Auteur : Duuduu l'incorruptible !
Disclaimer : tous ces magnifiques persos sont à Square Enix ;)
Note : bienvenue à vous petits internautes ^^
Note 2 : rien d'intéressant
Note 3 : toujours rien d'intéressant *hum*
Note 4 : ah ça y est ! je me souviens de mon texte ! xD BONNE LECTURE !
PROLOGUE
Minuit se levait sur Midgar. Quelques silhouettes traversèrent la route précipitamment. Un peu plus loin, des bruits de courses. Il n'y eut pas d'étoiles ce soir là.
Une petite rue. Des plaques d'égouts d'où s'échappèrent des volutes de fumées. Un homme, tête baissée, retroussa le nez devant l'odeur, monta le petit escalier qui menait à la porte de service et tendit une main assurée vers la poignée.
Dans l'embrasure, elle était là. Elle l'attendait bien sûr. C'était l'heure à laquelle il arrivait toujours. Encore habillée de son costume de scène, elle était accoudée contre le cadre de l'accès au couloir. Ses boucles blondes retenues en deux couettes, elle porta ses yeux noisette vers le nouveau venu.
Ses lèvres rouges s'entrouvrirent légèrement en un geste avide. Plus grand de deux têtes, il se pencha sur sa bouche pour la prendre. Leurs nez se frôlèrent tandis qu'elle tendait vers lui le sachet. Il baissa les yeux pour l'examiner rapidement : ça avait l'allure de ce qu'il attendait, il espérait ne plus avoir à revenir dans ce taudis mal famé.
« C'était ce que tu voulais non ? » demanda-t-elle de sa voix flûtée toujours aussi aguicheuse.
Il avait eu l'air peu inspiré en observant le paquet. Il le fourra dans sa poche avec une expression sereine.
« C'est très bien », dit-il à voix basse en attrapant son menton pour l'embrasser à nouveau.
Elle passa ses bras autour de son cou et se plaqua contre lui. Elle eut un frisson et son gémissement voila la respiration bruyante du soldier. Tandis qu'une de ses mains se plaquait sur le cou de la jeune femme, elle descendit les siennes, entreprenant d'ouvrir lentement la braguette de son pantalon. Alors qu'elle allait passer ses doigts glacés dans la fente, il retint précipitamment ses mains et détacha ses lèvres dans un soupir.
« Pas maintenant. Tes clients t'attendent certainement, murmura-t-il.
- Lova !! »
Une porte s'ouvrit plus loin dans le couloir mal éclairé et un gros homme échevelé y entra, rouge et tout essoufflé.
« Lova ! Retourne en piste, les clients te réclament ! »
Il frappa dans ses mains. Elle poussa un soupir, quasi effondrée. Elle eut l'air gêné et osait à peine regarder son compagnon :
« Je dois y aller.
- Lova !! » s'énerva l'autre.
Ce dernier s'approcha du couple et ouvrit des yeux de merlan frit :
« … Qui c'est celui-là ?!
- Je …
- Non, tu sais quoi je m'en fiche ! »
Il se tourna vers l'inconnu :
« Vous ! Aucun client n'a droit à ses entrées personnelles Monsieur ! Aussi je vous demanderai de sortir ! Lova, je me répèterai pas ! Sur scène dans une minute ! Exécution ! »
D'un pas rapide, le gros, haletant toujours, se dirigea vers le couloir d'où il venait avant de disparaître définitivement en claquant la porte.
« Il est nerveux, s'excusa-t-elle, on aurait dit une petite fille prise à voler des bonbons. 'Y a des gars de ta caserne ce soir. »
Le soldier fronça les sourcils en passant ses doigts dans les cheveux de la jeune femme :
« Des officiers ? »
Elle secoua la tête, battant des cils comme une poupée de porcelaine quand on lui remue trop la tête.
« Non, ce sont des troisièmes classes.
- Lova !! »
Le hurlement avait été étouffé par la porte épaisse mais on entendait quand même le patron à l'énorme bedaine. Le couple tourna la tête vers la pénombre du couloir. Il sourit, caressa sa joue. Elle lui rendit un air abattue et penaud.
De la main de l'homme glissa une petite boîte à comprimés qu'il mit dans la paume chaude de sa compagne.
