Bonsoir chers citoyens de Fiction Hills. Comme certains d'entre vous le savent, je me nomme Washington-Jones. Suite à une divergence d'opinion entre Sophia Blewgreen (PinkBlueGreen) et moi-même, je me trouve dans l'obligation de sortir les armes. C'est un projet que je trouvais un peu trop violent pour voir le jour mais... Sophia, tu l'as cherché ! J'ai donc l'immense honneur de vous présenter, en ce cinq décembre deux mille quinze, le premier volet de TheNemetonWar La Lune de Sang.
Bonne lecture à vous,
WJ
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La nuit était d'encre et les étoiles avaient disparu entre les filets de coton imbibés du liquide sombre. La Lune était à peine perceptible, même pour un regard aussi aiguisé que le sien. Pourtant, il sentait son influence, et le sang dans ses veines qui s'agitait plus vite que d'ordinaire. L'odeur des conifères alentour se perdait, mêlée aux effluves plus âcres du feu qui brûlait quelques dizaines de mètres derrière lui. Il sentait les flammes qui donnait à l'air ce goût de fumée réchauffer la température déjà douce de ce mois de décembre. La pluie ne tomberait pas ce soir. Merde, pensa-t-il, je vais finir en brochette. Il n'avait jamais été très chanceux, et pour être franc, il ne s'était pas attendu à le devenir, certainement pas ce soir-là. Attaché comme il l'était, il ne pouvait pas non plus se débattre, ni échapper à ses assaillants qui grouillaient auprès du feu comme des vers se tortilleraient à la lumière. Le poison dans ses veines n'était pas encore parvenu à le tuer, mais il savait bien qu'il ne pourrait pas y survivre non plus. Il devrait se satisfaire d'une longue agonie. Ne pouvant distinguer ses bras, tordus dans son dos et liés de fer, il savait cependant ce qu'une inspection lui aurait révélé de longues lignes noires courant sur sa peau, se répandant comme une infection à chaque battement de son cœur. La douleur lancinante de l'aconite lui brûlant les tissus n'était qu'un mauvais moment à passer en comparaison à ce qui l'attendait. Il se concentra sur les feuilles qui lui collaient au jean, sur le craquement des semelles de ses converses défraîchies, sur le cliquetis des chaînes qui le retenait. Ils avaient été prévoyants et lui avait également ferré les chevilles et le cou. La moindre tentative d'évasion ne ferait qu'ajouter au goût métallique qui inondait déjà ses papilles. Il voulu pousser un soupir, mais les nuages couraient dans le ciel, et ce fut un grondement qui échappa ses lèvres poissées de sang. En un éclair, ils furent près de lui. Il sentit plus qu'il ne vit le pied qui s'écrasa contre ses côtes, et tomba sur le sol terreux et couvert d'humus. Ses crocs lui percèrent les lèvres en émergeant et, sous le choc, il ne fit aucun mouvement pour se relever. Le collier de métal qu'il portait lui entamait la chair et il distinguait vaguement les cris victorieux du groupe qui l'épiait en se délectant de sa situation derrière le vacarme du sang qui lui battait les tempes. Il avait intérêt à calmer son rythme cardiaque s'il espérait gagner un peu de temps. Le pied revint près de lui, pour s'écraser sur sa cage thoracique. Il couina sous l'impact, et une seconde fois quand l'homme ajouta du poids sur sa jambe. Quelques côtes rompirent sous le stress et l'homme fut pris d'un grand rire. Il ne retira pas son pied.
-T'es un grand gaillard toi. Tu le sais ?
Il ne répondit pas, tout concentré qu'il était à calmer son cœur affolé et sa respiration sifflante. De toute façon, il n'avait rien à dire. Et crier ne servirait à rien. Il l'avait appris à ses dépends.
-Tu me reconnais ?
Encore une fois, il s'abstint d'ouvrir la bouche. Il n'arrivait pas à rester attentif assez longuement pour dévisager l'homme, mais ce n'était pas utile. Ce type de voix ne s'oubliait pas. Il crut entendre le clic distinctif d'une sécurité que l'on ôte à une arme à feu, mais son esprit ne parvenait qu'à lui rebattre en boucle : fuis ! Fuis ! FUIS ! Il ne pouvait pas rester là, il le savait. Cela allait à l'encontre de tout ce qu'il avait appris ses dernières années. Mais pourtant, les chaînes, le poison et ses membres fatigués ne lui permettraient pas de mettre à bien ce plan. Il lui fallait se résigner. Alors, il se résigna. Il ferma les yeux et tenta vainement de se relaxer et de faire comme Harry Potter accepter la mort, comme une vieille amie.
Une détonation plus tard, une douleur fulgurante lui traversa le bras, et il comprit que ses gens ne cherchaient pas à l'abattre... de suite. Il aurait pu être soulagé, mais il comprit qu'une fois encore, la lutte serait longue, et que ces abducteurs s'amuseraient grandement à le regarder souffrir. Plus encore qu'ils ne s'amuseraient à le regarder mourir. Chouette, songea-t-il, encore des barjos. Il n'eut pas le loisir d'aller plus loin une main s'empara de la chaîne principale et tira dessus d'un coup sec pour le ramener à une position assise. Elle lui décocha un sourire sauvage avant de lui tirer une balle dans le genou de son autre main. Il constata avec plaisir que la Lune était à nouveau masquée : cela lui épargnerait une douleur plus perçante encore alors que la balle explosait dans son ménisque. Il hoqueta de douleur mais ne broncha pas. L'air sentait la mort, le sang et le bois qui crépite, une pointe d'essence sur le tour. Il manqua de vomir quand l'impact suivant lui troua l'épaule. Un soubresaut agita son torse, mais la femme le retint par sa chaîne avant qu'il ne tombe à nouveau. Il toussa un filet de sang lui glissa des lèvres. Le reste du groupe en arrière plan semblait apprécier le divertissement. Il tourna légèrement la tête sur la gauche et croisa à nouveau le regard de l'homme. Celui-ci arborait un air de triomphe répugnant qui aurait sans doute retourné l'estomac de plus d'un. Prisonnier comme il l'était, il se doutait qu'il avait peu de chances de s'en tirer. Et s'il ignorait quel était le plan de la troupe rassemblée, les mots qui sortirent de la bouche de son tortionnaire effacèrent toute question.
-Alors mon grand, près pour la Lune de Sang ?
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