Can't Live Without You
Chapitre 1
Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas remis les pieds ici ! Eh oui, Forks, la ville de mon enfance, cette ville –ou plutôt ce bled paumé- située dans le nord des Etats-Unis, la ville la plus humide et verte du continent Nord-Américain ! Mais surtout la ville où je vais habiter à présent, et la ville de ces vacances inoubliables…
Car j'avais quitté cette ville très tôt, à une époque dont je ne me souvenais même pas, c'est pour dire ! Mais j'étais revenue passer des vacances pendant l'été de mes douze ans…et quelles vacances ! Je n'aurai pu rêver mieux ! Ces vacances demeuraient surtout inoubliables car j'avais fait la connaissance de la famille Cullen, nos voisins…et plus particulièrement de leurs enfants. Alice, avec qui je m'étais tout de suite liée d'amitié, bien qu'elle ait voulu m'emmener faire les boutiques dès le premier jour. Emmett, malgré ses manières bourrues, sa forte tendance à taquiner et sa force brutale. J'avais failli mourir étouffée au moment où il m'avait prise dans ses bras ! Je ne voulais pas mourir si jeune, moi ! Et surtout pour ne pas manquer le dernier fils des Cullen…Edward…rien que le nom était envoûtant. J'avais passé mes trois petites semaines de vacances essentiellement en sa compagnie, et je ne le regrettais pour rien au monde. Nous avions partagé des centaines de fou rire, et j'avais pu remarquer cette si belle étincelle qui s'allumait dans son regard émeraude lorsque ses lèvres s'étiraient en un sourire en coin faisant ressortir d'adorables pommettes. Cette moue irrésistible dans son visage si parfait, ses cheveux constamment en bataille qui contribuaient à son charme.
Si j'avais gardé de si beaux souvenirs d'Edward à douze ans, à quoi pouvait-il ressembler maintenant que son corps s'était forgé ? Maintenant qu'il avait dix-sept ans, tout comme moi ? Et maintenant que j'allais être sa voisine ?
J'arrêtai ma contemplation de l'aspect extérieure de mon ancienne et future maison pour franchir le palier et faire connaissance avec mon nouveau chez-moi. Je suivis mon père, Charlie, à l'étage où il me montra ma chambre. La décoration m'étonna fortement. Non, il y avait un problème ! Ce ne pouvait pas être de Charlie ! Je lançais un regard effaré à mon géniteur, qui comprit tout de suite et m'expliqua :
-J'ai fait appel à Esmée pour la déco, je l'avoue ! Tu te souviens des Cullen, au moins ?
Comme si on pouvait les oublier si facilement…notamment leur fils…hem !
-Bien sûr, approuvai-je. Bon, je vais aller chercher le reste de mes affaires !
Je redescendis les marches en manquant de rater la dernière. Evidemment, ma maladresse n'est pas restée à Phoenix, il a fallu qu'elle me suive si loin !
J'arrivai devant le coffre de la voiture sous le ciel nuageux habituel à Forks. Je me penchais pour récupérer une de mes valises lorsque deux bras puissants m'encerclèrent la taille, les mains se rejoignant sur mon ventre. Une voix grave, douce, mais énergique et joyeuse résonna au creux de mon oreille :
-Hey, Bella ! Je sursautai et me retournai pour me retrouver face à un dieu vivant. Pas de meilleur mot pour décrire ce que je voyais. Si j'avais décrit Edward comme étant Magnifique, là il était…il était…Un dieu vivant ! Un dieu grec avec son visage à à peine dix centimètres du mien, si bien que je pouvais sentir son haleine fraîche et fruitée.
Je restai bouche bée, incapable de prononcer le moindre mot, trop occupée à contempler l'adonis qui me serrait contre lui.
-Allô ? La Terre appelle Bella !
A présent il fronçait les sourcils, semblant réfléchir. Il desserra lentement son étreinte et se recula légèrement.
-Oh ! D'accord…finit-il par dire. Désolé…
-Hein ? Quoi ?ne pus-je m'empêcher de réagir, déçue qu'il m'ait lâchée si tôt.
-Désolé, je pensais…Je pensais que tu te souviendrais de moi…
J'ouvrai de grands yeux effarés, et ne retenir un fou rire. La mine déconfite d'Edward en rajouta à mon hilarité, et je fus obligée de me retenir au bras d'Edward pour ne pas m'écrouler.
-Comment aurais-je pu t'oublier Edward ?
Aussitôt le visage de l'adolescent, ou plutôt du dieu grec, s'illumina.
-Ma Bella ! Je le savais que l'on ne pouvait pas m'oublier, je suis inoubliable !
Il riait, et ce son était le plus agréable qu'il m'ait été donné d'entendre.
-Ne te monte pas trop la grosse tête non plus, mon petit Eddy !
