de me souvenir du nom d'un tel boulet). Elle me proposa de monter derrière sur le balai ; je le laissai tenter, rien que pour le plaisir d'écarter mes jambes, et nous volâmes bientôt dans les airs. Mes mains tenaient fermement le manche, et Bibiche partit à toute vitesse à travers la lande, tandis que le gamin-pâté-pour-chat lambinait. Sur le chemin, nous croisâmes un type énorme, une sorte d'ogre des plus hirsutes qu'il m'eut été donné de voir. Bibiche ralentit l'allure pour lancer :
— Ca va le mutan… je veux dire, Hagrid ?
— Très bien, ma Bibiche, dit le demi-géant en découvrant d'un sourire ses dents jaunâtres. Cette journée est bien belle pour aller cueillir des Couyoupoils, n'est-ce pas ?
— Oui, le temps est en effet idéal, il ne pleut pas. Si vous avez le temps, pourriez-vous me mettre deux Couyoupoils de côté pour moi et me les dépoiler ? Je n'aime pas quand un poil se coince entre mes dents, alors, cette fois-ci, faites-le bien. Vous savez combien le Grand et Magnifique Directeur ne vous porte pas dans son cœur, et vous garde par obligation, alors évitez que j'aille me plaindre. Merci.
— Ce sera fait, ma Bibiche, et très bien fait, je vous en donne ma parole de demi-géant.
Bibiche passa son chemin et Hagrid me sourit pour dire au revoir. Mais le gamin-pâté-pour-chat (GPPC désormais) arriva sur son balai et PAF le Grid !!! le heurta de plein fouet. Bibiche et moi ne nous en émurent point, et nous gagnâmes tranquillement le château. Nous entrâmes dans l'enceinte à pied, et Bibiche me conduisit auprès d'un autre professeur, la dénommé MacGonald, qui mangeait des frites très salées dans son bureau. Elle transformait d'ailleurs divers objets en frites, puis les mangeait. On me la présenta, on me présenta à elle. Cette rencontre fut délicieuse, car MacGonald, derrière ses petites lunettes, cachait une grande douceur coquine, et ses lèvres roses, maculées de sel, s'ouvraient pour prononcer des phrases charmantes auxquelles je répondais avec le plus grand tact. J'aurais pu l'avoir dans mon lit le soir même, mais cette femme, malgré les apparences, devait avoir trois fois mon âge. Je m'en tenais alors aux plus austères politesses, avec le sourire toutefois. Comme l'histoire n'avançait pas et que tout de même, mes chapitres doivent avoir un nombre de pages à peu près égal aux autres, je fus directement introduit dans la salle de jeu d'une des quatre classes de ce qui se trouvait être la plus grande école de magie du monde, Pigwarts. Cette classe était celle des Pignondor, où étaient rangés, paraissait-il, les élèves les plus courageux et les plus intelligents de l'école. Bien sûr, en voyant que le GPPC en faisait partie, je n'en crut guère mot, je me dit qu'il y avait un quelconque piston là-dedans, puisque ses frères aînés en faisait partie aussi. Bref, ce fut là que je rencontrait l'amour de ma vie, le plus grand coup de foudre que je reçus de ma carrière de gigolo princier : Seamus Finnigan, le mec le plus TTBM de cette classe, un canon, que dis-je ? La référence de tous les magazines gays du monde. Il me sourit, je lui souris, et notre étreinte devant tous les autres élèves fut aussi longue que passionnée (ah ben quand on doit aller vite dans la narration on va vite ok ?). On me le fit quitter quelques minutes pour m'expliquer un autre élève, moche au possible et mal coiffé, et en plus affublé d'une cicatrice en forme de phallus imprimé indélébilement au milieu du front : Harry Fockeur, le survivor.
On me conta son histoire : il avait, étant bébé, participé avec ses parents à une émission terrible, une sorte de Battle Royale où les sorciers, dans deux camps différents, se tuaient pour la victoire de leur camp. Sa mère et lui se trouvaient dans l'équipe de l'Ordre du Préfix, dirigée par Bumbledure, et l'équipe adverse, les Mangemorves, étaient conduits par le mage noir Boldemorve, le Seigneur des Eternuements, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Atchoumer-Le-Nom. Les meurtres étaient nombreux, le public encourageait les deux équipes à s'anéantir, mais le jeu devait s'arrêter à la mort de l'un ou l'autre des chefs. C'est alors que Boldemorve avait trouvé les Fockeur, père, mère et fils, avait tué les deux vieux, et en voulant tuer Harry, son attaque de la mort qui tue lui fut renvoyé à la figure, le faisant disparaître à jamais. En signe de victoire, un phallus ornait le visage du nouveau-né, qui fut adopté et élevé par son oncle et sa tante jusqu'à ce qu'il entre dans l'école des sorciers. Une bien triste histoire, qui me tira quelques larmes, car les livres de jeunesses exploitent, je dis bien exploite sans scrupule, les sentiments des jeunes lecteurs comme moi pour se vendre. Je m'aperçois que je dépasserai largement la longueur habituelle de mes chapitres avec celui-ci, mais tant pis.
