Bien… me revoilà et vous aurez deviné pourquoi ! Non ? Bon, je vais vous expliquez, du haut de ma grande –SBAF-

Cet OS, je l'ai écrit pour me faire pardonner du dernier chapitre –foireux- que j'ai écrit pour Apocalypse. Je vous demande encore pardon !

Oh, et, Lamy, pour ce qui est de soûler Reim… excuse-moi et je compte bien me rattraper !

Bref… j'espère que celui-ci vous plaira et que vous passerez un bon moment !

DISCLAIMER : bien évidemment et comme toujours, Pandora Hearts appartient à sa maman, Jun MOCHIZUKI ! Et accessoirement, ce scénario m'appartient…~

RATING : T

Bonne lecture !


- Non.

- Mais Break !

L'albinos leva son œil valide au ciel et poussa un profond soupir, tandis que le blondinet s'agitait autour de lui pour lui quémander une nouvelle leçon d'escrime.

- Si te faire trucider par ma personne à chaque fois est une bonne leçon, je suis le roi des pâquerettes !

- Mais… je ne veux pas que ce soit quelqu'un d'autre qui me donne des leçons d'escrime ! S'te plaît !

- Je t'ai déjà dit cent fois que j'avais un niveau mille fois plus élevé que le tien et qu'il faudrait que tu te dégotes un polochon digne de toi.

Il y eut un silence, puis Oz lui jeta un regard noir et se détourna, probablement vexé par « un polochon digne de toi ». Xerxes laissa échapper un petit rire et croqua sa sucette rose et violette, continuant son chemin à travers le manoir. Il pensait déjà à l'agréable soirée qu'il allait passer sur la petite terrasse en hauteur, au coucher du soleil, une boîte de bonbons plantés au centre de la table, une bouteille d'alcool l'accompagnant et son cher Reim discutant avec lui. Cette première soirée d'été s'annonçait plutôt détendue. De plus, il n'y avait aucun ennui à l'horizon, ce qui lui laisserait le temps de décompresser en compagnie de son cher et tendre. Il faudrait qu'il songe un jour à lui faire remarquer que dès que le soleil se couchait et qu'il se trouvait en sa compagnie, il lui faisait les yeux doux, juste pour voir sa réaction…

Un sourire se dessina sur les lèvres pâles de l'albinos mais il disparut bien vite en repensant au fait qu'il n'avait même plus le loisir d'observer les beaux yeux ambrés de Reim. Sa cécité ne le lui permettrait plus. Pourtant, il aurait tout donné pour contempler, ne serait-ce qu'une dernière fois, ses yeux au regard si tendre et affectueux. Mais peut-être lui réservait-il ce regard ? Il secoua la tête.

N'importe quoi… je me fais des films. Reim est mon meilleur ami.

Et toi tu es le roi des pâquerettes~

Rho, c'est pas vrai. Revoilà Cupidon. Et en plus il me pique mes expressions.

Cupidon ? Moi ?

Va te coucher. Je suis suffisamment cinglé comme ça.

Cupidon te ferait remarquer que tu crèves d'amour pour Reim.

Et moi je te ferais remarquer que je le sais, puisque j'étais justement en train de cogiter là-dessus, abruti.

Bon ben c'est déjà ça…

Attends… c'est ça ton conseil de l'amour qui tue ?

Premièrement, ton jeu de mots est pourri, et ensuite, je ne suis que toi !

Pourquoi est-ce que je me fatigue à me parler à moi-même ?

Alors ça, c'est une question pertinente.

Mouais…

Xerxes croqua sa sucette, l'air de supporter le poids d'un éléphant obèse sur ses épaules. Décidemment, il n'était pas très doué dans ce domaine-ci. N'empêche qu'il s'appelait bien Xerxes Break et qu'il ne lâcherait pas le morceau avant d'avoir retrouver le jeune brun dans son lit. Encore faudrait-il qu'il sache si le jeune homme était attiré par les hommes et, plus particulièrement, par lui. Il lui faudrait un avis extérieur. Mais il n'était pas masochiste et il ne voulait surtout pas que ça se sache du moment qu'il n'était pas arrivé à ses fins. Résultat : il n'arrive à rien. Youpi.

Soudainement, il surprit des rires, dont celui de Reim. Piqué par la curiosité, il s'approcha de la source du bruit et discerna deux silhouettes floues enlacés. Son cœur eut un douloureux soubresaut.

