NVJM Eönardë

Une Histoire de Serpents (UHDS), présentation :

- Cette fiction n'a aucun rapport avec mes autre textes, à l'exception des dénommés « Magie » pour la science magique et de « L'Histoire de la Magie » pour l'Historique magique que j'invente.

- Crédits : Les noms et les divers éléments de Harry Potter aussi cités dans les ouvrages brochés appartiennent intégralement à Madame Joanne Kathleen Rowling. Certains passages bonus et informations sont copiés/collés depuis le site Wikipédia. Tout le reste est mon entière propriété. Merci de bien vouloir respecter cela. Pour toute réclamation ou emprunt, adressez-moi un Message Privé rédigé en Français. Merci.

- Avertissements : Cette fiction est réservée à un public ouvert d'esprit qui ne se montrera pas lâche face à ce qui sort de ses habitudes. Les personnages originels de JKR connaissent quelques changements de comportement mais restent relativement semblables à ceux que l'on connaît.

- Type de la fiction : Anachronie se transformant en utopie.

NOTE : Un anachronisme (du grec, ana : en arrière, khronos : le temps) dans une œuvre artistique ou littéraire est une erreur qui consiste à placer un concept ou un outil inexistant à l'époque illustrée par l'œuvre.

NOTE : L'utopie (mot forgé par l'écrivain anglais Thomas More, du grec οὐ-τοπος « en aucun lieu ») est une représentation d'une réalité idéale et sans défaut. C'est un genre d'apologie qui se traduit, dans les écrits, par un régime politique idéal (qui gouvernerait parfaitement les hommes), une société parfaite (sans injustice par exemple, comme la « Callipolis » de Platon ou l' « Eldorado » de Candide) ou encore une communauté d'individus vivant heureux et en harmonie (l'abbaye de Thélème dans « Gargantua » de Rabelais en 1534).

- Allusions et passages de type : Érotiques, violents, sanglants, moralement différents (notez l'inemploi de « choquant »), religieusement différents (idem que pour précédemment), et d'autres adjectifs qui donneront lieu à une potentielle mise à jour de ces avertissements.

- Modifications des personnages par rapport aux livres :

Harry : il devient plus timide que dans les livres et s'adapte à quelques autres changements.

Hermione : elle se sert des connaissances qu'elle accumule et réfléchit avant d'agir.

Ron : il s'oppose à Harry et Hermione pour une raison détaillée dans ce premier chapitre, et se dirigera rapidement dans un camp qui les opposera radicalement…

Quelques autres personnages connus apparaissent, mais je vous laisse en découvrir plus en lisant !

- Modifications générales par rapport aux livres : Les sorciers au sang-pur se déclarant comme tels pratiquent une religion polythéiste usant de torture, jouissance sexuelle, meurtres, massacres et génocides comme de rites courants. Leurs traditions et mœurs forment une culture qui a évoluée indépendamment de la nôtre depuis plus de cinq millénaires. Le racisme ne se limite plus à l'ascendance mais à tout ce qui existe et qui « n'est pas eux ».

NOTE : Cette fiction se sert de « mon » Histoire de la Magie, c'est-à-dire l'ensemble historique que j'ai développé pour meubler le rachitique univers de JKR.

- Particularités de cette histoire : Elle est découpée en huit tomes (sept pour le récit et un pour les annexes) et couvre une période générale allant de l'an 470 environ à quelques (dizaines d') années après la fin du récit de JKR. Elle fait apparaître de très nombreux personnages OC, dont seuls quelques-uns joueront un rôle d'importance. Elle contient des codes (carré de César, anagrammes, etc) et des énigmes très nombreuses.

Une Histoire de Serpents

Tome I : Le Mystère Léonard

Introduction

Cette histoire pourrait commencer le plus simplement du monde, un soir d'Halloween, dans une petite maison anglaise… ce n'est néanmoins pas le cas. Ce qui nous intéresse n'est pas en rapport avec l'être au visage reptilien qui était en train de faire exploser la porte d'entrée, ni avec l'homme aux cheveux bruns qui mourut juste après, ni encore avec la femme rousse et son enfant…

Non, ce qui nous importe n'est pas le miracle venant d'avoir lieu, mais l'inconnu qui, du haut d'une colline voisine, regardait la scène en souriant, un air sadique sur le visage, pleinement conscient de ce qui se passait.

- Voldemort est mis en pause, murmura t'il en admirant la maison se transformer en feu d'artifice. Il est donc temps pour moi d'apparaître au grand jour… Que l'Histoire des Léonard continue !

Cet inconnu aux étranges propos disparu alors en un flash de lumière…

I) Rentrée Poudlardienne

« La fidélité est l'un des pires défauts des Hommes » (Albus Dumbledore)

Premier septembre mille neuf-cent quatre-vingt-onze.

Notre histoire commence dans un wagon occupé par un jeune garçon de onze ans solitaire… Léonard, tel était son nom, était un élève d'apparence simple et gentille. Il arborait fièrement des cheveux profondément châtains mesurant une dizaine de centimètres et qui lui cachant les oreilles. Ses yeux marron paraissaient brûler d'un étrange feu interne, et il était un peu plus petit que la normale pour un enfant de son âge. Il portait un anneau en or à son oreille droite et une bague, toujours en or, à son majeur de la main droite. Il avait onze ans et se trouvait dans le train dit du « Poudlard Express ».

Pourquoi ? Pour aller faire ses études de magie à l'école de sorcellerie de Poudlard.

Il avait apprit qu'il était un sorcier quelques semaines auparavant seulement, lorsqu'il avait été contacté par un étonnant groupe de sorciers et de sorcières. S'il savait que sa famille se transmettait des pouvoirs un peu étonnants, il n'aurait jamais pensé que lui ou ses parents étaient capables de telles choses... tout simplement car il n'avait jamais connus ses parents. Sa mère était morte d'un épuisement magique en le mettant au monde, et son père avait disparu Merlin sait où avant même qu'elle ne soit enceinte, abandonnant ainsi la pauvre femme à son sort. Il ne savait rien de son enfant, et réciproquement.

Celui-ci attendait patiemment le départ en lisant un livre de magie et en jouant avec sa baguette, constituée de bois de Mallorn et d'un de ses propres cheveux, longue de trente centimètres. Elle était marron à la base, tout ce qu'il y a de plus classique, et se terminait par un bout gris de plus en plus clair en allant à l'extrémité.

