Hey!

Me revoilà donc avec cette nouvelle petite fiction qui ne sera pas très longue, mais qui traite d'un sujet que j'ai rarement vu dans des fictions francophones : Hanahaki. Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, je vais tout de suite vous l'expliquer.

Aussi, cette fiction reprend le couple de mon autre fiction «Quand la chance s'en mêle», Kidd et mon OC, Akane. Mais pas d'inquiétude à avoir non plus, les deux sont indépendantes donc pas besoin d'avoir lu la première pour lire celle-ci. Mais si vous voulez aller y jeter un œil, rien ne vous y empêche ;) Pour ceux qui la suivent, ne vous en faites pas, le chapitre 21 sortira dans les prochains jours.

Pour en revenir sur Hanahaki, il s'agit d'une maladie fictive qu'une personne contracte lorsqu'elle ressent un fort amour à sens unique où qu'elle pense à sens unique. Des fleurs commencent à pousser dans ses poumons, l'étouffant peu à peu. À partir de là, trois chemins possibles.

Un, la personne qu'elle aime partage ses sentiments et elle guérit.

Deux, il existe une opération où les médecins peuvent enlever les fleurs, mais en contrepartie, la personne doit renoncer aux sentiments qu'elle ressent envers l'autre ou bien les souvenirs que l'on a de l'autre (ça inclut les sentiments). Au choix.

Trois, le drame, l'autre ne partage pas ses sentiments ou bien la personne n'ose pas lui avouer et ignore si les sentiments sont réciproques. Dans ce dernier cas, la maladie s'aggrave jusqu'à ce que les fleurs remplissent les poumons, la personne vomit littéralement ces fleurs, s'étouffe avec et meurt, tout simplement.

J'espère que mon explication est claire.

Je vous souhaite une agréable lecture.

Anamiya

Disclaimer : One Piece appartient à Eiichiro Oda, je ne fais que me servir de certain de ses personnages pour mon bon plaisir.


Sur un tombeau de roses chapitre 1 : Admiration

La toute première fois qu'Akane dut faire face à l'horreur de cette maladie, il n'avait que cinq ans, lorsque sa propre mère l'attrapa. Il demeurait le seul de ses cinq enfants à passer presque la totalité de son temps libre avec elle. Il fut, naturellement, l'unique à remarquer que sa santé se dégradait. Plus le temps avançait, plus sa respiration se faisait laborieuse et plus elle toussait en discontinu. Jusqu'à ce qu'Akane la voie agenouillée, sanglotante, vomissant ce qui lui apparaissait être un mélange de sang et de pétales de fleurs jaunes. Elle l'avait supplié de n'en parler à personne, lui expliquant vaguement de quoi il retournait. Jeune enfant candide et ignare qu'Akane était à l'époque, il n'avait pas réalisé la portée de ses mots donc il s'était tu. À peine un mois plus tard, on l'avait retrouvée allongée sur un lit de tulipes, morte.

Ce ne fut que bien des années après qu'Akane comprit vraiment ce qu'il s'était produit. Hanahaki, maladie provoquée par un puissant amour à sens unique. Le mariage de ses parents avait été arrangé, elle avait fini par en aimer un autre et en était morte. La raison pour laquelle elle avait obstinément gardé le silence, par contre, demeurait toujours un mystère. Il y avait aussi les moments où la culpabilité l'étreignait et où le jeune homme se disait que s'il avait ouvert la bouche, peut-être aurait-elle pu être opérée et sauvée. Néanmoins, toute cette histoire lui avait fait conclure une chose : jamais un amour ne vaudra une vie. Il se jura donc, à partir de ce moment-là, de ne jamais se retrouver un jour en une telle situation.

...