« Voilà ta récompense, tu as bien travaillé. Prends en un pour ce soir. »
Elle baissa les yeux vers son butin et ses traits se tordirent de rage. Elle manqua de le balancer vulgairement à travers la pièce, le soldier fut plus rapide et retint son bras avec fermeté. Ses traits se durcirent. Elle entendit sa voix prendre des accents plus graves tandis que la colère montait encore en elle :
« Tu sais bien que je ne touche pas à cette saloperie !!
- Fais ça pour moi, susurra-t-il dans un souffle. »
Elle resta figée, ouvrit le petit coffret hâtivement et entreprit d'en étudier le contenu : un petit comprimé rond et blanc décoré d'un cœur rouge en sucre ; sur l'autre face, une inscription noire également en saccharose, quasi illisible tant elle était minuscule … « mangez-moi ». Elle regarda le cachet en se mordillant les lèvres puis son regard se leva vers lui :
« Mmm … Tu ne veux que mon bien de toute façon … ?
- Mais oui », chuchota-t-il.
Ses yeux ne trahissaient en rien l'hypocrisie et la malveillance de cette si courte phrase. Le soldier se pencha à nouveau et caressa le front de son amie de ses lèvres, il murmura encore.
« Faut pas faire attendre ton mac, dépêches-toi, il doit être furieux. »
Les yeux pleins de larmes, elle articula d'une voix minuscule :
« Tu reviendras ?
– Si ce que tu m'as donné répond à mes attentes, oui. »
Il sourit encore puis glissa comme un courant d'air vers la porte de service.
Un peu de bruine dehors. Ses magnifiques épis roux allaient être dégoulinants quand il rentrerait chez lui.
« Fais de beaux rêves au pays des merveilles mon amour. » susurra-t-il d'un air mauvais, les lèvres tordues en un rictus victorieux.
Le première classe s'évanouit dans la Midgar de minuit comme s'évanouirait un fantôme …
o0O0o
… deux semaines se sont écoulées …
o0O0o
« Il compte revenir ? »
Elle avait demandé ça d'un air totalement innocent bien sûr. Le rouge à la main, Johanna, ou Gwen comme vous voulez, faisait la moue, penchée devant l'un des grands miroirs des loges communes des danseuses. Lova, qui enfilait ses bas en résille, releva la tête.
« Qui ? » questionna-t-elle sur le même ton.
Se redressant à son tour, sa « collègue » reposa le tube de maquillage qu'elle avait pris et leva les yeux au ciel, agacée :
« A ton avis ! »
Ramenant consciencieusement ses cheveux sur son épaule droite, Lova garda le silence quelques instants, certainement à cause de la désagréable sensation qu'elle ressentait. L'autre se racla la gorge.
« Il a beaucoup de boulot en ce moment, mentit-elle en essayant de se concentrer sur les mailles de ses collants.
- Hein hein … acquiesça la belle brune en réponse. »
Sa compagne sortit de la pièce d'un bon pas en essayant de masquer son visage … Johanna n'avait pas lu son expression avant qu'elle ne l'abandonne, mais elle était certaine d'une chose : ce soldier avait laissé des traces sur son amie, même si elle ne voulait l'avouer. Elle avait remonté la fermeture de ces bottes trop rapidement, trop bruyamment, trop violemment.
o0O0o
… cela fait deux mois …
o0O0o
Nez à nez avec son reflet, Lova n'en croyait pas ses yeux. Les joues creusées, la peau blafarde, un filet de sueur dégoulinant sur sa tempe. Il fallait franchir le pas. Accepter sans rechigner la réalité. La réalité vitale. Goûter la friandise de l'amour, le cachet rond et brillant, la saveur excitante du saccharose sur sa langue brûlée par l'amertume. Personne ne viendrait la sauver quand elle le ferait. Elle gémirait dans le noir et personne ne la sauverait. Il ne serait pas là. Il ne viendrait pas. Accepter la réalité, prendre la dose, l'ultime qui l'emmènerait une dernière fois aupays d'Alice, avec lui.
Et t'ignores le parfum enivrant, obsédant, qui te couvre d'ivresse ou transforme en détresse, et peut faire de ta soirée comme une éternité à crier …
Apocalypticodramatique … [Tryö]
A suivre …