Perdu sur le quai, le jeune Harry Potter avait bénéficié d'une aide fortuite de la part d'une gentille dame rousse et avait put atteindre la voie Neuf ¾ sans dommages, comme il l'eut craint en voyant se rapprocher dangereusement le mur du pilier qui séparait les voies neuf et dix. Il se posait juste une bien étrange question… pourquoi cette voie au nom étrange se trouvait-elle plus près de neuf que du dix ? Cela aurait dut être l'inverse !

Faisant fi de ses légitimes questions, il monta dans une voiture et chercha rapidement une place dans un compartiment si possible vide. Son enfance l'avait rendu timide, et du fait de sa nature solitaire, il s'imaginait mal se retrouver avec beaucoup de monde dans un espace clos. Il chercha, parcourut plusieurs wagons, mais tous étaient parfaitement pleins. Ce ne fut que lorsqu'il explora l'ultime compartiment qu'il trouva satisfaction. Il n'y avait en effet qu'une seule personne à l'intérieur. Après avoir frappé, il entra et demanda timidement au jeune garçon de son âge qui se trouvait là :

- Excuse-moi, est-ce que je peux m'installer ici ?

Harry vit le jeune homme faire un oui de la tête sans rien dire, sans même un regard vers lui. Satisfait, il referma la porte et mit sa valise et la cage de sa chouette dans le porte-bagages, en faisant bien attention à ce qu'elle ne fusse pas trop incommodée par le voyage. Des hululements heureux le rassurèrent à ce sujet.

- Comment est-ce que tu t'appelles ? demanda-t-il au jeune garçon en train de lire, afin de tout de même tenter de se faire un ami.

Léonard leva lentement les yeux vers lui, et le scruta de la tête aux pieds sans rien dire. Fixant l'étonnant regard marron, Harry fut impressionné par sa profondeur, et eu la fort désagréable impression d'être tout nu face une foule de personnes observant le moindre détail de son corps. Il rompit bien vite le contact en rougissant honteusement, et fit fi de son malaise, son camarade disant finalement :

- Je me nomme Léonard.

- Et moi, c'est Harry, dit celui-ci en tendant la main. Harry Potter.

Léonard regarda de nouveau son camarade et tendit lui aussi la main, serrant fortement celle tendue. Puis, sans rien dire, il retourna entièrement à sa lecture. Harry ne comprit pas qu'il entendait par là que la discussion était close, et demanda :

- Comment as-tu apprit que tu étais un sorcier ? Moi, j'ai reçu la visite d'un professeur. Et toi ?

Léonard ne répondit rien et se contenta de soupirer, sentant poindre un mal de tête, d'ores et déjà agacé par cet empêcheur d'étudier en rond. Il ne fallait pas qu'il s'énerve, ou ses tremblements réapparaîtraient…

Harry n'eut rien le temps de dire de plus que la porte du compartiment s'ouvrit une seconde fois, pour laisser apparaître un garçon roux avec des centaines de points de rousseur. Il demanda directement :

- Est-ce que je peux venir ici ? Il n'y a plus de place ailleurs.

Harry acquiesça de la tête et sourit au nouveau venu, reconnaissant là l'un des enfants de cette dame rousse qui l'avait aidé précédemment. Celui-ci plaça lui aussi ses affaires dans le filet à bagages, et se présenta.

- Je suis Ronald Weasley. Ron pour les amis. Ravi de vous rencontrer.

Il se tourna vers Léonard et sembla attendre qu'il se présente, mais celui-ci resta profondément plongé dans son livre et ne sembla même pas remarquer la présence du roux. Ron se tourna donc surprit vers Harry, et haussa les épaules.

- Enchanté de te rencontrer, dit le troisième garçon. Je m'appelle Harry. Harry Potter.

Ron ouvrit soudain tous grands ses yeux, et s'exclama en beuglant véritablement :

- Harry POTTER ? LE Harry Potter ?

- Euh… Oui, pourquoi ? Demanda notre ami, rougissant soudainement.

- Wow, je suis super content de te rencontrer, Harry ! Continua Ron en parlant aussi fort qu'il en semblait capable, un air béa sur le visage. On peut devenir amis, dis ? Dis ?

- Et bien… si tu veux, pourquoi pas.

- Cool, Merci ! Je n'aurais jamais imaginé pouvoir avoir Harry Potter en cours avec moi ! Je ne l'aurais jamais cru si on me l'avait dit ! C'est incroyable !

Alors que Ronald continuait son show « surpris et honoré » de rencontrer le grand, l'immense Harry Potter, le-garçon-qui-as-survécu-mais-que-personne-ne-sava it-où-il-était-depuis-son-exploit Léonard tentait de se concentrer pour éviter de chasser le fauteur de troubles de son compartiment. Cette espèce d'énergumène complexé et complexant l'agaçait déjà.

Alors qu'il tentait d'étudier et que les deux nouveaux amis discutaient avec entrain, la porte du compartiment s'ouvrit une nouvelle fois. Une jeune fille aux cheveux châtains et un garçon d'apparence timide se montrèrent par l'embrasure de la porte.

- Excusez-moi, dit la jeune fille, auriez-vous vu le crapaud de Neville ? Il lui a échappé.

Harry et Ron firent un non désolé de la tête, et la dénommé Hermione rentra dans le compartiment pour redemander au dernier jeune homme, qui semblait ne pas l'avoir entendu.

- Excuse-moi, est-ce que tu as vu le crapaud de Neville ?

Tout en disant cela, elle mit une main sur l'épaule de Léonard. Pour seule réponse, celui-ci soupira, abaissa son livre sur ses genoux et leva la main gauche en l'air, baguette prête.

- Accio, crapaud de Neville ! S'exclama-t-il.

- CROAA !

Avec un coassement terrifié, le batracien vola à travers les couloirs du train, effrayant ainsi les quelques personnes qui se trouvaient dans le passage, surprise de cette apparition verrue. Puis il entra dans le compartiment des trois garçons pour atterrir dans les mains de Léonard.

Sans un mot, un air satisfait sur le visage, il tendit le crapaud à la jeune fille, qui lui fit un splendide sourire en remerciement. Elle se dépêcha de redonner son crapaud à Neville, puis se retourna vers le jeune homme, qui était déjà retourné à sa lecture.

