/Note de l'auteur\\\\ Bon eh bien, c'est mon premier cross-over sur ce site, et l'idée vient de mon Homonyme adorée ! J'ai donc créé un nouveau mot : après le YEMEP (Yaoi Entre Miles Et Phoenix), le YELEK (Yaoi Entre Larry Et Klavier), dites bonjour au… YESEW ! … Hm, vous allez bien trouver qui commence par W et qui commence par S… Pour le disclaimer : Sherlock appartient à la BBC et Sir Arthur Conan Doyle, Doctor Who à la BBC, et tant qu'à faire « Back In Time » est à Robert Zemeckis, même si c'est juste le titre. Et je voulais préciser que si les passages sur le Docteur ne sont pas très détaillés, c'est parce que j'ai vu deux épisodes et demi avec Matt Smith, voilà !
Back In Time
Chapitre #1 - I've Just Fallen
Journée pourrie, pensa Watson. Il se retrouvait sous la pluie battante londonienne, en plein courant d'air, à patienter pour acheter le Times. Sherlock n'était même pas fichu de sortir cinq minutes pour le faire lui-même, non, c'était à son très cher colocataire de le faire. Je commence à en avoir plein le dos… Il paya le vendeur en maugréant un merci pas très poli, puis retourna au 221b Baker Street en courant. Complètement trempé, il ôta son manteau plein d'eau dans l'entrée, et Mme Hudson vint le voir.
« Monsieur Watson, vous mettez de l'eau partout ! »
« Ah, oui, désolé. » répliqua-t-il en montant les escaliers vers son appartement.
Complètement indifférent aux caquetages de Mme Hudson, il ouvrit la porte de son appartement et jeta son manteau trempé sur un fauteuil. Il s'approcha ensuite de Sherlock, qui regardait droit devant lui, perdu dans ses pensées et les mains jointes sous son menton, et lui posa le Times sur les genoux.
« Voilà, et ne dis pas merci. »
Silence. Je crois que je vais le noyer avec mon manteau, il devrait y avoir assez d'eau dedans. Il commençait sérieusement à en avoir marre de son colocataire, toujours là à l'ignorer parce qu'évidemment, les cadavres l'intéressaient plus que lui. Watson n'osait même pas le lui dire, il ne comprendrait pas, de toute façon. Sherlock vivait dans un autre monde. Bon, d'accord, j'en ai plein le dos : je vais aller me promener quelque part, n'importe où.
Il remit son manteau, se retint de frissonner car il était gelé, et quitta l'appartement sans un mot, en se disant qu'il allait attraper un bon rhume. Sous la pluie, il alla directement à Covent Garden, se fichant pas mal de la distance à parcourir, juste parce qu'il en avait envie. Avec un peu de chance… Ah, oui, il avait enfin un peu de chance : la pluie s'était arrêtée. Flânant parmi les magasins, il finit par se retrouver seul dans une ruelle, déserte car personne n'avait envie de sortir par ce temps de chien… Il reçut alors un sms et sortit son portable.
« Veux parler. Rentre. SH »
Cours toujours, rien à fiche.
Il continua de se promener seul, puis son portable sonna à nouveau.
« Vite. SH »
Il se mit alors à taper sur les touches de son téléphone très rapidement pour lui répondre :
« Pas envie, je me promène, parle tout seul si ça te chante. JW »
Wah, ça faisait du bien, pour une fois. Il eut alors envie de parler à haute voix.
« Tu m'énerves, Sherlock, je ne rentrerai pas quand tu le veux, tu m'énerves, espèce de… de… d'illuminé asocial et prétentieux ! Si je pouvais juste te… »
Il baissa alors les yeux et s'arrêta de marcher, soudain mélancolique. S'il pouvait juste… lui parler, en fait. Il n'avait aucune envie de se disputer avec lui sans arrêt, de le détester en silence… Comme le lui avait dit Mme Hudson le plus discrètement possible, ils se complétaient à la perfection : tous les défauts de Sherlock étaient rattrapés par les qualités de Watson, et son propre manque de dynamisme était comblé par l'hystérie ponctuelle du détective. Son vibreur le tira de ses pensées.
