Titre: The end of an era
Spoiler
: Toutes les saisons 1 et 2 excepté le dernier épisode
Catégorie
: drame, ship Robin/Marian et un peu Guy/Marian
Auteur : lenaJ
Note : Dans l'histoire, il y a bien le voyage en
terre sainte du final de la saison 2, le complot contre le roi et le
gang qui le sauve mais le Shérif ne connait pas la trahison de
Marian car Guy ne l'a pas dénoncé (mais sais qu'elle est le
nightwatchman), et Allan a bien rejoins le groupe.
Marian est en
terre sainte mais pas comme ennemie donc ne se trouvais pas dans le
désert attachée avec les autres.
Donc quand l'histoire commence,
le shérif et Guy rentrent en Angleterre suite à l'échec de la
tentative de meurtre contre le roi, et Marian a rejoint les outlaws.
Je ne sais pas si c'est très clair comme explications du contexte. Cette fic a été écrite entre janvier et avril 2008 donc ça fait déjà un petit moment. C'était pour permettre de patienter avant la diffusion de la saison 3. Etant fan de Marian et n'ayant pas du tout apprécié le final de la saison, j'ai écrit l'histoire comme j'aurai aimé que ça se passe.
Merci d'avance à tous ceux qui prendront le temps de lire cette histoire et j'espère qu'elle vous apportera autant de plaisir que j'en ai eu à l'écrire.
Bonne lecture.
Reviews are welcome.
Merci.
PS : Il y a 28 chapitres que j'ai découpé en 3 parties pour ne pas que ce soit trop long.
Chapitre 1. Adieux
Acre, Terre Sainte
Ils se trouvaient tous sur la plage, prêts à embarquer pour rentrer en Angleterre. Cela aurait du lui procurer un sentiment de joie de rentrer, mais il n'en été rien, au contraire. Elle se sentait lasse, vide et surtout malheureuse ; car elle rentrerait oui, mais sans lui. Il le lui avait annoncé la veille, alors qu'ils fêtaient tous le succès du sauvetage du roi contre le shérif et leur retour au pays.
Robin arriva sur la plage où ses compagnons, ses amis ; buvaient, chantaient et riaient. Mais lui n'avait pas le cœur à rire.
Il s'approcha de Marian qui regardait Much faire le pitre sur les épaules de petit Jean. Elle souriait. Elle était tellement belle quand elle était heureuse. Il s'en voulait terriblement de devoir lui effacer ce joli sourire de son visage.
Il lui toucha le bras pour attirer son attention et lui fit signe de le suivre.
Une fois à l'écart des autres, elle demanda :
- Tu lui as parlé ? Qu'est-ce qu'il te voulait ?
Il prit un air grave.
- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
- …
- Robin !
Il prit une profonde inspiration.
- Marian, je ne vais pas pouvoir rentrer avec vous.
Elle ouvrit la bouche pour répliquer mais il ne lui en laissa pas le temps.
- Le roi m'a demandé de prendre la tête d'un régiment. Il veut reprendre aux Sarazins le contrôle des ports. Il n'a plus beaucoup d'hommes et il a besoin de quelqu'un pour les mener.
Je n'ai pas pu refuser, je suis désolé.
- Non, tu ne peux pas faire ça, pas une seconde fois.
Ces derniers mots furent cités dans un murmure et il ne les aurait pas entendus s'il ne s'était pas rapproché.
- Il a besoin de moi Marian.
- Mais nous aussi on a besoin de toi. L'Angleterre a besoin de toi
- Il EST l'Angleterre
- J'ai besoin de toi (elle pleurait presque).
Il posa la main sur sa joue
- Je sais
Elle le regarda, surprise de sa réponse.
- Et que fais-tu des autres ? Il ne peut plus y avoir de gang de Robin Hood sans Robin Hood.
Il la fixa avec ce regard espiègle qu'elle adorait détesté.
- Ils peuvent devenir le gang du Nightwatchman
Elle eu un demi sourire
- Ne te moque pas de moi. Robin tu ne peux pas faire ça. Tu n'as pas le droit de les abandonner, d'abandonner les villageois. Ils t'aiment, ils comptent sur toi.
- Je sais tous ça. Ne crois pas que c'est facile pour moi. Je ne veux pas le faire, mais je dois le faire.
Elle sourit aux souvenirs que lui rappelaient ces mots.
- Il en va de mon honneur et de mes convictions. Toi tu peux me comprendre, tu es comme moi, tu as toujours porté allégeance à notre roi, tu sais que je dois le faire.
Elle pleurait réellement maintenant.
- Oui je comprends. Et c'est ça qui fait mal. Ce serait tellement plus facile de t'en vouloir et de te haïr. Mais je m'en voudrais si je t'empêchais de faire ce que tu crois être juste. Alors fais-le, et reviens vite.
Il la prit dans ses bras et respira ses cheveux qui sentaient si bon.
-Merci.
Ils se trouvaient donc sur la plage, l'heure des aux-revoir était là. On aurait cru des funérailles.
Robin n'avait annoncé la nouvelle au groupe qu'au petit matin après les avoir réveillé de leur nuit de beuverie car il ne voulait pas leur gâcher la fête, pour une fois qu'ils s'amusaient aussi bien.
Ils avaient accepté la nouvelle assez bien car ils respectaient son choix.
- Maître, vous êtes sûr que vous ne voulez pas que je reste.
- Non Much, j'ai besoin de toi en Angleterre.
Il se tourna un peu et baissa la voix pour ne pas que les autres entendent :
- Je veux que tu me rendes un service Much. J'ai besoin que tu veilles sur Marian à ma place. Promet moi que tu le feras.
- Oui je le promets. Je sais combien elle compte pour vous. Je veillerai sur elle comme vous le feriez, vous avez ma parole.
-Merci Much.
Et il prit son meilleur ami dans les bras pour une dernière accolade et rejoignit Ddaq.
- Veille bien sur eux Djaq, qu'ils ne fassent pas de bêtises. Je compte sur toi.
Les autres souriaient à cette remarque pendant qu'il l'étreignait.
- Will, je te confie le gang, tu sauras les mener je le sais.
Tous les regards convergèrent vers Will.
- Mais Rob…
- Il n'y a pas de mais. Nous sommes Robin Hood, pas je mais nous, ne l'oubliez jamais. Je sais que vous pourrez vous en sortir sans moi. Les villageois ont besoin de chacun d'entre vous. Ne laissez pas tomber.
Petit Jean acquiesça à cette phrase avant de lui dire au revoir.
Puis ce fus le tour d'Allan.
Les deux hommes se regardèrent, se défièrent. Mais il y avait aussi dans leur regard de l'amitié et un profond respect.
- Je ne dis pas que je te pardonne Allan, mais je suis content que tu aies repris tes esprits et que tu sois revenu dans le droit chemin.
Les deux hommes sourirent avant de se dire au-revoir.
- Mais je te préviens, si à mon retour je vois que tu nous a encore trahis, je promets que Marian ne sera pas là cette fois pour sauver ta peau.
Son sourire s'effaça quand il se tourna vers cette dernière.
C'était à son tour de dire au revoir à l'homme qu'elle aimait plus que tout, même s'il lui avait fallu du temps pour s'en rendre compte. Elle avait les larmes aux yeux quand il s'approcha d'elle. Mais quand il fut devant elle, elle s'aperçut que lui aussi avait les yeux brillants.