Le dénommé Fockeur devait passer ces jours-ci, comme tous ses petits camarades, une série de tests destinés à savoir s'il était digne d'être un sorcier loyal et puissant. Les épreuves étaient les suivantes : histoire de la magie, métamorphose, magie générale et commune, potions, défense contre les forces de la vertu, autrement dit la débauche, ou encore anti-philosophie magique. Parmi elles, Fockeur en craignait deux : les potions et l'anti-philosophie magique. Le premier cours était organisé par un homme au regard sombre et aux cheveux gras, le professeur Rogue, que ses fans, dans la classe de Sapintard appelaient Snapillou, tandis que les autres, plus élégant, le nommaient Snarpillère, en accord avec la texture de ses cheveux qui ressemblaient fort aux poils dégoûtant de la brosse à chiottes du GPPC. Nous ne nous aimâmes point dès le premier échange de regard. Nous étions toutefois d'accord sur trois points : nous détestions le GPPC, nous détestions Harry Fockeur (qu'il s'arrangeait d'ailleurs pour coller en punition afin de ranger la pile de journaux cochons du professeur de débauche magique, un certain Quirrell, qui pourtant ne donnait pas l'apparence d'un homme très débauché sous son turban bien propre et derrière ses yeux timides. Sans doute un gros coquin en puissance, m'étais-je dit. Troisième point, j'oubliais, nous détestions Hermione Walker Texas Ranger, surnommée Mangeboules par l'ensemble de l'école. Mais passons sur cette fillette insignifiante dont l'esprit était trop vertueux pour être considéré par nos personnes. Rogue en effet, malgré les apparences, semblait être un énorme serial tombeur, à en juger par des mots d'amour pour lui que s'échangeaient des jeunes filles sur le forum de l'école (on avait la connexion internet là-bas), sans discrétion, puisque j'ai pu les lire (après m'être fait passer pour un élève, ok, j'ai grugé, ok, ok). Je n'irai pas plus loin dans la délation, c'est pas mon genre hein, et je dirai simplement que Rogue, malgré ses cheveux gras, était un homme qui prenait souvent des douches plus ou moins coquines. Mais passons. Ceux qui voudraient y ajouter des commentaires ou faire part de leur expérience personnelle pourront le faire, je n'y vois pas de mal.
— Votre potion est nulle, Fockeur, tout juste bonne à chatouiller les glandes sudoripales d'un Merlick-Sanssbull Boulu en forte période de chaleur, dit Rogue lorsqu'il goûta à ce qui devait être une potion appelée Ruttoudur, qui devait exagérer les capacités génitrices des créatures magiques mâles, et qui avait été (mal, très mal) préparé par Fockeur. Cela, ajouta le professeur aux cheveux gras, vous vaudra un D comme Désespérant, Démentiellement nul, Damn it you're a fucing asshoe. Hors de ma vue, imbécile.
