Ton visage est aux yeux de tous inexpressif, mais moi j'ai toujours su déceler les petits détails qui exprimaient tes émotions. Un simple regard, un simple geste ou juste le son de ta voix, j'ai toujours su "lire" tes expressions, ce qui me rend unique. Même ce type que tu as choisis comme nouveau coéquipier ne peut le faire, car je suis ta vraie lumière. Soyons honnêtes, ça me ronge de l'intérieur que tu sois si proche de ce foutu rouquin. Je suis jaloux qu'il puisse jouer avec toi. Je suis jaloux que tu lui accordes tant d'attention. J'aimerais tant lui en coller une pour lui montrer à qui tu appartiens. Il m'emmerde ... J'ai perdu le goût de jouer au basket peut-être que c'est pour ça que tu ne t'intéresses plus à moi ? Tout ce que je désire c'est que tu me regardes de nouveau comme autrefois lorsque la génération miracle faisait encore parler d'elle. Regarde-moi bordel ! Kuroko, tu donnes l'image d'un parfait innocent, mais il n'en est rien. Tu es un bourreau. Conscient ou non que tu me fasses souffrir, une colère grandissante est né en moi à cause de toi et de ton protéger. Regarde-m ... !

- On dirait que tu vas fusiller du regard Kuroko.

Sursautant, Momoi me regardait avec un air sournois l'air de dire "je sais tout". Assis sur le sable chaud, je ne lui répondis rien. Que dire de toute manière ? Je n'avais pas la force de nier, ça ne servait à rien avec elle, elle me connaissait trop bien. Finissant par m'allonger sur ma serviette pour me calmer, ça me foutait vraiment en rogne que Kuroko partage une glace avec "ce" mec. Ce n'était peut-être rien pour les autres, mais moi je voyais ça comme une véritable trahison. C'était NOTRE rituel, les glaces après les cours ! De quels droitspartageaient-ils ce moment ensemble ? Pourquoi est-ce que j'avais accepté de venir à ce camp d'entrainement ?! Momoi avait organisée un camp d'entrainement sur l'île d'Okinawa. Ce qu'elle n'avait pas prévu pour une fois, c'est que le club de Kuroko avait eu la même idée, et avait choisi le même endroit. J'avais beau vouloir détourner le regard c'était plus fort que moi. Je devais ... Non, je voulais voir où était mon ombre même si ça me faisait mal de les voir complice. J'étais certainement maso au fond. Quel con ... Cependant, j'avais moi aussi des limites. Me retenant d'aller tabasser le dunker de Seirin, je finis par m'isoler du groupe entrant dans les toilettes à côté de la plage où nous étions. Prenant possession d'un lavabo, j'ouvris le robinet pour m'asperger d'eau glacer histoire de me calmer et en me redressant je finis par le voir dans le miroir. Il me fixait de ses yeux bleus ciels. Ce regard perçant qui me manquait tant ... Me retournant alors pour lui faire face, aucun mot ne sortait de ma bouche de peur de dire des choses blessantes. Attendant alors qu'il dise quelque chose, je fus surpris qu'il me tende une glace encore dans son emballage.

- Qu'est-ce qui t'énerves à ce point ?

- Tu oses me poser la question ?!

Serrant violemment le bord du lavabo, il savait très bien pourquoi j'étais sur le point d'exploser ! Il s'approcha alors de moi, et posa une de ses mains sur mon visage ce qui me calma aussi vite. Un simple contact et il faisait ce qu'il voulait de moi. J'étais pourtant quelqu'un de dominant et de particulièrement fière, mais face à ce petit homme j'étais un faible. Putain j'étais faible ! Kuroko me sollicita pour que je prenne cette foutue glace, et la pauvre se retrouva à l'autre bout des toilettes sur le coup de l'impulsivité. Le regardant de manière agressive, ce n'est pas une glace qui allait me calmer. Ca me dégoûtait qu'il puisse avoir les mêmes manies avec Kagami. C'était comme si ce type m'avait remplacé dans la bulle de Kuroko. J'avais la haine rien que d'y penser. Kuroko regarda la glace voler encore une fois sans une once d'expression sur le visage, mais mes yeux pouvaient quand même y déceler de la colère.

- Te voir aussi complice avec lui me donne juste envie de lui refaire le portrait !

- C'est vrai. Je partage beaucoup de choses avec lui, mais il y a un domaine où tu es le seul.

Sans que je ne puisse lui demander quoi, je sentis ses lèvres sur les miennes. D'abord surpris, je répondis finalement à ce baiser ne comprenant pas cette initiative de sa part. Un simple toucher me faisait frémir, ce baiser fût alors divin. Nous séprant difficilement après un moment intense, nos regards ne se lâchaient plus.

- Tu as toujours été spécial pour moi.

- Ca n'empêche pas que ça m'énerve que vous soyez proche tous les deux.