- Redis-moi pourquoi je ne peux pas rester avec toi.
- Parce que tu sais que la guerre n'est pas pour les femmes, c'est trop dangereux, et que je ne pourrais faire attention à moi si je dois d'abord veiller sur toi or tu veux que je revienne vivant n'est-ce pas ? Dit-il avec un sourire.
- Oui…Promet-le moi !
- Quoi ?
- De revenir vivant
Il sourit à nouveau, elle l'aimait. Sa fierté se gonfla.
- Je te le promets.
Il la regarda intensément puis l'embrassa.
C'était la première fois qu'ils s'embrassaient en public, devant les autres, mais tout deux s'en fichait. Ils étaient dans une bulle et plus rien d'autre ne comptait.
Les autres justement, un peu gênés, s'éclipsèrent.
Au bout d'un moment, quand ils furent à bout de souffle, ils s'écartèrent l'un de l'autre.
Robin la regarda avec tous l'amour qu'il lui portait.
- N'oublie pas notre projet. Je m'occupe du retour du roi, occupe toi du shérif. Seulement ensuite on pourra enfin être ensemble, et à ce moment je te promets que jamais plus je ne te quitterais.
Elle acquiesça alors qu'elle posait sa tête contre son torse.
- Et n'oublie jamais que je t'aime
- Moi aussi je t'aime, répondit-elle
Et ils restèrent dans leur petit monde encore un long moment.
Chapitre 2. Surprise
2 mois plus tard, Château de Nottingham
Elle se trouvait dans sa chambre, cette chambre qu'elle détestait.
Elle n'aurait pas du se trouver là, non elle n'aurait pas du. Elle devrait se trouver à Sherwood, avec l'homme qu'elle aime, et non dans ce château et passer son temps à faire semblant.
A faire semblant d'être loyale envers le shérif, à faire semblant que quelque chose serait possible entre elle et Guy.
Guy…
Il lui avait sauvé la vie…plusieurs fois, et ne l'avait pas dénoncé.
Grace à lui, elle pouvait encore informer les outlaws des méfaits du Shérif, et ainsi tenir la promesse qu'elle avait faite à Robin de le combattre.
Guy…
Il avait changé depuis quelques temps. Il était plus accessible, plus tendre avec elle. Ils leur arrivaient même de rire ensemble quelques fois. Elle ressentait quelque chose pour lui, une sorte d'affection, celle que l'on ressent envers un ami. Il se montrait si prévenant à son égard.
Elle savait qu'il l'aimait, et cela la mettait mal à l'aise. Il avait fait des choses horribles dans sa vie, mais elle ne voulait pas pour autant qu'il souffre… pas à cause d'elle.
Après se qu'il s'était passé en Terre Sainte, il devait se douter qu'elle pactisait avec la bande de Robin Hood, mais il lui avait quand même permis de vivre au château ; certainement pour la surveiller, mais peut-être aussi pour la protéger.
Elle se sentait coupable de devoir le trahir, mais il le fallait. Pour le roi, pour l'Angleterre….pour Robin.
Robin….
Son amour, sa raison de vivre. Il lui manquait terriblement.
Même pendant ses 5 ans d'absence il ne lui avait pas autant manqué car cette fois, elle ne pouvait pas le détester pour apaiser sa douleur. Non pas cette fois….au contraire, elle l'aimait comme jamais elle ne pensait pouvoir aimer quelqu'un. Elle n'aurait jamais pu imaginer avant qu'un amour puisse être aussi fort.
Cela faisait 2 mois qu'ils s'étaient quittés et cela lui semblait une éternité.
Soudain, elle eu une révélation qui la fit frissonner jusqu'à l'échine.
- Oh mon Dieu…
Village de Clun
Comme toutes les semaines, Marian amenait au village les quelques miches de pain qu'elle avait réussi à dérober aux cuisines du château (non sans l'aide des servantes qui y travaillaient).
Mais quand elle arriva, les soldats du shérif l'avaient malheureusement précédé.
Il régnait une atmosphère de terreur et de cruauté. L'air empestait la fumée, des femmes criaient, des enfants pleuraient, des hommes étaient au sol, inconscients. D'autres saignaient ou avaient le visage tuméfié.
Les soldats étaient en train de collecter les taxes mais ils étaient beaucoup plus violents qu'à l'accoutumé. Ils étaient en train de saccager les maisons, emmenaient de force ceux qui ne pouvaient pas payer et pour la première fois, prenaient même aux villageois les maigres ressources qu'ils avaient pour se nourrir : volailles, porcs, chèvres….
Un soldat poussa un villageois qui tomba à terre.
Marian se précipita vers lui pour l'aider à se relever.
- Que faite-vous ? Vous n'avez pas le droit !
- Oh que si ! Ordres du shérif Milady.
- Mais vous ne voyez pas que ces gens meurent de faim ?
- Pas d'argent pour payer les taxes, pas de nourriture. Nouvelles directives.
- Mais comment voulez vous qu'ils payent s'ils n'ont plus rien à exploiter ! hurla-t-elle.
- Pas mes affaires ! maugréa le soldat en s'éloignant, tenant un autre villageois par le col pour le mettre en cage.
Marian tenta de s'interposer mais se retrouva bientôt à mordre la poussière.
Elle se releva très vite, mais se sentait impuissante face à tous ces soldats et à cette situation.
Ces villageois avaient besoin du Nightwatchman.
Elle se sentait face à un cruel dilemme. Elle devait faire quelque chose, agir, vite, mais elle ne pouvait pas. C'était trop risqué…car elle n'était plus seule désormais.
Chapitre 3. Soupçons
Château de Nottingham
Elle se dirigeait vers la grande salle, d'un pas rapide et décidé. Elle était en colère et comptait bien demander des explications au shérif.
Heureusement, après avoir demandé de l'aide aux outlaws, ils étaient arrivés à temps au château pour éviter la pendaison des pauvres villageois et les libérer.
Le shérif devait lui aussi être furieux, mais elle ne se démonta pas.
Quand elle arriva dans la salle, il était effectivement en train de hurler après Guy et même de le frapper.
- Vous êtes bon à rien ! Un minable ! Un enfant de 5 ans serait plus capable que vous de me ramener cette vermine. Je les veux Gisborne ! Je veux les voir pendus, écartelés, bouffés par les corbeaux. Je veux…
Il s'interrompit en voyant Marian.
- Marian ! dit-il d'un ton mielleux
Marian fut choquée de sa surprenante capacité à retrouver son calme en à peine quelques secondes.
- Vos amis m'ont encore bien eu. Je vois que même sans Hood ils sont encore…capables. Quelle malchance ! dit-il avec un sourire que Marian ne sut interpréter.
- Ce ne sont pas mes amis !
- Ah non ?
Il y eu un silence qui la mit très mal à l'aise. Il se doutait de quelque chose. Elle tourna la tête en direction de Guy pour obtenir un indice mais celui-ci fixait le sol. On aurait dit un petit garçon venant de se faire réprimandé par sa mère.
Elle décida de détourner la conversation. Après tout puisqu'elle était là, autant dire ce qu'elle avait à dire, même si elle devait avouer qu'elle craignait le shérif. Il venait de lui démontrer à l'instant que ses réactions étaient imprévisibles.
- Pourquoi avoir donné l'ordre de leur confisquer le peu de nourriture qu'ils ont ? L'argent ne vous suffit plus ? Le peuple meurt de faim. Comment voulez-vous qu'ils vous paient s'ils n'ont même plus la force de travailler.