Il sa plaqua contre le mur et fourra la sucette dans sa bouche pour la croquer violemment. Il tendit l'oreille. Par chance, sa vue se détériorant, son ouïe s'était développée.

- Si, j'insiste, prends-la, Reim !

- Adelaïde…

- Je t'en prie…

Soupir.

- D'accord.

- Tiens. Elle est belle, pas vrai ?

- Moui…

Bruit étouffé. Rire.

- Arrête de te moquer de moi, tu es méchant !

- Haha, ne t'en fais pas, j'en prendrais soin.

- Merci. Mais je veux surtout que tu prennes soin de toi, Reim.

- Ne t'inquiète pas, je suis un grand garçon.

- Hmm… je reviendrais demain. Après, je devrais m'en aller. On m'attend à l'opéra pour un grand spectacle.

- Ma grande diva, rit Reim.

Il y eut un silence.

- Il faut que j'y aille… je t'aime, petit Reim.

- Moi aussi, je t'aime, Adelaïde. Tu ne peux pas savoir à quel point ça m'a fait plaisir de te revoir…

Bruit de succion.

Le cœur de Xerxes s'emballa furieusement, l'image d'une femme à la grande beauté et de son Reim enlacés et s'embrassant s'imposant à lui.

Non…

Des bruits de pas, suivit de quelques brides de phrases, et du crissement des chaussures sur les gravillons de l'allée principale. L'albinos ferma les yeux, ses lèvres tremblant légèrement. Brusquement, tous ses espoirs s'envolaient en fumée. Et… ça faisait tellement mal.

- Xerxes ?

Il sursauta violemment et se retourna sur le brun qui l'observait avec surprise derrière ses belles lunettes. Il discerna une marque rouge et caractéristique sur sa joue. Une vague de la pire jalousie qui puisse exister l'envahit.

- Est-ce que ça va ? Tu fais une drôle de tête, demanda doucement Reim.

- Tu as une marque de rouge à lèvres sur la joue, fit sèchement remarquer Break.

Reim sourit – le cœur de Xerxes s'emballa, rien qu'en reconstituant son magnifique et craquant sourire à travers ses souvenirs – et frotta sa joue à l'aide de sa manche.

- Tu as l'air d'être sur un petit nuage, grogna l'albinos.

- Oui ! Mais ça n'a pas l'air d'aller fort, en ce qui te concerne.

- Ne t'en fais pas. Rien de grave.

- Tu es sûr ? insista le brun.

- Fiche-moi la paix !

Reim feignit la surprise et écarquilla les yeux.

- D'accord… je ne voulais pas t'offenser.

Il sembla hésiter.

- Est-ce que ça tient toujours pour ce soir ? demanda t-il d'une voix timide.

- Bien sûr.

- Mon Dieu, que ça à l'air de t'emballer, plaisanta son meilleur ami.

Xerxes laissa échapper un sourire. Il ne pouvait décidemment pas lui résister.

- Ce n'est pas ça… c'est juste que quelque chose m'a contrarié récemment, mais ça va me passer.

- Et… je pourrais savoir ce qui t'as mit d'une humeur massacrante ?

- N'exagère pas.

- A peine, rit le brun. Bon, je vais te laisser, on m'attend ! A ce soir !

Et il partit comme si de rien n'était dans les couloirs, laissant derrière lui un Xerxes Break désemparé.

- Reim…

oOo

Oz sursauta quand le bâton de bois tomba sur ses genoux et il releva vivement la tête. Son visage se fendit d'un sourire.

- Break ! Alors tu as changé d'avis, finalement !

- J'ai besoin de me défouler.

oOo

Reim jongla entre rapport et autorisation avec une aisance impressionnante, se prenant même à siffloter. Il était d'une bonne humeur rare, et ça se ressentait nettement sur son travail, même s'il était d'ordinaire très bon, il serait au moins pour aujourd'hui excellent. Après avoir terminé de soigneusement tamponné une lettre administrative, il rangea délicatement le tampon et observa avec fierté tout son travail bouclé en à peine trois heures. Un record pour lui. Un record tout court, d'ailleurs. Il afficha un immense sourire.

- Je suis génial ! s'écria t-il en riant.

