Le Pays des Rêves
Le souffle d'air qui chuchote à la fenêtre ouverte,
Ramenant à moi le souvenir de temps lointains,
Que j'ai vécu, aimé et rêvé de retrouver,
Porte avec lui ce parfum de mousse verte,
De bouilles enfantines en quête de maternelles mains,
Et de folles aventures qui ont marqué mon passé.
Si jamais je me réveille au cœur de la nuit,
Le souffle court et les yeux brillants,
Je peux presque revoir cette fameuse ombre,
Celle qui, comme un chat et une souris,
S'est un soir dissimulé dans ma chambre d'enfant,
Suivie de près par cette silhouette sombre.
C'est cette silhouette dont je me languis aujourd'hui,
Parce qu'elle m'a un jour proposé,
Avec toute l'éternelle immensité de son innocence,
Pour les Enfants Perdus, comme pour lui,
De devenir une mère sans grandir et avoir expérimenté,
Les joies et les peines que la vie donne aux sens.
Peter, ce jour là, je dois l'avouer,
J'ai eu peur de ce que tu m'as proposé.
Mais à présent, assise devant le lit de mes petits enfants,
Je regrette un peu, en fait, énormément,
De ne pas être restée avec toi, là bas,
Dans ce pays magique que l'on dit Imaginaire,
Pour pouvoir rêver et retrouver un peu de ce goût là,
Celui de l'aventure, des jeux et j'espère,
Que tu pourras revenir, un soir,
Comme tu l'as fais, il y a si longtemps,
Pour raviver cette flamme de bel espoir,
Celle qui brûle en tout les enfants.
Quant à moi, même si je souhaiterais revoir,
Les Sirènes, les Pirates et les jolies fées,
Je sais bien que c'est sans espoir,
Pour une vieille femme qui a suffisamment rêvé.
J'ai fais ma vie, j'ai appris et aimé,
Mais toi, je n'ai jamais pu t'oublier,
Toi, l'enfant qui jamais ne grandissait,
Et qui a toujours voulu s'amuser.
Alors que je grandissais, tu m'as offert une trêve,
En m'emmenant au pays des rêves,
Et ça, je ne pourrais jamais l'oublier…
Lereniel.
