Disclaimer : Les personnages de Gundam Wing ne sont pas à moi, ils appartiennent à leurs créateurs et exploitants japonais ou autres dont je ne fais pas légalement partie. Que celui ou celle qui ne les a jamais utilisés me lance la première review de protestation à ce sujet.

Genre : Je crois qu'il va y avoir du angst. Pour le reste je ne sais pas.

Personnages : 1, 2, 3, 4, pour le 5 je ne sais pas encore.

Commentaire : On dirait que je ne sais pas grand chose finalement.

Avertissement : cette fic est très dure à écrire donc ne vous attendez pas à une parution régulière.

Bonne lecture

Hahn tah Yhel


Manipulateur de symboles

Il fut un temps où les anges venaient sur Terre et aidaient les humains. Mais ces derniers ne surent pas apprécier le don qui leur était fait et les anges disparurent. Là où ils avaient été, on découvrit des pierres colorées que nul ne pouvait toucher et de grandes plaques où étaient gravés des symboles qui ne furent pas déchiffrés. Ces objets furent conservés précieusement puis oubliés.

Le temps passa, il y eu des guerres, des destructions, des changements et, au fil des milénaires, la race humaine perdit peu à peu ses repères. Un nouvelle ére s'instaura alors où les maîtres mots étaient : la force, la richesse et le pouvoir. Apparut à cette époque une nouvelle race dont la provenance ne fut pas découverte. Ces personnes semblables aux humains pour l'aspect avaient la capacité de déplacer les symboles sur les plaques et de faire se mouvoir et chanter les pierres. Très vite, ce qui n'était au départ qu'une simple attraction exerca une fascination certaine sur un nombre croissant de personnes et les membres de cette race que l'on nommaient manipulateurs de symboles furent peu à peu réduits en esclavage.

Voici l'histoire de l'un d'eux.


Chapitre 1) L'achat de Quatre

Le marchand d'esclave jeta un regard ennuyé sur la salle de l'auberge qu'il avait louée pour la circonstance. Hormis quelques curieux elle était presque vide, la vente s'annonçait mal. Mais il aurait du se douter qu'une ville côtière ne serait pas le lieu idéal pour vendre sa marchandise. Les pécheurs n'utilisaient guère d'esclaves. Ils n'en avaient ni les moyens ni l'utilité.

Enfin, il était venu jusque là, il avait loué cette maudite salle, il lui fallait au moins montrer quelques spécimens, ne ce fut-ce que par acquis de conscience, qui sait, peut être que parmi ces personnes il y en aurait une ou deux à la bourse bien garnie qui serait tenté par ce qu'il avait à proposer.

Galvanisé par cet espoir il commença à houspiller les esclaves qui composaient son fond de commerce.

Pendant qu'il s'affairait ainsi la porte de l'auberge s'ouvrit sur deux nouveaux arrivants.

Le premier était tout jeune, à peine sortit de l'enfance, quinze ans, seize peut être, mais pas plus. Blond et mince, avec des yeux clairs, d'un bleu limpide au regard faussement candide il avait sur les lèvres le sourire un peu timide de ceux qui ne se sentent pas vraiment à leur place là où ils se trouvent.

Le second, plus âgé et plus grand, la vingtaine bien sonnée, avait des cheveux châtain roux et des yeux verts. Il portait des habits usés et délavés par l'eau de mer, tandis que son blond compagnon était vétu de façon plus élégante. Lui non plus ne semblait pas croire être à sa place dans cet endroit.

- Quatre, je t'assure que ce n'est pas une bonne idée. Déclara t'il.

Le blond fit la moue.

- Je dois absolument trouver un cadeau pour Duo.

- Mais un esclave...

- Il se plaint toujours d'avoir trop de travail pour s'en sortir seul et pas les moyens de payer le salaire de quelqu'un. Un esclave est donc la solution idéale.

Celui aux yeux verts secoua nerveusement la tête.

- Sans doute. Mais il ne sera pas content.

Le début de la présentation les empêcha de se disputer plus encore. Ils se tournèrent tous deux vers l'estrade de fortune où le marchand venait de revenir, tirant derrière lui le premier des esclaves qu'il avait à vendre. Un asiatique aux yeux bleus dont le corps nu était bien découpé et assez propre.

