Hey ! Hey ! J'ai corrigé tout le début, donc j'ai tout publié d'un seul coups, j'espère que cela n'entachera pas la lecture et vous sera plus agréable à lire ^^
C'est long, certes, mais cela reprend plusieurs chapitres ^^ #Sofia
~°~ Escaflowne – Fanfiction ~°~
Elle courait. Depuis qu'elle avait découvert ce terrible secret, ces plans si détestables à ses yeux, elle était pourchassée. Jamais elle n'aurait cru se voir finir ainsi. Loin de tout, loin de lui. Elle aurait aimé voir sa lumière s'éteindre dans les bras de cet être aimé malgré les années, malgré l'oubli possible de leur amour. Elle en savait trop, l'État ne pouvait la laisser filer. Elle, la journaliste connue pour ses articles poignants et compromettants. Elle qui aimait coucher sur papier ou hurler au peuple les vérités si longtemps tues, les crimes gommés par les lois injustes !
Hitomi Kanzaki était la reporter dont plusieurs hauts gradés de l'ombre ou de la lumière voulaient la tête. Voilà trois ans qu'elle pratiquait. Un an et demi qu'elle publiait. Elle avait fait l'objet de tout l'attention nationale trois ans plus tôt : elle, la fille qui avait juré ne pas avoir fugué mais avoir voyagé avec un groupe d'inconnus à travers un monde en guerre.
Trois ans qu'elle ne l' 'avait plus vu. Trois ans qu'elle se battait pour ne pas se faire écraser par ce monde étouffant.
J'aurai dû rester là bas...
Elle trébucha dans une des rues obscures de la métropole. Son unique arme glissa sous une voiture. Elle ne pouvait perdre son temps à tenter de la retrouver. La jeune fille se releva et poursuivit sa course. Derrière elle, des ombres parmi les ombres la suivaient avec un calme horripilant et une volonté inébranlable.
Ils étaient cinq. Ils avaient voulu l'embarquer dans leur voiture en la voyant sortir de son bureau. Elle avait vite compris à qui elle avait à faire. Elle leur avait envoyé son sac dans les jambes alors qu'ils lui fonçaient dessus et fui. Depuis, elle courait à en perdre haleine à travers cette maudite ville, se disant qu'elle aurait dû quitter les lieux depuis quelques mois déjà. Un trait lui brûla la joue, laissant le chaud liquide couler sur son visage. Hitomi pesta. Ils avaient des silencieux, quoi de plus naturel chez des assassins. Son unique chance d'attirer du monde à cause des coups de feux venait de s'envoler. Elle finit par abandonner toute discrétion à la vue d'une arme intéressante dans la vitrine d'un antiquaire.
Elle brisa le verre d'un coups de coude et attrapa l'arc et les flèches qui y étaient exposés. La corde était en bon état. Les pointes des flèches non-émoussées.
Passant son carquois sur son épaule, elle encocha sa première flèche et attendit, tapie derrière une automobile, que les assassins daignent se montrer. Au loin, à dix mètres devant elle, une lueur trahit une présence. Elle banda son arc, leva son arme, visa et tira. Il y eut un cri étouffé et quelques injures à peine discrètes.
Une présence, derrière...
Hitomi se retourna, prête à frapper de son arc. Trop tard. La crosse d'un pistolet s'écrasa contre sa tempe. Sonnée, déboussolée, elle parvint à se redresser, titubant loin de son agresseur qui crachait qu'elle ne devrait pas tenir debout après cela. Hitomi encocha une flèche, banda son arc.
Bang ! Un coups de feu retentit, cassant la corde de son arme de quatre assassins restant n'étaient pas les plus silencieux.
Hitomi les voyait approcher de tous les côtés, elle finit encerclée par cet ennemi politique qui ne se salissait pas les mains. Cela lui rappelait que l'empereur Donkirk qu'elle avait jadis rencontré avait agit de la sorte en prétendant contrôler le Destin. Elle siffla :
- Alors, pas assez de courage pour affronter une femme seul ?
- Tais-toi, Hitomi, je t'avais mise en garde. Tu ne m'as pas écouté, te voilà condamnée par ton propre pays, gronda la voix d'un être qu'elle avait connu. Amano, cet homme qu'elle avait cru aimer.