- Est-ce que l'on pourrait rester ici ? Demanda-t-elle. Un méchant garçon blond nous a chassés de notre compartiment.

Harry accepta en souriant, et ce furent bientôt deux nouvelles personnes qui prirent place en compagnie des trois premiers garçons.

- Comment est-ce que vous vous appelez ? Demanda-t-elle. Moi, c'est Hermione Granger, et lui c'est Neville Londubat. C'est notre première année à Poudlard.

Harry et Ron se présentèrent, puis tout le monde se tourna vers Léonard, attendant qu'il fasse de même. Mais il ne semblait pas vouloir quitter sa lecture…

- Et toi, comment est ce que tu t'appelles ? Fini par demander Hermione, intriguée par cet intrigant jeune homme.

Léonard baissa son livre et la regarda un moment avant de dire son nom, tout comme il l'avait fait avec Harry. Puis il retourna à son livre sans autre préambule, sans même prêter attention à Neville. Mais Hermione ne l'entendait pas de cette oreille, et entendait bien faire la conversation alors que Harry et Ron bavardaient avec Trevor et son propriétaire. Elle s'approcha du jeune garçon dans le but de faire plus ample connaissance.

- Que lis-tu ? demanda t'elle avec curiosité.

Léonard montra la couverture de son livre, toujours sans rien dire, sans même regarder sa voisine des yeux.

- Mille et un sorts, de Magelus Soinner. Et tu l'as obtenu où, sans vouloir être indiscrète ?

Léonard fit quelques signes de sa main droite, et Hermione crut comprendre…

- Chemin de traverse ? Dans quel magasin ? Fleury & Bott ?

Elle regretta sa question en observant la marque de la célèbre librairie sur la tranche de l'ouvrage, F&B.

- Cela a l'air intéressant, dit-elle. Tu me le prêteras quand tu auras fini ?

De nouveau, elle ne reçut aucune réponse.

- Pourquoi ne réponds-tu pas ? Demanda-t-elle, légèrement agacée par ce véritable ours insociable.

Cette fois-ci, Léonard baissa son livre et regarda la jeune fille droit dans les yeux.

- Ne sais-tu donc pas ce qu'est le Silence ? Demanda-t-il froidement, en insistant nettement sur le dernier mot.

- Si tu ne veux pas parler, il faut le dire ! Répondit Hermione, vexée, en croisant les bras. Mais j'ai bien le droit d'être curieuse, non ? Ce n'est pas un défaut, que je sache !

Elle continua donc à poser des questions à Léonard pendant un moment, exaspérant le jeune homme. Celui-ci s'efforçait de prier tous les Dieux et Déesses qu'il connaissait de lui octroyer une infinie patience… enfin, pas tout à fait tous.

- Et tu savais depuis longtemps que tu étais sorcier, ou bien tu l'as appris récemment ? Demanda t'elle. Moi, j'ai reçue ma lettre au début des vacances, ça m'a vraiment fait un choc !

Léonard ne dit rien pendant un moment. Quand il ouvrit enfin la bouche, ce fut pour dire :

- Apprit il y a quelques jours. Pourquoi ?

- Pour rien, c'est juste pour savoir. Peut être que l'on pourrait être amis, non ? Ce serait bien de continuer à se parler ?

- Si tu veux.

Hermione lui sourit en réponse. Elle ignorait bien pourquoi elle avait proposé cela, malgré la froideur du jeune homme. Celui-ci l'attirait étrangement…

Après un moment à parler, elle tourna son attention vers les autres garçons présents dans le compartiment. Durant le trajet, ils discutèrent de leurs familles respectives, de ce qu'ils espéraient apprendre à Poudlard. Ils rirent et jouèrent aux cartes explosives et à quelques jeux Moldus proposés par Harry et Hermione. Etrangement, Ronald sembla réticent à ce fait.

Seul Léonard restait en dehors de tout cela, semblant imperturbable dans son irréductible lecture. Tout à leur conversation, les autres occupants du compartiment ne le virent pas se mettre à trembler imperceptiblement, ni ne remarquèrent les grimaces de douleur qu'il produisait parfois…

UHDS

La nuit était en train de tomber lorsque le Poudlard Express approcha enfin de son point d'arrivée. Tous ses occupants se changèrent alors afin d'être prêts pour la rentrée dans leur école. Si Harry, Ron et Neville quittèrent le compartiment sans poser de question lorsqu'Hermione le demanda, il n'en fut pas de même pour Léonard. Il fallut que la jeune fille lui arrache son livre et le jette à un de ses amis dans le couloir pour qu'enfin, l'ourson mal léché daigne sortir.

Le petit dérangement fut néanmoins bien vite oublié au profit de l'excitation ambiante. Tous se réunirent de nouveau dans le compartiment en attendant l'entrée dans la gare de Pré-au-Lard.

Le train siffla rapidement pour prévenir son arrivée, et, tout soudain, la multitude de lumières de la gare s'alluma dans un impressionnant flamboiement, émerveillant les premières années qui se penchaient aux fenêtres pour tenter d'apercevoir la prestigieuse école de Magie située non loin.

Dans une cohue générale et un rafut incroyable, la totalité des élèves se dépêcha de sortir, tout un chacun espérant se dépêcher de rentrer au chaud. Il n'y avait pas encore de neige, en cette période, mais les hivers Ecossais commençaient tôt et étaient fort rigoureux.

- Les premières années, suivez moi ! disait fortement un gigantesque homme barbu.

- Bonjour Hagrid ! S'exclama Harry, en s'approchant de l'homme.

- Oh, Harry ! Répondit celui-ci. Comment vas-tu, depuis l'autre fois ? Bien ? Tant mieux ! Excuse-moi, mais je n'ai pas vraiment le temps de parler. Une prochaine fois ? NON ! Les premières années ne doivent pas prendre les calèches ! Par ici ! Harry, tu me ferais plaisir si toi et tes amis vous pouviez m'aider à réunir vos camarades ici ? Merci.

- Bien sûr Hagrid, répondit Harry en souriant.

- Débrouillez-vous tous seuls, précisa immédiatement Léonard.

Ne cherchant pas à comprendre, Harry, Hermione et Neville tentèrent tant bien que mal d'aider l'adulte à gérer la foule d'élèves.

- Tu n'aides pas, Ron ? Demanda Harry en regardant vers son ami.

