Les quelques personnes qui ont répondu à mes sondages ont demandé mes histoires en cours... en voici une première. Je ne peux dire en aucune manière quand elle sera mise à jour. Quand j'ai de l'inspiration pour la suite. La fac me prend plus de temps que ce que je pensais et je suis moins présente qu'avant, c'est vrai.
Bonne lecture quand même, toute critique est la bienvenue. Je réponds aux reviews signées quand j'en ai le temps, désolée à tous ceux qui m'ont souvent écrit et n'ont jamais eu de réponse^^.
Prologue
Harry soupira et re-soupira. Cela faisait à peine une semaine qu'il était rentré de sa troisième année d'étude à Poudlard et il s'ennuyait déjà profondément. La lettre de Sirius, considéré par les Dursley comme un dangereux criminel, avait suffit à calmer leurs ardeurs : il avait désormais le droit de garder toutes ses affaires dans sa chambre et même de faire sortir sa chouette, Hedwige, de temps en temps.
Il avait fini tous ses devoirs d'été, pas très difficile quand on est enfermé dans une minuscule pièce. Et maintenant il avait commencé à relire tous ses livres, de la première à la troisième année. C'était fascinant : il y avait un l'intérieur un bon nombre de choses qu'il n'avait jamais remarqué avant. Il laissa retomber son livre de potions sur le lit où il était allongé.
Il sentait quelque chose depuis le matin, quelque chose qui allait se produire. Et il sentait aussi que cela serait bien pour lui. Un tapotement sur sa fenêtre attira son attention et il se força à se lever. Une hirondelle ? Une hirondelle postale ? Il fouilla dans sa mémoire pour retrouver une allusion aux hirondelles postales… Ah oui, dans son livre d'Histoire de la Magie. Il attrapa ledit livre et le feuilleta, sans prêter attention à l'hirondelle qui semblait s'impatienter.
Les hirondelles postales sont rares, car plus rapides que les hiboux mais surtout plus difficiles à dresser. Elles ne se laissent approcher que par les personnes possédant un cœur pur mais alourdi par la tristesse. Dans tous les pays, les hirondelles postales restent une marque de noblesse de cœur.
Il ne poursuivit pas davantage sa lecture et ouvrit sa fenêtre à l'hirondelle, qui entra en lui lançant un regard semblant signifier Ça va, j'ai failli attendre… Harry ne put s'empêcher de rire un peu : il n'aurait jamais cru qu'une hirondelle pouvait avoir des expressions faciales aussi… parlantes.
Vexée, l'hirondelle lui tendit sa lettre et Harry la saisit avant de remplir d'eau le bol d'Hedwige. La chouette regarda d'un œil intrigué le volatile qui buvait dans sa coupe sans aucune gêne, mais la laissa faire.
Harry regardait l'enveloppe, intrigué. C'était une enveloppe moldue, mais elle était fermée par un cachet sans nul doute sorcier. Il observa plus attentivement le dessin : un « P » armorié était entouré par un phénix et un dragon minuscules, le tout était enfermé dans un cercle représentant un serpent qui se mordait la queue. De plus en plus intrigué, Harry ouvrit la lettre et en sortit une feuille de papier moldu, écrite avec un stylo encre sur les deux faces. Il commença à lire et ses yeux s'écarquillèrent au fil du texte.
A Harry Potter, chez son oncle et sa tante.
Mon cher frère,
Je t'en prie, lis cette lettre jusqu'au bout. Elle te paraîtra étrange, tu croiras peut-être à une blague mais je te promets que je te raconte la vérité. Te souviens-tu du nom de Morgane ? Non, pas l'enchanteresse. Un sort de mémoire a été jeté sur toute la famille Potter et sur tous leurs visiteurs. Il suffit de le prononcer à voix haute. Morgane Potter.
Harry reposa la lettre sans aller plus loin. Pouvait-il… ?
- Morgane Potter, fit-il d'une voix basse.
Il sentit un changement et, à sa grande fureur, revit la mort de ses parents. Mais il y avait un problème… Il se repassa la scène encore une fois. Tout était comme d'habitude sauf… Sauf qu'il tenait une main dans la sienne, une main de la même taille que la sienne.
- Qu'est-ce que… ?
Il se jeta sur la lettre et la rouvrit, reprenant sa lecture d'un œil avide.
Je suis désolée. Tu as sans doute revu cette scène, le 31 octobre 1981. Moi aussi, je la revois régulièrement dans mes cauchemars. Mais je ne me suis pas présentée. Morgane Potter. J'ai quatorze ans. Je suis née le 31 juillet 1980, de James Potter et Lily Evans Potter.
Harry secoua la tête. Il ne pouvait décemment pas avoir lu ça. Il reprit sa lecture, remarquant que la main qui l'avait écrite semblait avoir tremblé et que quelques taches marquaient même la feuille. Des larmes, sans doute.
