Le Poudlard Express roulait à vive allure en direction de Londres et même si tous les compartiments étaient occupés, les discussions se faisaient à voix basse, comme si on avait eu peur de déranger les compartiments voisins.

Harry regardait par la fenêtre, se souvenant des différents voyages qu'il avait déjà effectués dans ce même train, aucun, même pas celui de l'année précédente n'avait été aussi lourd de silence. Il voyait bien les quelques regards tristes que s'échangeaient Ron, Hermione et Luna mais il ne voulait pas y participer et admettre que lui aussi avait le cœur en berne.

Salut.

Neville, venait d'entrer dans le compartiment et s'était assis à côté de Luna qui, pour une fois, avait renoncé à lire le Chicaneur et semblait toute prête à s'endormir à chaque instant.

Quelqu'un a vu le chariot de friandise?, demanda Ron en regardant par la porte vitrée.

Non, je crois qu'il ne passera pas, lui répondit Hermione.

Tant pis, de toutes façons je n'ai pas vraiment faim.

Si Ron et Neville essayaient vainement de relancer la conversation, on voyait bien qu'une seule idée les occupait: parler à Harry. Toutefois celui-ci n'avait qu'une hâte: mener à bien sa mission et rechercher les horcruxes. Il ne pensait pas vraiment à ce qui se passerait une fois cela fait. C'était trop dur…trop loin…trop compliqué… Il était heureux que ses amis le soutiennent mais il doutait encore que cela puisse leur permettre d'arriver à leurs fins. Après tous ils ne savaient même pas par ou commencer.

Au bout d'un moment, Neville et Luna quittèrent le compartiment sous le prétexte d'aller voir des amis, mais Harry se disait dans son for intérieur que la tension qui régnait entre eux, y était sans doute pour beaucoup. Mais cela ne le dérangeait pas, au contraire, sans vouloir engager une véritable conversation, depuis quelques jours, rester simplement avec ses deux meilleurs amis lui suffisait largement…surtout depuis qu'il avait rompu tout contact avec Ginny. C'était son choix et il comptait bien le respecter.

Ron, tu comptes dire à tes parents que tu arrêtes Poudlard?

Harry reconnaissait bien là Hermione, elle s'inquiétait d'ores et déjà des conséquences que pourraient avoir l'arrêt des études du trio.

Je vais d'abord en dire deux mots à mon père…il comprendra mieux que…

Ron ne finit pas sa phrase mais ils savaient tous que la réaction de Mrs Weasley était à craindre, enfin surtout pour Ron.

Oui je comprends… Je crois que je vais attendre un peu avant d'en parler à mes parents, ajouta Hermione en soupirant.

De toutes façons, maman sera trop occupée avec les préparatifs du mariage pour que je lui en parle. N'oubliez pas! Vous êtes tous les deux invités. Harry, le mariage aura lieu dans deux semaines. Papa avait déjà vu avec…euh…enfin, il avait réglé les détails de ton transfert, tu pourras venir, même avant ton anniversaire, dit Ron d'un ton hésitant.

D'accord, c'est gentil.

Donc tu ne resteras qu'une semaine chez les Dursley?, remarqua Hermione d'un ton visiblement très surpris..

Oui, apparemment…, répondit Harry sans quitter la fenêtre des yeux.

C'est ton dernier été chez eux, constata Ron.

Tant mieux.

Oui je suppose…?, reprit Hermione sceptique.

Hermione resta plongée dans ses pensées pendant tout le reste du voyage et plus personne ne dit un mot jusqu'à l'arrivée. La gare de King's Cross était, comme à son habitude, bondée de gens qui cherchaient à attraper leur train. Harry se demandait comment les moldus pouvaient continuer à vivre normalement alors qu'une guerre ouverte était sur le point d'éclater. C'était tout bonnement incroyable!

Ils retrouvèrent Ginny auprès de ses parents, de Maugrey, Lupin et de Tonks qui semblaient infiniment soulagés de les voir arriver. A croire qu'ils avaient eu vraiment peur d'une attaque contre le train… Les parents d'Hermione arrivèrent peu de temps après pour serrer leur fille dans les bras.

Alors bonhomme, on n'a pas vu ta famille?, dit Maugrey fol-œil en regardant autour de lui.

Non, je suppose que les Dursley sont en retard pour une fois

Il est vrai que le retard de sa famille moldue l'intriguait quelque peu mais il avait bien d'autres choses à penser, et ça n'avait pas beaucoup d'importance.

Harry? Ron a du te dire que le mariage n'avait pas été repoussé, nous viendrons donc te chercher dans le courant de la semaine prochaine, d'accord?

Oui M. Weasley.

Très bien et en attendant je voudrais que tu évites de sortir de la propriété des Dursley car des dispositifs anti-intrusion ont été pratiqués sur leur maison, sans qu'il ne le sache évidemment, mais dehors, ce serait dangereux pour toi.

Très bien, de toutes façons ça ne durera qu'une semaine…

Parfait!

Pendant toute leur conversation, Harry avait remarqué que Ron parlait à Hermione de façon assez discrète pour qu'aucune des personnes présentes n'entende leur conversation mais la discussion semblait être animée et Harry ne put s'empêcher d'entendre leurs dernières paroles.

Ron, je viens de te le dire!

Mais promets le moi, Hermione!

Oui je ferais attention, de toutes façons, je ne crains rien chez moi.

Je te demande juste de transplaner au Terrier s'il y a un problème. C'est pas la peine d'en faire toute une histoire…

Ronald Weasley, je suis assez grande laisse-moi tranquille!

Oh et puis zut fais ce que tu veux…

Exactement…

Apparemment, Ron était inquiet pour la sécurité d'Hermione, même si cela ne devait durer qu'une quinzaine de jours, et Harry était plutôt d'accord avec son ami, même s'il admettait qu'Hermione était bel et bien la plus brillante d'entre eux et qu'elle pourrait se protéger.

Harry vit alors la tête de la tante Pétunia qui émergeait de la foule et après avoir salué toute la petite foule il se dirigea lentement vers sa famille. Les Dursley semblaient plus nerveux qu'à leur habitude et Harry se demandait s'ils n'avaient pas reçu des nouvelles de ce qui s'était passé à Poudlard par le biais du professeur Mc Gonagall.