- Je ne suis pas douée pour hocher la tête face à de tels mensonges, sourit-elle.
- Ces mensonges sont là pour le bien commun, pour la paix, Hitomi. Tu tentes de briser cette paix ! Tu veux briser ce monde !
- Je ne veux pas... Je dois, pour la continuité de la liberté. Mais je crois que mon combat n'a commencé que trop tard.
- Que dis-tu encore ? Tu ne pense pas que ces trois ans ont assez déstabiliser notre système ?
- Oh, ce n'est pas un système, Amano, pauvre mouton. C'est un échiquier. Et les pions sont condamnés à tomber.
- Tu tomberas, ici , ma chère Hitomi, toi et tes folies. Toi et tes mensonges.
- Mensonges, sourcilla Hitomi, ses longs cheveux cuivrés se reflétant sous la lueur de la lune, ses yeux émeraudes luisants d'incompréhension, sa joue souillée d'un trait écarlate profond.
- Oui, tes histoires sur ce monde...
- Assez, Amano, il faut achever la mission, gronda l'un des assassins.
- Certes, reconnut l'intéressé. Une dernière parole, Hitomi Kanzaki , avant de trépasser ?
- Tu n'es qu'une ordure, je t'aurai tué si j'étais aussi insensible que toi ! Cracha la jeune fille qui se savait condamnée, qui sentait la rage lui 0monter au cœur, qui sentait ses larmes menacer de la trahir, de trahir son amour pour cet être si éloigné, si aimé.
Un coups de feu, elle s'effondra. Le regard luisant de colère, les joues rougies par trop d'émotions, Amano hurla :
- Je fais cela pour le bien de ma patrie ! Tu le sais !
Une balle logée au plus profond de son épaule, une douleur cuisante lui soulevant le cœur, Hitomi se redressait lentement, le sang perlant sur son bras, créant une large tache qui grossissait à vue d'œil sur le blanc de la chemise de la journaliste.
- Et Gaia existe, sourit-t-elle, une larme perlant le long de sa joue pour s'écraser dans la mare de sang qui souillait le pavé.
Le canon de l'arme s'appuya contre son front, elle ferma les yeux, murmura :
- Oh Van, désolée. Je t'aime...
Le doigt se repliait sur la détente, un pilier de lumière frappa le sol avec férocité, faisant perdre leur équilibre aux assassins. Hitomi ouvrit de grand yeux, Amano avait lâché son arme sous le coups de la surprise, ne comprenant pas pourquoi il était en apesanteur. La jeune fille partit d'un rire cristallin, ravie d'être enfin à armes égales contre son vieil ami. Elle s'éloignait dans la pilier, levant les yeux vers le lointain alors que Amano et les autres assassins la rattrapaient et se perdaient dans la lumière avec elle.
~°~ ...
Depuis longtemps, le pays était en paix et la joie régnait dans le cœur des habitants. Il était roi, las des bêtises de son Conseil, las des craintes qu'il avait de voir la paix se briser. Une voix qu'il n'entendait que dans ses rêves retentit alors. Assis à la salle de réunion où le Conseil lui faisait part des récentes découvertes minières de leurs hommes, Van Fanel porta aussitôt son regard à la fenêtre. Il savait qu'il n'avait pas rêvé. Il savait ce qu'il avait entendu. Sa voix...
Un pilier de lumière frappa la cour principale du palais, provoquant cris et panique. Van se leva d'un bond, ordonnant :
- Généraux, suivez moi !
Les Cinq Généraux, élite protégeant la famille royale, leurs lames à leurs ceintures, suivirent leur monarque qui quittait la salle en courant, se dirigeant vers l'entrée principale, le cœur battant à la chamade.
Gémissant, Hitomi, sa tenue maculée de sang, se redressait lentement. Elle remarqua que ses assassins étaient encore là et qu'ils se ressaisissaient plus vite qu'elle. En position défensive, elle fit un rapide topo de la situation. Elle était sur Gaia, quelque part en ce monde qui se relevait de la guerre contre l'empire Zaibach. Voir une jeune fille vêtue étrangement et des hommes l'encerclant ne pouvait inciter quiconque à agir. Tous fixaient la scène avec curiosité et peur.