- Désolé, Harry, mais j'ai vraiment beaucoup trop froid. Si je bouge, j'ai l'impression que je vais me briser comme une Pitizoule.

Ne prenant pas la peine de chercher à savoir ce que pouvait être cette chose, Harry s'efforça de réunir ses camarades.

Le froid aidant, cela fut fait en seulement quelques minutes, et ce furent bientôt une centaine d'enfants tremblants qui entourèrent le dénommé Hagrid.

- Bien, en avant ! S'exclama fortement celui-ci. Nous allons être en retard, sinon ! Tous en rang deux par deux ! Et veillez à ne pas vous écarter du chemin ! Par ce froid, vous seriez bien vite lyophilisés !

Goûtant sans grand rire la petite plaisanterie, les élèves se pressèrent de suivre les pas de géant du… géant, pour ne pas dire d'autre mot.

Au milieu de la foule, Hermione se demandait bien comment, juste à côté d'elle, son ami Léonard pouvait bien faire pour continuer à lire. L'obscurité était presque totale, seule la lune leur permettait de voir leurs camarades, devant eux.

Il faudra qu'il m'explique son secret, se dit-elle, intéressée.

Mais elle n'eut pas le temps de continuer ses interrogations, car la troupe de premières années arriva très bientôt en vue d'un lac, et d'une véritable flottille de bateaux.

- Pas plus de quatre par barque ! S'exclama Hagrid d'une voix qui réchauffa l'atmosphère. Sinon, vous vous retrouverez remis à terre par les bancs !

Au milieu du fourmillement général, Harry se retrouva rapidement assis en compagnie de Léonard, Ron et Hermione, Neville s'étant rabattu sur une autre embarcation.

- Mais comment il fait pour tout le temps lire, celui là ? S'exclama Ron, avec un peu de dégoût dans la voix, en voyant que Léonard bouquinait toujours.

Il se tût néanmoins, lorsque Hagrid s'écria :

- Bien, En Avant ! Prochain arrêt, Poudlard !

A ces mots, l'homme prit une embarcation pour lui seul. Lorsqu'il monta, de nombreux élèves eurent des exclamations amusées ou effrayée, le bord de la barque atteignant pratiquement le raz de l'eau.

Quelques instants plus tard, les frêles esquifs se mirent en mouvement sans le plus infime murmure, d'abord doucement, puis avec une grande fluidité, repoussant l'onde gracieusement.

Il ne fallut que quelques instants et un passage sous une puissante arrête rocheuse pour que les collines environnantes ne dévoilent un spectacle féerique.

A l'autre bout du lac, à environ un kilomètre de distance, entouré par les puissantes collines des environs, une plaine vraisemblablement artificielle s'ouvrait en une étroite vallée. Et, plus loin encore, un merveilleux château illuminé de toutes parts laissait les badauds admirer ses merveilleuses parures de jeux de lumières.

Le froid et l'humidité oubliés, il ne fallut que quelques minutes à la petite flottille pour traverser la totalité de l'étendue d'eau, et pour s'engager sur un petit bras de rivière, qui se révéla bien vite être la continuité du lac et le contact avec une seconde étendue d'eau, encore plus imposante et majestueuse.

Là, la plaine herbeuse s'avançait profondément dans la vallée parfaitement nivelée, laissant le lac former un simple croissant à gauche. Celui-ci devait très certainement occuper la totalité de la vallée, jadis, la terre ferme ayant fortement l'air d'être artificielle.

Au milieu de tout cela, entre la forêt proche, le lac et les collines, se tenait l'immense édifice qui prenait nom « Poudlard ». Aidés par ses lumières enchantées, les jeunes enfants n'eurent aucun mal à le détailler.

Lorsque l'on arrivait, l'on se trouvait exactement en face de l'édifice. Parvenu devant celui-ci au travers d'une route artistiquement pavée de marbre blanc, il fallait monter une volée d'une vingtaine de marches pour atteindre un superbe portail qui faisait penser aux entrées des cathédrales. Une multitude de gravures ornaient la pierre taillée, et entouraient une porte de chêne massif superbement ouvragée, et très certainement enchantée.

Le château en lui-même était constitué d'un donjon principal architecturé de façon à ressembler à un arbre dans l'obscurité.

Effectivement, la partie centrale, haute de huit étages, faisait office de tronc et se terminait par une multitude de tourelles, de terrasses et de balcons de merveilles. Les bâtiments entourant montaient pratiquement aussi haut que leur aîné, la base dépourvue de toutes lumières, et se paraient progressivement de tours de plus en plus massives et impressionnantes au fur et à mesure que l'on levait le regard. N'importe quel architecte Moldu aurait assuré qu'une telle construction serait impossible avec de la pierre de taille. Et pourtant…

Entre tout cela, maintes passerelles, couvertes ou non, raccordaient l'ensemble, et s'ornaient de sculptures et de statues d'une richesse incomparable.

Du haut de l'édifice, coiffant le donjon et dominant l'ensemble, une coupole merveilleuse illuminait la nuit et paraissait tel un soleil entouré par ses enfants plus petits.

Dans les barques, les enfants étaient impressionnés par une telle beauté. Combien d'autres bâtiments pouvaient oser prétendre à être si « vivants » ?

Entre la base du château et sa plus haute tour, il devait très certainement y avoir une hauteur de près de cent vingt mètres. L'architecte de ce lieu était véritablement un phénomène que rien n'avait arrêté.

- Poudlard, nous arrivons ! S'exclama soudain la voix tonitruante de Hagrid.

En effet, quelques instants plus tard, les barques accostèrent un long quai de granit noir, que personne n'avait remarqué, du fait de l'obscurité environnante.

Sitôt que le guide eut mit pied à terre, soulageant son embarcation de son impressionnant poids, une multitude de lanternes magiques luisant d'une couleur jaunâtre apparurent tout autour des élèves, leur permettant de descendre de leurs frêles esquifs en toute sûreté.

Discutant fiévreusement, la bonne centaine d'enfants surexcités parcourut les quelques centaines de mètres qui les séparaient de l'école sans se faire distancer par les pas de géant de leur guide. Il ne leur fallut que quelques minutes pour cela, et pour voir s'ouvrir l'huis gigantesque qui gardait l'entrée de l'imposant édifice. Une fort étrange dame au chapeau pointu apparut alors…

- Professeur McGonagall, voici les élèves, s'exclama alors fortement Hagrid, avant de se retirer et d'entrer dans le château.