- Je me contente simplement de récupérer ce qui est à moi… Faites attention ma chère ! C'est fou ce qu'il y a des vols ces temps ci.
Il insinuait que…Oh bon sang, elle faillit perdre pied mais elle se ressaisit. C'était ce qu'il cherchait : la déstabiliser. Elle ne voulait pas lui faire ce plaisir, cela aurait été se dénoncer elle-même. Elle prit une profonde inspiration avant de rétorquer :
- Ce n'est pas une raison. Ces gens volent parce que c'est leur seul moyen de survivre…Vous n'avez pas le droit de faire ça.
Il se rapprocha à seulement quelques centimètres de son visage et la fixa avec un regard d'autorité, mélangé à du dédain et de la colère.
- J'ai tous les droits au contraire.
C'était une façon indirecte de lui montrer que le débat était clos.
Elle préféra ne pas insister. Cela valait mieux…pour sa couverture qui était déjà pas mal ébranlée.
Elle acquiesça de la tête ce qui fit naitre sur le visage du shérif un sourire de satisfaction.
Elle fit une petite révérence, et tout en quittant la pièce, fixa Guy qui n'avait pas bougé depuis tout à l'heure, les yeux toujours rivés au sol.
Elle se sentait frustrée, mais aussi en colère et en même temps un peu effrayée.
Chapitre 4. Tu me manques
Village de Locksley
Elle se trouvait, contemplant le coucher du soleil, sur la colline dominant le village, là où, elle le savait, aimait se recueillir Robin. C'est justement pour cela qu'elle s'y trouvait. Car elle aimait penser à lui en contemplant le village où s'était écrit le début de leur histoire. Là où elle avait rencontré le jeune Lord, où ils jouaient ensemble (ou plutôt où il la taquinait), où ils avaient appris à ce connaître puis plus tard où ils flirtaient. Là où elle avait appris à l'aimer. Là où il la demanda en mariage pour la première fois et où il lui annonça ensuite qu'il l'abandonnait pour la guerre.
Mais c'était du passé tout ça. Elle songea plutôt à l'avenir, au petit être qui grandissait en elle.
Oh mon Dieu… Comment était-ce possible…Une seule nuit…Une seule et unique nuit merveilleuse la veille de son départ quand il lui avait annoncé qu'il ne rentrait pas en Angleterre, il y aura bientôt 3 mois de cela.
Elle se surprenait à les imaginer, tous les trois, heureux, vivant dans la demeure qui vit grandir Robin, chez lui…chez eux.
Mais c'était impossible. Trop d'obstacle leur barraient la route, à commencer par le shérif.
Quand elle s'était rendu compte de sa grossesse, une vague de panique l'avait submergée. Maintenant, elle s'était faite à cette idée, mais elle était toujours autant effrayée…par l'inconnu, et par l'avenir.
Si elle avait été dans une bulle avec rien autour hormis Robin, sans cette situation actuelle qui était déjà assez compliquée sans devoir ajouter en plus l'éducation d'un enfant, elle aurait pu être la plus heureuse des femmes.
Mais malheureusement ce n'était pas le cas. Le shérif était bien réel. L'absence du roi et du père de son enfant aussi.
Que faire ? Pourquoi était-elle seule à devoir surmonter ça ?
Mais même si Robin avait été là, éduquer un enfant dans une forêt, dans un climat de danger quotidien n'était pas la meilleure des solutions.
Elle se sentait totalement perdue. Elle se rendit compte soudain qu'une larme lui chatouillait la joue.
- Robin je t'en prie…reviens vite ! Nous avons besoin de toi ! dit-elle avec une profonde tristesse, la main sur son ventre.
Pendant ce temps, Terre Sainte, Port de Jaffa
La nuit était tombée et la lune était haute dans le ciel, éclairant la mer de ses rayons argentés.
Robin était sur la plage, assis dans le sable, encore chaud du soleil éclatant de la journée.
Il contemplait le port en contre bas et le bateau qu'il prendrait demain pour rentrer en Angleterre, auprès de sa Marian.
Elle était son pays, son chez lui, son havre de paix. Comme elle lui manquait.
Sa nuit passée avec elle n'avait fait qu'empirer ce sentiment. Il pensait à elle constamment, à son odeur, à sa peau si douce…
Il avait du mal à se concentrer dans la journée (lui ayant valu quelques mésaventures) et ne dormait pas la nuit, repensant sans cesse à ses magnifiques yeux bleus emplis d'amour et de désir.
Il était heureux ce soir, car il serait bientôt de nouveau à ses côtés.
Le roi avait en effet réussi à instaurer la paix avec Saladin (le vrai cette fois ci). Ils s'étaient mis d'accord sur une entente de 5 ans au terme de laquelle la cité de Jérusalem resterait musulmane mais serait ouverte aux pèlerins chrétiens. Tous les soldats pouvaient ainsi rentrer chez eux.
Il avait réussi. Il rentrait, le roi avec lui. Tout ne pourrait ensuite qu'aller mieux.
- Je serais bientôt là mon amour !
Chapitre 5. Mise au point
Château de Nottingham
Marian était dans le couloir, s'apprêtant à entrer dans sa chambre après avoir essayer d'obtenir quelques informations auprès des gardes sur les activités du shérif, quand elle vit Guy venir dans sa direction d'un pas assuré…ou peut-être pressé.
-Marian !
Quand il fut près d'elle, elle reconnut la lueur dans ses yeux : l'inquiétude.
- Que se passe-t-il ?
- Je dois vous parler !
- Oui ?
- Pas ici ! dit-il en désignant la porte de sa chambre.
Même si elle savait ne pas avoir à craindre Guy, du moins le pensait-elle, elle appréhendait ses actions s'ils se retrouvaient seuls dans une chambre. Mais elle se ressaisit. Après tout ce n'était pas la première fois.
Elle ouvrit donc la porte et le fit entrer.
- Je vous écoute !
- Le shérif a des soupçons ! dit-il en refermant la porte.
Elle ouvrit grand les yeux, surprise. Une boule se format dans sa gorge.
- Sur quoi ?
- Sur vous !
- Sur moi ?
Oh non…elle était découverte.
- Il pense que les vols de nourriture et le sauvetage des prisonniers sont vos œuvres !
- …
- A-t-il raison ?
- Non je…
- Ne me mentez pas !
Il n'avait pas crié. Au contraire. Sa voix était calme et posée et ses yeux presque suppliants. Il ne voulait pas la juger. Il voulait seulement la vérité. Elle décida de la lui donner.
- Oui….C'est vrai.
Guy soupira, apparemment de soulagement. Il le savait donc et n'espérait juste aucuns mensonges.
- Vous êtes dans de beaux draps.
- Comment l'avez- vous su ?
- Un cuisinier a parlé…sous la contrainte.
- Oh mon dieu non ! Est-il ?
- Non, juste prisonnier…et un peu amoché.
- Je m'en veux. Je n'aurais pas du.
- Non, vous n'auriez pas du !
- Que dois-je faire ?
Elle se sentait totalement désemparée et perdue.
- Je ne sais pas !avoua-t-il. Le shérif a toujours eu quelques soupçons mais là vous lui avez donné le bâton pour vous battre.
- Que va-t-il faire ?
- Je ne sais pas. Certainement vous pendre. Vous savez qu'il l'a déjà fait pour moins que ça.
