Voici donc ma première fiction!Et j'ai choisi d'écrire sur Hunger Games! :) J'ai choisi de ne pas reprendre une histoire complète avec les personnages principaux (Katniss et Peeta), même s'ils apparaîtront régulièrement. En gros, je me suis arrêtée à la fin du un, me disant que malgré le fait qu'ils aient été dans le nez du Capitole pendant un bon moment, la suite des livres n'a pas eu lieu (j'en dis pas plus, pas de spoilers!).

Katniss et Peeta sont donc les deux Mentors du District douze. Illiade a gagné la précédente édition des Hunger Games, un peu par hasard, contre le Tribut de Katniss et Peeta, Harmias. C'est, en très très gros, le topo! :) Et je vous laisse donc lire...

Bonne lecture!


Entourée de ses préparateurs, elle se tenait debout, au beau milieu du salon de la maison de vainqueur dont elle avait hérité grâce à sa victoire inattendue un an plus tôt. Naïsse pestait sur les cernes mauves qui rongeaient son visage. « Depuis combien de temps n'as-tu plus dormi ? » Si elle savait… un an. Un an qu'elle ne parvenait plus à fermer l'œil plus de quinze minutes sans que l'image de son coéquipier, de son allié, le tribut du District douze s'écroulant au sol après avoir achevé leur dernier adversaire, le Carrière du District un, ne s'affiche derrière ses paupières fermées. « Illiade ? Illiade… ! » Elle reprenait ses esprits à la voix de Gilbla, remarquant alors que les trois personnes s'occupant de son apparence avaient pris face à elle, leurs visages soucieux. Elle avait probablement dû partir dans ses pensées trop longtemps. « Ce n'est rien. C'est juste que l'idée d'être un Mentor ne m'enchante pas plus que cela. » Visiblement peu convaincus de sa réponse, ils se remettent à la tâche sans un mot. Elle avait hérité de personnes peu bavardes, et elle en était plutôt reconnaissante. Elle ne voulait absolument pas parler de ce qui était arrivé dans l'Arène, et encore moins de ce qu'elle avait ressenti à la mort de Harmias.

La peau débarrassée de toutes les sortes de poils existant sur cette fichue planète, les ongles parfaitement manucurés, les cheveux coiffés, elle put se mettre au lit sans que personne ne s'y oppose. Elle ne fermerait pas l'œil, elle le savait. La Moisson du lendemain lui rappelait trop la sienne, un an plus tôt. Celle qui avait mené à sa perte, malgré la victoire.

De mémoire de spectateur des Hunger Games, jamais un gagnant n'avait dû être préparé durant plus de six mois avant d'être montré au monde de Panem. Illiade avait été la première. Rendue folle par la vue de son allié allongé à ses côtés, le coup de canon retentissant dans le ciel, tandis que la voix de Caesar Flickerman annonçait avec joie que la Tribut du District huit était la soixante-dix-neuvième gagnante des Hunger Games. A peine ses mots terminés, elle s'était effondrée, son corps frêle secoué par des sanglots de rage, de douleur et de désespoir. Ce n'était pas juste. Elle aurait dû mourir, et lui aurait dû survivre. C'était ce qui était prévu, au départ. Sauf que ni l'un, ni l'autre n'avait pensé que Harmias serait grièvement blessé par l'œuvre des Juges, et par son combat à mort avec le dernier des Tributs, à part eux, restant dans le Jeu. Six mois. Ils avaient mis six mois à la rendre présentable, à faire qu'elle ne hurle plus en public, à la moindre vision lui rappelant celui qu'elle avait aimé et qui était mort sans qu'elle ne puisse rien y faire.

Elle soupira, se retournant une énième fois dans son lit. Il n'était plus temps d'y penser, il fallait qu'elle se concentre sur la prochaine édition des Hunger Games. Les quatre-vingtièmes. Elle devrait épauler la fille de son District qui serait choisie, tout en sachant pertinemment bien qu'elle n'avait pas la moindre chance de s'en sortir. Ici, mis à part la couture, on ne savait rien faire d'autre. Or, dans l'Arène, ce n'était pas du fil et une aiguille qui allaient aider les Tributs.