Il rangea soigneusement tous ses papiers en une pile ordonnée et triée, avant de prendre la montagne blanche et vacillante dans ses bras puis de pousser la porte de son pied et de sortir dans les couloirs en chantonnant gaiement. Il croisa Oz – qui d'ailleurs était bandé de la tête aux pieds – et Gilbert, qui l'accompagnait et maudissait un certain « stupide clown ». Derrière eux trainait Alice, qui devait visiblement s'ennuyer à mourir.

Nouvelle victoire de la journée.

Alice ne se trouvant pas à faire l'imbécile dans les escaliers, il pourrait les descendre sans problèmes.

Décidemment, la broche porte-bonheur que lui avait offert Adelaïde semblait porter ses fruits. Le bijou doré était d'ailleurs fièrement épinglé à son uniforme de Pandora. Vraiment, qu'est-ce qu'il était heureux de l'avoir revue ! Il l'aimait tellement…

Il descendit les escaliers d'un pas prudent, puis déambula dans les couloirs et ouvrit la porte du bureau de Xerxes une nouvelle fois à l'aide de son pied, posant la pile sur le meuble avec le même air triomphant. Il sépara ses papiers avec ceux de son ami et posa les rapports appartenant à Xerxes sur le bureau en acajou, avant de reprendre sa pile et de sortir, sautillant presque comme un enfant, puis finissant par trouver le repère de l'intendant et déboula comme une fleur dans la pièce.

- Les rapports, monsieur~ !

Il les déposa sur son bureau et repartit dans les couloirs, se demandant ce qu'il ferait de sa journée, étant donné qu'on lui avait assigné toute la paperasse. Il trainassa devant la baie vitrée donnant sur les jardins et laissa un sourire flotter sur son visage, l'offrant aux doux rayons du soleil qui scintillaient sur les carreaux.

Finalement, il décida d'aller se balader dans la roseraie, et il sortit au-dehors pour profiter de la première journée de cette fin de printemps et de début d'été.

oOo

C'était agaçant à la fin. Non seulement son cœur s'émiettait comme un vieux crouton tout dur, mais en plus il n'arrivait presque plus à prendre son air mesquin et taquin. Quelle frustration. Au moins, il avait eu la satisfaction d'envoyer une nouvelle fois Oz au tapis. Quoique en fait, ce n'était pas vraiment une satisfaction, avec un niveau aussi nul que le sien… il affirmait pourtant s'être déjà entraîné nombre de fois à l'épée. Oui, enfin, entraîné sur un polochon tout ramolli alors. Et ce cher Gilbert qui s'était égosillé sur lui une fois Oz massacré. Quoi ? C'est lui qui est masochiste, roh ! Il n'avait qu'à pas lui supplier de l'entraîner une nouvelle fois alors qu'il ressentait une déception amoureuse. Il était en plein dans un processus d'auto-destruction majeur qui mobilisait toute son attention afin de se morfondre correctement sur son sort et de pouvoir se plaindre à qui mieux-mieux à Emily, qui, bien évidemment, en tant que poupée, n'en avait pas grand-chose à cirer. Ah, l'amour… c'est tellement pitoyable comme sentiment ! Il ne lui correspondait pas du tout. La seule chose qui pourrait le satisfaire serait désormais de se venger sur la seule personne qui se laisserait faire en tant que son souffre-douleur et meilleur ami. J'ai nommé, Reim ! D'un côté, il lui en voulait horriblement. Comment pouvait-il préférer une pimbêche à lui ? C'est vrai, ça ! Il savait qu'il était bel homme. Certes, il était égocentrique et probablement le plus vil égoïste du monde, mais il n'était pas un poil narcissique. Il était bel homme, il le savait, c'est tout. Il n'était pas comme toutes ces personnes se désolant devant leur miroir en se plaignant de leur mocheté alors qu'ils devaient probablement se confondre avec un porte-manteau avoisinant.

Il poussa un profond soupir et croqua sa septième sucette de la journée, croisant ses bottes sur la table extérieure à laquelle il était assis dans la roseraie.

