Les personnages de la fiction « Supernatural » ne m'appartiennent pas et je ne tire aucun bénéfice de leur mise en scène dans cette fiction
Suite de l'épisode 416 (quand Dean est obligé de torturer Alastaire et se retrouve à l'hôpital...) selon ma propre interprétation.
Pour ma part je ne peux imaginer que Dean et Castiel puissent envisager une relation plus charnelle en faisant abstraction de tout ce qu'a subit Dean en enfer, aux mains d'Alastair. Je connais personnellement des victimes de viols ( c'est la plus évidente, la plus fréquente et la plus avilissante des tortures) et ce n'est absolument pas crédible pour moi ! C'est pour cela que je veux prendre mon temps avec eux, laisser le désir prendre le pas sur la peur, toutes les peurs…
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Lumières crues des néons
Dean et Castiel étaient dans la chambre d'hôpital, suite à l'attaque d'Alastair, l'un comme l'autre se sentaient abattus. Mais pour le chasseur, avoir appris qu'il était à l'origine de la rupture du premier sceau, qu'il était responsable de la possible libération de Lucifer, lui faisait perdre tous ses moyens.
Là, sur un lit anonyme, branché à divers appareils il ne put retenir ses larmes.
L'ange, voyant que son protégé ne pouvait s'exprimer facilement avec tous ces tuyaux dans la bouche, s'approcha de lui, lui prit la main et lui expliqua :
Tu sais que je peux tout comprendre, Dean. Laisse-moi pénétrer dans ton esprit. Il faut que tu soulages toute cette culpabilité, sinon tu ne pourras jamais t'en sortir !
Alors Cas s'assit au bord du matelas, posant leurs mains jointes sur son genou et prit la joue du blessé au creux de sa paume. Le chaume de la barbe naissante le piquait un peu mais la douce chaleur qui passait entre eux les apaisaient l'un l'autre.
Sam était allé raccompagner Bobby, il voulait en profiter pour aller se changer les idées dans le premier bar qui croiserait son chemin. Voir son frère aîné si laminé lui sapait trop le moral. S'en remettre à Castiel ne semblait pas lui plaire d'avantage.
De plus en plus l'intensité de la relation qu'entretenaient l'ange et son protégé interrogeait leur entourage.
Les quelques mots échangés plus tôt tournaient encore dans la tête de l'ange. L'homme dont il avait la charge, dont ses supérieurs lui reprochaient d'être trop proche, lui avait rétorqué que s'il allait bien ce n'était pas grâce à lui. Le laisser dans cet état d'esprit était inacceptable à ses yeux.
Alors tout en se penchant doucement, il lui murmura :
Détends-toi, laisse toi aller et fais-moi confiance ! Partage avec moi les cauchemars qui te secouent dans ton sommeil. D'habitude je te veille mais là j'ai besoin de savoir….
Le moins que je puisse faire et de t'aider à porter ce fardeau !
Noirceur fétide
Dès ces derniers mots prononcés Cas se sent aspiré dans un gouffre noir et froid, traversé d'éclairs rouges sang. Il sent qu'il n'est pas au bout du voyage et ne pourra qu'assister un spectateur au calvaire de son valeureux ami.
Dean se trouve sur une table, faite d'un seul bloc de granit, des sillons sont creusés sur la périphérie de se qui pourrait être un autel, permettant à des fluides d'être recueilli en dessous dans des sortes de tonneaux.
Le chasseur a ici tout l'air du gibier. Et plutôt de celui qui vient d'être dépecé, coupé en morceaux et prêt à cuire !
Son regard semble aveugle et le râle qui sort de ce qui lui reste de poumon n'a rien d'humain.
Une forme hideuse se détache alors des ombres épaisses du vaste cachot. Mi-humaine, mi-animale, on dirait plutôt un être issu d'une mythologie fantasmagorique. Campée sur des pattes poilues, un torse d'homme arbore une tête hirsute d'où dépassent de grandes cornes arquées.
« - Alors dit l'abomination dans un grondement, ma nouvelle forme t'a-t-elle plu ? Je l'ai arborée ce matin afin de m'occuper d'un petit minable religieux qui s'en est pris toute sa vie aux jeunes garçons dont il avait la charge.
Ce vieux bigot c'est toujours représenté le mal sous cette forme sans se rendre compte que la meilleur incarnation du mal, c'est sa misérable carcasse d'âme perverse.
Ne voudrais-tu pas lui faire payer le mal qu'il a fait ?
Te rends-tu compte de ce qu'ont éprouvé ses pauvres disciples sous son autorité ? As-tu idée des violences qu'ils ont subies à cause de lui ?
Non tu ne le sais pas. Tu es un être vertueux. »
Le tortionnaire semble pour l'instant se complaire dans un monologue psychotique. Il poursuit d'une voix froide et calculatrice :
« - Cela fait des années que nous jouons tous les deux, mais rien de sentimental n'est-ce pas ?
