Titre : L'Obscurité croissante.

Pairing : Harry/Draco

Rating: M

Disclaimer : Rien à moi, tout à JKR.

Note: Il s'agit d'un UA(Univers Alternatif, le Londres du 19e siècle) ! Also, je vais développer une relation homosexuelle donc si ca n'vous convient pas, adieu ! POV Draco

Discours de l'auteur : Je dédie ceci à Anita :*) J'espère que ca correspondra à peu près à l'idée que tu avais en tête, même si c'est un UA :p Je ne sais vraiment pas combien de chapitres cette fic va contenir, mais faudra bien en compter 10 je pense (comme grand minimum !). Elle va m'accompagner un petit moment haha.

R&R please !

Bonne lecture :)


L'Obscurité Croissante


Prologue

Londres, 1824.

Bien cher Malfoy,

J'espérais que cette semaine m'apporterait plus de calme et peut-être même enfin la clé de ce mystère, mais elle n'a amenée avec elle que fatigue, doute et la conscience aigue d'échouer encore et toujours.

Voilà longtemps que je remets l'écriture de cette lettre, espérant sincèrement pouvoir t'éviter le déplacement et résoudre tout ceci par moi-même, mais plus le temps passe, plus mon incapacité se fait criante et je n'ai désormais d'autre recours que de faire appel à toi. Tu es capable de déjouer les plans les plus raffinés et de voir derrière le masque de ceux qui nous rient au nez, faisant de leur vie une farce, trépignant tout notre semblant d'ordre et les règles de la vie en communauté. Tu es le seul, et je le regrette amèrement, à pouvoir encore défaire le joug de ces tyrans, de ces hors-la-loi sans philosophie ni foi, sans peur ni scrupule. En somme, ceux qu'on nomme "les ombres".

L'affaire ne permet plus aucun délai et je sais aussi bien que toi que tu es maître en la matière.

Les bonnes gens ne sortent plus de chez eux, et même le garde nocturne n'allume plus les lanternes du couvre-feu. Londres est sombre. Recouverte d'un voile noir qu'on ne peut soulever. Et nous étouffons.

Viens donc au plus vite, voyage de nuit et ne laisse personne avoir vent de ta destination.

Bien à toi,

Virgile Couffin.

La tête appuyée contre la vitre froide du wagon miteux, je sens les secousses du train qui ponctuent son avancée lente et monotone. Voilà près de trois heures que je suis assis là, figure encapuchonnée de noir, dans ce wagon que je ne supporte pas, que je ne supporte plus.

La lettre froissée sur mes genoux est arrivée hier. J'aurais dû m'attendre à ce que cet incapable de Couffin -quel nom ridicule- n'arrive à rien sans moi. C'est toujours moi qui résout ses "mystères". C'est à se demander s'il est bon à quelque chose d'autre qu'à déléguer son travail sur les autres… Mais je suis un professionnel et lui un malheureux pion dans notre système, avec pas plus de cervelle qu'un moineau, que voulez-vous, il ne fait pas le poids.

Ma renommée à fait le tour de l'Angleterre et de l'Irlande. Je suis rapide, je suis efficace, discret, et surtout je sais faire fonctionner mon cerveau.

Couffin me méprise et je le lui rend bien, il n'est rien et il n'arrive à rien.

Un jeune homme m'observe du coin de l'œil. Il est beau. Il a de ces cheveux d'un noir d'encre, de ce noir qui enserre Londres dans l'étau des Ombres.

Mon regard rencontre le sien et j'y ancre mes yeux sans ciller. Il ne semble pas le remarquer tout d'abord, tout occupé qu'il est à me détailler. Il ne sent pas mon regard sur lui, il ne le sent pas passer sur ses cheveux, sur ses lèvres et puis descendre lentement sur son torse, s'attarder trop longtemps sur lui, s'égarer. Ses vêtements sont noirs également, mais pas de ce noir si noir qui recouvre tout mon corps, discret, mystérieux, élégant; il porte un noir sale, usé, porté trop souvent et mis à la hâte. Quand il semble enfin se rendre compte que des yeux trop perçants se sont posés sur lui, des yeux qui l'analysent et le regardent, le regardent vraiment, il se détourne faisant mine de regarder par la fenêtre le paysage immuablement invariable mais me regardant en réalité par l'intermédiaire du reflet. Ses pommettes se teintent légèrement.