Au moins, le fait que son cœur soit brisé en mille morceaux – ou plus, allez savoir – avait un avantage. Sa période fleur bleue était terminée. Il ne serait plus en train de baver sur le souvenir du regard mièvre et soumis de Reim ou encore sur son sourire enfantin. Tiens, ça y est, il commence à le dénigrer. Hum… c'est à ce moment-là que la rage qu'il concentre sur lui doit se tourner vers la personne qui a déçu ses attentes. Ou un truc bizarre du genre. Il avait lu un bouquin là-dessus. L'histoire d'une fille qui ne fait qu'avoir le cœur brisé – ou l'artichaut brisé, ça dépend des versions – et qui dresse une liste des étapes de la déception amoureuse. Il avait bien rit à lire ce fichu livre. Mais maintenant, ça semblait un peu moins fun, tout de même.

- Oh, mais ! Xerxes ! s'exclama la voix de Reim.

Le brun tira une chaise à lui et s'attabla aux côtés de son ami, lui offrant un sourire rayonnant. Malgré lui, Xerxes se prit à raviver les souvenirs du visage radieux de Reim.

Oh, si, son sourire était mortellement craquant…

Raaah ! C'est pas vrai. Fichus sentiments. Il espérait qu'il cesserait bientôt d'être amoureux de Reim, parce que ça le gonflait profondément.

- A quoi penses-tu ? demanda le brun, observant la grimace de son meilleur ami.

- A un bouquin que je trouvais drôle mais dont je viens de réaliser la tristesse.

- Ah ?

- Ouais, ah. Tu veux une sucette ?

- Oui, je veux bien.

- Tiens. Fourre-ça dans ta bouche et tais-toi, tu me donnes la migraine.

- Xerxes !

- Mange et ferme-là.

Reim leva les yeux au ciel et enfourna la sucette dans sa bouche, observant curieusement cet étrange ami lunatique. Il se demandait réellement ce qui pouvait bien le contrarier de la sorte depuis qu'il l'avait salué. Il lécha consciencieusement la sucrerie, réfléchissant à toute vitesse. Xerxes sentit une brusque vague de chaleur l'envahir en discernant la langue humide du brun s'agiter doucement sur la sucrerie. Ah, si seulement elle voulait bien s'agiter sur autre chose… hem. En sentant l'excitation monter en lui au fur et à mesure que son imagination échappait à son contrôle, il croisa vivement les jambes, espérant que Reim ne remarquerait rien.

Décidemment, je hais l'amour.

- Xerx… tu veux bien me dire ce qui te tracasse depuis tout à l'heure ? finit par demander le brun à lunettes.

Le concerné releva la tête vers lui, essayant de déterminer son expression à travers les contours flous de ses yeux, son nez et sa bouche – et accessoirement sa langue qui semblait vouloir continuer à torturer son désir.

- Tu es sexy, finit par lâcher l'albinos dans un immense sourire, appuyant sa joue contre son poing, à demi affalé sur la table.

Une large tâche de rouge s'étala sur les joues de Reim et il se mit à bafouiller des paroles inaudibles, tandis que l'albinos continuait de sourire d'un air provocateur. S'il y avait bien une chose qui ne changerait pas, ce serait son plaisir à torturer et embarrasser Reim. Et puis, de toute façon, ça resterait toujours son Reim. Il n'y avait que lui pour le faire rougir et paniquer aussi vite.

Il prit ses mains entre les siennes et déposa un baiser sur son nez avant de se lever dans un rire sadique et de repartir en sautillant joyeusement, tandis que Reim semblait au bord de l'hypertension ou, plus probablement, de la crise cardiaque. Ou bien de l'erreur système, allez savoir.

Toi, tu en as profité pour lui faire un ch'tit bisou !

Et toi, je vais te filer un ch'tit coup de poing !

Reim secoua la tête et tenta de reprendre contenance. Oh mon Dieu… il a bien dit qu'il le trouvait sexy ? C'était une blague, n'est-ce pas ? Il se releva brusquement de sa chaise et suivit le rire de Break qui résonnait dans les jardins. Il finit par le trouver et bondit, le plaquant au sol. L'albinos émit entre grognement et rire, avant de caresser sa joue d'un air lascif.

- Oh, Reim… tu veux jouer ? gloussa t-il.

- Xerxes, ça suffit ! Qu'est-ce qui te prend ?