Quoi que … je me suis attaché à toi depuis le temps ! Ton courage, ta ténacité inspire le respect. Alors il faut aussi que je te retire cela : le respect de toi-même…
Je vais à présent faire de toi un autre type de jouet ! Un jouet plus intime.
Je ne m'arrêterai que lorsque tu seras prêt à jouer avec d'autres comme je te l'ai appris. Je ne m'arrêterai que lorsque tu tortureras à ton tour. »
…nouvelle chute de Castiel à travers le trou noir des souvenirs de Dean…
Ténèbres zébrées de rouge sang
Hurlements
Puanteur faite de sueur, de viscères et de stupre mêlés.
Castiel se retrouve à nouveau propulsé dans le large cachot. Il sait que personne ne peut le voir mais lui peut sentir la rugosité des moellons formant le mur auquel il est adossé. Sa fraicheur l'aide à reprendre pied dans cette réalité.
Du temps a dû passer depuis la dernière scène car il ne voit plus de morceaux de chaire dispersés de façon incongrue à travers la pièce.
Dean est toujours allongé sur l'autel de pierre.
Un homme en pleine force de l'âge, les épaules larges est penché sur son corps nu, vulnérable. L'homme est beau, ses muscles sont sculptés comme ceux d'un haltérophile. Il semble vouloir réanimer le corps brisé devant lui.
L'ange entend tout d'abord un fredonnement qui ne couvre encore pas la cacophonie des bruits de l'extérieur étouffés par l'épaisseur des murs. Puis le murmure devient une chanson, une berceuse plus exactement.
Et à travers sa connexion avec Dean, il ressent l'horreur que son protégé éprouve à entendre cette mélodie. Cela fait également partie de la torture morale qu'Alastair lui inflige se dit Cas. Car, il n'a pas de doute c'est bien lui qui a recouvert cette nouvelle apparence. Mais pourquoi a-t-il abandonné l'intimidation provoquée par les visions de cauchemars de ses anciennes formes ?
Le bellâtre s'écarte un peu de l'autel et laisse alors voir qu'il n'est pas seulement torse nu, mais entièrement nu. Son membre au repos n'en apparait pas moins disproportionné. Etant pour sa part plus animal qu'humain.
Armé uniquement d'un baquet et d'une serviette, l'athlète s'apprête à laver minutieusement le corps meurtri de l'ancien chasseur. Il emploi des gestes attentionnés, presque tendres pour nettoyer les traces des tortures endurées puis pour masser son dos, décontractant minutieusement chaque muscle. L'eau est chaude, la serviette douce et les onguents sentent bon les herbes médicinales.
Du point de vue de Dean, cela semblerait être un réel moment de répits pourtant l'ange ne perçois à travers lui qu'attente anxieuse et dégoût.
Le retournant à nouveau , l'homme entreprend d'oindre chaque petit repli et renflement de son anatomie, s'ingéniant à dénicher et stimuler les points les plus sensibles en commençant par le visage, le torse, le ventre puis en dernier, ses parties les plus intimes, les plus sensibles.
La réaction, même si elle est instinctive, ne se fait pas attendre.
Enserrant le membre à présent en érection il fait glisser sa main enduite d'huile le long de la hampe encore et encore, de plus en plus vite, jusqu'à l'amener aux portes sa délivrance, sans jamais la lui accorder !
En même temps à force de cajoleries imposées de son autre main, Alastair l'amène à se recroqueviller, dans un élan névrotique, en position fœtale, le corps du lutteur venant maintenant épouser la courbe de son dos.
La bouche contre son oreille Alastair murmure alors :
Dit-le !
Seule une plainte lui répond, il insiste :
Dit-le ou je vais à nouveau chercher un de ces jeunes garçons que tu prétends protéger.
Alors, le corps secoué de spasmes laisse échapper dans un souffle :
Je suis à toi, je suis ta chienne, fais de moi ce que tu veux.
Le coup de boutoir qui fait pénétrer une vive douleur dans ses reins, oblige Dean à exprimer son impuissance dans un long gémissement.
Castiel ressent l'affront de cette humiliation dans sa propre chaire.
L'horreur ultime étant que ce viol, si affreux et dégradant qu'il soit, a libéré également toute la jouissance contenue auparavant. A tel point qu'il est difficile de distinguer, la brûlure du plaisir et celle de la souffrance. A tel point que la seule issue est l'abandon, le vide de l'inconscience…
L'ange, en état de choc, contemple son ami évanouît. Il commence à comprendre pourquoi Dean ne peut trouver les mots pour partager ce qu'il a enduré en enfer. Pourquoi il pense qu'il ne pourra jamais se faire aider.
Il comprend que pour son protégé, peut importe qu'il ai eu de bonnes raisons de céder. Il a cédé en y prenant une part de plaisir qu'il ne pourra jamais se pardonner.