« Pourquoi ? SH »
Pourquoi quoi ? Ah oui, pourquoi lui avait-il envoyé qu'il pouvait parler tout seul si ça le chantait… Parce qu'il en avait assez, voilà. Même s'il avait un peu envie de discuter sérieusement avec lui… D'un sujet qu'il n'osait jamais aborder : l'ambiguïté de leurs relations. D'accord, ils vivaient dans le même appartement, mais ils n'étaient pas les seuls, après tout. Ce n'était pas ça, le problème principal. Plutôt le fait qu'ils ne se parlaient que pour dire des sous-entendus et autres phrases étranges. Quand Sherlock daignait lui adresser la parole, c'était pour lui dire qu'il ne servait à rien, le secouer un peu. Et quand Watson se dévalorisait, il changeait de bord et tentait de lui remonter le moral, de l'encourager. C'était totalement illogique, et le docteur avait fini par soupçonner que Sherlock aimait le taquiner, mais pas jusqu'à le mettre en colère. Y avait-il quelque chose entre eux ? Et surtout… est-ce qu'il avait envie qu'il y ait quelque chose entre eux ?
Il répondit au sms.
« Envie de savoir ce que je pense de toi. JW »
Avec l'impression qu'il n'aurait jamais dû appuyer sur Envoyer.
C'est alors qu'il entendit un grand bruit de l'autre côté de la rue, et une lumière l'aveugla quand il se retourna pour mieux voir. L'éclat lumineux finit par disparaître, mais de la fumée entourait ce qui venait d'atterrir dans la rue de Covent Garden. Watson chassa la poussière qui atteignait ses yeux en s'approchant, pour voir que l'engin qui avait atterri était une cabine de police, ou quelque chose comme ça. Un homme plutôt grand, mince et portant un costard-nœud papillon sortit alors de la cabine, l'air fou. Watson écarquilla les yeux, ne sachant que penser. D'où venait-il ? Il avait fait assez d'études pour savoir qu'il ne pouvait s'agir d'un alien…
« Ah ah, bonjour, excusez-moi du désagrément, je cherche… je cherche… Non, en fait, je ne cherche rien de particulier. Comment allez-vous ? »
Watson haussa les sourcils, médusé. Qui était cet hystérique qui semblait tombé du ciel ? Parce qu'il était tombé du ciel, n'est-ce pas ? Le docteur s'approcha un peu plus et demanda :
« Qui êtes-vous ? »
« Je suis le Docteur. »
« Ah, très bien, moi aussi, je suis docteur. »
L'étranger éclata de rire, reculant à cause de son hilarité.
« Ah ah, non, il n'y a qu'un seul Docteur, et c'est moi ! »
« Hein ? Non, je suis aussi docteur, vous n'êtes pas tout seul, nous sommes nombreux pour soigner les autres… »
« Je vous aime bien, dites-moi. Quel est votre nom ? »
« John Watson. » répondit-il sans savoir pourquoi il se donnait la peine de discuter avec un fou dangereux dans son genre.
« Très bien, Johnny, je vous aime bien, je l'ai déjà dit. Qu'est-ce qui vous ferait plaisir ? »
Le portable de Watson vibra, et il le regarda d'un œil distrait.
« Moi, je sais très bien ce que je pense de toi. SH »
Watson ferma les yeux, ne sachant absolument pas quoi répondre. Il se faisait forcément de faux espoirs. Dans un élan de désespoir, il répondit :
« Sors de ma tête. JW »
C'était peut-être un peu trop explicite… Il s'aperçut alors que le Docteur, comme il voulait se faire nommer, regardait son portable par-dessus son épaule.