- Amis assassins, voici Gaia ! La terre que j'aurai inventé par pure folie, sourit Hitomi en serrant son bras l'incendiant de douleur.
- Hitomi Kanzaki, tu vas mourir ici et maintenant ! Hurla l'un des assassins en lui fonçant dessus. La jeune fille saisit sa chance, envoyant son poing contre son nez. Il avait crée l'ouverture dont elle avait besoin. Il s'écroula à moitié. Elle courait vers cette ville inconnue. Amano l'attrapa par la tignasse, la stoppant dans sa course. Autour d'eux, des murmures s'élevaient. La foule avait entendu l'échange avec horreur.
« Hitomi Kanzaki ?»
« La fille de la Lune des Illusions ! »
« L'amie proche du roi ! »
Des gardes arrivaient en courant, sabres au clair, prêts à combattre ces inconnus qui s'en prenaient à ce héros de guerre. A la protégée de leur seigneur.
- Quel est leur problème, siffla l'assassin qui accompagnait Amano alors que celui ci avait plaqué la jeune fille à terre, un pied entre ses omoplates. L'autre assassin, le nez brisé, arrivait d'un pas vif. Les gardes pénétraient à peine le cercle formé par la foule, se demandant si un lancer de couteau risquait de blesser la jeune fille ou s'ils pouvaient être diplomates avec ces individus.
- Garce! hurla-t-il en lui décochant un violent coups de pied dans les côtes, vengeant son nez. Malgré elle, Hitomi hurla de douleur, sentant ses côtes se briser sous la violence du coups.
- Assez ! Tonna une voix puissante, vibrant de colère.
Hitomi leva les yeux vers les nouveaux arrivés. Elle sourit, les larmes lui montant aux yeux. Il n'avait pas changé en trois années.
- Qui es-tu pour t'opposer à des Assassins de la Balance ?
C'est le nom donné à l'organisation qui œuvrait au service de l'État et qui élimine ceux que le pouvoir politique doit faire taire.
Dégainant vivement, une lueur de rage flamboyant dans son regard brun-rouge, le roi de Fanélia s'avança vers les trois hommes qui se tenaient autour de celle qu'il avait quittée pour le regretter.
- Je suis celui qui va vous écraser, pauvres insectes, gronda Van en attaquant. L'assassin au nez cassé tenta de frapper au moyen de ses poings, très confiant en sa force physique. Van lui trancha une artère à la gorge avec rapidité et silence. Le second assassin tenta de frapper le roi par surprise, profitant de la mort de son camarade. Il échoua lamentablement, mourant lui aussi.
Amano, comprenant que cet homme allait le tuer aussi certainement qu'il avait tué ses camarades, saisit sa seule chance de survie.
Une lame sous la gorge de sa cible blessée, il ordonna d'une voix vibrant de panique :
- Toi ! Si tu veux voir son sang se répandre sur ce sol, pose cette épée !
Van le fixait avec mépris. Il demanda :
- Hitomi, dis moi que tu es en vie, je t'en prie.
- Je ne mourrai pas si tôt après nos retrouvailles, fit-elle d'une voix rauque, un mince sourire aux lèvres.
- Meurs, siffla Amano en frappant. Son arme lui fut arrachée, la jeune fille lui fut enlevée des mains. Deux généraux étaient apparus. L'un avait désarmé et brisé la nuque de Amano. L'autre avait porté la protégée du roi loin de son agresseur pour la confier à son monarque.
- En voilà assez pour une période de paix, que l'on nettoie cela, ordonna l'un des généraux aux gardes figés face aux combats.
Van rejoignait déjà le château, lançant sur son passage quelques ordres brefs.
Hitomi fut conduite à la chambre de Van où ce dernier fit appeler un guérisseur. Il resta au chevet de la jeune fille pendant qu'on retirait la balle logée dans son épaule et qu'on tapissait de baume ses blessures afin de les bander. Risquant de laisser la blessure s'infecter s'il n'agissait pas au plus vite en retirant le morceau de plomb, le guérisseur s'excusa de ne pouvoir laisser la morphine faire effet. Van et un de ses généraux avaient dû maintenir la blessée immobile alors qu'elle hurlait sa douleur lors de l'opération délicate.