Le bruit était assourdissant dans les couloirs bondés de l'école alors que tous étaient ravis d'enfin achever la semaine et de rentrer chez eux. Tous paraissaient vouloir faire la compétition de celui qui quitterait les lieux le plus rapidement. Lui était à mille lieues de là. Se frayant avec aisance, grâce à sa fine carrure, un passage dans le flot, Akane ne pouvait détacher ses prunelles qui de la forme massive qui se distinguait de la foule dense… Eustass Kidd.

S'il mettait de côté sa tendance à la violence, il n'y existait rien que je jeune homme haïssait en Eustass. Il adorait ses cheveux flamboyants et indomptables, sa carrure puissante sans en être excessive et, oh Seigneur, ses yeux d'un cuivre un peu terne, mais qui semblait entrer en fusion lorsque leur propriétaire s'animait. Toutefois, ce qu'Akane admirait le plus en Kidd n'avait rien de physique : c'était le fait qu'il lui apparaissait comme un soleil. Lumineux et éclatant, à la fois apprécié et craint, mais surtout, libre. Le jeune homme était persuadé que s'il venait, un jour, à avoir le courage de s'en approcher de trop près, il finirait par en être brûlé.

– Ne t'étonne pas s'il te prend pour un fou si tu persistes à l'observer avec autant d'insistance. Lui fit remarquer une voix amusée, qu'il savait être celle de son amie Elizabeth, dans son dos alors que deux bras fluets enserrèrent son cou. Il y a des manières plus efficaces de draguer.

Le jeune homme grogna en guise de seule réponse. Machinalement, il se baissa légèrement, attrapa la jeune femme par en dessous des genoux et la hissa sans trop de difficultés sur son dos. Liz gloussa de joie et s'accrocha avec plus de fermeté à lui tandis qu'il percevait les regards atterrés de certains et ceux, amusés, qui avaient l'habitude de les admirer se promener ainsi. Lui-même ne put empêcher un fin sourire venir orner ses lèvres.

– Tu devrais aller le voir ! Clama avec force Elizabeth, lui les dirigeants avec paresse vers la sortie. Tu l'observes de loin depuis au moins un an et demi, prends un peu ton courage en main !

– On en a déjà assez discuté : je ne m'approcherais pas d'Eustass Kidd à plus de deux mètres et encore moins pour lui parler des pseudo-sentiments que tu imagines que je ressente pour lui.

- Arrête de te voiler la face ! répliqua assez sèchement la jeune femme. Tout ce que je veux, c'est qu'il ne t'arrive rien. Avec ce qu'il est arrivé à…

– Ça n'arrivera pas ! Coupa brutalement Akane. Je n'en suis pas à ce point-là. Ce n'est rien de plus qu'un peu d'admiration.

– Qui essaies-tu de convaincre là ?

Le jeune homme ne répliqua pas, se contentant de poursuivre lentement son chemin. Il ne trouvait, de toute manière, rien à répondre à ça : Elizabeth était l'une des personnes qui le connaissaient le mieux sur cette planète parfois bien plus que lui-même. Quoi qu'il puisse se passer dans la tête de son ami, la demoiselle le savait toujours sans qu'Akane ait même à ouvrir une seule fois la bouche. Au bout d'une ou deux minutes de ce silence infernal, c'est elle qui décida finalement à renoncer alors qu'il l'entendit soupirer dans son dos.

– Promets-moi juste de faire attention et de venir m'avoir dès qu'il y a quoi que ce soit.

– Liz…

– Jure-le-moi !

– D'accord, je te le promets. Souffla le jeune homme, résigné à ne pas avoir le dernier mot cette fois-ci.

– C'est navrant : avec ton joli minois, tu pourrais avoir n'importe qui.

– Très drôle…

Elizabeth gloussa, mais Akane la connaissait suffisamment pour savoir que ce rire était quelque peu forcé et qu'à présent, un sourire triste devait déjà avoir fait apparition sur son doux visage. Avec ses traits de poupée, son air canaille, ses élégantes boucles or et les deux saphirs qui lui faisaient office de prunelles. Liz pouvait avoir qui elle désirait, lui pas. Quelqu'un comme Eustass Kidd ne s'intéresserait jamais à lui, pas besoin de réfléchir plus loin pour savoir que c'était une mauvaise idée d'aller lui parler.