Un sanglot lui traversa la gorge et elle se mit à pleurer. Sa vue se brouilla, sa tête lui tournait et elle fut obligée de s'adosser au mur pour ne pas tomber.
Guy s'avança, prudemment, et lui toucha l'épaule. Comme elle ne réagissait pas, il l'a pris dans ses bras et lui caressa les cheveux.
Elle se laissa aller contre lui et pleura encore plus fort. Elle en avait besoin.
Elle songeait à son bébé. Il ne pouvait pas mourir avant d'avoir connu la vie..non…il ne pouvait pas. Elle était complètement déboussolée et se blottit encore plus près contre Guy. Elle en avait besoin. Elle avait besoin de sa chaleur pour lui redonner un peu de vie.
- Marian !
Il s'écarta un peu pour pouvoir la regarder dans les yeux.
- J'ai peut-être une solution !
Elle reprit tous à coup espoir et le fixa d'un air interrogateur.
- J'ai déjà émis cette solution mais…peut-être que si je vous épousais ?
Elle s'écarta totalement de lui.
- Le shérif a besoin de moi. Il n'oserait pas s'en prendre à ma femme ! Je lui suis trop indispensable pour qu'il prenne le risque de se faire un ennemi. Car je ne le permettrais pas…qu'on vous fasse du mal.
Elle le regarda avec un mélange de compassion, de tendresse et de remerciements.
- Je ne peux pas ! murmura-t-elle.
Il s'avança vers elle, lui prit le visage entre ses mains et essuya de ses pouces les larmes qui avaient coulées de long de ses joues.
- Je suis de votre côté Marian. Je tiens à vous et je promets de vous protéger du mieux que je pourrais. Faites-moi confiance !
Il fallait qu'elle lui dise. Elle n'avait plus le choix.
Elle prit une profonde inspiration et le regarda droit dans les yeux.
- Je suis déjà mariée !
Chapitre 6. Trois mois plus tôt
3 mois plus tôt, Acre,
Terre Sainte
- Il en va de mon honneur et de mes
convictions. Toi tu peux me comprendre, tu es comme moi, tu as
toujours porté allégeance à notre roi, tu sais que je dois le
faire.
Elle pleurait réellement maintenant.
-
Oui je comprends. Et c'est ça qui fait mal. Ce serait tellement
plus facile de t'en vouloir et de te haïr. Mais je m'en voudrais
si je t'empêchais de faire ce que tu crois être juste. Alors
fais-le, et reviens vite.
Il la prit dans ses bras et
respira ses cheveux qui sentaient si bon.
-Merci.
Soudain,
Robin s'écarta vivement d'elle et posa un genou à terre. Marian
avait les yeux grands ouverts de surprise quand il demanda :
-
Veux-tu m'épouser ?
- Quoi ? Mais Robin, tu m'as déjà
posé cette question et tu sais bien que oui !
- Non je
veux dire…veut-tu m'épouser maintenant ?
- Quoi là ?
Tout de suite ?
- Oui maintenant, tout de suite, sur le
champ ! dit-il en riant.
Marian se mit à rire avec lui et
il lui prit la main d'un geste vif et se mit à courir.
-
Robin où m'emmènes-tu ?
- Tu vas voir !
Il
rentra prestement dans une tente et alla réveiller l'homme qui y
dormait.
- Peter, réveilles-toi !
- humm !
-
Allez réveilles-toi ! Tu as un mariage à célébrer !
-
Quoi ! Quel mariage ? dit l'homme d'une voix pâteuse.
-
Le mien.
-Quoi ? Cette fois-ci, le moine templier était
parfaitement réveillé. Tu rigoles ?
- Non pas du tout
!
En prononçant ces mots, Robin désigna Marian qui était
resté à l'entrée et qui regardait la scène avec le sourire
d'une femme qui allait se marier à l'homme qu'elle aimait.
-
Peter, je te présente Marian !
- Ma…Marian ? Ta Marian ?
Celle dont tu n'a pas arrêté de me parler pendant 5 ans ?
Robin
eut un sourire éclatant qui lui montait jusqu'aux oreilles.
-
Ah ben je comprends mieux ! dit le moine en sortant du lit.
-
Allez dépêches-toi ! s'impatienta Robin.
- Oui !
Laisse-moi le temps de m'habiller. Attendez-moi dehors, j'arrive
!
Robin s'exécuta et entraina Marian avec lui.
-
Alors comme ça tu as parlé de moi à tes copains de batailles ! dit
Marian en croisant les bras, amusée.
Robin fit une moue
désolée.
- Je ne comprends pas. Tu m'as abandonné pour
la guerre il y a 6 ans et tu rabâchais les oreilles des tes
compagnons à mon sujet pendant cette guerre justement ?
-
Marian ! Je t'ai abandonné c'est vrai, mais ça n'empêche pas
que je n'ai jamais cessé de t'aimer, et que je t'aimerai
jusqu'à la fin de mes jours.
Elle le fixa avec des yeux
emplis d'amour. Elle s'approchait pour l'embrasser quand le
moine sortit de sa tente.
- Où va-t-on ?
demanda-t-il.
Robin le regarda et Peter compris tout de
suite et souri d'un air entendue.
Le jeune Lord pris la
main de sa future femme et se mis en marche, le moine sur leurs
talons.
Ils passèrent non loin de l'endroit où se
trouvaient les outlaws. Ceux-ci chantaient à tue-tête et semblaient
déjà bien grisés.
Ils marchèrent encore pendant un bon
quart d'heure, en silence quand ils arrivèrent au sommet d'une
falaise.
Marian eut un soupir d'exclamation.
-
Oh mon Dieu ! Robin, cet endroit est magnifique.
- Pas
autant que toi !
Elle lui souri et reporta son attention
devant elle.
La lune, presque pleine, était haute dans le
ciel et éclairait la mer qui s'étendait à perte de vue.
Il
faisait encore chaud et l'air de la mer leur amenait l'odeur des
embruns, mêlée au parfum exotique des arbres en fleurs qui les
entouraient. On pouvait percevoir leurs couleurs vives malgré la
nuit.
- As-tu ta bague ? demanda Robin.
Elle
enleva la chaine qu'elle portait autour du cou et récupéra
l'anneau qui lui servait de pendentif pour le lui donner.
Le
moine se posta face à eux, dos à la mer.
- Fais vite !
demanda Robin. On a déjà trop attendu.
Le templier se
racla la gorge avant de commencer.
- Robin de Locksley,
acceptes-tu de prendre cette femme ici présente pour épouse, de
l'aimer et de la chérir. Dans la joie comme dans la peine, dans la
richesse comme dans la pauvreté, dans la santé comme dans la
maladie, jusqu'à ce que la mort vous sépare ?
Robin eut
un frisson d'excitation. Il se tourna vers celle qu'il aimait et
répondit avec tout l'amour dont il était capable :
-
Oui je le veux !
- Marian Fitzwalter, acceptes-tu de
prendre cet homme ici présent pour époux, de l'aimer et de le
chérir. Dans la joie comme dans la peine, dans la richesse comme
dans la pauvreté, dans la santé comme dans la maladie, jusqu'à
ce que la mort vous sépare ?
Elle avait les larmes aux
yeux quand elle prononça les mots qui allaient changer sa vie à
tout jamais.
- Oui je le veux ! murmura-t-elle, la voix
pleine d'émotion.
Une larme roula sur sa joue quand
Robin lui glissa l'anneau frai sur son annulaire.