Illiade ne devait son salut qu'à son alliance, à des sponsors complètement sous le charme de son histoire, et à un solide coup de chance. Elle doutait que cela se reproduise cette année. Qu'allait-elle dire aux parents de cette gamine ? Comment allait-elle bien pouvoir la conseiller ? Certes, depuis qu'elle était rentrée et s'était installée dans ce quartier luxueux, elle avait appris tout ce qu'elle pouvait pour aider ses futurs protégés. Elle avait observé les techniques des différents gagnants au cours des Hunger Games. Elle avait pu récupérer des vidéos lui permettant d'étudier tout cela dans le calme. Mais elle ne pourrait jamais apprendre à quelqu'un à tuer en quatre jours. Elle-même ne l'avait fait qu'en y étant forcée pour sauver sa propre vie. Et tout cela à prix de gros sanglots et de tremblements qui ont duré des heures.

Elle savait qu'elle n'aurait jamais dû revenir à la mare. La Corne d'Abondance était trop proche, elle risquait de se faire attaquer de toutes parts. Mais c'était le seul point d'eau qu'elle connaissait, et elle mourait de soif. Alors, elle y était allée, plongeant sa gourde dans la mare d'eau douce, plongeant ses lèvres pour boire le plus possible en peu de temps.

Elle avait été alertée par un bruit de feuilles derrière elle. Mais lorsqu'elle s'était retournée il était trop tard. Le Tribut du District six était déjà sur elle. Elle avait hurlé, sachant que personne ne viendrait à sa rescousse. Cela ne faisait que quarante-huit heures que les Jeux avaient commencé, tous cherchaient à sauver sa peau. Elle n'avait aucun allié. Elle était seule. Et elle se rendit compte qu'elle avait fait l'erreur de sa vie en venant chercher cette eau.

Le Tribut affichait un large sourire, visiblement heureux de pouvoir l'achever. Elle espérait que ce serait rapide. Elle ne voulait pas d'une mort douloureuse. Deux jours… c'était déjà mieux que nombre d'autres Tributs de son District passés avant elle, se dit-elle. « Toujours vivante. Plutôt étonnant. » Son rire lui glaça le sang, et ses mots la firent bouillir. Il la maintenait au sol, mais ne semblait pas fort malin, vu que ses jambes pouvaient encore bouger sans problème. La lame du couteau s'approchait dangereusement de la chair de son visage, et elle prit peur en se rendant compte que sa mort allait être lente et douloureuse.

L'adrénaline qui coulait dans ses veines la fit réagir, et son genou trouva la cuisse de son adversaire, qui se redressa sous la douleur, libérant les mains de la jeune femme, qui attrapa alors son petit couteau, l'une des deux seules armes, avec une aiguille retrouvée au sol quelques heures plus tôt, qu'elle possédait. Il lui servait à se nourrir, à se cacher, mais elle n'aurait jamais imaginé qu'elle pourrait se défendre avec. La voyant avec cette arme, le Tribut essaya une nouvelle fois de l'immobiliser, mais cette fois, elle tenta de le contrer.

Elle y mettait toute la force possible, se rendant compte que son ennemi était probablement moins habitué à la faim qu'elle. Ses bras se mirent rapidement à trembler, mais elle tenait bon. Elle savait que s'il avait été en meilleure forme, il l'aurait écrabouillée comme on écrase un cafard. Elle poussa un hurlement de douleur lorsque le couteau parfaitement aiguisé déchira la peau de sa joue. Elle sentait le liquide chaud couler, la douleur lui tenaillait la poitrine, mais il ne la tuerait pas si facilement. Elle voulait que son District soit fier, que cette mort n'ait pas été si simple.

Sans qu'elle ne sache comment elle avait fait, le petit couteau qu'elle tenait dans sa main toucha le bras du garçon, qui, par pur réflexe, relâcha quelques dixièmes de seconde sa prise sur elle. Juste suffisamment pour que, d'un geste rageur, elle enfonce cette petite lame dans son torse, pile à ce qu'elle pensait être l'endroit du cœur. Et c'était cela. Il ne fallut que quelques secondes pour qu'il s'effondre de tout son poids sur elle, et que le coup de canon retentisse au-dessus d'eux. Elle ne comprit qu'à ce moment, et elle plaqua son poings dans sa bouche pour retenir son hurlement de terreur. Elle avait tué. Elle l'avait tué.