J'avais choisi ce surnom avec soin, et l'effet ne se fit pas attendre. Il se détourna de moi aussitôt et affectant la démarche d'une diva, amorça le chemin du retour. Je repartis dans un fou rire et courus à sa suite pour le retenir. Il se retourna vers moi immédiatement et commença à me chatouiller méthodiquement. Apparemment, il n'avait pas oublié mes points faibles.
-Aaaaah ! Non ! Pitié non ! Arrête, je t'en prie ! Edwaaaaaaaaard !
-Il ne fallait pas commencer, ma pauvre, maintenant tu mérites ta sentence !
-Eh bien c'est la grande joie, à ce que je vois !
La voix que je reconnus aussitôt me fit ouvrir les yeux et je vis apparaître mon petit lutin favori.
-Alice !!!
Je me défis de l'étreinte d'Edward pour sauter au cou de la sœur d'Edward, Alice, un petit lutin malicieux accro au shopping. Ses cheveux partaient en pointe dans tous les sens, et je ne pouvais imaginer une coiffure qui lui aille mieux. Nous riions toutes les deux comme des gamines. Il faut nous comprendre, cela faisait tout de même cinq que nous ne nous étions pas vues.
-Et moi ? Je suis exclu ?demanda une grosse voix.
-Toi, Emmett, t'es qu'un gros nounours qui n'est pas capable de maitriser sa force, répliqua Alice. Alors tu ne toucheras pas à Bella !
-Et tu crois que c'est une petite chose comme toi qui va m'en empêcher ? Aaah, Alice…
Sur ce, il m'arracha des bras d'Alice et je percutai son torse musclé, et je me retrouvai prisonnière des puissants bras d'Emmett.
-Em…Emmett !! J'é…J'étouffe !! Au secours !!!
Il ne me relâcha pas pour autant, et Alice et Edward durent s'y mettre à deux pour me libérer. J'atterris au creux de l'étreinte protectrice d'Edward, et je ne demandais pas mieux. J'inhalai son odeur à fond, me délectant de son arôme si envoûtant. Nous éclatâmes tous de rire, bien que mon attention soit toute entière concentrée sur Edward.
-Eh les jeunes, laissez respirer ma pauvre Bella !
La voix de Charlie me tira de mes pensées.
-Ne vous inquiétez pas, shérif, comment pourrait-on lui faire du mal, à cette pauvre petite boule sans défense ?répondit Edward en tirant sur mes joues.
-Eddwyy !!!réussis-je à articuler.
Il relâcha mes joues meurtries et me déposa un baiser sur ma joue droite.
La teinte écarlate de mes joues n'était pas seulement due aux tiraillements qu'elles avaient subis… Emmett se dirigea vers la voiture de mon père et en sortit deux valises d'un coup sans le moindre effort. J'en devins jalouse. Je m'approchai à mon tour du coffre, en tirai difficilement un sac et commençais laborieusement le chemin vers la maison. A peine avais-je fait deux pas que je trébuchai et faillis m'étaler de tout mon long sur l'herbe gadoueuse.
Faillis.
Car Edward me rattrapa en me retenant par la taille, et je frissonnai au contact de ses grandes mains contre mes hanches.
-En cinq t'as pas changé, Bee ! Toujours aussi maladroite !
Edward riait doucement, ne se moquait pas. Mes joues se teintèrent immédiatement de rouge lorsque je croisai son regard rieur.
-Allez, donne-moi ça !m'ordonna-t-il en attrapant de lui-même le sac que je transportais.
-Je peux le faire toute seule, protestai-je doucement, pour la forme.
-Mais bien sûr ! Ne te sens pas obligée d'aller dire bonjour aux urgences pour fêter ton arrivée !
Je me renfrognai, mais ne restai pas longtemps boudeuse car Alice me sauta dessus en s'écriant :
-Demain, 15 heures, chez moi !
-Hein ? De quoi ?
-Enfin, Bella ! Shoppiiiing !!!!!
-Oh, non !
-Bella !
-Pourquoi moi ?
-Bella, si tu continues…
-Oui, Alice ???
-Si tu continues, je t'obligerai à faire tous les magasins de lingerie fine…
-NON !!! D'accord, d'accord, je viendrai ! Tout mais pas ça !
-Je gagne à tous les coups, se rengorgea Alice.
Et elle entra en me précédant dans la maison, fière d'elle.
-Ta vie ici ne sera pas de tous repos, me prévint Edward avec un sourire en coin irrésistible.
Je me mordis la lèvre inférieure. Je n'avais jamais vu d'adolescent aussi craquant, même pas à Phoenix avec tous ces jeunes hommes bronzés à souhait. Edward était…incomparable.
Et en plus il était mon voisin.