- Tu
peux embrasser la mariée !
Il s'approcha tout doucement.
Ils se regardèrent comme jamais ils ne l'avaient fait auparavant,
avec les yeux de la passion et du grand amour.
Il s'empara
de ses lèvres avec une infinie douceur et scella de cette façon
leur mariage.
- Je t'aime !
- Je t'aime !
Chapitre 7. Tout va mal
- Je suis déjà mariée !
Il s'écarta totalement d'elle et la fixa, le regard emplis d'incompréhension.
- Quoi ?
Il avait murmuré ce mot.
Elle hésita :
- Je suis mariée Guy ! dit-elle doucement. Pardon !
- Robin ?
Ce n'était pas une question, juste une constatation.
- Oui ! Sa réponse, donnée dans un souffle, fut presque inaudible.
Il se dirigea vers la porte, doucement, les épaules voutées, en titubant presque.
Il n'était pas en colère visiblement, juste horriblement déçu et trahis, ce qui était bien pire.
Marian aurait préféré qu'il crie car elle ne supportait pas de devoir lui faire tant de mal.
Guy ouvrit la porte, appela le garde dans le couloir et prononça quelques mots qu'elle ne put entendre.
Il revint ensuite dans la chambre et la fixa, d'un regard totalement abattu :
- Sortez !
Marian ne sut comment réagir.
- Allez-vous-en ! Je ne veux plus vous voir.
Il criait enfin maintenant mais repris vite son calme.
- Paul vous mènera hors de Nottingham. Je m'arrangerai pour que votre sortie se fasse dans la plus grande discrétion, ensuite, je me décharge de votre sécurité et je ne veux plus jamais entendre parler de vous. Mais je présume que les compagnons de Locksley aideront la femme de leur chef !
Sa voix était pleine de rancœur et d'amertume à présent.
- Adieu Milady !
Mon Dieu que cette phrase était froide et impersonnelle.
Et il sortit de la chambre.
Elle eut un pincement au cœur.
- Venez Madame ! dit le garde en tendant le bras. Dépêchez –vous avant que Sir Guy ne change d'avis.
Marian se ressaisit à ces mots. Guy la laissait partir. Il lui donnait une chance de sortir du château vivante. Il fallait qu'elle saisisse cette opportunité maintenant.
Pendant ce temps, Terre Sainte, Port de Jaffa
Le sable était rouge. L'air, sentant l'odeur âcre du sang, faisait résonner l'écho des cris d'agonies et de douleur, ainsi que le tintement des épées qui s'entrechoquaient.
C'était une embuscade.
Ils étaient beaucoup trop nombreux.
Robin combattait un homme cagoulé. Il cria des ordres tout en parant une attaque.
- Le roi ! Protégez le roi !
Il enfonça sa lame dans le ventre de son assaillant et couru en direction du souverain, tout en évitant plusieurs attaques.
Il était presque à ses côtés quand un homme, immense, surgit devant lui et attaqua.
Il évita l'épée de justesse et planta son épée dans la poitrine de l'ennemi.
L'homme tomba à genoux quand Robin entendit crier. Il se détourna pour voir le roi, assommé, emmené par ces hommes.
Il allait à sa rescousse quand il sentit une douleur vive, non…plutôt inimaginable. Il descendit le regard dans son bas ventre pour voir une auréole rouge s'agrandir.
Il tomba au sol. Tout, autour de lui, devenait flou. Les cris des anglais devenaient que bourdonnements à ses oreilles. Les nuages au dessus de lui tourbillonnaient.
- Marian ! Je suis désolé !
Puis ce fut le trou noir.
Chapitre 8. Douloureuse annonce
2 mois plus tard, outlaws' camp, Sherwood
- J'ai faim !
Tous les regards convergèrent vers Much
- Bah quoi ? C'est interdit d'avoir faim ?
Un gargouillis accompagna ses paroles et le petit groupe se mit à s'esclaffer.
- D'accord Much ! répondit Djaq. Fais un feu, je vais chercher le lièvre !
- Oh non pas du lièvre, on en a déjà mangé hier ! reprit Much
- Je croyais que t'avais faim ! rétorqua Allan, levant un sourcil.
Much marmonna dans sa barbe et se leva pour faire ce que lui demandais Djaq. Les autres se remirent à rire de plus belle.
Marian se leva à son tour pour aller aider Much.
Elle prit au passage quelques buches que Much s'empressa de lui prendre des mains.
- Vous ne devez pas porter ça. Allez-vous asseoir. Je m'en occupe !
Marian émit un petit rire et le regarda, amusée.
- Much, je suis enceinte, pas en sucre !
Il lui reprit des mains une buche qu'elle avait ramassée, avec un air de remontrance.
- Peut-être, mais j'ai promis à Robin de veiller sur vous comme il le ferait, et je doute qu'il accepterait de mettre en danger son enfant !
Marian sourit franchement :
- Much ! Tu n'exagère pas un peu là. Ce n'est qu'un malheureux bout de bois !
- Tttt ! Allez-vous asseoir !
Marian n'aimais pas qu'on lui donne des ordres, mais elle savait que Much essayait de faire de son mieux et voulais tout simplement tenir une promesse. Alors elle alla se rasseoir avec les autres.
- Vous finirez par vous y habituer ! dit Petit Jean
- J'en doute. Il m'exaspère ! répondit-elle, sur un ton léger et amusé, car elle n'en pensait pas un mot.
- Quoi ?
- Rien occupe-toi de ton feu ! rétorqua Allan
Et ils se remirent à rire, mais furent stoppés net par les paroles de Will :
- Le signal !
- Chouette ! On va pouvoir s'amuser un peu. Je commençais à m'ennuyer ! rétorqua Allan en se levant. J'espère que c'est un gros gibier.
Petit Jean retint Marian par le bras
- Ce n'est pas une bonne idée !
- Oh allez Petit Jean. Moi aussi je m'ennuie. J'ai besoin d'un peu d'action.
- Ce n'est pas raisonnable.
- Je suis une grande fille ! Arrêtez de me choyer. Je promets d'être très prudente. Et elle le regarda avec des yeux suppliants qui eurent raison de lui.
Et ils se mirent en marche.
- Hé attendez –moi ! hurla Much. Vous ne devriez pas venir ! dit-il à Marian une fois arrivée à sa hauteur.
Mais ils étaient déjà arrivés.
Le piège de Will avait embourbé une diligence.
- Hé, hé ! C'est effectivement un gros gibier ! dit Allan, une lueur espiègle dans les yeux.
Ils sortirent tous leurs armes et encerclèrent la diligence, ainsi que les hommes qui étaient autour à essayer de la dégager.
Allan, avec un plaisir évident, les accueilli :
- Bonjour messieurs ! Nous n'allons pas vous embêter longtemps. Juste une collecte de droit de passage !
- Un droit de passage ? dit un homme, richement vêtu, et visiblement le propriétaire du carrosse. Je ne savais pas qu'il fallait payer une taxe pour traverser cette forêt ! Je vois que la région à beaucoup changer depuis 6 ans pour que des hors la loi fassent la loi !dit-il en riant, visiblement pas intimidé du tout.
Much arrêta Allan qui s'apprêtait à prendre la bourse qui pendait à la ceinture du noble.
- 6 ans ? Ca fait longtemps bien loin de chez vous ! remarqua-t-il
- Et oui. Pendant que vous vous amusez à détrousser de loyaux sujets de la couronne, je me battais pour notre bon roi en Terre Sainte !