Ayant finit, le guérisseur se retira, laissant son roi veiller sur la jeune fille.
...
Des flammes. Elle courait encore et encore à travers une place enflammée. Elle ne cherchait personne, sachant le lieu désert, incapable de ressentir la moindre présence. Aucun vivant n'était susceptible de l'aider. Aucun lieu ne pouvait la cacher. C'était une évidence, sa ré voix alors résonna, loin derrière elle. Cette voix l'accusait. On l'accusait souvent, mais là, c'était différent. Tellement différent.
- Tu es l'enfer ! Qui t'a invitée à revenir en ce monde ? Qui t'a conviée à troubler MA guerre ? Meurs, reine ! Meurs comme mourra ton roi !
Une flèche la frappa dans le dos, elle s'effondra, une intense douleur irradiant son corps loin, devant elle tombait un autre corps. Elle le reconnut , ses larges ailes blanches déployées, comme pour éviter la chute écrite...
- VAAAAANNN ! Hurlait Hitomi en se réveillant d'un bond, ses cheveux plaqués sur son front par la sueur, ses yeux brillant de larmes.
Des mains lui saisirent les épaules, comme pour la ramener à la réalité, pour l'extirper de ce cauchemar douloureux. Elle se débattit, craignant de faire face à ses assassins, à Amano.
- Hitomi ! Hitomi, calme toi ! Tout va bien, ce n'est que moi...
La voix se voulait rassurante mais elle était brisée par l'inquiétude. La jeune fille fixa celui qui avait parlé. Elle avait reconnu sa voix. Elle avait reconnut son odeur si particulière. Elle cligna des yeux à plusieurs reprises puis, sans que Van ne s'y attende, elle se donna un coups violent sur la joue.
- Que fais-tu, s'exclama celui-ci, sourcils froncés. Calme toi ou je t'attache !
- Zut ! Zut et re-zut ! S'exclama Hitomi en mettant sa tête entre ses mains. Inquiet, Van la fixait, sourcils froncés, se demandant si son comportement était dû à sa blessure.
- Hitomi ?
- Ne parle pas ! S'exclama soudain celle-ci. Elle releva la tête, le visage strié de larmes, son pansement à sa joue souillé de sang. Sa gifle avait ouvert sa plaie à peine cicatrisée. Ceci irritait le jeune roi .
- Qu'as-tu, Hitomi ? Que t'arrive-t-il ?
- Je suis morte...Ces maudit assassins ont finit leur ouvrage et me voilà prisonnière de mon esprit, rêvant ta présence, rêvant que je suis une fois de plus sur Gaia que je n'aurai jamais dû quitter pour le monde corrompu qu'est le mien... Quel fantasme ! Quel esprit !
Tout en parlant, les larmes coulaient sur ses joues, ses poings se seraient de colère. Van soupira. Grâce au pendentif qu'elle lui avait laissé, il avait eut une étrange connexion avec son aimée, plongeant dans ses rêves ou la trouvant dans les siens. Il avait ressenti, deux ans plus tôt, le regret qui pesait sur le cœur de la jeune fille, sa peine à se lever chaque matin dans cette ville figée dans le quotidien.
Puis, l'esprit de la jeune fille était devenu ,au fil des années, plus clair, lui accordant quelques bribes de souvenirs qui hantaient encore Hitomi dans son sommeil. Le dernier rêve qu'ils avaient partagé lui avait montré la jeune fille fuyant à travers des rues surpeuplées, la peur au ventre, alors que des inconnus armés la pourchassaient. Cette vision faisait encore naître dans l'esprit de Van un triste sentiment d'impuissance alors que la rage au cœur, il la voyait malheureuse. A la suite de ce rêve, il avait été d'humeur dévastatrice si bien que nul au Conseil n'avait osé lui tenir tête des semaines durant.
Il posa un doux baiser sur le front de son amour et souffla :
- Tu es à Fanélia, Hitomi et je jure de ne plus te laisser seule.
Hitomi se tourna vers lui, son regard se posant enfin sur son seul amour. Il n'avait pas changé, elle l'avait remarqué dans la cour, quand...