Le jeune homme essaya de ne pas grimacer au poids dans sa poitrine qui sembla prendre une ampleur insoutenable. Ainsi que quelque chose vint lui chatouiller la gorge, le faisant tousser avec force un bon nombre de fois. Akane tenta comme il put de ne pas laisser tomber son amie alors qu'il paraissait vouloir cracher ses poumons sur le sol crasseux de l'école. Lorsque cela se calma, le jeune homme n'eut guère le choix que de prendre un certain temps pour récupérer son souffle pendant que Liz Jouait avec ses mèches écarlates. II pouvait sentir l'Inquiétude de Liz percer par tous les pores de sa peau.

– Tout va bien ?

– Désolé... avec l'hiver qui arrive, j'ai dû attraper froid.

Le rouge entendit Elizabeth vaguement soupirer dans son dos. Elle enleva l'un de ses bras du tour de son cou, resserrant l'autre pour ne pas chuter. Il perçut un bruissement de tissu avant qu'elle ne dépose, avec douceur, sa lourde écharpe sur ses épaules.

– Franchement, que vais-je faire de toi ? souffla la jeune fille, dépitée. Si je n'étais pas là, tu te laisserais mourir ?

– Désolé...

– j'imagine que ça doit faire partie de ton charme.

Ce que son amie n'avait certainement pas besoin de savoir, c'était que ce n'était pas la première fois que cette scène se produisait. Voilà quelques semaines qu'Akane était pris de toux, à chaque coup plus violente, ça, et sa respiration se faisait par moment plus laborieuse et un poids semblait avoir voulu élire domicile dans sa poitrine. Le rouge avait pris froid, rien de plus... Du moins, c'était ce dont il essayait désespérément de se convaincre, il ne désirait même pas songer à l'autre hypothèse qui, néanmoins, ne restait jamais bien loin dans son esprit.

Elizabeth continuait, avec douceur, de passer sa main laiteuse dans sa tignasse, attendant, avec patience, qu'il se remette en route. Si la blonde se doutait de quoi que ce soit, elle n'en fit aucunement mention. C'était triste à dire, mais elle connaissait son ami tellement buté qu'il ne viendrait la voir qu'au pied du mur. Liz espérait simplement qu'Akane tienne sa promesse.

– Miss Johansen, Monsieur Hisui, puis-je savoir ce que vous pensez être en train de faire ? Retentit la voix nasillarde d'un de leur enseignant, au bout du couloir.

Ce fut le coup de fouet qu'il leur fallait pour se remettre en route. Liz gloussa fortement et s'empressa de donner une légère claque au postérieur de son ami pour qu'il se mette en mouvement. Ce qu'Akane se dépêcha de faire en riant dans les couloirs désormais vidés de leur école, l'enseignant les invectivant derrière eux. Ce que le rouge ne remarqua pas fut les prunelles d'un cuivre brûlant qui ne l'avait, pas à un instant, quitte tout au long de la scène.

...

Akane claqua la porte de la maison avec un soupir. Pas à chat dans les parages, étonnant… Satan numéro un, deux, trois et quatre devaient être en train de comploter quelque chose pour lui pourrir d'autant plus l'existence. Peut-être était-il dur, mais chacun de ses frères était une plaie dont il se passerait volontiers. Avait-il seulement le choix ?

– Ça a été ta journée ? Lui demanda doucement une voix grave alors qu'il s'apprêtait à monter se cacher dans sa chambre.