- En Terre Sainte ? Depuis quand êtes-vous revenu ? demanda Marian.
- Nous avons accosté à Portsmouth il y a une semaine !
Marian se sentait soudain légère de bonheur. La Terre Sainte ? Une semaine ? Robin est rentré pensa-t-elle, ivre de joie.
C'est cependant Will qui posa la question :
- Nous avons un ami qui était en terre sainte, à Acre, dans la garde personnelle du roi. Robin de Locksley. Savez-vous s'il était sur le bateau ?
L'homme prit soudain un air grave.
- Quoi vous n'êtes pas au courant ?
Marian eu un frisson qui lui courba l'échine. Elle avait un mauvais pressentiment.
- Il y a eu une embuscade ! Notre roi s'est fait enlevé, et la majorité des soldats y ont laissé leur vie.
Un petit cri strident fendit l'air : Marian tomba à genoux.
Djaq s'agenouilla près d'elle pour essayer de l'apaiser.
Tout le groupe avait les larmes aux yeux ou une boule dans la gorge. Seul Petit Jean eu la force de poser la question fatidique :
- Et Robin ?
- Tout les survivants étaient sur le bateau. J'en fais partie.
Tout le monde comprit. Il termina néanmoins :
- Il n'était pas sur le bateau…Je suis désolé !
Robin…mort...ce n'était pas possible…non…
Marian se leva d'un bond et courut aussi vite qu'elle le put. Elle ne savait pas où elle allait mais qu'importe, la seule chose qui comptait était de s'éloigner de cet homme. Des branches lui griffaient le visage dans sa précipitation. Le vent accentuait la froideur de ses larmes sur ses joues. Elle courut jusqu'à perdre haleine et quand elle n'en put plus, elle s'arrêta enfin et s'allongea sur un tapis de mousses, pleurant toutes les larmes de son corps.
- Non ! Tu ne pas me faire ça. Tu n'avais pas le droit…tu m'avais promis ! hurla-t-elle.
Et elle pleura des heures, jusqu'à ce que ses yeux ne puissent plus verser une seule larme.
Je vous mets les paroles de la chanson d'Amel Bent Tu n'es plus là car je trouve qu'elles illustrent bien ce que peux ressentir Marian à ce moment
Où est l'épaule sur laquelle je
me reposais
La présence chaude que mon corps aimait serrer
Où
est passée la voix qui répondait à mes questions
L'autre
moitié de moi sans qui je perdais la raison
Quand le jour me réveille et qu'il
m'offre encore ses plus beaux éclats
Le vide est le même tu
n'es plus là
Dans mon demi-sommeil, je respire
Mais je sais
que je ne vis pas
Plus rien n'est pareil
Quand tu n'es plus
là
Je ne suis plus sûre de ce qui nous est arrivé
J'y pense
tous les jours j'ai même peur d'accepter
J'ai gardé le
meilleur et enterré le reste
Effacé tes erreurs oublié tes
promesses
Chapitre 9. Proposition indécente
Village de Clun
Much et Marian étaient en train de distribuer des victuailles aux villageois.
Elle avait du insister pour venir et aider Much mais les outlaws avaient fini par céder et accepter d'un commun accord qu'elle aille au village avec lui.
Ils savaient tous qu'elle avait besoin de s'évader ; et se rendre utile pouvait lui faire oublier la funeste nouvelle de la semaine passée.
Mais à condition bien sûr qu'elle reste discrète.
Ils faisaient le maigre bonheur des paysans quand des bruits de chevaux au galop leur parvinrent.
Marian eu juste le temps de remonter la capuche de sa cape qu'elle aperçu un grand étalon noir, chevauché par un homme habillé tout de cuir…Guy, accompagné de quelques soudards.
- Marian ! Éclipse-toi ! Vite !
Elle secoua la tête et se dirigea vers les chevaux quand Much la retint.
- Non ! Ils te verront ! Attend moi à l'orée de la forêt. Je t'y retrouve avec les chevaux dès que je peux.
- Et toi ? Que vas-tu faire ?
- Je vais me débrouiller ! Maintenant pars, vite !
Pour sa sécurité et surtout celle de son enfant, Marian obéit. Elle se couvrit encore plus le visage, et partit à pied en direction de la forêt.
Cela ne faisait pas 5 minutes qu'elle attendait au point de rendez-vous qu'elle entendit des sabots marteler le sol.
- Much ! dit-elle en sortant de sa cachette mais fut stoppée net de surprise. Guy ?
Bon sang ! Pourquoi était-elle sortit de la forêt aussi imprudemment, sans avoir vérifié au préalable que c'était bien le hors-la-loi.
Se maudissant, elle fit demi-tour et se dirigea vers la forêt. Un maigre espoir lui disait que peut-être Guy la laisserait partir, comme la dernière fois.
- Marian !
Quelle sotte pensa-t-elle. Mais elle ne se retourna pas et continua de marcher comme si de rien n'était.
Guy descendit de cheval et courut dans sa direction.
-Marian, attendez ! Je voudrais vous parler ! dit-il en lui agrippant le bras pour l'obliger à s'arrêter et se retourner. Ce qu'elle fut bien obligée de faire.
- Vous m'avez pourtant bien dit le contraire la dernière fois que l'on s'est vu.
- S'il vous plait Marian, écoutez moi !
Il avait visiblement eu le temps de se calmer en 2 mois.
Elle le fixa d'un air impatient.
- J'ai appris la nouvelle ! Marian je suis désolé.
- Je ne veux pas de vos condoléances hypocrites. Je pense au contraire que cette situation doit bien arranger vos affaires !
- Je mentirais effectivement si je disais que sa mort me fait de la peine. Mais j'en ai pour vous ! Je m'inquiète pour vous !
- Il ne faut pas ! Je me débrouille très bien sans vous !
- Marian ! insista-t-il, laissez moi faire quelque chose pour vous !
- Nous n'avons pas besoin de vous !
- Nous ?
C'est alors qu'enfin, Guy remarqua le ventre bombé sous sa cape.
Il ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit.
Marian pris enfin conscience du danger que représentait cette révélation et prit peur.
Elle se mit à courir mais Guy fut plus rapide et la retint.
- Non attendez ! Ne craignez rien. Je…Je ne dirais rien. Attendez s'il vous plait.
Pas rassurée pour autant, elle fit cependant ce qu'il lui demandait.
- Combien de temps ? demanda-t-il.
Elle hésita mais à quoi bon.
- Bientôt 6 mois !
- Oh mon Dieu ! murmura-t-il pour lui-même.
- Ecoutez Guy, je ne comprends pas l'intérêt de cette conversation. Laissez-moi partir !
- Vous avez l'intention d'élever cet enfant dans la forêt ?
- Que voulez-vous que je fasse d'autre ? Je n'ai pas d'autres options.
- Ce n'est pas le meilleur endroit ! remarqua-t-il.
- Vous vous souciez du bien-être des enfants maintenant ?
- Du vôtre oui !
- Et celui de Robin ! rectifia-t-elle, hurlant presque, comme pour se convaincre elle-même.
Guy émit une exclamation bourrue, peut-être dégoutée pensa-t-elle.
- Ecoutez Marian ! Je comprends votre peine, et je veux vous aider.
- Ne vous sentez pas obligé. Vous ne me devez rien !