Mes pensées vagabondent. Comment aurait-il pu en être autrement, confiné que je suis dans ce train cahotant à travers des villes qui se ressemblent toutes.

Le brusque arrêt du train, néanmoins m'en tire et je lève pour la première fois ma tête de la vitre froide qui a sûrement dû laisser son empreinte sur mon front.

Le jeune homme est descendu depuis longtemps et je suis seul dans ce wagon. Il n'a jamais cessé de me regarder, me délaissant de ses yeux seulement lorsqu'il a franchi la porte du wagon et est descendu dans une quelconque gare, une parmi tant d'autres.

Je quitte enfin le wagon et en suis soulagé.

Dans l'obscurité croissante je ne reconnais rien. Je ne connais de cette gare ni le nom, ni l'allure pour n'y avoir jamais été.

Le train repart dans un fracas et le silence se fait autour de moi. Je me met en marche.

La nuit est sombre, sans étoiles dans le ciel pour retenir mon regard et m'empêcher de m'égarer dans cette infinité.

Mes jambes avancent d'elles-mêmes, suivant un ordre que je leur ai donné il y a d'innombrables heures, un automatisme qui pourtant, requiert tant de contacts synaptiques entre les dendrites des neurones et les cellules musculaires. La complexité du corps humain me surprendra toujours. Y penser me projette toujours notre fragilité de plein fouet. Tant de choses peuvent mal tourner.

Je ne suis pas de ceux qui vivent au jour le jour. J'effectue les mêmes tâches tous les jours, même si c'est dans des endroits complètement différents. Ces gestes familier me permettent un certain contrôle sur moi-même et sur mon entourage.

Je devine leurs réactions, leurs actions.

Chaque être humain à un cadre d'actions et de pensées réduites et selon la situation, et le type de la personne il m'est permis de calculer son prochain mouvement.

Bien entendu, il existe certains spécimens qui échappent à cette règle. Elles me surprennent et je n'aime pas ca. L'incertitude m'effraie.

Une brise légère souffle et chasse les nuages qui masquaient l'astre lunaire. Et je reconnais dans la lumière diffuse que je suis arrivé à destination.

Londres est sombre. Toutes les lanternes sont éteintes. Nulle flamme ne vacille dans les cages de verre perchées dans le ciel.

On la croirait déserte.

Le Londres que j'ai connu était toujours illuminé de ces milliers de petites flammes, parcouru par des veilleurs de nuits bonshommes qui s'entretenaient avec les chats des gouttières.

Cette atmosphère chaleureuse ne me submerge pas aujourd'hui. Non, Londres est aussi froide que la pierre de la bâtisse à laquelle je me suis adossé pour observer un instant ce nouvel environnement.

Des cris sont audibles, et il me font froid dans le dos. Je ne suis pas sûr d'avoir envie de rester ici.

Mais dans ma vie, il n'est pas question d'envies. Il est question d'ordre, de certitude, de règles.

Alors, ombre furtive, silhouette à peine visible dans l'obscurité je longe les murs de la cité pour parvenir enfin, à la porte de Couffin.

Je frappe les trois coups convenus et entend des chuchotements et des bruits de pas précipités en réaction.

Le lourd battant de bois s'ouvre sur une noirceur qui m'aspire alors que je m'engouffre avec hâte à l'intérieur.


A suivre.


-raclement de gorge-

Donnez-moi vos impressions, que je sache si je continue haha. Par contre, il faudra vous armer de patience !

Merci de m'avoir lue, à bientôt j'espère,

Bien à vous,

Johanna.