Une douleur déchirante la traversa, elle se plia en deux, sa main agrippant son épaule comme pour taire sa souffrance.
- Désolée... marmonna-t-elle.
- Que racontes tu encore, soupira-t-il en se levant pour aller à la porte.
- Je ne t'ai amené que des soucis, je suis tellement désolée...
- Allonge-toi, je vais faire appeler le guérisseur pour qu'il t'ausculte, lança-t-il, ignorant sa remarque.
...
Lorsque arriva le guérisseur, la porte de la chambre royale était grande ouverte. Il lança un coups d'œil à l'intérieur pour trouver le roi en pleine dispute avec son invitée convalescente.
- Je t'interdis de raconter ce genre d'idioties ! Hurlait le monarque.
- Mais je te dis que je ne suis pas digne de toi pour rester ici ! Ce n'est pas si grave si je voyage à travers Gaia ! Lança la jeune fille qui se tenait debout, face à Van qui était adossé à la fenêtre.
- Je t'ai dit que je ne comptais pas te laisser traverser ce monde seule ! Et ôte ces mots de ta bouche car sans toi, je ne serai même pas là pour régner.
- Ne sois pas ridicule, Van ! Sans moi, la guerre n'aurait pas fait rage ! J'avais apporté le malheur avec moi !
- Encore avec ces bêtises ! Vas tu cesser à la fin ?
- Dans ce cas, je retournerai sur Terre...
- QUOI, l'interrompit brusquement Van qui n'était à présent plus qu'à quelques pas d' comptes retourner là où tous veulent ta mort !
- Voyons, je suis heureuse là bas, ne crois pas que quelques assassins me tueront, sourit-elle. Ce mensonge lui brûla la gorge. Elle haïssait ce monde corrompu, il l'écœurait au plus haut point. Même ses amis s'étaient retournés contre elle, même sa famille l'avait reniée... Tout cela car ils préféraient le doux mensonge à la dure vérité. Van prit le menton de la jeune fille, l'obligeant à le regarde dans les yeux. Il dit, une note de douleur et de colère dans la voix :
- Hitomi, cesse de me mentir, je ne le supporte pas. Je sais ce que tu me caches, je sais que les quatre hommes que nous avons éliminé l'autre jour ne sont pas les premiers à avoir désiré te trancher la gorge. J'ai vu ce que tu me caches, ma douce Hitomi. Et je me refuse à te laisser affronter cela encore, je ne le supporterai pas, tu n'en survivras pas.
Les yeux émeraudes de la jeune fille se confondaient dans un nuage de larmes. Elle murmura :
- Mais tu es roi et je suis reporter. Qu'est ce qui pourrait nous lier ? M'accorder une place non discutable ou honteuse à tes côtés ? Je ne veux pas être un nouveau fardeau...
- Tu es un héros de guerre, tu es la sauveuse du roi de Fanélia. Qui oserait critiquer ta place à mes côtés, sourit-il en la serrant contre lui.
Le guérisseur, un sourire paternel sur le visage, frappa à la porte et se décida à entrer. Van aida la jeune fille à rejoindre son lit où le médecin s'appliqua à retirer les bandages souillés pour nettoyer les plaies et mettre une nouvelle couche de baume sur les blessures pour aider à la guérison.
Van était adossé à un pilier du lit, regardant le vieil homme faire son ouvrage. Après avoir nettoyé avec un tissu humide la plaie qui peinait à cicatriser sur l'épaule de l'invitée, il dit :
- Lady Hitomi, vous devrez faire attention à ne pas exposer vôtre bras droit, je crains que la plaie ne soit trop profonde pour guérir rapidement.
- Avez-vous retiré la balle ? demanda la jeune fille.
Cette tête de flèche étrange ? Oui, je l'ai retirée et je m'étonne que vous ayez oublié, vous avez tant remué et hurlé à la mort...
Van lui lança un regard noir, lui signifiant qu'il ne devait pas aborder le sujet. Mais Hitomi était déjà intéressée. Elle lança, sourcils froncés :
- J 'ai tant hurlé ? Tant gigoté ? Et vous avez réussit à me soigner ? Je...