- Mais vous ne comprenez pas que je veux votre bien! Il la prit par les épaules et la secoua. Il criait maintenant, excédé. Je tiens à vous et je ne veux que votre bonheur ! Vous m'avez manqué pendant ces 2 mois. Je me suis aperçu que sans vous, je n'étais qu'une loque. Je pense à vous sans arrêt. Vous hantez mes nuits et même mes journées. J'ai besoin de vous Marian.
- Oui ! Et maintenant la place est libre ! dit-elle d'un ton amer.
- Laissez-moi-vous offrir le rang qui vous revient : celui d'une Lady. Ainsi qu'une éducation dans un foyer pour votre enfant !
- Je ne comprends pas : vous êtes prêt à élevé l'enfant de votre ennemi ? dit-elle déstabilisée et incrédule.
- Je vous aime Marian ! Et oui, je suis prêt à l'élever comme le mien si je vous ai en contre partie.
- Je suis mariée !
- Vous êtes veuve ! rectifia-t-il.
Ces mots lui transpercèrent le cœur et il s'en rendit compte, malheureusement trop tard.
Elle le gifla de toutes ses forces. Il la regarda, surpris, la marque de ses doigts restant imprimée sur sa joue.
- Pardonnez-moi ! Je ne voulais pas dire ça.
- Mais vous l'avez fait ! dit Marian, haineuse.
- Ecoutez, je sais que Robin était votre mari. Je sais que c'est son enfant, et je sais aussi qu'il restera à jamais dans votre cœur. Mais une femme enceinte doit être mariée. Je peux vous apporter la sécurité, à vous et au petit.
- Vous acceptez donc de vous rabaisser à n'être qu'une substitution ? Je ne peux accepter votre offre Guy. Je vous apprécie et je veux être honnête avec vous. Vous méritez une femme qui vous aime. Qui vous aime vous, et non par dépit. Je suis désolée Guy.
Et elle partit en direction du camp.
- Réfléchissez à ma proposition ! dit-il dans son dos tandis qu'elle s'éloignait.
Chapitre 10. Grave décision
Much était furieux. Marian ne l'avait jamais vu comme ça.
Les autres, assis, suivaient la conversation mais ne disait mots. Mais Marian percevait néanmoins leur colère.
- Vous ne pouvez pas faire ça ! Avez-vous perdu l'esprit ?
- Je suis très rationnelle au contraire ! Peut-être même trop ! se dit-elle à elle-même.
- Je ne peux vous laisser faire ! Il hurlait. Pleurait de rage même.
- Je le doit Much !
- Avez-vous pensé à ce que dirait Robin ! Mais non que suis-je bête. Vous l'avez oublié.
Ta femme t'a déjà oublié ! dit-il en direction du ciel.
- Much tu ne peux pas dire ça. C'est justement parce que je pense à lui et à ce qu'il m'a laissé que j'agis comme ça. Je veux protéger notre enfant !
- Parce que vous croyez qu'il sera protégé avec…lui ? Allan venait d'intervenir dans la conversation.
- Je pense qu'il sera plus en sécurité à Locksley…chez son père, que dans cette forêt.
- Guy ne peut rien vous apporter de bon ! tenta de raisonner petit Jean.
- Il m'apporte un toit Jean. Il m'apporte la certitude que mon bébé vivra au chaud pendant l'hiver. Qu'il aura des cadeaux pour ses anniversaires et une chambre à lui…
- Vous êtes si… ! Much ne put terminer sa phrase, ne voulant pas être vulgaire. Comment pouvez-vous concevoir de vivre dans la maison de Robin avec son pire ennemi qui élève son enfant !
- Je n'ai pas le choix Much ! Je veux simplement protéger le cadeau qu'il m'a fait. Je sais que Guy est la dernière personne que Robin voudrais pour élever son enfant. Mais c'est aussi la seule qui puisse m'aider.
- Parce que nous on ne peut pas c'est vrai ! continua Much, ironique. Je me décarcasse depuis des mois pour être à vos petits soins, pour être sûr que tous va bien et que tout se passe le mieux possible. Pour être sûr que vous ne manquiez de rien…
- Je sais ça Much ! Sachez tous que je me rends compte de tout ce que vous faites pour moi, et je ne vous remercierais jamais assez pour ça. Mais ma décision est prise !
- Alors ne comptez plus sur nous ! termina Much en donnant un coup de pied dans une pierre qui trainait à terre.
Puis il s'en alla, plus furieux que jamais. Les autres le suivirent, non sans un regard de reproche envers Marian avant de s'éloigner.
Seul Djaq resta près d'elle.
- Je comprends ! dit-elle doucement. Une mère ferait l'impossible pour le bien de son enfant. Mais promettez-moi une chose ! demanda-t-elle.
Marian acquiesça.
- Parlez-lui de son père ! dit-elle en désignant son ventre. Qu'il sache qui il était et combien les gens l'aimaient. Qu'il sache que son père était un homme bien…un héros…celui de son pays.
- Sois sûr que je le ferais ! Plutôt deux fois qu'une ! dit-elle dans un sourire sans joie.
Et Djaq, dans un dernier regard vers Marian, partit rejoindre les autres.
Pendant ce temps à Bat Yam, sud de Jaffa, Terre Sainte
- Non reste couché ! dit un homme mulâtre, avec un fort accent.
- Je dois me lever Tarik ! répondit Robin. Je n'en peux plus de cette chambre.
- Mais ce n'est pas prudent ! Ta blessure pourrait se rouvrir. Je te rappelle que tu as été gravement blessé !
- Tu n'as pas besoin de me le rappelé, je le sens à chaque seconde ! dit-il dans un rire douloureux. Mais il faut que je parte. J'ai déjà trop attendu.
- Attend Robin ! Il y a eu du nouveau pendant que tu dormais. Les garçons sont revenus. Un informateur a parlé…au sujet de l'enlèvement.
Il eu a ces mots toute l'attention de Robin, qui faisait son bagage.
Robin l'interrogea du regard, l'encourageant à continuer.
- Ce serait apparemment l'œuvre des autrichiens !
- L'Autriche ? Que vient-elle faire dans cette histoire ? se demanda Robin.
- Ca je ne sais pas l'ami. Ce sont vos histoires. Nous avons assez de problèmes ici pour se soucier de ceux en Europe.
Robin soupira et pris son sac.
- Où vas-tu ?
- En Autriche ! dit-il dépité.
- Tu ne rentre pas chez toi ? Depuis le temps que tu me parle de ta belle Angleterre !
- Non Tarik ! Il faut que j'éclaircisse cette histoire. Et que je fasse le maximum pour sortir mon roi de cette situation. J'ai promis à quelqu'un de rentrer au pays avec lui ! dit-il avec une étincelle d'amour dans les yeux en pensant à sa femme.
- Tu es sûr de ne pas vouloir attendre encore un peu, te reposer ? Ce serait plus prudent.
- Non ! Cela fait plus de deux mois que j'attends. Il faut que je parte !
- Alors fait attention à toi mon frère ! dit le sarrasin en prenant le jeune Lord dans ses bras pour une accolade d'adieux.
- Je sais ce que je te dois l'ami !
- Je l'ai fait pour mon frère ! Que son âme soit en paix auprès d'Allah ! Et pour la bonté d'un chrétien qui jadis l'épargna ! dit le maure avec un sourire de gratitude envers Robin.
- Merci pour tout.
Chapitre 11. Nuit de noce
Locksley Manor
Marian se trouvait dans la chambre de Robin…ou plutôt celle de Guy.