Comme souvent, il commençait par ceux qu'il n'espérait pas vendre, plus pour attirer le client que par réel espoir d'y parvenir. Celui qu'il avait choisi pour débuter ce soir là était dans son stoc depuis des semaines. Malgré sa perfection physique il ne parvenait pas à trouver acheteur.

Personne ne voulait s'encombrer d'un mauvais manipulateur de symboles. Ceux qui en achetaient voulaient des champions capable de leur faire gagner des fortunes, pas d'un incapable.

Mais ici, dans cette ville reculée, il était possible que sa réputation de bon à rien ne soit pas arrivée aux oreilles du tout venant et qu'un idiot désireux de faire fortune se laisse tenter.

Quatre n'entendit pas un seul mot du discours du marchand. Il ne voulait pas écouter le boniment d'un vendeur d'esclaves

Son regard avait croisé celui de l'esclave et il y avait lu tant de souffrance qu'il en avait été bouleversé. Cela n'avait duré qu'une seconde, puis le regard de l'autre s'était fermé et il n'avait plus rien perçu, mais ce bref contact l'avait convaincu.

Il lui fallait cet esclave et pas un autre.

Une salle de plus. Tous ces gens... lequel sera mon acquéreur ? Se trouve t'il ici ? Je ne vois personne qui saurait convenir... et lui... lui n'est pas ici.

L'esclave fixait le sol, obstinément.

Il ne se souciait ni du marchand ni des curieux.

Lorsque le fouet mordit la chair de son dos il ne cilla même pas.

Il avait l'habitude de la douleur.

Il exécuta machinalement le mouvement qu'on attendait de lui.

Puis il se figea.

Il sentait le sang qui coulait de sa blessure.

Une de plus.

Son dos en suportait déjà tant.

C'était sans importance.

Rien n'avait d'importance.

Pas même sa vie.

Surtout pas sa vie.

Il n'était qu'un manipulateur de symbole après tout.

Pas même un être humain.

Ceux qui se trouvaient dans la salle ne voyait pas en lui un de leurs semblables.

Les autres esclaves non plus.

Eux ne recevaient jamais le fouet.

Ils étaient esclaves parce qu'ils avaient des dettes.

Ils avaient donc des droits.

Ils étaient humains, méritaient donc un minimum de respect.

Pas lui.

Lui, on pouvait le battre et l'affamer.

Lui il n'avait aucun droit.

Je voudrais fermer les yeux...

ll se devait d'obéir et de se taire.

Je voudrais ne plus rien voir...

Le marchand l'obligea à ouvrir la bouche.

Ne plus rien sentir...

Les doigts épais lui meurtrissaient les lèvres et les joues.

Je voudrais dormir...

La lumière lui blessait les yeux.

Il savait déjà ce qui allait suivre.

Ne jamais me réveiller.

Personne ne voudrait de lui.

Le marchand serait furieux.

Il serait battu, une fois de plus.

Il n'y pouvait rien.

Il y a bien ce garçon blond... mais ce n'est qu'un enfant. Il ne peut m'acheter et ce n'est pas lui.

La douleur familière le traversa.

Celui qu'il attendait n'était jamais au rendez-vous.

Puis le marchand le poussa en avant et il sentit une main se refermer sur la corde nouée autour de son cou.

Il entrevit le garçon blond qu'il avait écarté d'office.

Lui ? Mon maître ?

Il avait du mal à le croire.

Comment un enfant de cet âge pouvait il avoir les moyens de l'acheter ?

Il n'en suivit pas moins son nouveau propriétaire.

Quatre répugnait à tenir la corde. Comme s'il tirait derrière lui un animal et non un être humain. Mais il se devait de le faire sinon il passerait pour faible et permissif. L'esclave ne le respecterait pas. Une fois dans la rue il se sentit un peu mieux. Les regards des curieux présents dans la salle lui pesaient fortement.

Il avait hâte de rentrer chez lui et de se débarasser de ce présent génant qu'il voulait faire à son frère.

Trowa l'obligea à cesser de marcher.

- Tu as perdu la raison ?

Quatre le fixa sans comprendre.

L'esclave lui semblait ne pas se sentir concerné par la situation. Il fixait le sol pavé de la rue de son regard impassible et froid.

- Pourquoi dis-tu cela ?

