Encore une histoire d'OC dans ce fandom, oui, mais ne vous attardez pas uniquement sur ce détail, s'il vous plaît ! J'ai à cœur de vous faire partager une histoire sympathique, comme tous ceux qui viennent ici, même si je n'ai pas la prétention qu'elle soit parfaite ou qu'elle plaise à tous. Je tente de faire quelque chose d'assez « réaliste », donc pas de pairing qui tombe comme ça du ciel tel un coup de foudre divin, ni de passé dramatique ou de lourds secrets, ni de supers pouvoirs complètement pétés ou mystiques, merci de votre compréhension.

One Piece ne m'appartient pas, excepté mon OC.


Chapitre 1 : La Sphère,
ou quand vous voyez un objet vous attirant l'œil dans un vieux boui-boui, ne l'acheter pas, et laisser cette vieillerie où elle se trouve.

J'ai toujours aimé les grandes et vieilles villes. Celles mélangeant à la fois vieilles pierres et constructions modernes. Celles qui vous offrent à la fois tout le confort moderne, mais également une histoire et une identité propre à elle-même, derrière les grandes tours faites de verre, les bâtiments modernes et contemporains, ainsi que le rythme cardiaque de la ville pulsant nuit et jour à travers sa masse grouillante de piétons, de voitures, de lumières. Car ce sont dans leurs rues les plus pittoresques et anciennes que l'on découvre parfois des lieux insolites et percutant, qui vous accrochent l'œil et l'esprit pour y laisser une marque vive et indélébile, ainsi qu'un sentiment étrange, de curiosité, de surprise, et de bien-être. Ce genre d'endroit où, lorsque vous y pénétrez, vous n'avez plus vraiment l'impression d'être encore dans le même monde, mais bien d'avoir traversé une porte vous menant vers un lieu lointain et inconnu.

C'est en tout cas l'impression que j'ai maintenant, là, tout de suite, alors que je m'arrête devant la devanture en bois d'une boutique solitaire dans le vieux Londres. Le nom de celle-ci est illisible, le bois est rongé ou creusé par endroit, la poussière et la peinture écaillée n'aident pas non plus. On dirait un antiquaire en fait. Mais pas seulement. La différence est subtile, je ne sais pas comment la décrire. En regardant l'amoncellement d'objets derrière la vitrine, puis en pénétrant dans la boutique, il y a comme une impression familière qui vient me triturer le ventre. Cet endroit a malgré lui un petit côté féerique, le genre d'endroit qui nous évoque quelque chose de lointain, touchant à notre enfance et à nos rêves.

Tout simplement, je me rends compte que cet endroit m'évoque une de ces boutiques du Chemin de Traverse dans Harry Potter… Je souris à cette pensée et donne tout de suite mon affection à cette endroit rien que sur ce prétexte, alors que je laisse mon regard s'égarer entre des objets aux formes et utilités diverses, ainsi que sur des étagères débordant de livres. Des meubles, mais aussi un tas de bibelots bon juste à prendre la poussière pour la plupart… Des choses anciennes dont je ne sais pas dire de quelles époques elles datent, mais des objets plus modernes aussi, étonnamment.

Mes yeux se posent finalement sur une sphère posée en évidence sur un présentoir et sous une cloche de verre. Je crois que celle-ci est un peu plus grosse qu'une balle de tennis. Je m'approche pour la voir de plus près. On dirait qu'elle est en pierre, mais j'ignore de quel type. En tout cas, sa surface est toute lisse et on perçoit à peine le grain de la roche. La sphère est coupée en deux par des inscriptions en son centre et qui en font le tour complet. Des symboles bizarres et incompréhensibles, et qui ne m'évoquent aucun signe connu. Alignés les uns après les autres, sans logique apparente, je me dis que ce ne sont peut-être pas des motifs de décorations comme j'en avais eu l'impression au premier abord. En fait, on dirait d'avantage une suite de mots ou de lettres, mais dans un alphabet que je n'ai jamais vu. Un peu comme des runes en fait. Sauf que ce n'en sont pas, enfin bref. Je la trouve jolie, même si j'ignore ce que c'est. Comme souvent quand je vois un truc qui me plaît, mais que je ne pense pas acheter à cause du prix, je la prends… en photo. Oui, je sais, une vraie touriste... C'est un réflexe complètement bidon, et ça prend de la place inutilement sur la mémoire de mon téléphone. Mais je le fais quand même, et je prends même plusieurs photos pour l'avoir sous tous les angles, pour le simple plaisir d'en garder une trace.