Elle était maintenant une femme mariée. Pour la seconde fois pensa-t-elle amèrement.
- Je n'avais pas le choix. J'ai fais ce qu'il y avait de mieux à faire ! se dit-elle à voix haute pour se convaincre.
Ils s'étaient marié en toute intimité dans l'après midi, ici à Locksley. Elle pouvait encore entendre le remue-ménage causé par leur mariage dehors. Une petite fête avait suivie au manoir où Guy avait convié quelques habitants privilégiés. Elle avait essayé de faire bonne figure mais le cœur n'y était pas. Elle sentait de plus le regard accusateur de quelques villageois qui avaient eu vent de sa relation passée avec le vrai maître des lieux.
Mais maintenant elle se trouvait dans cette chambre.
Elle ne se sentait pas bien et redoutait comme la peste ce qui allait suivre : sa nuit de noce.
Elle était en proie à ses tourments quand le marié entra dans la pièce. Il avait enlevé sa veste de cuir et ne portait qu'une fine chemise dont on pouvait voir les muscles à travers.
Elle fut troublée et se détourna.
Il s'approcha doucement et vint se poster derrière elle. Il dégagea les cheveux de la jeune femme et posa un baiser léger comme la brise sur son cou, où battait son pouls, qui allait d'ailleurs à vive allure.
- Ma femme ! dit-il en la serrant plus étroitement contre lui.
Elle pouvait maintenant percevoir son désir aux creux de ses reins, ce qui l'affola davantage. Elle se dégagea et lui fit face, ce qui permit à Guy de s'emparer de ses lèvres.
Son baiser était presque brusque, sans aucune douceur. L'impatience pensa-t-elle.
Elle posa ses mains sur son visage et le repoussa, gentiment.
Guy lui jeta un regard incrédule.
- Pardonnez-moi ! dit-elle doucement. Je ne peux pas !
Il soupira, déçu et frustré.
- Laissez-moi du temps ! demanda-t-elle.
Il acquiesça. Mais elle se sentit obligée de se justifier.
- Au moins jusqu'à l'accouchement. J'ai entendu dire que ce n'était pas bon pour le bébé de…
Elle ne put finir sa phrase.
Il hocha la tête, vraiment déçu mais compréhensif.
- Reposez vous !
Et il sortit de la chambre, prenant même le soin de refermer la porte derrière lui.
Elle s'affala sur le lit, éreintée mais tellement soulagée.
Chapitre 12. Retour
5 mois plus tard, Outlaws' camp, Sherwood
Petit Jean revenait au camp. La chasse avait apparemment été bonne.
Il fit un tour panoramique des lieux puis demanda :
- Will et Djaq ne sont pas revenus ?
- Non ! Mais j'ai comme l'impression qu'ils ne vont pas revenir tout de suite ! repondit Allan, sur le ton de la plaisanterie.
- Ou qu'ils vont revenir bredouilles ! renchérit Much sur le même ton.
- Bah peut-être pas ! remarqua Allan d'un air entendu qui fit s'esclaffer Much.
- Laissez les tranquille tout les deux ! gronda petit Jean. Ils ont bien le droit de s'évader un peu ! On en a tous besoin ! dit-il d'un air triste.
- Ah ça pour s'évader, ils doivent s'évader ! continua Allan, ce qui provoqua un fou rire à Much.
- J'ai comme l'impression qu'on parle de nous !
Les outlaws se retournèrent. Will et Ddaq venait d'arriver, main dans la main, et portant chacun un lièvre dans l'autre main.
- Mauvaises langues ! reprocha Jean aux deux autres sans que les nouveaux arrivants puissent entendre.
Allan essaya de se contenir et se racla la gorge avant de demander :
- Je vois que la chasse à été bonne ! N'est-ce pas Will ?
Much pouffa.
- Oui très bonne ! renchérit Will avec un sourire en passant devant eux et en donnant une tape derrière la tête d'Allan une fois arrivé à son niveau, ce qui eu raison de la maitrise de Much qui s'écroula à terre de rire, et qui fit malgré tout sourire petit Jean.
Mais un craquement de branche fit naître le silence.
- Shutt ! fit Jean en posant un doigt sur ses lèvres.
Les autres s'armèrent en moins de deux, parés à l'attaque.
Mais Much, redevenu très sérieux, et même pâle rompit le silence, ainsi que sa garde.
- Jésus, Marie, Joseph !
- C'est impossible ! murmura Djaq.
Tous poussèrent des exclamations de stupeur.
- Ben quoi ? On dirait que vous avez vu un fantôme !
Et Robin se mit à rire en ouvrant les bras, attendant qu'on l'accueil comme il se doit.
Ce que les autres firent sans attendre en criant de joie.
- On te croyait mort ! dit Allan, pendant que tous serraient en même temps Robin dans ses bras.
- Non ! Mais je vais bientôt l'être si vous ne me lâchez pas ! Vous m'étouffez, précisa-t-il.
- Oh pardon ! dit Much en le lâchant et en remettant son bonnet pour se donner une contenance.
- C'est incroyable ! dit Will, un sourire béat aux lèvres.
Une fois tout le monde remis des retrouvailles, Robin posa la question.
- Pourquoi croyiez –vous que j'étais mort ?
- Bah c'est le comte de Mansfield ! commença Much. Il est revenu de Terre Sainte il y a plusieurs mois maintenant, et nous a expliqué ce qui s'y est passé. Il nous a dit pour l'enlèvement du roi, et aussi que presque tout le monde avait été tué.
Robin pris un air sombre.
- Oui c'est vrai. J'ai été gravement blessé.
Puis il sourit :
- Mais je suis là maintenant !
- Que s'est-il passé ? demanda Djaq.
Alors Robin raconta toute l'histoire.
- Il y a eu une embuscade le jour où l'on devait rentrer. C'est là que le roi s'est fait enlevé. J'ai été poignardé, mais un sarazin m'a trouvé quelques heures plus tard. Il a des dons en médecine et m'a sauvé.
- Un sarazin ? Sauver un chrétien ? s'étonna Allan
- Tous ne sont pas des tueurs sanguinaires Allan ! s'emporta Djaq. Et certains sont emplis de bonté et de compassion ! lui dit-elle d'un air accusateur.
Puis elle reprit, envers Robin :
- Tu es resté tous ce temps en Terre Sainte ? Cela devait être très grave pour une convalescence aussi longue.
- Non ! J'ai quitté la Terre Sainte il y a plusieurs mois maintenant.
- Ou étiez-vous alors? demanda Much
- En Autriche !
- En Autriche ?
- Oui, avant mon départ, j'ai appris qui avait commandité l'enlèvement.
- Mais ce sont les germaniques qui l'ont enlevé ! reprit Will. L'empereur Henri VI a demandé une rançon.
- Oui je sais. Mais ce sont bien les autrichiens que j'ai combattu. Le duc Leopold V a ensuite remis Richard à Henri, mais je ne l'ai appris que sur place. J'ai appris qu'il demandait une rançon et ne pouvant rien faire, je suis rentré.
- Bienvenue chez toi ! lui dit petit Jean en lui donnant une tape amicale dans le dos.
Puis Robin détailla le camp.
- Où est Marian ?
Ah, la question fatidique. Tous se regardèrent mais c'est Djaq qui prit la parole.
- Robin ! dit-elle d'un air grave. Il faut que tu sache quelque chose !