- Oui, fort heureusement, sa Majesté refusait de vous laisser, même avec moi, ce qui est blessant. Il vous a maintenue, vous évitant ainsi de me déranger et de vous briser la nuque, sourit le vieil homme qui pansait à présent son épaule.
Hitomi sentit le rouge lui monter aux joues. Honteuse, elle glissa :
- Van ...
- Ne t'excuses pas, je t'en prie, c'est insupportable à entendre alors que ton état ne serait pas si grave si j'avais été plus rapide. Elle ouvrit la bouche pour répliquer mais le guérisseur réclamait son attention. Il dit :
- Je vais m'occuper de vos côtes cassées à présent, je n'ai pas put m'y appliquer car sa Majesté craignait que vôtre corps ne supporte pas plus de souffrance et a ordonné de...
- Assez de tes commentaires inutiles, grogna l'intéressé en allant s'accouder à la fenêtre pour accorder un peu d'intimité à la jeune fille. Elle releva la chemise de nuit qu'on avait dû lui mettre dans son sommeil. Elle fut ravie de constater qu'elle portait encore le shorty noir qu'elle portait sous sa jupe la jour de l'attaque.
Le guérisseur tâta son côté droit qui était violacé, ravivant la douleur qui l'avait faite perdre connaissance. Par instinct ou par reflex, elle se plia en deux, ne voulant pas laisser le médecin raviver sa douleur. Celui-ci soupira et tenta de mettre un peu de baume sur la tâche mauve. Hitomi, oubliant un moment ce qu'il tentait de faire, fut heureuse que Van n'ait pas vu cette blessure. Après tout, elle lui avait été infligée sous ses yeux, alors qu'il arrivait à peine sur le lieu de leur apparition.
Le baume de plantes fraîchement coupées et travaillées effleura sa peau. Ce fut comme si on avait appliqué un morceau de glace sur son corps. Une brûlure intense s'empara d'elle. Se refusant de hurler, elle se mordait la lèvre, ses poings se serrant sur le lit. Une larme de sang quittant sa lèvre blessée. La guérisseur banda la blessure en disant :
- Vous avez deux côtes cassées, j'eus craint qu'il n'y en ait plus. Venant d'un coups si violent, cela m'étonne, vous auriez pu avoir un organe interne perforé. Heureusement, il n'en est rien...
En entendant tout cela, Van serra les poings, le visage traversé par une vague de culpabilité et de colère. Le guérisseur se retira, Hitomi soupira, relâchant enfin la tension qui pesait sur ses épaules afin de taire sa douleur. Elle s'allongea sur l'immense lit, épuisée par cet effort.
Van effleura son visage presque endormi et glissa :
- Je vais devoir te laisser, j'ai une réunion à finir avec le Conseil. Repose toi, je serai vite de retour.
Elle hocha lentement la tête, ses yeux se fermaient déjà. Elle s'endormit. Il posa un drap sur son corps meurtri et quitta sa chambre sans bruit. Dans le corridor, deux gardes veillaient .
- Ne laissez personne perturber son repos, commanda le monarque avec autorité.
- Majesté, se risqua l'un. Van se tourna vers le garde, lui faisant signe de poursuivre. Le garde dit : « Si Lady Hitomi désire sortir de la chambre, que devons-nous faire ? »
- Cela dépendra des ses besoins et son état. Si elle ne vacille pas, faites la visiter ou emmenez la à la salle à manger. Merle finira par la trouver et la couver.
- Bien, Majesté, fit la garde en reprenant sa place de cerbère près des portes.
Van s'en alla, l'inquiétude lui faisant froncer les sourcils.
~°~ ...
A son réveil, l'obscurité avait élu domicile dans la chambre. Elle tituba jusqu'à la fenêtre pour constater que la nuit était tombée et que la ville semblait tout de même bien animé , elle alla à la porte de la chambre sans se soucier de ses pieds nus ou de sa chemise descendant à peine jusqu'au milieu de ses cuisses. Elle ouvrit et fut à moitié étonnée de trouver deux gardes. Van avait toujours été très sérieux quand il s'agissait de sa sécurité. L'un des garde la salua et dit :
- Lady Hitomi, la nuit est encore jeune, ne voulez vous retourner vous reposer ? Sa Majesté ne saurait tarder.