« Bonjour, demoiselle ! »

Je sursaute légèrement et me retourne, puis vois un homme grisonnant et vêtu d'une chemise à carreaux sortir d'une porte au fond de la salle, une pile de livres dans les bras. Sûrement le propriétaire. Je lui pose quelques questions sur l'objet de mon attention dans mon anglais franchouillard et maladroit. Je n'en en apprends pas grand-chose : il a acquis cette sphère chez un autre antiquaire il y a plusieurs années, malheureusement il s'est révélé que l'objet était impossible à identifier et à associer à la moindre époque car ne correspondant à rien de connu. En soi, c'est plus une vulgaire pierre qu'un objet de valeur pour les gens de son métier, mais il me dit qu'il la trouve joli, alors il l'a mise là en évidence pour que les visiteurs la voit.

« Vous la vendez ? Combien ? »

Son regard se fait pensif un moment, et je commence à me dire qu'il n'a peut-être pas envie de vendre cette sphère, tout simplement. Mais finalement il me lâche un prix.

« 10 livres sterling.

- Vous êtes sûr ?

- Tout à fait.

- Alors je vais la prendre ! »

Je lui remets la somme voulu, puis il me tend la sphère après avoir ôté la cloche de verre. Je reste interdite un instant alors qu'elle entre en contact avec ma main. Elle est tiède ! Pourtant d'ordinaire, la pierre c'est froid… Peut-être que je me suis trompée sur sa matière. Et pourtant, ça y ressemble… Une pierre, pas une pierre précieuse non, un gros cailloux de couleur sable. Mais un cailloux sans la moindre aspérité, soigneusement taillé au millimètre près. Il pèse un peu son poids, quelque chose comme une boule de pétanque. J'enfourne finalement la sphère dans mon sac à main, après l'avoir enveloppé dans un morceau de tissu dont me fait cadeau le vendeur, puis le remercie avant de quitter la boutique. Je parcours ensuite plusieurs rues avant de retrouver une artère principale, et de monter à bord du premier taxi, direction mon hôtel.

Et c'est en m'affalant sur le lit et regardant le plafond que je clos finalement mon échappée solitaire de la journée. Des vacances bien méritées, tout ça ! Ça fait déjà un mois que les cours se sont terminés pour moi, et je suis partie en vacances à Londres avec plusieurs camarades de classe. Mon premier grand voyage entre amis à l'étranger ! Aujourd'hui, après déjà une semaine passée à sortir en bande, chacun à voulu partir découvrir la ville de son côté. Je suis visiblement la première de rentrée. Ce soir, c'est soirée dans un pub typique du pays, et j'ai hâte d'y retrouver tout le monde !

J'ai encore bien le temps de flemmarder en attendant, mais j'opte pour me préparer déjà pour cette soirée, puis commencer tout doucement et tranquillement à me rendre à notre lieu de rendez-vous commun. Je me déleste enfin de mon sac puis me lève du lit, allant vers la penderie dans l'intention de changer de tenue, matant mon reflet dans la glace qui me renvoie le même regard noisette que moi. On est en plein été. Pourtant j'hésite à mettre quelque chose de plus couvrant qu'un simple débardeur, car on va rentrer au beau milieu de la nuit fraîche à tous les coups. Allez hop, j'opte pour un compromis : je garde mon débardeur beige et mon short en jean, mais je m'empare de ma vieille veste légère en cuir noir. Quant à mes tongs, luxe et marque suprême du touriste qui s'assoit sur les principes de mode car « Rien-à-foutre-je-suis-en-vacances-c'est-détente », je les garde, je suis trop bien avec. Pour ce qui est de mes cheveux châtains tirant sur des teintes à mi chemin entre le cuivre et le roux selon lumière, j'hésite à retirer ma pince qui les retient attaché, avant de me raviser. Ça aussi, je garde, et si j'ai froid en rentrant ce soir, je les détacherai, ça me tiendra chaud dans le cou et aux oreilles.