Je t'en prie, Harry. Ça peut te paraître fou. Mais je te promets que ce n'est pas une blague. Mon tuteur ne voulait pas que je t'écrive, mais il n'est plus là. Je ne peux pas rester immobile en sachant que j'ai un frère, quelque part. S'il te plaît, ne déchire pas cette lettre. Je ne sais pas comment te convaincre que ce que je dis est vrai. Accepterais-tu de me voir, au moins une fois ? Je suis prête à venir chez toi si tu veux, je sais où tu habites.
Harry parcourut le reste de la lettre, mais elle n'annonçait pas grand-chose d'autre. Il regarda l'hirondelle qui était perchée sur le dossier de sa chaise, l'observant attentivement. Puis son regard retourna sur la lettre. Se pouvait-il qu'il ait une sœur ? Alors que tout le monde lui avait juré qu'il était le seul fils de James et Lily ? Il finit par se décider brutalement et attrapa un stylo bille et un bout de papier.
Je t'attends demain soir, à seize heures. Les Dursley seront sortis, on pourra aller dans ma chambre avant qu'ils ne reviennent.
Il tendit le message à l'hirondelle qui l'attrapa et s'envola aussitôt. Harry l'observa repartir, son cœur gonflé d'un espoir qu'il n'avait jamais eu auparavant. Une famille, encore vivante. Quelque part…
Le lendemain, il trépignait d'impatience, sous les regards inquiets des Dursley. Son oncle finit par venir le voir en début d'après-midi.
- Nous partons pour l'après-midi.
- Bien, oncle Vernon, répondit Harry du plus calmement qu'il put.
- Nous ne t'enfermons pas dans ta chambre, mais n'en profite pas.
- Je te le promets, oncle Vernon.
Satisfait, son oncle s'éloigna et toute la famille partit en voiture. Harry regarda sa montre. 13H30. Dix minutes plus tard, mais qui lui avaient parut durer des heures, il regarda à nouveau. 13H40.
L'après-midi s'écoula ainsi, ponctué de ses coups d'œil sur sa montre. Enfin, cinq minutes avant seize heures, la sonnette retentit. Il se rua vers la porte d'entrée et l'ouvrit en grand. Une silhouette habillée en parfait moldu, avec la veste et le pantalon en jean. Elle portait une capuche sur la tête. Harry s'écarta pour la laisser entrer et referma la porte derrière. La capuche tomba et il se figea sous le choc.
En face de lui se tenait son miroir. Les mêmes yeux, les mêmes cheveux en dehors de leur longueur, la même forme de visage. Ces yeux qui le fixaient avec stupéfaction, tristesse mais aussi… espoir ? Harry déglutit. C'était vrai. Tout son corps lui hurlait que cette personne était vraiment sa sœur. Il l'attrapa par la main sans même s'en rendre compte.
- Viens, on va dans ma chambre avant que ma famille ne rentre.
Elle le suivit et ils s'installèrent sur le lit défoncé de Harry. Elle regardait avec curiosité autour d'elle.
- Ah, tu vas à Poudlard ? fit-elle en montrant les livres qui traînaient.
- Oui. Toi pas ?
Elle haussa les épaules.
- Officiellement, je n'existe pas. Et puis mon tuteur disait que c'était trop dangereux. Il m'emmenait en voyage avec lui pour me former à la magie.
Le silence s'abattit quelques instants, puis Harry reprit.
- Morgane, c'est ça ?
Elle hocha la tête.
- Parce que j'avais les cheveux aussi noirs qu'elle.
Harry se jeta sur elle et cinq secondes après ils se serraient l'un contre l'autre de toutes leurs forces.
- Tu me crois ? demanda Morgane d'une voix timide.
Harry hocha la tête avec enthousiasme.
- Tout mon corps me hurle que c'est vrai. Et j'ai revu le souvenir : on était vraiment deux. Alors oui, je te crois.
Morgane rit de soulagement et Harry la suivit, plus heureux qu'il ne l'avait jamais été pendant longtemps. Ils passèrent ensuite la fin de l'après-midi à se présenter et à se raconter leur histoire. Morgane avait apparemment grandi avec un tuteur qui la traînait partout dans ses voyages, affirmant à tout bout de champs que « les voyages formaient la jeunesse ». Elle adorait cette vie errante et lui montra quelques bouts de magie d'autres pays. Ils riaient ensemble à chaque nouvelle découverte. Pour Harry ce fut sans doute un des plus beaux jours de sa vie.
Morgane finit par repartir quand l'oncle Vernon rentra en fureur dans sa chambre.
- Qui est-ce ? beugla-t-il en désignant Morgane du doigt.
Elle se leva calmement.
- Je m'en vais. Harry, tu veux bien que…
- J'attendrai tes lettres avec impatience, la coupa-t-il en souriant largement.
Elle lui sourit aussi en réponse et ils se serrèrent à nouveau dans leurs bras, dans une étreinte qui aurait fait vomir Voldemort de dégoût.
- J'essaierai de revenir, promis ! cria-t-elle en partant rapidement, avec un dernier signe de la main.
Harry ne lui répondit pas, un large sourire toujours collé sur ses lèvres.