- Tu viens d'acheter un manipulateur de symboles. Tu as donc oublié que ton frère les déteste ?

Quatre sentit son coeur manquer un battement.

Il posa un regard effaré sur l'esclave.

Il n'avait pas entendu un seul mot de la présentation parce qu'il se refuser à écouter un homme en vendre un autre.

Il réalisait maintenant qu'il avait eu tort.

Il comprenait pourquoi le prix était aussi élevé.

Pourquoi le vendeur lui avait dit que l'esclave était à lui sans limite de temps.

L'asiatique n'était pas un être humain accomplissant une peine ou réglant une dette.

Il aurait du prêter attention à ces propos.

Cela lui aurait évité de dépenser toutes ses économies pour acquérir un non humain.

J'ai froid. Pourquoi n'avancent ils pas ?

Qu'allait il faire maintenant ?

L'esclave tourna brièvement les yeux vers son nouveau maître et vit son expression. Celle d'un homme qui réalise qu'il vient de faire une erreur. Il n'en fut pas surpris.

Encore un que je déçois...

Quatre fit demi tour pour regagner la salle mais Trowa l'en empêcha.

- Inutile, il ne voudra pas et tu seras ridicule.

Quatre laissa ses épaules s'affaisser.

J'ai si froid...

- Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de lui maintenant ? Demanda Quatre à Trowa d'une voix angoissée.

- Tu pourras le conduire dans la ville voisine pour la grande foire et l'y revendre.

L'esclave ferma les yeux une seconde.

Surtout ne pas leur montrer.

Quatre se sentait mieux. Les mots de Trowa étaient la sagesse même.

Pourtant, avant de vendre l'esclave à la grande foire il devait le mener chez lui et expliquer à son frère ce qu'il avait fait de ses économies. L'argent hérité de sa mère que son frère avait gardé pour lui pendant des années et qu'il lui avait remis pour son seizième anniversaire en lui recommandant d'en faire bon usage.

Ils ne doivent pas savoir que je suis faible.

- Tu ferais mieux de rentrer. Déclara Trowa.

Quatre soupira et se remit à marcher, mais à nouveau Trowa l'obligea à cesser.

- Quoi encore ?

Le jeune homme aux yeux verts retira sa cape et la posa sur les épaules de l'esclave.

Le manipulateur de symbole faisait de son mieux pour ne pas trembler mais il n'était pas dupe.

L'autre avait froid.

Le regard bleu le fixa avec surprise.

Pourquoi fait il cela ? Je ne suis pas un être humain.

Mais l'esclave ne dit pas un seul mot. Il ne fit pas non plus un seul geste pour resserer le tissus autour de son corps transi. Il laissa Trowa nouer le lien de la cape autour de son cou et suivit Quatre lorsque ce dernier se remit à avancer.

Bien que le froid puisse encore l'atteindre comme il se refusait à porter les mains à la cape, elle le protégeait tout de même en partie et il appréçia ce confort inconnu de lui.

Il était un esclave.

Un non humain.

La souffrance était familière pour lui.

Pas la bonté d'un geste désintéressé.

Il ne comprenait pas.

Quatre se mit à marcher plus vite, laissant Trowa derrière lui.

Il ne savait pas pourquoi, mais le geste du pécheur l'avait irrité au plus haut point.

Trowa ne chercha pas à le rejoindre. Il ne voulait pas ajouter à son malaise. Il rentra donc chez lui assez inquiet.

Quatre ouvrit la porte de sa maison le plus discrètement possible.

S'il pouvait éviter son frère, ce ne serait pas plus mal.

Mais on obtient rarement ce que l'on désire le plus et il avait à peine refermé la porte que son frère le rejoignit.

- Quatre ! Où étais tu ? Il est tard, je me faisais du soucis.

Quatre se mordit les lèvres.

Il était impossible que son frère ne voie pas l'esclave à demi nu.

Qu'il ne remarqua pas la corde autour de son cou.

Qu'il n'en déduise pas la réalité des choses.

Qu'il ne soit pas faché.

Il s'obligea à se tourner vers lui, un sourire sur les lèvres. Pas trop grand pour ne pas sembler insolent.


Voila, le premier chapitre est terminé.

Vous avez aimé ?

Oui, non ?

Et bien, vous savez ce qu'il vous reste à faire.