Elle tenta de se dégager du corps, mais ses tremblements lui donnaient encore plus de fil à retorde que ce qu'elle n'avait prévu. Les larmes commençaient à couler, son corps était secoué de sanglots. Une fois débarrassée du cadavre, elle récupéra sa lame, l'essuyant au sol dans un accès de lucidité, et courut vers la forêt. Mais son chemin ne fut pas long… quelques secondes plus tard, elle fut plaquée contre un arbre, une hache coincée contre son cou. Les larmes coulaient, elle parvenait même à peine de remarquer qu'il s'agissait encore une fois d'un garçon. Elle n'avait plus aucune chance.

« S'il te plaît… fais ça vite. » Elle le suppliait, elle n'en pouvait plus. Elle avait tué, elle voulait mourir. Pourtant, rien ne vint. Elle tremblait, de plus en plus fort. Cela lui sembla long, terriblement. De longues minutes où elle avait la lame qui lui semblait glacée, qui lui irritait la gorge. Puis, finalement, plus rien, et elle s'effondra au sol. Quelques secondes plus tard, elle se sentit soulevée, et ne protesta même pas. Elle voulait mourir. Qu'il la tue, n'importe où, n'importe comment, mais qu'elle meure. Sans rien dire, elle se rendit compte qu'il marchait, à une allure plutôt rapide. Pour la première fois, elle leva les yeux sur lui. Il semblait si jeune… et si vieux à la fois. Ses cheveux courts étaient recouverts de boue, si bien que si elle ne l'avait pas vu lors de l'entraînement, elle n'aurait pas su dire qu'ils étaient châtains. Son visage était celui d'un gamin, et si ses yeux n'avaient pas eu cette lueur de détermination, elle lui aurait donné quatorze ans, tout au plus. Pourtant, les muscles qu'elle pouvait sentir maintenant qu'il la portait, sa force et son endurance lui faisaient dire qu'il avait au minimum seize ans, peut-être même dix-sept. Mais ce n'était pas le moment de se poser ce genre de questions. Il l'emmenait au calme, pour l'achever. Elle espérait qu'il respecterait sa demande. Qu'il ferait cela vite. Le garçon du District douze. Le protégé de Katniss Everdeen et de Peeta Mellark.

Elle ne s'aperçut qu'elle s'était assoupie que lorsqu'elle se réveilla en sursaut, probablement plusieurs heures plus tard. Son cauchemar lui avait fait revivre son meurtre, en mille fois pire. Elle était allongée au sol, dans un désordre de feuilles, d'herbes et de branches. Il faisait sombre, et elle se rendit compte qu'il l'avait emmenée dans une grotte. Elle fit un bond en se rendant compte qu'il était penché sur elle, probablement depuis un moment. « C'était la première fois que tu tuais, n'est-ce pas ? » Sa voix était calme. Sans savoir pourquoi, elle frissonna. Sans doute parce que c'était la voix de celui qui allait la tuer. Elle hocha la tête pour lui confirmer ce qu'il disait, et il soupira, avant de s'asseoir au sol. « Tu aurais dû te préparer à l'idée. Tu aurais mieux encaissé le coup. » Je le regardais tailler avec facilité un bout de bois qu'il tenait entre ses mains. Peut-être sa future arme ? « Tu vas me tuer ? Combien en as-tu exécuté avant moi ? » « Un seul. Mais je ne te tuerai pas. Ne me demande pas pourquoi, mais je ne le ferai pas. »

Illiade se réveilla en sueur alors que les premiers rayons du soleil pointaient par la fenêtre. Elle venait de revivre son premier meurtre, et sa rencontre avec Harmias. Elle soupira, se laissant retomber sur le dos. Elle avait dormi, mais à quel prix ? Elle devait probablement paraître encore plus fatiguée que la veille. Mais peu importait. C'était la Moisson. Elle n'était pas forcée d'avoir l'air heureux.

Ses préparateurs avaient pour mission de ne pas trop l'apprêter. Une robe qui se fondrait dans la masse, un maquillage on ne peut plus basique qui lui donnerait néanmoins meilleure mine, et une coiffure simplissime. Elle demanda à ce qu'on laisse ses cheveux lâchés. Elle se disait que s'ils étaient tirés en arrière, elle aurait encore plus l'air d'être un monstre. Elle avait tué deux tributs dans l'Arène, l'année précédente. Et elle se sentait toujours affreusement mal pour cela. « Redresse le menton. » « Tourne-toi un peu vers la gauche. » « Non, un peu plus vers la droite ! » Elle s'efforçait de faire ce qu'ils lui demandaient, mais cela la rendait malade. « Pourquoi dois-je être apprêtée pour aller chercher les gamins qui vont se faire tuer cette année ? Je n'ai pas besoin de ça ! » « Tu vas passer à la télévision ma jolie. » Elle s'en fichait pas mal, mais elle se taisait. Après tout, ils n'y étaient pas pour grand-chose.