- Bien ! Dit la femme aux vêtements verts ornés d'un tartan de mêmes tons. Vous êtes ici à Poudlard, Ecole de Magie Privée. Notre cursus Scolaire diffère légèrement de celui des établissements publics que vous avez peut-être connus durant votre enfance, il offre effectivement de nombreux cours supplémentaires. Sachez que, du fait du caractère privé de cet établissement et de son système de pensionnat, des règles strictes sont mises en places. Je vous déconseille donc très fortement de passer outre, sans quoi vous serez sévèrement punis lors de retenues.

Un sourire plein de bonté naquit alors sur ses lèvres précédemment pincées.

- Maintenant, veuillez me suivre ! Nous allons débuter la cérémonie d'accueil.

Ainsi, guidés par le professeur, les élèves de première année s'enfoncèrent dans le château. Bien vite, ils entrèrent dans une petite pièce où il leur fut signifié d'attendre quelques minutes que l'on vienne les chercher. De derrière une petite porte en bois placée non loin, un concert de rires et d'exclamations retentissait en un vacarme assourdissant, malgré l'épaisseur impressionnante des murs. Tous attendaient, un peu effrayés, que leur destin vienne les chercher.

- Brr, il fait vraiment froid ici ! Soupira une voix.

- J'ai peur !

- Il parait qu'il faut combattre un troll ! C'est mon grand frère qui m'a dit…

- Et quand il n'y en a pas, c'est un dragon…

- Vous n'avez pas bientôt fini de raconter des âneries ? S'exclama une voix agacée.

Tous les regards, étonnés, se tournèrent alors en direction d'un jeune garçon noir solitaire.

- Vous pensez vraiment que nous pourrions vaincre un dragon, ou même simplement leur infliger une simple égratignure ? Nous ne faisons que commencer notre apprentissage, enfin ! Réfléchissez ! Il nous faudra plutôt être répartis entre les maisons par les résultats d'un questionnaire, ou par le choix d'un quelconque artefact.

Personne ne répondit au jeune garçon, même si Harry, Hermione et Léonard étaient bien d'accord avec lui. Il fallait bien avouer qu'il était plus excitant de continuer à croire qu'il fallait affronter une meute de monstres enragés.

Cela ne faisait que quelques minutes qu'ils patientaient dans la quasi-totale obscurité, lorsque le professeur McGonagall revint finalement vers eux.

- Mettez-vous en rang deux par deux, les garçons d'un côté et les filles de l'autre, et suivez-moi en silence !

Cela fut bien vite exécuté, et c'est une rangée parfaitement ordonnée qui s'avança à travers la simple porte de chêne massif, plongeant tête la première dans un océan sonore et lumineux véritablement assourdissant. La célébrissime Grande Salle du château de Poudlard.

Là, disposées dans la majeure partie de la longueur de la pièce, se trouvaient quatre immenses tables, chacune recouverte d'une épaisse nappe brodée de deux colorations respectives. Au fond de la salle, placé perpendiculairement aux élèves, le buffet des professeurs arborait fièrement un excellent et habile mélange des huit couleurs représentatives des lieux.

De l'extérieur, la Grande salle ne mesurait que vingt mètres sur trente, simple structure romane couverte de décorations gothiques. Mais ce qui participait largement à faire sa renommée était l'incommensurable quantité de sortilèges qui la garnissait.

Entre autres, des charmes d'agrandissement faisaient passer sa tailler interne de quinze mètre de largeur sur vingt-cinq de longueur à plus de octante sur plus de cent trente. Un magnifique charme d'illusion dissimulait l'incroyable architecture d'énormes poutres de bois avec l'illusion parfaite d'un ciel enchanté reproduisant le temps extérieur sans ses inconvénients.

Le mur faisant face à l'immense porte d'entrée était constitué de vitraux merveilleux représentants les quatre fondateurs, Godric Gryffondor d'Orficor, Helga Olfveane Poufsouffle, Rowena Eterlia Serdaigle, et Salazar Claudius Serpentard. Chacun d'eux occupait un quart de la largeur de la façade vitrifiée. Au dessus d'eux, placées respectivement dans deux cercles parallèles, deux mains fatiguées reposaient au dessus de leurs têtes, tandis qu'une ultime paire de mains sertie d'un unique anneau d'or au majeur de la droite dominait le tout en l'entourant depuis le sol jusqu'au plafond, dans un geste visiblement protecteur. Encore au dessus du tout, un ultime vitrail horizontal révélait une phrase étonnante par la grâce de la Lune, le texte écrit en un étrange alphabet latinisé :

Ici é Stótlas, cité té itolatsé. El t'óclisa sta la tsétsoase te tà ti fus siì, El été catis ut tatus à sté, Tsé oté lé stocse ès stós t'èl se setotès àfì !

Les façades de côté de la salle étaient couvertes de tapisseries d'or et de soie serties de pierres précieuses et mises en mouvement par d'incroyables sortilèges. Les scènes représentaient les grands évènements de l'Histoire de Poudlard depuis Le Temps Autorisé.

Assis à chaque table, surveillés par maintes statues d'antiques personnages de jadis, quelques centaines d'élèves portaient de larges capes noires sans aucune grâce, des symboles représentant leur maison et leurs couleurs cousus au niveau de leur poitrine, sur la gauche. La seule chose qui les rapprochaient vraiment était le port disgracieux d'un atroce et ridicule chapeau pointu noir. A cette vue, la plupart des élèves Nés de Moldus se retinrent difficilement de s'esclaffer de rire. Que cela pouvait être hideux et ridicule !

En bon pasteur, le professeur McGonagall mena ses moutons jusqu'au milieu de l'immense pièce, au milieu d'un surélèvement de quelques marches de marbre blanc où se trouvait la table professorale. Devant celle-ci se trouvait un tabouret et un étrange chapeau tout rapiécé.

Voudraient-ils que l'on fasse apparaître un lapin ? Pensa Harry, intrigué.

Mais, à sa grande surprise, aucun magicien ne vint. Ce qui ressemblait fort à une déchirure se révéla rapidement dans un des plis de l'artefact, et celui-ci se redressa soudain, révélant une large bouche et des yeux d'un vert inquisiteur… une voix grave et rocailleuse s'éleva alors, fausse, entamant une bien étrange chanson…

Bonjour à tous et à toutes,

Approchez et venez,

N'hésitez pas, prenez la route,

Mettez-moi sur votre tête et allez !