« Hey ! s'écria Watson d'un ton réprobateur. Arrêtez de lire ce que j'écris ! »
« Ça te dirait de pouvoir faire n'importe quoi toute une journée et de remonter le temps pour faire comme s'il ne s'était rien passé ? »
Watson se tourna lentement vers lui.
« C'est possible, ça ? »
Après tout, il était tombé du ciel, non ?
« Evidemment ! Pas compliqué, je peux voyager dans le temps et l'espace avec ma machine, celle qui est derrière moi ! Alors, envie ? Moi, j'ai envie ! »
« Je… Eh bien, si vous dites que c'est possible… »
« Tu veux une preuve ? »
« Oui, ce serait mieux, j'imagine… »
Il n'osait croire qu'à moitié le Docteur, parce que voyager dans le temps… Enfin, il avait fait des études, non ? C'était impossible de faire ça ! Le Docteur le traîna alors dans sa cabine, sans écouter ses protestations, et Watson put alors voir que l'intérieur de l'engin était beaucoup plus grand que ce qu'il en paraissait de l'extérieur. C'était anormal… Il avait lu ça dans un livre avec un sorcier, une histoire de tente dont l'intérieur était immense alors que de l'extérieur… Bref, il était effaré.
« Eh, attendez, où m'emmenez-vous ? »
« Où tu veux, Johnny ! N'importe quel endroit, n'importe quelle époque. »
Qu'est-ce qui m'intéresse le plus ? Non, attends, tu ne vas pas voyager dans le temps, ce n'est pas faisable scientifiquement parlant.
Mais pourtant, il répondit :
« Hm, le temps des dinosaures, on va dire -69 millions d'années, avant leur disparition. »
« Très bien ! s'exclama le Docteur en courant partout pour appuyer sur une multitude de boutons. C'eeeest partiiiiiii ! »
La cabine se mit alors à trembler, et Watson tomba à la renverse sans pouvoir se raccrocher à quoi que ce soit. Il glissa sur le sol métallique, jusqu'à heurter un mur et rester là jusqu'à la fin du voyage. Le Docteur se précipita alors vers la porte et l'ouvrit, apparemment très fier de lui. Watson se releva, s'étira un peu et sortit timidement.
Oh mon Dieu non.
Un dinosaure, un vrai, le fixait de loin, comme prêt à charger.
« Docteur, on retourne dans la cabine, vite, vite… » le supplia-t-il en entrant avant lui.
« Tu ne veux pas aller voir les bestioles, tant qu'à faire ? »
« NON ! hurla Watson. Remontez tout de suite sinon vous êtes mort ! »
« Ça m'étonnerait, mais je veux bien faire ça pour toi, Johnny. »
« Arrêtez de m'appeler Johnny et remontez dans cette foutue cabine ! »
Le Docteur le suivit enfin, et remit en marche la machine. En prévision, Watson s'assit contre un mur pour ne pas tomber. Peine perdue, car il glissa de l'autre côté de la cabine. Fichue gravité… Ils revinrent enfin à Londres, là où ils étaient partis. Watson sortit son portable, vérifiant l'heure, et dit au Docteur :
« On a deux minutes d'avance ! Ça m'évitera de renvoyer ce sms idiot… »
« Tu ne comprends toujours pas, Johnny ? Tu peux envoyer ce sms et faire tout ce que tu veux, parce que ce soir je serai avec toi et je te ferai remonter le temps. Ce sera comme si rien ne s'était passé. Du moment que tu ne parles pas à d'autres aliens que moi, parce que sinon ça pourrait poser quelques… problèmes. »
On va dire que je n'ai pas entendu ce qu'il a dit sur les aliens.
Il tapa alors le sms suivant :
« J'arrive tout de suite, tu es seul ? JW »
Le Docteur lui fit un grand sourire.
« Bon, eh bien je reviens ce soir, je vais me promener un peu ! Cette époque et tout-à-fait intéressante… »
Mon Dieu, quel fou. Mais quel génie…
Il avait vu un dinosaure. Un vrai dinosaure.
Sherlock, aujourd'hui, c'est toi et moi.
