Draco était étendu dans l'herbe depuis près de deux heures. C'était une belle journée d'été et, d'ici quelques jours, ils entrerait en 7ème année à Poudlard. Alors qu'il observait les nuages, il entendit une voix qui reflétait peu d'intelligence l'interpeller :

-Mr Malefoy ! Votre père vous demande !

Draco se releva et observa Crabbe qui courait vers lui d'un air pitoyable ! Goyle le suivait de loin et semblait sur le point de s'écrouler à chaque pas supplémentaires !

-Vous faites un spectacle pitoyable tous les deux ! Quand allez-vous vous décider à maigrir un peu ? lança acidement Draco

Les balourds s'arrêtèrent nets et prirent un air encore plus stupides que d'habitude -si c'était encore possible- en essayant d'assimiler ce que venait de dire leur jeune maitre.

Malefoy leva les yeux au ciel et se dirigea vers son manoir. « Qui m'a fichu des abrutis pareils ? » pensa-t-il, « Potter à beau être un idiot, au moins lui, sait s'entourer ! ». Il s'arrêta net et secoua la tête : « Depuis quand le misérable Weasley et la sang-de-bourbe Granger étaient de bonnes fréquentations ? » ! Il poussa un grognement d'agacement et se remit en route :

-Il faut vraiment que je me reprenne moi ! dit-il à voix haute pour lui- même

Il entra dans le manoir et fut surpris par le calme qui y régnait : depuis le retour de Voldemort, le manoir Malefoy était sa nouvelle demeure et pas un instant ne se passait sans qu'un cri ou une voix glaciale ne s'élève. Draco monta l'escalier principale et se retrouva dans un grand salon, vide.

Il fronça les sourcils : Crabbe et Goyle lui avaient fait une blague ? Non, ils n'avaient pas la cervelle nécessaire. Alors qu'il sortait du salon, une voix qui n'avait rien d'humaine le rappela au centre de la pièce :

-Voyons Draco, viens, nous avons à parler !

Draco eut un frisson en entendant la voix : non pas de crainte mais de dégoût. Le mage noir se tenait dans la pénombre, c'est pourquoi il avait échappé au regard du jeune homme. Voldemort s'avança dans la lumière que projetait un puissant feu dans la cheminée et remonta sa cape, découvrant des bras frêle. Cette fois, Draco retint une grimace et détourna son regard.

-Tu es un bel homme jeune Malefoy ! reprit Voldemort, tu fera un bon mangemort mais nous savons tous les deux que ce n'est pas ce qui t'intéresse.

Draco fut tellement surprit qu'il osa rencontrer le regard du Lord. Sur les traits de ce dernier apparut un air amusé :

-Tu vises plus haut, n'est-ce pas ? Ton père est un écervelé qui se croit au sommet de la puissance parce qu'il est mon bras droit mais, toi, Draco, tu es tout autre, toi, tu sais.

-Je sais quoi, Maitre ? interrogea Draco

Il aurait cru trembler en s'adressant au Maitre de son père mais il n'en était rien, il avait eu le même ton traînant et indifférent que lorsqu'il rabaissait ses idiots de la bande à Potter.

-Tu sais comment te placer au-dessus de moi ! Et c'est ce qui me plait chez toi ! C'est pourquoi j'ai décidé de te laisser faire !

Draco n'en revenait pas ! Voldemort allait le laisser libre de ses actes ? Même si ça devait l'emmener à sa propre perte ?

-Que voulez-vous dire ? dit Draco d'un air soupçonneux

Voldemort éclata de rire. De son rire glacial qui terrifiait jusqu'à la moindre brindille d'herbe !

-Voyons Draco, je vais te laisser faire ce dont tu as envie ! Deviens même Auror si ça t'enchante ! Je t'observerai pendant tout ce temps mais je n'interviendrais pas ! Montre moi ce dont tu es capable.

Le mage noir disparut dans un « bop » sonore, laissant Draco seul à ses pensées.

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