Le plaisir qu'il a subit, dans la violence de ces relations de dominations sexuelles a fait basculer la conscience de l'ainé des Winchester. Cela l'à conduit par la suite à transposer ce plaisir dans la torture des âmes damnées en enfer.
Car sa survie passe par la maitrise qu'il peut garder sur les événements.
Plus égoïstement, Castiel comprend également pourquoi cet homme orgueilleux n'accepte pas facilement le contact intime avec d'autres hommes, hormis ceux de sa famille. Il voit autrement le fait qu'il préfère des plaisirs tarifés avec des prostituées anonymes.
Pour ainsi casser la forte volonté de l'homme vertueux de la prophétie, Alastair a fait preuve de beaucoup de psychologie. Dean a depuis son enfance dû prendre un rôle protecteur, c'est un fait, mais il a du également pour cela assurer un rôle de dominant.
Le démon s'est servi de son besoin de protéger pour l'amener à se sacrifier. Il l'a ainsi insidieusement conduit à prendre du plaisir à faire ce qu'il abhorrait et ce quotidiennement, durant des années !
« … l'homme vertueux qui fera couler le sang en enfer… »
Cette révélation agit comme un interrupteur et propulse Cas hors des souvenirs de Dean.
Lumière salvatrice
De nouveau au bord du matelas d'hôpital, main dans la main, les deux hommes se regardaient. Plus de trace d'inconscience dans les yeux de Dean, mais des larmes en abondance, comme si une digue avait été brisée.
Ils restèrent ainsi un long moment, Cas bouleversé mais attentif, Dean désemparé, laissant transparaitre sa peur. Plus ce dernier séchait ses larmes, plus il se murait dans un mutisme butté.
Alors Castiel eu une réaction inattendue même pour lui : il se mit doucement à genou, sur le carrelage froid de la chambre aseptisée. Un ange peut-il plier les genoux devant un mortel ? Et s'il était le seul à pouvoir reconstruire l'être anéanti face à lui ?
Il ne pouvait se permettre de réconforter Dean comme un enfant, pas s'il voulait lui redonner un peu d'amour propre, un peu de maitrise, un peu d'espoir.
Au lieu de cela, il prit la jambe et le bras du jeune homme pour les rapprocher du bord et se nicha au creux de sa poitrine dans un geste d'abandon. Son regard se fit doux, humble, quémandeur…
L'ange était beaucoup trop puissant pour avoir besoin de la protection du chasseur mais ce qu'il essayait de faire passer dans ses yeux et ses gestes était un sentiment plus profond, encore plus vital. A cet instant, il ne trouvait pas quelle serait sa raison de vivre sans son seul véritable ami. Quitte à laisser Dean se rassurer dans son rôle de dominant, autant que cela soit sous la protection d'un être supérieur tel que lui !
Le chasseur semblait avoir compris intuitivement au moins une partie du message. Arrachant les tuyaux encombrants, il se pencha et passa sa main dans la nuque de Cas, s'agrippant à la masse soyeuse de ses cheveux de geai. Puis, menant son visage à la rencontre du sien dans un geste autoritaire il l'embrassa à pleine bouche, savourant le goût de sa langue qu'il aurait voulut engloutir au fond de sa gorge, se délectant de la douceur de ses lèvres écartelées, offertes…
Une odeur forte de café les interrompit, Dean lâchant prise…Cas se retrouva déséquilibré et s'affala les quatre fers en l'air au pied du lit. Une expression de surprise figée sur ses traits, la bouche ouverte, les joues empourprées.
Sam venait de rentrer dans la chambre, les mains encombrées par trois gobelets fumants et un sac en papier. Accaparé par ses emplettes il ne semblait pas comprendre ce qu'il venait de se passer. Mais décontracté par les quelques verres absorbés plus tôt, il goutta tout de même l'humour de la situation, avec Cas ainsi affalé par terre. Et connaissant l'éternel sérieux de l'ange, il ne put s'empêcher de se moquer :
Alors Cas, toujours à faire le pitre ?
Puis remarquant les tubes arrachés, pendants à la tête du lit il poursuivi :
T'as plus besoin de ça ? Tant mieux ! Parce qu'en passant devant le bureau des infirmières j'ai surprit une conversation inquiétante.
Abandonnant ses paquets sur l'appui de fenêtre il leur expliqua …
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Voilà, j'espère que mon interprétation des tourments de Dean ne va pas vous valoir des cauchemars à votre tour. Mais les confidences qui m'ont été témoignées mon fait comprendre combien les tortionnaires savent jouer de la pseudo culpabilité des victimes pour les empêcher de parler !
Faites moi plaisir au-delà de cette fic soyez vigilent, ces innocents condamnés au mutisme sont plus nombreuses qu'on ne pense (j'suis trop sérieuse là – désolée- mais la cause me touche) :-S
Et Merci à ChicaDelSol pour m'avoir indiqué comment accepter les reviews anonymes.
Alors maintenant c'est à vous dites-moi ce que vous en pensez…
Please, please, please…