Ma veste sous le bras, je retourne finalement me poser sur le lit, levant le nez vers la pendule accrochée au mur. Parfait, j'ai largement le temps, alors j'en profite pour prendre mon sac sur mes genoux et en sortir ma trouvaille de tout à l'heure, que je déballe de son enveloppe protectrice de tissu. Je soupèse un instant la mystérieuse sphère qui émet toujours cette chaleur tiède, et qui me fait penser à celle qu'émette les appareils électriques, comme mon pc par exemple. Si la première fois je m'en suis étonnée, mais sans pour autant me fixer sur ce détail, là j'en suis sur le cul. Une pierre, un cailloux, n'importe, ça n'émet pas de chaleur de lui-même enfin ! La sphère n'était pas exposée à une lumière qui pourrait justifier ça, surtout qu'elle est restée dans le noir, dans mon sac. En tout cas, j'ai jamais entendu parler d'un cailloux de ce genre. Bon après, la science et moi… J'ai d'abord obtenu un bac ES, pour ensuite me diriger vers des études artistiques, y'a donc rien de très scientifique dans ce parcours. Bref.

Je la fait glisser entre mes deux mains jointes, la tenant au creux de mes deux paumes réunies, penchée sur la ligne d'inscriptions obscures qui la coupe en deux, comme si j'allais subitement réussir à déchiffrer ce charabia inconnu. Et si c'était une langue oubliée ? Un vieux dialecte jamais découvert, ou connu d'une poignée de personnes, peu-être des scientifiques ? Peut-être bien que c'était la part de mystère qu'avait cet objet qui m'avait attiré à lui. Et maintenant, j'avais l'air fine avec ce poids mort entre les mains, qui ne servait à rien et finirait pas prendre la poussière dans un coin. Je lâche un soupir bruyant à cette pensée.

C'est pas la première fois que je fais des achats compulsifs de ce genre, de babioles pour lesquelles j'ai un coup de cœur. Ça fait des souvenirs à ramener et à montrer, comme dans ces boutiques attrape touristes où on vous vend plein de souvenirs. On en achète pour garder une trace tangible de nos voyages, et puis finalement tous ces objets finissent pas encombrer une étagère là où on les pose pour ne plus les regarder qu'occasionnellement sans s'attarder dessus une fois rentré chez soi et passé plusieurs semaines. C'est triste quelque part. J'essaie de toujours accorder de l'importance à ce genre d'objets et aux souvenirs qui y sont liés, mais plus les années passent, et plus ils s'accumulent. Alors il y a des choses qu'on oublie, et qui prennent moins de place au fur et à mesure. Cette sphère-là est peu pareille : elle capte mon regard et mon attention pour le moment, et c'est pour ça que je l'ai acheté, elle me plaisait.

Je la fait distraitement tourner dans mes mains, relevant à nouveau les yeux vers l'horloge. Il est à peine 19 heures… Je devrais aller manger un morceau avant le pub, me dis-je distraitement, avant d'entendre un faible « clic ». Je baisse les yeux sur la sphère, mais je ne remarque aucune différence. J'ai dû rêver… Je me lève, passant la lanière de mon sac à main sur mon épaule, puis ma veste sur celui-ci, puis enveloppe la pierre de mes deux mains. Je la sens alors chauffer d'avantage et vibrer sans un bruit. Je sursaute, baisse les yeux vers elle et ouvrant mes mains, pour voir les étranges glyphes à sa surface illuminés d'une lumière blanche. Puis la sphère s'ouvre en deux, laissant échapper d'avantage de cette lumière, et la dernière pensée qui me vient à l'esprit avant de me retrouver complètement éblouie au point d'en fermer très fort les yeux, c'est que… Ça me fait drôlement penser à une Pokéball tout à coup !


Petit chapitre qui commence doucement pour vous mettre dans l'ambiance et le contexte. Plus de "One Piece" dans le prochain ! Je pense me tenir à un rythme d'un chapitre par semaine, donc à mercredi prochain !