Synopsis : petite histoire qui se situe peu après la fin du film de Disney. Jane et Tarzan se posent des questions… intimes.
Disclaimer : pas à moi, pas à moi, pas à moi !
Questions délicates
Après une longue journée, Jane Porter était allée se coucher dans son nid, comme à son habitude. Elle s'émerveillait de voir avec quelle facilité elle s'était habituée à sa nouvelle vie. D'accord, certains gorilles se méfiaient encore d'elle mais la plupart d'entre eux lui parlaient gentiment et elle parvenait même à comprendre ce que disaient certains… s'ils faisaient l'effort d'articuler. Au lieu de s'ennuyer dans les soirées mondaines ou de supporter l'inconfort des bus bondés, elle menait enfin une vie libre et insouciante, loin des qu'en-dira-t-on. Quel rêve !
Soudain, une ombre lui cacha la lune, lui apprenant que quelqu'un se trouvait maintenant devant elle. Voilà une chose à laquelle elle ne s'habituait pas : ici, tout le monde se déplaçait si silencieusement qu'il était impossible de prévoir quand quelqu'un allait débarquer.
- Tarzan ? chuchota-t-elle, pas très contente de devoir rester éveillée.
- Je n'arrive pas à dormir, répondit l'autre en hésitant à la rejoindre.
Mon père dort vingt mètres plus loin, la mère de ce monsieur doit aussi se trouver dans les parages, et nous ne sommes ni mariés, ni même fiancés. Comment réagirait une jeune anglaise élevée dans une société puritaine et bien-pensante ?
- Allonge-toi près de moi, si ça t'aide à dormir, soupira Jane en se poussant un peu pour faire de la place. Mais il faudra que tu te lèves tôt pour regagner ta place.
- Pourquoi ?
- Mon père ne doit pas savoir que nous avons dormi ensemble.
- Pourquoi ?
La jeune Anglaise chercha une réponse satisfaisante et pas trop embarrassante pour elle, puis décida d'éluder la question :
- Je t'expliquerai à un autre moment.
-Tu penses qu'il va croire qu'on s'est accouplés ?
Jane faillit s'étouffer sur place. Pour une réflexion directe, ça, c'était une réflexion directe !
- Où as-tu appris ce mot ? demanda-t-elle, encore soufflée.
- Un de tes livres.
- Ah, je vois…
Le silence s'installa. Jane se demanda jusqu'où irait cette conversation. Dans l'Angleterre puritaine, on parlait rarement de sexualité. La demoiselle avait dû lire l'encyclopédie en cachette pour obtenir des connaissances techniques qui portaient avant tout sur l'aspect reproductif de la chose. Elle pensait que son ami avait dû observer des animaux qui s'accouplaient depuis son plus jeune âge, ce qui lui donnait une vision… différente des choses. Comment allait-elle gérer ça ?
Tarzan, lui avait une autre préoccupation en tête. Il était maintenant le mâle dominant de son groupe, ce qui lui donnait pas mal de responsabilités, mais aussi certains privilèges, dont le droit de cuissage sur toutes les femelles en âge de procréer. N'importe quel singe aurait été ravi mais lui trouvait cela assez embarrassant. D'abord, quelque chose lui disait vaguement qu'une seule partenaire, c'était ce qu'il y avait de mieux. Ensuite, il avait l'impression que Jane n'aimerait peut-être pas l'idée du droit de cuissage. Et enfin, même s'il aimait beaucoup ses sœurs guenons, il n'arrivait pas à se sentir attiré par un corps velu de partout et aussi musclé que le sien. C'était vraiment étrange, pour quelqu'un qui se considérait comme un authentique gorille.
En revanche, le corps menu et blanc de Jane le troublait d'une façon qu'il n'arrivait pas à s'expliquer. Il avait vaguement l'impression que vu les circonstances, il lui fallait faire quelque chose. Mais quoi ? Et comment être certain qu'il n'allait pas mettre les pieds dans le plat ?
- Tu penses à Londres ? demanda-t-il timidement en effleurant les cheveux de son amie du bout des doigts.
- Des fois ! murmura-t-elle en réponse. Je préfère être ici, tu sais.
- Tu es sûre ?
- Evidemment ! On a le même cœur qui bat, souviens-toi.
En guise de réponse, Tarzan prit la main de Jane et la posa sur son torse pour qu'elle sente les battements de son cœur. Puis il posa sa propre main sur le sein de la jeune fille et resta silencieux un instant.
- C'est bien le même, conclut-il en retirant sa main.
Jane chercha en vain quelque chose à répondre. Depuis qu'elle habitait l'île, elle avait fait bien des choses qu'une Anglaise bien élevée n'aurait jamais imaginées, comme se promener mollets et nombril à l'air ou se balancer dans les lianes. Cependant, ceci commençait à aller beaucoup trop loin. Elle venait de laisser un homme lui toucher la poitrine !
D'accord, il avait fait ça en toute innocence, sans chercher à la choquer ni à la blesser dans sa pudeur. Il n'avait même pas essayé d'aller plus loin. Mais quand même !
Quand même… elle avait trouvé cela assez agréable. Elle avait un peu honte de se l'avouer mais ce geste avait éveillé des sensations étranges, qui lui rappelaient un peu leurs jeux dans les arbres et les lianes. Cela ressemblait-il à ce qu'on ressentait lors d'un accouplement ?
- Bonne nuit, Tarzan, murmura-t-elle avant de faire semblant de dormir.
A suivre…