L'intéressé eut une nouvelle crise de rire et il releva son genou pour caresser l'entrejambe de Reim de sa cuisse. Plus rouge encore qu'une pivoine, Reim lâcha un petit cri, mi-gémissement, mi-grognement, avant de tenter de se relever mais l'albinos lui tenait fermement les poignets. Reim retint un gémissement de volupté au fur et à mesure que Xerxes continuait ses caresses. Celui-ci était à la fois surpris et satisfait de la bosse caractéristique que formait maintenant le pantalon de Reim. La rougeur sur les joues du brun était de pire en pire à chaque seconde et il haletait difficilement. Malgré ça, il ne tentait même pas de refermer ses jambes pour immobiliser le genou indiscret. Non, bien au contraire, il avait même un peu plus écarté les jambes.

- Xer…xes… arrête, le supplia Reim, visiblement lui-même incapable de l'arrêter.

L'albinos soupira et retira délicatement sa jambe d'entre celles de Reim, qui roula lourdement à côté de lui, respirant laborieusement.

- Pourquoi as-tu fait ça ? l'accusa le brun.

- Pourtant, tu avais l'air d'aimer ça, avec tes jolies jambes écartées, répliqua Xerxes.

Break ne pouvait ni voir ni sentir le visage de son ami, mais il était sûr et certain qu'à l'instant où il prononçait ces paroles, Reim n'avait jamais été aussi rouge de sa vie. Ce qui était bel et bien le cas. Il ne répondit pas, trop embarrassé.

- Ta petite chérie ne va pas apprécié, ricana l'albinos.

- Ma petite chérie ? répéta Reim, incrédule.

- Adelaïde.

- Adelaïde…

Et il partit d'un rire incontrôlable.

- En quoi est-ce drôle ? s'irrita Xerxes.

- Je vais t'expliquer, lui assura le brun.

oOo

Adelaïde descendit du fiacre, un sourire rayonnant illuminant son visage. Ses boucles brunes s'agitèrent légèrement sous la caresse du vent et ses grands yeux ambrés papillonnèrent légèrement, retenant des larmes de joie. Elle releva sa longue robe et se précipita vers Reim, qui, les bras écartés, l'attendait depuis quelques minutes au bout de l'allée gravillonnée. Elle se jeta dans ses bras et voltigea quelque seconde avant de retoucher terre. Elle le serra encore une fois dans ses bras.

- Reim… ça fait tellement longtemps. Comme tu as changé !

- Et toi, comme tu es belle, Adelaïde.

- Aha, vilain flatteur. Malheureusement, je n'ai pas beaucoup de temps… je voulais juste m'informer du gros.

- Et qu'appelles-tu le gros ?

Son sourire s'accentua.

- Les amours ?

- Oh, non… Adelaïde !

- Allez, petit Reim ! Dis-moi !

Le brun grogna, l'air gêné.

- Je ne suis en couple avec personne, c'est le plus important, non ?

- Je veux juste savoir si tu aimes quelqu'un !

Reim soupira, rouge comme une tomate.

- Ah, ça veut dire oui ! rit la jolie brune. Qui est l'heureuse élue ?

- Ce n'est pas vraiment une femme, Adelaïde…

- Oh, une jeune fille ?

- Heu…

Il se mordilla la lèvre d'un air embarrassé.

- C'est un homme, finit-il par avouer.

La jeune femme sembla un peu surprise mais elle ne fit que sourire.

- Oh, j'espère qu'il est beau ! Si tu as les mêmes goûts que moi, il devrait l'être ! Qui est-ce ?

- Laisse tomber, s'il te plaît… il ne m'aimera jamais. C'est déjà suffisamment douloureux comme ça.

- Ne dis pas ça, petit Reim.

Elle prit son visage entre ses mains et le serra contre elle.

- S'il te plaît, ne va pas aller le répéter à Père, murmura Reim.

- Pourquoi ?

- Tu le connais, attacher aux traditions comme il l'est… s'il apprend mon homosexualité, il va se mettre dans une rage folle et m'accuser de déshonorer la famille. Il ne voudra plus jamais me parler...

Adelaïde lui sourit tendrement et sécha les larmes qui perlaient au coin de ses yeux.

- Ne t'en fais pas, petit frère, ma bouche est scellée. Tiens, prends-ça.

Elle lui tendit une broche dorée.

- C'est ma broche porte-bonheur. C'est ce jour-là que j'ai rencontré Arold. Je suis sûre qu'elle a quelque chose de spécial. Accroche-la à ton uniforme et elle te portera bonheur.

- Non, je ne peux pas. Si elle te porte bonheur, garde-la, grande sœur.

- J'ai déjà tout ce qu'il me faut pour être heureuse. Prends-la.