Touché jusque z'au fond du cœur par ces paroles, moins dures que d'habitude, Fockeur s'en partit le cœur léger. Il s'attendait à un N comme Nul, Navrant, Nimable, Non mais t'as l'air de quoi avec cette note de mrde ?, Nardine yéla ta vu com't'es moisi ? Bref, il ne lui restait plus que l'épreuve d'anti-philosophie magique. Or, comme il sortait de la salle de Rogue, son phallus frontal rougit et il éprouva une certaine douleur. « Je suis zzzzici » lui souffla une voix, « je suis tout prêt, cccc'est moi, Boldemorve… Atchoum ! » A tes souhaits. Comme j'attendais Harry devant la salle de Rogue, et que celui-ci faisait une tête bizarre, je lui demandai ce qu'il lui arrivait, et il me répéta les paroles mises en style direct quelques lignes au-dessus. Je soupçonnai le retour du méchant Seigneur des Eternuements d'une manière plus ou moins oblique, c'est-à-dire en ayant un complice dans l'école. Mais quel complice ? Je pariai 100 gallions avec Fockeur sur Rogue, bien que je ne les possédais point, puisque cette devise n'avait pas cours dans mon pays, mais pour le plaisir subtil de parier. Fockeur préféra parier sur son professeur d'histoire de la magie, pourquoi, on n'en savait rien et on s'en foutait, c'était histoire de mener le lecteur sur des pistes supplémentaires avant de lui hurler à la figure : « SURPRISE ! Ben vi c'était lui le traître, l'infâme, le bougre ! Et toi, imbécile, qui avait pensé deviner ! Pfffttt, t'es même pas digne de me lire, reprends ton balai et va nettoyer tes chiottes ! ». Bien sûr, je ne suis pas ce genre d'écrivain, je tiens à mes lecteurs, donc je vous dirai sans attendre et en souhaitant que vous fassiez comme si de rien n'était ensuite que le traître, c'était Quirrell, cet individu malingre pour lequel la débauche n'avait plus de secrets, enfin, il n'avait pas encore mon niveau je pense, mais passons, donc c'était Quirrell, mais le plus intéressant n'étant pas de savoir qui est le méchant mais comment le héros le découvre, on retourne à l'histoire car j'y joue un rôle. Sinon, bien sûr, elle n'aurait absolument aucun intérêt.
Je souhaitai être présent lors de l'épreuve d'anti-philosophie magique car j'avais un plan derrière la tête, plan que j'aurai tout le loisir de vous dévoiler après avoir vaincu Boldemorve, et je fus autorisé, par la main du Grand et Magnifique Directeur, à pénétrer la salle de la débauche. Des instruments des plus salivants décoraient les murs. Ah, on devait bien s'amuser dans ces cours ! Il me tardait de mettre mon plan à exécution. Mais pour l'heure, voyez comme l'intrigue sur la première lutte de Harry contre Boldemorve se termine. Alors que le petit Quirrell interrogeait Fockeur sur la nécessité des sociopathes hyperactifs et dotés d'un organe génital digne d'un membre de la race équine dans la communauté magique, j'en profitai pour faire un tour de la salle. Alors que j'étais dos à Quirrell, j'entendis un éternuement qui venait de lui. Je lui souhaitais mes souhaits les plus agréables, mais Fockeur restait figé.
— Professeur Quirrell, dit-il, je ne vous ai pas vu éternuer.
Je m'arrêtai sur cette judicieuse remarque, pourtant venue d'un élève si médiocre, et en regardant plus attentivement la nuque de Quirrell, je vis un liquide verdâtre couler le long de son cou. Et ce liquide venait de sous le turban. Je courus à Quirrell, et retirai le turban. Ce que je vit me fit frémir : un visage presque humain dépassait du crâne du timide professeur, et pire encore, un flot de morve coulait du nez de ce visage. Boldemorve ! Celui-ci prit la parole :
— Alors, Fockeur, il faut que tu réussisses ton épreuve de philosophie, sinon je serai très très très méchant moa ! Quelle est la nécessité des sociopathes… etc etc comme moi ? Atchoum ! (A vos amours)
— Aucune ! cria Harry, hors de lui. Vous avez tué mes parents ! Votre place est en enfer !
— Mauvaise réponse, jeune Fockeur, répondit Boldemorve. Ils ont pour utilité de débarrasser le monde de la vermine moche et mal coiffée comme toi ! Tue-le, Quirrell !
Comme j'étais d'accord avec ce que disait Boldemorve, je ne fis rien pour défendre Fockeur, mais comme j'avais toujours un plan à exécuter, je n'allais pas jusqu'à encourager le Seigneur des Eternuements. Mais Harry sortit sa baguette et se battit de sorcier à sorcier avec Quirrell. Ils se donnaient des petits coups de baguette dans les bras, les joues, les hanches, ce qui les fit rire, et à la fin de l'envoi, Harry toucha et transperça le cœur de Quirrell. Ce qui servait à mon plan génial, mais j'espérais qu'ils s'entretuent. Bref, Quirrell mourut, Harry fut encore une fois le survivor, on espérait s'être débarrassé du Seigneur des trucs éternellement, Rogue encore une fois n'était pas le méchant (raté), etc etc. Ce qui intéressera plus le lecteur, c'était que je reçus, quelques heures après, un ordre du Grand et Magnifique Directeur : je devais assurer en intérim les fonctions de professeur de débauche magique. Mon plan avait fonctionné, car c'était là mon plan. Pour fêter ça, j'invitai Seamus à me rejoindre dans une chambre spécialement préparée en mon honneur pour une folle nuit d'amour.