C'était au Capitole qu'elle en voulait. Pour cette Moisson, pour son rôle de Mentor, pour la mort de son seul allié dans l'Arène. Elle ne se voilait pas la face. S'ils l'avaient voulu, ils auraient pu le garder en vie et la voir morte. Mais il l'avait laissé se faire saigner à blanc. Et rien que pour cela, elle cherchait la force de refuser tout ce qu'ils leur faisaient faire.

« Joyeux Hunger Games ! Puisse le sort vous être favorable ! » Jeuniva Sanford commençait son discours annuel habituel. Elle tirerait au sort les différents noms des tributs après avoir accueilli les anciens vainqueurs sur scène. « … et notre gagnante de l'an passé, Illiade Weeber. » Comme elle s'y attendait – et elle préférait largement cela – pas de cris, pas d'applaudissements. Certes, son District avait été terriblement fier de la voir remporter les Hunger Games l'an passé. Mais cela ne voulait pas dire qu'ils approuvaient ces Jeux pour autant. Elle montait sur l'estrade aux côtés des autres anciens gagnants. Deux hommes.

L'un, Gabson, avait une quarantaine d'année, le front chauve, et son fils faisait partie, pour la première année, des enfants susceptibles d'être moissonnés. Son visage était angoissé, et elle ne put s'empêcher de serrer doucement son bras pour lui communiquer son soutien. Il était son ancien Mentor, un homme d'une rare bonté, qui avait tout tenté pour la faire aller le plus loin possible. Il l'avait aidée à se remettre sur pieds, après la finale des Jeux. Gagner les Hunger Games, au District huit, c'était un coup de chance, il en avait bien conscience. Ils n'étaient pas entraînés comme les Carrières du District un, ou deux.

De l'autre côté, Junias, ancien gagnant qui avait maintenant une soixantaine d'années. Il ne lui avait pas été d'une grande aide l'année précédente, et il n'irait même pas au Capitole cette année. Elle le connaissait à peine, à vrai dire.

« Honneur aux dames ! » Jeuniva l'avait tirée de ses pensées, et elle reporta son attention sur elle. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine. Elle allait connaître le nom de celle qu'elle devrait épauler, et qui finirait probablement pour verser son propre sang dans l'Arène. Elle sentait les fourmillements habituels précédant les larmes, et se retenait de les verser maintenant. Ce n'était pas le moment. Jeuniva tira un petit papier et revint à son micro, manquant de s'étaler au sol sans aucune raison. Si le moment n'était pas si important, probablement cela aurait-il était marrant. « Abdélina Karins ! » Lorsque la jeune fille d'une quinzaine d'année s'approcha, Illiade reconnut l'enfant de la lessiveuse du District. Elle semblait terriblement apeurée, ce qu'elle comprenait entièrement. Elle se plaça devant elle, au côté de leur 'présentatrice', qui lui faisait la bise avec un large sourire, comme si ce qui lui arrivait était un honneur.

« Place aux hommes ! » Elle posa sa main sur l'épaule de celle qui serait sa protégée. Elle la sentit tressaillir, mais elle ne se retourna pas. « Gabe Addison ! » Le garçon qui s'approcha était en fait le fils de l'épicier. Homme chez qui elle n'allait jamais avant d'avoir gagné les Jeux, tant ce qu'il vendait était hors de prix. Elle regardait le garçon de dix-sept ans monter sur l'estrade. Il essayait de garder la face, comme elle l'avait tenté l'année dernière. Mais elle sentait son désarroi.

« Et voici donc nos deux tributs de cette année ! ». Son voisin et ancien Mentor s'accorda quelques secondes assis sur une chaise, récupérant doucement ses esprits. Son fils n'irait pas dans l'Arène. Pas cette fois. Elle regarda alors Abdélina serrer la main de Gabe, se rendant alors encore plus compte qu'elle avait 23 chances sur 24 de la voir mourir en direct, sous ses yeux, sous sa propre protection, dans les prochaines semaines.


Voilà pour la fin du premier chapitre! Qu'en pensez-vous? J'attends vos reviews avec impatience! :) En tout cas, j'espère que cela vous aura plus! :D Je reviens d'ici peu avec le chapitre deux. ;)