Elle s'appelait Hermione Granger. Jeune fille aux cheveux bruns tombant en cascade sur ses épaules, yeux clairs et vifs qui regardaient le monde avec rage et désir mêlés. Ses lèvres d'un rose aux teintes de pêche faisaient l'envie de tous les hommes sorciers et moldus depuis des lunes, tandis que la chute de ses reins en étourdissait plus d'un. Sa poitrine généreuse se laissait toujours entrevoir dans ce fin tissus de toile blanc qu'elle arborait en marchant et elle prenait un malin plaisir à ce qu'on puisse l'observer à souhait. Ses dents avaient la blancheur des plus délicates perles . Son cou, lui, était gracile, délicat et mince, comme toute personne dans l'aristocratie. Elle s'appelait Hermione Granger avant de ne vendre sa vie en échange de la sienne. Elle avait décidé d'arrêter de se battre à la sortie de Poudlard, dès que la guerre prit fin et que la misère prit place dans sa vie. Pourquoi continuer alors qu'on est si laide ? Se disait-elle tous les jours en se regardant dans le miroir, alors qu'une douleur lancinante lui déchirait le cœur. Ils étaient morts, tous, sa famille avait péri dans un accident d'avion sauf sa mère, qui terminait ses jours dans un hôpital à Londres. Ne pouvant plus vivre qu'avec ce simple travail de secrétaire pour le ministère, elle dû faire ce qu'il se devait... Vendant son corps aux inconnus, aux bêtes dont le désir ne serait jamais assouvi qu'au travers de jambes écartées pour de l'argent. La jeune femme n'avait d'autre choix, elle devait payer les soins pour sa mère, se refusant à la laisser puis, l'homme partageant sa vie, son guide, sa lumière, ne faisait simplement pas assez d'argent pour l'aider financièrement... Le seul lien la maintenant avec une vie antérieure était elle, cette dame forte au regard encore pétillant malgré la souffrance, et c'est pourquoi Hermione s'évertuait à la garder en vie. Mais l'odyssée de cette vie en chute ne devait pas se terminer aujourd'hui, car au coin d'un lit, quand la mort guette chacun de nos mouvements, les langues se délient, les oreilles se tendent et le cœur parle de lui-même, à l'agonie, incapable de garder ce qu'il voulait secret. Aujourd'hui, en cette nuit de janvier, Hermione Jane Granger se tenait, les cheveux auréolés de taches de neige, prenant la main de sa mère bien serrée, liant ses doigts en une dernière prière. Elle la regardait, soumise au poids que ces deux sentiments créaient en elle. La lumière trop blanche dévoilait chaque ride que la maladie avait formé sur le corps de cette femme, c'était plus que quiconque aurait pu supporter après tant de décès. La sorcière s'approcha d'autant plus, les yeux embués de larmes.
« Ma chérie, il y a une histoire que je ne t'ai jamais raconté... »
Peu importe cette histoire, se disait Hermione, je te veux en vie c'est tout... La brunette tira une chaise inconfortable tout près du chevet de sa mère, la fixant de ses deux prunelles noisettes emplies d'incompréhension. Les deux parentes semblaient tissées ensemble par un fil tellement fort que rien ni personne n'aurait pu les séparer en cet instant.
« Tu sais... je n'ai pas toujours été parfaite...
-Moi non plus, Maman, mais...
-À ton âge environ, peut-être un peu plus vieille, je me... prostituais... pour gagner de l'argent que je donnais à mes parents... C'est comme ça qu'on faisait dans le temps ma princesse... Mais je suis tombée amoureuse de l'un de mes client et cet amour n'a jamais disparu...
-Tu parles de... de Papa ?!
-Non, bien entendu, ton père était un bel amour calme, respectueux, sans plus. Pas de passion dans le regard, simplement, une routine... Une vie prévue d'avance... sauf pour une chose...
Elle inspira un coup, tentant de reprendre son souffle et continua:
-Je me mariai avec ton père jeune et son argent me permit d'arrêter mon « travail », tu sais... mais je gardais le contact avec cet homme, ce passionné, ce fervent amant... Je ne pouvais le quitter... une journée sans lui était une torture, ma peau, mon âme, mon cœur, tout en moi hurlait pour qu'il me revienne... C'était durant la guerre des sorciers, il en était un... Je ne l'ai su que bien plus tard. Donc, je me mariai avec ton père et il voulut alors avoir des enfants... Nous... fîmes ce qu'il faut pour y parvenir, après bien des années, rien ne marchait... Quand je voyais mon amant, je prenais les précautions nécessaires, une erreur n'était pas permise... mais... un soir... nous avions bu et le tout se passa... Je ne sus jamais si ma grossesse vint de lui ou des nombreux efforts de ton père... À la nouvelle de ma grossesse, il s'enfuit pour ne jamais revenir...
Hermione figea, regardant soudainement au-dessus de la tête de sa mère, préférant ne pas admettre la réalité. C'était trop douloureux juste d'y penser.
-Comment s'appelait-il ? demanda platoniquement la jeune sorcière qui cachait son désespoir.
-Rémus, Rémus Lupin. »
Un haut-le-cœur prit la brunette qui vida le reste de son estomac dans une corbeille à côté du lit. Cela ne pouvait être vrai, pas lui. Son corps vacilla vers le sol sans qu'elle puisse se contrôler. Pas lui. Elle, Hermione Jane Granger, vivait avec ce même Rémus Lupin qui avait couché avec sa mère, qui serait peut-être son... père... La jeune femme attrapa la corbeille de nouveau, vomissant encore ses tripes, pour la seconde fois, secouée et ébranlée. Elle devait lui parler, demander des explications avant de ne passer l'anneau à son doigt... Et si tout cette histoire n'avait été que de l'inceste... ? Elle eut si mal en cet instant, Hermione crut qu'elle mourrait, là, devant les yeux coupables de sa mère malade.