La jeune fille aurait été ravie de passer la nuit aux côtés de Van mais elle dit :
- Je ne parviens plus à fermer l'œil. Pouvez-vous m'indiquer les cuisines ? J'aimerai bien avaler quelque chose.
- Euh... Milady, comptez vous traverser la palais dans cette tenue ?
Hitomi parcourut du regard son corps. Ses genoux étaient éraflés, la manche droite de sa chemise était souillé de sang sec. Elle soupira et dit :
- Je vais trouver quelque chose à mettre.
Elle regagna la chambre, chercha des yeux un vêtement qui traî ne voulait pas fouiller les placards alors qu'elle était prête à parier que c'était la chambre de Van. Une invitée dans la chambre du roi, quel tableau ! Elle trouva finalement le haut de chasse de Van et son pantalon d'équitation sur un siège, près de la fenêtre. Elle se débarrassa de sa chemise, enfilant le pull sans manches et le pantalon un peu large. Elle replia les extrémités du vêtement jusqu'au haut de sa cheville et sortit, ravie. Le garde fit des yeux ronds en la bégaya :
- Voyons, milady, si sa Majesté voit que je vous ai permis de vous balader ainsi vêtue, il m'en voudra ! C'est... C'est...
- Vous préférez la chemise de nuit, ? soupira Hitomi.
- Nullement ! S'empressa-t-il de répondre. Mais...
- Voyons, je vais juste manger, personne n'aura d'attaque en me voyant ainsi vêtue, sourit la jeune fille.
- Sa Majesté en aura une, assura le garde. Attendez, je vais voir s'il y a quoique ce soit qui vous irait mieux.
Le garde nerveux entra dans la chambre alors que l'autre allait à la recherche d'une servante. Hitomi, irritée, s'en alla dans une direction inconnue, se disant qu'elle finirait par trouver la cuisine seule.
~°~ ...
- COMMENT ?
La voix puissante qui s'éleva fit sursauter tous ceux qui étaient présents. Le malheureux garde venait d'annoncer à son roi qu'il avait perdu la trace de la jeune invitée et ne la trouvait nulle part. L'aube se pointait, elle avait disparu depuis presque huit longues heures. Merle parcourait déjà le château de fond en comble, à la recherche de son amie.
- Je... bégayait le garde blanc comme un linge.
- Vous avez cru qu'elle attendrait sagement que vous ayez finit ? Siffla Van d'une voix vibrante de colère. Le garde avait la tête basse, n'osant pas affronter le courroux royal. Tout en jurant, Van s'en alla lui aussi arpenter les corridors afin de retrouver Hitomi.
Celle-ci se promenait depuis un moment. Elle avait remarqué que le soleil se levait et que partout les serviteurs s'agitaient. Elle arriva aux écuries, fascinée par la grandeur des chevaux et les couleurs si singulières de leurs robes. Elle savait bien que sa tenue pouvait inciter les gens du château à s'interroger,mais elle en avait eut assez de sa chambre.
Un chevalier s'entraînait dans l'arène face aux écuries. Il avait été adoubé depuis quelques mois seulement. Jeune et doué, il était sûr d'avoir devant lui un avenir prometteur au service de la couronne. Un nouveau coups de haut, il rageait de ne pas avoir été présent la veille. Il aurait pu s'afficher devant son roi s'il avait put combattre ces inconnus. Bien sûr, le roi n'avait agit que pour sauver une étrange femme et les généraux étaient intervenus pour conserver la vie de cette dernière. Le jeune chevalier n'aurait pas porté de priorités à la vie d'une étrangère. Elle n'était rien. Et le roi n'avait pas encore expliqué pourquoi il était intervenu. Évidemment, le roi n'a aucunes explications à donner à un simple chevalier. Mais rester dans le secret lui était insupportable.
Un regard.
Son épée brandie, il fit volte face pour découvrir qui le fixait, qui l'espionnait. Il fut agacé de croiser le regard émeraude et surpris d'une jeune fille portant une tenue d'hommes. Il s'exclama :
- Que faites vous dans le palais ?
- Oh... On m'y a conduite.
- Mensonge, on ne conduit pas de catins au palais puisqu'il n'y en a pas à Fanélia, cracha le chevalier en s'avançant vers la jeune fille.