Le Choixpeau je me nomme,

A Poudlard, nul ne me conteste,

J'ai ici pouvoir sur tout Homme,

Venez donc pour passer mon test !

N'ayez pas peur pour vos cheveux,

Ils repousseront bien vite après la coupe,

Et si vous êtes généreux,

Je vous laisserais une houpe !

A Gryffondor vous vous rendrez,

Si vous êtes fort et courageux,

Attention néanmoins à la témérité,

La vie n'est pas un jeu !

Chez Poufsouffle vous irez pour sept ans,

Si vous êtes aimable et loyal,

Prenez garde toutefois, niais enfants,

Car certains ici dehors pensent à mal !

Avec Serdaigle aucun savoir ne sera tu,

Si érudit et patient vous êtes,

Attention malgré tout, de préconçus

Il ne faut pas trop remplir votre tête !

Pour à Serpentard aller, approchez,

Ambitieux et rusés sont les serpents,

Beaux parleurs et sacrés piégeurs vous deviendrez,

Mais prenez garde à certaines gens !

Vous êtes à Poudlard, cité des Susnommés,

N'oubliez pas la Mémoire de Temps qui furent miens,

Vous êtes ici dans une nature en paix,

Mais ôtez le pauvre hère et vous connaîtrez l'Ancien !

Voilà, telles étaient mes paroles,

Et n'oubliez pas mes enfants,

Venez, que de votre vie je sois la rigole,

Venez m'entendre chanter pour sept ans !

Un véritablement tonnerre d'applaudissements retentit alors dans la grande salle. Le Choixpeau s'inclina comme il le pût afin de saluer son auditoire, puis redevint immobile après avoir crié :

- Allez, qui dois-je scalper en premier ?

La déchirure qui lui faisait office de bouche formait un bien étrange rictus… Il avait l'air fort gourmand.

Aurait-il abusé sur la boisson ? Se questionna le professeur Snape, maître Potionniste de son état.

Interrompant les rumeurs et les discussions naissantes, le professeur McGonagall s'approcha alors du Choixpeau, prit place à ses côtés et déroula un long parchemin, qui tomba au sol et se déploya sur plusieurs mètres.

- Que la Répartition de l'année mil neuf cent nonante un commence ! S'exclama t'elle. Abbot, Hannah !

Une jeune fille blonde avec des nattes s'approcha alors à pas timides.

- Veuillez vous asseoir sur le tabouret et mettre le Choixpeau sur votre tête, je vous prie, dit le professeur McGonagall.

- Je ne veux pas perdre mes cheveux, moi ! S'exclama la jeune fille en se tenant la tête.

Des exclamations amusées retentirent alors un peu partout dans la salle.

- N'ayez aucune crainte, rassura McGonagall en souriant, le Choixpeau n'a jamais mangé personne. Allons, dépêchez-vous, je vous prie.

La jeune fille prit alors place sur le tabouret, et fit comme il lui avait été expliqué.

- POUFSOUFFLE ! Hurla le Choixpeau, après quelques secondes.

- Bones, Susan !

Loyauté, courage, honneur et réflexion ! Le choix est évident !

- POUFSOUFFLE !

- Boot, Terry !

- SERDAIGLE !

Plusieurs élèves suivirent alors, petit à petit. La foule de premières années avait déjà réduit de moitié, lorsque ce fut le tour d'Hermione…

- Granger, Hermione !

Timidement, la jeune fille prit place sur le tabouret, sous les regards de toute la salle…

Alors alors, jeune fille. Dans quelle maison aimerais tu aller ? Non, ne dit rien. Ta soif de connaissances pourrait te faire aller à Serdaigle. Mais ton courage à Gryffondor. Mais je pense que le mieux pour toi qui est très intelligente et maligne, ce serait d'aller à…

Alors que certains commençaient à se demander si le Choixpeau ne s'était pas endormi, ils entendirent celui-ci s'exclamer :

- SERPENTARD!

Un peu déçue, Hermione retira alors l'artefact et le reposa sur le tabouret. Elle aurait tant voulu être à Gryffondor ! Et ce sentiment se renforça en voyant les regards haineux de Ronald et des occupants de la Maison des serpents. Elle prit place tout au bout de la table, du côté des professeurs, et ne dit plus rien, effrayée, se contentant de regarder la répartition.

Léonard fut appelé peu après. Lorsque McGonagall prononça son nom, elle parût être perdue dans ses pensées pendant quelques instant, avant de se reprendre comme si de rien n'était.

A la table des professeurs, Dumbledore failli recracher son alcool de citron, et leva les yeux de ses agrumes avec une surprise immense.

Un autre évènement mémorable eut lieu simultanément. En effet, pour la première fois de la soirée, Léonard leva le nez de son livre.

Avec une grâce étonnante, il s'avança alors, prit place sur le tabouret, et mit le Choixpeau sur son indomptable tête.

Oh… les ordres sont les ordres, pensa immédiatement l'artefact magique à notre ami. Bien, bonjour jeune homme ! Voyons, voyons… Hum, une soif d'apprendre incroyable… Un courage infaillible… Une loyauté sans pareille… et une malignité remarquable. Le choix ne va pas être aisé. Dans quelle maison aimerais tu être ?

Léo releva alors légèrement le tissu de du Choixpeau, pour oeiller les différentes tables. Il aperçut Hermione, solitaire, à la table des Serpents, et fit immédiatement son choix.

Mettez moi à Serpentard, s'il vous plait, Pensa t'il. Je pense que j'y serais mieux.

Serpentard ? Oui, ça te convient bien sûr. Mais tu peux aller aussi sans problème dans les trois autres maisons, tu sais. Non ? Alors va pour…

- SERPENTARD !

Encore une fois, il n'y eu pratiquement aucune acclamation venant de la table des vert et argent. Encore un sang de bourbe, dirent certains à haute voix.

A nouveau plongé dans son livre, Léonard n'y fit pas attention et alla s'asseoir aux côtés d'Hermione. Arrivé, il lui fit un grand sourire, ce qui rassura immédiatement la jeune fille sur son avenir dans cette Maison.