Le jeune homme se retourna pour lancer un regard noir et glacial à l'importun. Satan premier du nom… Naoya, celui-là valait bien les trois autres réunis. Le plus ironique demeurait bien dans le fait qu'il n'existait personne à qui il ressemblait autant. Son aîné possédait une silhouette des plus appréciable, grande et élancée avec une peau laiteuse sans le moindre défaut. Tous deux avaient la même tignasse écarlate et d'identiques prunelles jade. Aux seules différences que la chevelure de Naoya était coupée plus courts et semblait plus éclatante et que les yeux d'Akane étaient bien plus fades. Même sans ça, il n'y avait nullement comparaison : son aîné demeurait plus intelligent et était la coqueluche de tous… Il paraissait parfait… Tout ce que le jeune homme n'aurait jamais pour lui.

– Akane ? redemanda avec douceur son frère. Tu es sûr que tout va bien ?

Le plus triste dans tout cela était que, malgré l'écart énorme qui persistait entre eux, Naoya ne cessait jamais de se comporter ainsi avec lui. Toute cette fausse gentillesse, cette douceur hypocrite : ce dont le rouge ne supportait pas de recevoir de son aîné, c'était bien sa pitié. Ce qui était douloureux aussi résidait dans le fait que si jamais quelqu'un comme Eustass Kidd en venait à aimer un homme', c'est sous le charme de Naoya qu'il tomberait indubitablement. À cette seule pensée, à nouveau, sa gorge le chatouilla, sa respiration se fit de plus en plus difficile tandis qu'Akane était pris de violentes quintes de toux devant le regard impuissant de son aîné.

Naoya se précipita aussitôt à ses côtés, posant délicatement une main qui se voulait certainement réconfortante dans son dos alors que la seconde lui caressait doucement les cheveux. Sa gorge, sa cage thoracique, tout lui brûlait d'un feu incandescent. Il tentait tant bien que mal de reprendre, péniblement, son souffle entre deux quintes, ce qui n'eut que pour effet de l'étouffer avec plus de violence. De larmes cuisantes coulant le long de ses joues pâles, la tête lui tournant d'autant de par le feu le consumant de part en part qu'à cause du manque d'air, cette crise était interminable et dura bien plus longtemps que n'importe quelle autre. Elle le laissa pantelant avec un goût de sang sur la langue avec quelque chose qu'il ne voulait pas identifier. Discrètement, alors que celle-ci se calmait, Akane porta sa main à sa bouche pour en ressortir quelque chose de fin et poisseux. Ayant une vague idée de ce qu'il s'agissait, faisant tomber littéralement une chape de plomb sur son estomac, le rouge n'avait pas besoin que cet emmerdeur de Naoya s'en mêle.

– Tout va bien ? Lui demanda pour la énième fois son aîné, sa main lui caressant toujours tendrement les cheveux.

Akane se dégagea d'un mouvement brusque, fit deux pas en arrière, peinant à reprendre un souffle correct. Ses prunelles jade, elles, ne délaissaient plus leurs homologues qui semblaient blessées par son rejet brutal. Lentement, ne quittant pas son frère du regard, il grimpa, en arrière, une à une les marches qui menaient à sa chambre. Naoya, lui, non plus ne le lâchait pas des yeux. Il le scrutait avec ce regard qu'il haïssait tant empli de tristesse, de pitié.

– Arrête de faire comme si tu t'en souciais et fiche-moi ma paix ! hurla le rouge en même temps qu'il venait d'atteindre le palier et se rua vers sa chambre.

Une fois la porte claquée derrière lui et qu'il y fut adossé, Akane amena sa main fermée devant ses yeux pour y découvrir ce qu'elle renfermait. Un à un, il déplia chacun de ses doigts, le corps tremblant d'appréhension à l'idée de ce qu'il pouvait se trouver dans sa paume pâle. Son cœur manqua douloureusement un battement, les larmes s'amassant au coin de ses prunelles en constatant ce qu'il se tenait dans sa petite main. Un pétale taché de sang, rouge, l'exacte couleur de « ses » cheveux. Une si minuscule chose, fragile et si belle, qui pourtant le condamnait.