- Non…

- Si, j'insiste, prends-la, Reim !

- Adelaïde…

- Je t'en prie…

Elle lui fit les yeux doux, le suppliant du regard. Reim soupira.

- D'accord, craqua t-il.

- Tiens. Elle est belle, pas vrai ?

Le brun la prit entre ses doigts et l'observa, l'air pas particulièrement enthousiasmé.

- Moui…

La jeune femme lui donna un coup de coude et il rit.

- Arrête de te moquer de moi, tu es méchant ! bouda sa sœur.

- Haha, ne t'en fais pas, j'en prendrais soin, lui assura t-il.

- Merci. Mais je veux surtout que tu prennes soin de toi, Reim, affirma t-elle, les yeux brillants.

- Ne t'inquiète pas, je suis un grand garçon, sourit le frère.

- Hmm… je reviendrais demain. Après, je devrais m'en aller. Om m'attends à l'opéra pour un grand spectacle, déclara t-elle, fière.

- Ma grande diva, rit Reim.

Il y eut un court silence, pendant lequel leurs regards affectueux se croisèrent pour se transmettre tout leur amour fraternel.

- Il faut que j'y aille… je t'aime, petit Reim.

- Moi aussi, je t'aime, Adelaïde. Tu ne peux pas savoir à quel point ça m'a fait plaisir de te revoir…

Adelaïde lui sourit une nouvelle fois, puis déposa un long baiser sur sa joue, avant de l'étreindre et de lui adresser un signe d'au revoir, puis de repartir dans l'allée gravillonnée, lui lançant des regard tendres.

oOo

L'albinos en était bouche bée.

- C'est ta sœur ? s'exclama t-il, ahuri.

- Oui… elle est adorable, sourit-il.

Xerxes se sentit soulagé d'un grand poids. Non seulement ce n'était ce qu'il croyait mais en plus il venait d'apprendre que Reim aimait les hommes. Il était d'ailleurs amoureux. De qui ? Personnellement, il croisait les doigts.

Enfin, il jeta un regard au soleil couchant.

- Il est l'heure de notre petite entrevue ! s'écria Break avec un immense sourire.

Reim lui rendit son sourire et l'albinos ne put s'empêcher de fondre à nouveau. Puis ils montèrent sur cette petite terrasse qu'ils se réservaient en été comme ils squattaient la cheminée en hiver.

Une fois attablés, Xerxes déboucha la bouteille d'alcool et servit les deux verres, avant d'aussitôt enfourner un bonbon au chocolat. Reim l'imita, avant d'avaler une gorgée de son verre, un sourire tranquille se dessinant sur son visage. C'était ces moments-là qu'il préférait. Lorsqu'ils étaient seuls, devant un bon verre et une boîte de bonbons entre eux comme seul rempart.

Il fallait qu'il tente quelque chose. Ce qu'il s'était passé dans la roseraie voulait forcément dire quelque chose, ce n'était pas rien. Il avait tout de même caressé l'intimité de Reim sans qu'il ne rechigne – ou presque.

Il leva son œil pour le plonger dans ceux de Reim et immédiatement son esprit reconstitua son regard avec précision. Car il ne pouvait pas oublier son regard. Reim et lui restèrent un moment, les yeux plantés dans les yeux, silencieux.

- C'est beau, finit par dire Reim.

Xerxes ignorait s'il parlait des étoiles qui commençaient à apparaître dans le ciel ou de l'instant magique qui avait unit leurs regard.

L'albinos sourit et se leva, enfournant au passage une autre sucrerie, avant de venir s'asseoir sur la rambarde de la terrasse et d'observer les étoiles scintiller. Il devait l'avoir pensé tellement fort que Reim finit par le rejoindre, s'accoudant à la rambarde, la tête levée vers le ciel à la fois sombre et illuminé.

- Oui, c'est beau, murmura Xerxes, baissant la tête vers Reim, qui laissa encore une fois son visage s'illuminer d'un sourire comme le ciel s'illuminerait d'étoiles.

Il avait tellement envie de sentir ses lèvres contre les siennes.

Là encore, il devait l'avoir pensé tellement fort que Reim l'embrassa doucement.


Merci de m'avoir lue et j'espère que vous avez passez un agréable moment à lire cette fic !

Je l'ai pensé tellement fort que vous devez l'avoir entendu, non ?

Review ! :3