Neville fut soudain appelé à son tour, et trébucha en se dirigeant timidement vers le tabouret où se trouvait le Choixpeau. Il mit rapidement celui-ci sur sa tête pour ne pas voir les regards moqueurs.

Un Londubat ! Ça faisait longtemps ! Hum, Bien, alors pour toi mon garçon, il est inutile de palabrer pendant des heures, je te met sans hésitation aucune à…

- GRYFFONDOR !

Dès qu'il connut sa nouvelle Maison, le jeune garçon sourit de toutes se dents et se précipita en direction des applaudissements qui fusèrent tout soudain. Il dût néanmoins revenir quelques instants plus tard, lorsqu'il se rendit compte, sous les rires moqueurs de maintes personnes, qu'il avait omit de retirer le Choixpeau.

C'est après le passage de plusieurs autres élèves que vint le tour de Draco Malfoy. D'un pas fier et habile acquit par de longues heures d'entraînement draconien, le jeune blond se dégagea de la masse de premières années et se dirigea vers le tabouret. S'asseyant sans attendre que cela lui fut demandé par sa future enseignante, il prit lui-même le Choixpeau des mains de celle-ci, s'attirant un regard désapprobateur, et installa l'artefact sur sa tête…

Bien le bonjour, jeune homme. Alors…

Pensez-moi donc avec un peu plus de respect, infidèle ! Pensa Draco.

Tiens donc, un croyant… Excusez-moi, Monseigneur, j'ignorais.

- …

Bien, donc… pour vous, Monseigneur, je vois une grande adoration à vos Pères et à vos Mères. Vous avez une grande ambition, une passion sans borne pour les Pures Légendes de l'Ancien Temps. Je vous conseille fortement de continuer sur cette voie, Monsieur, et je vous envoie donc là où vous aurez plus de chance d'en savoir plus et de pratiquer votre croyance.

- SERPENTARD !

C'est avec une fierté difficilement dissimulée que le jeune garçon blond retira le Choixpeau et le remit brusquement dans les mains de McGonagall, avant de gagner dignement la table des Rampants, sous les acclamations de la quasi-totalité d'entre eux.

A la suite, Harry se rendit enfin sur le tabouret. Il ne savait pas vraiment quelle maison lui plairait le mieux, toutes lui convenant dans leurs critères de sélection. Il pensait bien à aller dans la même que ses parents, mais il ignorait de laquelle il s'agissait…

Oh, un petit Potter ! S'exclama une voix graveleuse. Ça faisait longtemps, dit donc ! Tu ressembles vraiment à ton père mon garçon ! Mais assez pensé, voyons voir… Tu es très puissant, vraiment. Tu as envie d'apprendre et de faire tes preuves, n'est-ce pas ? Serdaigle serait bien pour toi. Mais je vois un autre talent bien caché et une certaine force. Autre chose aussi, et là, il ne fait aucun doute, tu dois aller à…

- SERPENTARD !

Dans la grande salle du château, à chacune des cinq tables et parmi les élèves restants à répartir, ce fut la surprise générale. Tout le monde pensait que le Survivant, représentant symbolique de la victoire contre le Seigneur des Ténèbres, serait envoyé à Gryffondor, la maison de l'Opposition au mal.

Un seul et unique ne semblait pas s'en préoccuper. Il s'agissait du jeune Léonard, confortablement installé sur sa chaise, les pieds sur la table, tout occupé qu'il était à lire son désormais célèbre livre, semblant ne pas prêter la moindre attention à tout ce qui l'entourait, pas plus à la Répartition qu'à ses voisins outrés de son existence.

Ce ne fut qu'après quelques instants d'un désagréable flottement, durant lequel personne ne fit attention à la chauve-souris professorale visiblement choquée, que le professeur McGonagall se ressaisit quelque peu et envoya Harry rejoindre ses nouveaux camarades, ne pouvant néanmoins s'empêcher d'afficher une moue déçue. Elle avait tant espéré que le charmant petit Potter, le rejeton de deux de ses élèves préférés, vienne la rejoindre dans sa tanière !

Enfin, après quelques nouveaux élèves, elle s'exclama :

- Weasley, Ronald !

A l'ouïe de son nom, le garçon roux s'avança en s'efforçant d'adopter un air fier et sérieux qui ne lui convenait pas le moins du monde.

- Bien, Monsieur Weasley, dit McGonagall, prenez place sur le tabouret, je vous prie.

- Non, je vais à Gryffondor ! Répondit effrontément Ronald.

Sur ces mots, il se dirigea rapidement en direction de la table des Griffants.

- MR WEASLEY ! Tonna sévèrement la voix de la Maîtresse des Métamorphose. REVENEZ ICI !

- Ben quoi ? Je veux aller à Gryffondor, Moi !

- Mr Weasley, pour punir votre effronterie, j'enlève cinq points à la maison où vous serez réparti ! Et sachez que le passage sous le Choixpeau est une tradition datant de mille et quatre années, depuis la fondation de notre glorieux établissement ! Personne ne peut passer outre.

Grommelant à la remontrance, Ronald se résigna en fronçant les sourcils et vint finalement prendre place sur le tabouret, avant de mettre le célébrissime artefact magique sur sa tête.

Tiens donc, un petit Weasley… c'est bien le centième que je fais… tu aurais put te laver les cheveux durant le mois d'août, toi… enfin… alors, donc, bien, voici, pour ta part, je pressent une notion de justice très personnelle. Tu as l'impression d'être rendu invisible par tes frères, et tu aimerais faire tes preuves pour avoir toi aussi droit à quelque peu d'attention. Ce n'est pas une mauvaise chose, mais prends garde à ne pas laisser tes sentiments l'emporter, sans quoi tu ne parviendras à rien. Bref, je pense sincèrement que ce sont nos choix qui font ce que nous sommes, et donc, je vais respecter ta volonté. Même si je souhaiterais bien t'envoyer nettoyer les toilettes aux côtés de Monsieur Rusard.

- GRYFFONDOR !

Une foule d'applaudissements retentit alors à la table des Rugissants, tandis que Ronald se dépêchait de gagner sa nouvelle maison. Parmi tous, trois garçons, roux eux aussi, en furent tout particulièrement heureux. Deux des trois, visiblement jumeaux, s'exclamèrent à la volée :

- Celles et ceux qui avaient parié qu'un Weasley n'irait pas à Gryffondor, par ici les paris !

