Transylvanie, 1212.

Un jeune homme brun, d'une beauté démoniaque, se promenait dans les dédales sombres d'un château vieux et froid. Ses yeux noirs et d'une intense profondeur irradiaient pourtant un froid plus glacial que les vieilles dalles qui défilaient sous ses pieds nus. Sa peau était d'une blancheur inquiétante; ses pas ne faisaient pas le moindre bruit et même sa respiration ne pouvait pas être remarquée.

Il était vêtu d'un pantalon de lin noir, avec un haut portant des épaulières et un grand manteau de cuir qui lui descendait jusqu'aux chevilles. Ses mains fines et blanches aux ongles étrangement longs étaient cachées par des gants en cuir noir.

Il obliqua soudain à gauche et une porte s'ouvrit devant lui dans qu'il la touche. Il allait entrer lorsqu'il s'arrêta, et se tourna vers le mur ou était accroché un magnifique miroir, qui ne reflétait que le mur en face, ses vieilles pierres grises et quelques toiles d'araignée accrochées.

Satisfait, le jeune homme virevolta et entra sans un bruit dans la pièce.

Aussitôt, une multitude d'immondes petits hommes verdâtres l'entourèrent en émettant des bruits incompréhensibles.

Sont-ils tous la ? souffla le brun d'une voix doucereuse.

Grouiiiiiiik, lui répondit une des créatures.

Allons, va devant, montres-les moi. L'excitation était perceptible dans sa voix.

La bête verdâtre, qui lui arrivait à la taille, commença à trottiner devant lui et l'homme lui suivit sans faire de bruit, frôlant à peine le sol en marchant. Il débouchèrent dans une salle avenante, plus petite, mais qui sentait le chien mouillé. L'homme s'arrêta sur le seuil, et couvrit la salle des yeux. On aurait pu entendre son cœur accélérer.... s'il en avait eu un. Il descendit quelques marches en pierre froide et passa devant la première créature attachée au mur avec une anneau de fer et une laisse. C'était un homme, nu, recroquevillé contre le mur. La crasse était visible sur n'importe quelle partie de son corps, et ses cheveux longs et collés entre eux témoignait de son manque apparent d'hygiène. Son spectateur l'observa un moment sans rien dire, jusqu'à ce que l'homme-bête détende d'un coup ses jambes en grognant et tente de happer son maître avec ses griffes. Mais en moins de temps qu'il lui fallut pour parcourir cette petite distance, l'homme n'était déjà plus la, mais derrière lui. L'animal s'étrangla avec sa laisse et l'homme lui frappa l'arrière du crâne, suffisamment fort pour le laisser inconscient. L'atmosphère devint glaciale, et l'homme vêtu de cuir balaya le reste de la salle de ses orbes noires. La douzaine d'hommes-bêtes restante se tapit encore plus contre le mur en gémissant. Personne ne pouvait vaincre le maître. Le maître était le maître. Voilà comment leur esprit analysait la situation. L'exemple de leur camarade venait de le prouver encore une fois.

Le maître reprit sa marche, s'arrêtant un moment devant chaque bestiole. Tous avait la même caractéristique, ces yeux sauvages, ces manières de bêtes, ces grognements rauques qui sortaient parfois de leur bouche. Bouche qui contenait entre autres plus de canines que de molaires.

L'homme arrivait à la fin de son inspection lorsqu'il tomba devant un anneau vide.

Vide.

Il s'arrêta, serra les poing et seul le bruit du cuir compressé se fit entendre. Puis, d'un coup, il disparut et réapparut au milieu des hommes verdâtres. Il en frappa deux et les jeta par la fenêtre, tandis que les autres se prosternaient devant lui.

Il y a dix ans, j'ai crée moi-même quinze loups-garous, qui j'ai relâché dans la nature afin qu'ils se développent et apprennent la goût du sang. Je vous ai alors dis qu'en cette date, aujourd'hui, le 31 décembre 1212, vous devrez les avoir TOUS re-capturés et enchaînés dans cette salle. Et que vois-je en arrivant ?? Qu'il en manque un.

Pendant qu'il avait parlé, l'homme s'était rapproché dangereusement des petits hommes verdâtres, qui frémissaient maintenant de peur.

Ou est-il !!! hurla alors le maître.

Son cri résonna dans tout le château. Il attrapa une des petites créatures, et, se penchant en arrière, ouvrit la bouche, dévoilant ainsi deux dents étrangement longues et blanches. Ses yeux devinrent rouges et ils mordit brutalement dans le cou de sa victime, aspirant son sang, alors que celle-ci se débattait en poussant des cris inutiles. Bientôt, son petit corps devint flasque dans les bras du maître. Celui-ci le jeta sur le côté et toisa le reste de ses serviteurs agenouillés à ses pieds.

Retrouvez le moi. Immédiatement.

Les petits hommes se dispersèrent rapidement, et le vampire s'essuya d'un geste élégant le sang vert qui restait sur la commissure de ses lèvres.

Il était Sasuke Uchiwa, descendant de la plus grande lignée de vampire, descendant de la plus grande famille royale qui avait jamais existé.

Il n'avait plus le droit à l'erreur.