- On vous avait prévenus ! Par ici les Mornilles !

A l'hilarité de nombreux élèves, la plupart des garçons et des filles de sixième et septième année des Retentissants, des Creusants et même des Planants se levèrent et glissèrent quelques pièces dans les mains tendues des jumeaux Weasley. A cette vue, Ronald foudroya littéralement du regard toutes celles et tous ceux qui avaient ainsi joué sur sa personne.

Et bien, pensa Harry en voyant cela de la table des Serpents, si tous mes amis sont ainsi, l'année promet d'être gaie !

- Allons, allons, s'exclama la voix retentissante du professeur Dumbledore, visiblement amusé, rasseyez-vous donc, nous allons continuer la répartition ! Minerva, je vous en prie !

La maîtresse des Métamorphoses reporta donc de nouveau son regard sur son long parchemin, et voyant avec satisfaction qu'elle en atteignait finalement le bout, appela :

- Xenger, Linra !

Ce fut au tour d'une jeune fille aux longs cheveux noirs de s'avancer. Dotée d'un visage d'une étonnante douceur, elle semblait chétive et prête à s'effondrer pour un rien, tant sa maigreur était visible malgré ses vêtements sorciers bouffants et grossissants.

Hum, bien, alors… voici une bien charmante jeune fille, dites-moi ! Pensa la Choixpeau. Alors, Mademoiselle, où allons-nous vous répartir ? Voyons… Je vois en toi beaucoup de fragilité. Ma pauvre, tu as un passé très chargé… mais Poudlard changera tout cela ! Un grand avenir s'ouvre devant toi, crois-moi. Tu iras loin, jeune fille. Et donc…

- GRYFFONDOR !

Timidement, avec des gestes maladroits, la jeune brune retira le Choixpeau et s'en fut aussi vite que possible s'effacer parmi ses congénères Mordants.

Elle a l'air sympathique, pensaHermione, à la table des Serpentards. J'irais la voir demain, si possible.

La jeune Rampante était elle aussi peu expressive, et elle savait bien repérer les gens semblables à elle, s'imaginant pouvoir mieux se lier d'amitié avec eux. Elle n'eut néanmoins pas beaucoup plus de temps pour réfléchir, la voix du professeur McGonagall la sortant de ses songes en disant :

- Zabini, Blaise !

Un jeune garçon noir d'une grande maigreur s'avança alors avec peur, sous les regards supérieurs et sans chaleur de maints élèves moqueurs et de certains professeurs songeurs, particulièrement scruté par un manipulateur sans honneur.

Bien, bonjour jeune homme ! Bienvenue à Poudlard ! Voyons donc… Pour ta part, tu as une grande fidélité, un grand amour pour ta mère et une tout aussi grande solitude due, penses-tu, à ta couleur de peau. Tu n'as pas à en avoir honte, bien loin de là. Tu as envie de faire tes preuves, de prendre ta place dans ce monde, alors bienvenue à…

- SERPENTARD !

Le jeune garçon noir qui s'était fait remarquer dans la salle d'attente adjacente à la grande salle rejoignit silencieusement et à pas feutrés la table des Verts et Argents aux côté de Harry, et s'installa en silence, sans se faire remarquer, avec une grâce noble parfaite très certainement mainte fois répétée. Notre ami, après lui avoir dit bonjour et s'être fait répondre, se contenta de discuter et de faire plus ample connaissance avec Hermione, sa voisine de droite.

Nonchalamment assis a sa place dans la tanière des Serpents, juste à côté de la jeune fille citée précédemment, le dénommé Léonard était perdu dans ses pensées, faisant semblant de lire. Cette première journée à Poudlard lui avait d'ores et déjà permit de classer maintes personnes dans ce qu'il considérait être « les indésirables ».

Seuls quelques uns, particuliers, sortaient du lot. Il verrait tout cela plus tard. Pour l'instant, il devait trouver un moyen de calmer son mal de tête, et considéra pour cela juste de remplir son assiette à raz bord et de s'empiffrer le plus proprement possible avant de s'en retourner dans sa chère lecture sans prêter la moindre attention à ses voisins. Un véritable ours, pire que l'auteur. Ce qui n'est pas peu dire…

Par la suite, le repas se déroula tranquillement, ponctué de discussions amusée et d'échanges polis ou malpolis en fonction des voisins et vint ensuite le temps d'aller dormir pour tous les élèves épuisés mais heureux…

UHDS

Poudlard.

Nonchalamment installé sur l'une des immenses poutres de bois massif qui constituait la titanesque charpente de la salle, un bien étrange homme avait assisté à la soirée avec un grand amusement.

Enfin, se dit-il, le Destin se met en mouvement !

Et, sur ces pensées, il disparut dans un flash de lumière.

UHDS

Chronologie de l'Histoire de la Magie

Dates selon le Calendrier Grégorien

500 Apparition du Langage dit « Athévèldèn ».

987 Fondation de Poudlard. Apparition du langage dit « Lìdalkèvdèn ».

999 Entrée en vigueur de la Loi de Dissimulation de la Magie.

1124 Fondation de l'école de Magie de Durmstrang

1136 Guerre des gobelins.

1138 Fin de la guerre des gobelins.

1420 Guerre gobeline.

1427 Fin de la guerre gobeline.

1549 Naissance de Magelus Soinner.

1600 Début du "Siècle des Lumières Sorcier".

1612 Magelus Soinner créée le calendrier dit « Soinnerien ».

1613 Magelus Soinner est élu Ministre de la Magie.

1614 L'Europe Sorcière adopte le calendrier dit « Soinnerien ».

1617 Magelus Soinner créée la profession d'Oubliator, afin de réguler la population des Impurs.

1619 Assassinat de Magelus Soinner par empoisonnement. Coupable non connu.

1672 L'école de Magie de Durmstrang devient un Institut et enseigne au niveau des Facultés.

1680 Fondation du Chemin de Traverse.

1692 L'Ecole de Magie de Poudlard enseigne au niveau des Facultés.

1699 Fin du "Siècle des Lumières Sorcier".

1712 Guerre gobeline.

1716 Fin de la guerre gobeline.

1885 Guerre gobeline menée par Ragnok I.

1886 Fin de la guerre gobeline.

1894 Mort de Ragnok I. Son fils, Ragnok II, devient le Seigneur des Gobelins d'Angleterre et du Royaume Uni.