- Je ne suis pas une catin, s'insurgea Hitomi, le rouge aux joues.
- Alors que faites vous dans la tenue de vôtre amant, siffla le chevalier en saisissant le col de son pull et en rapprochant son visage du sien. Son souffle empestait l'alcool. Ses pupilles étaient dilatées. Son regard luisait de mépris. Une soudaine bouffée de peur l'envahit. Elle tenta de se dégager, mais la poigne du chevalier ne se desserra point. Le bout des pieds de la malheureuse touchait à peine le sol.
- Ôtez cette main, ordonna Hitomi avec colère et peur.
Le chevalier n'eut le loisir de lui répondre.
- Lâchez la ! La voix vibrait d'autorité et de colère.
A l'entrée du palais, face aux terrains d'entraînement, une silhouette se dessinait, marchant à la rencontre des deux protagonistes.
- Van ! Murmura Hitomi, navrée de lire tant de colère et d'inquiétude sur ses traits.
Le chevalier, l'esprit ralenti par l'alcool, regardait son roi approcher sans pour autant comprendre l'ordre qui venait de lui être lancé. Il bégaya :
- Majesté, pour une catin...
A présent face au chevalier, Van semblait se battre avec le désir de dégainer et de lui trancher le bras. Il ne supportait pas que ses soldats soient sous l'effet d l'alcool au sein du palais. Il ne supportait pas que son aimée soit malmenée.
- Je ne compte pas me répéter éternellement alors à moins que vous ne veuillez avoir un bras inutile, relâchez la TOUT DE SUITE !
Surpris par ce haussement de ton, le chevalier lâcha la jeune fille qui tituba en arrière. Van passa un bras autour de ses épaules pour la soutenir.
- Hitomi ! Hurlait Merle en courant à leur rencontre, suivie par une flopée de personnes qui avaient aussi cherché la jeune fille. Van remarqua que ses généraux s'étaient joints aux recherches. Un sourire s'accrocha aux coin de ses lèvres.
La femme-chat bondit sur son amie qui lui avait tant manquée et inquiétée. Le chevalier n'avait pas bougé, ses yeux passant de la jeune fille vêtue comme un garçon à son roi. Il répéta, ses sourcils se fronçant face d'incompréhension :
- Majesté ! Pour une catin ? Comment...
- Gare à tes dires, siffla le général Kaze, un grand homme aux cheveux argentés , en portant sa main à la garde de son épée.
- Calmez-vous, général Kaze, grogna Merle qui craignait que Van ne devienne lui aussi violent.
Celui ci lâcha Hitomi, saisissant le chevalier par le col de son armure. Son regard d'un brun luisant dans celui de l'ivrogne, il siffla abandonnant le tutoiement poli :
- Ne sais-tu pas que l'esclavage humain est interdit en ce royaume ? Elle est mon invitée, je ne permettrai pas à un imbécile non gradé de l'insulter. Est-ce clair ?
Le chevalier baissa les yeux, sourcils froncés. Le roi le lâcha et se tourna enfin vers Hitomi. Celle-ci regardait ses pieds, les trouvant étonnement sales, se demandant pourquoi elle n'avait pas de chaussures et comment ses orteils avaient pu survivre. Elle avait peur de croiser le regard de l'élu de son cœur. Elle avait quand même du l'inquiéter en se baladant seule toute la nuit. Il releva doucement le menton de la jeune fille, plongeant ses prunelle noisettes teintées d'écarlate dans ses yeux émeraudes. Il demanda :
- Est ce que tu vas bien ?
Étonnée par la question, s'attendant à des reproches, elle se rendit compte qu'il parlait de ses blessures et de sa rencontre avec ce chevalier peu courtois. Elle dit :
- Van ! Comment peux tu être ainsi ? Je t'ai sûrement rendu fou d'inquiétude, j'ai causé du souci à tous au château ! Alors...
Il l'interrompit en posant un doigt sur ses lèvres et déclara :
- Bien sur que j'étais fou d'inquiétude, mais tu n'es pas à blâmer, je ne m'attendais pas à te trouver tranquillement assise sur ton lit.
Il souriait. Sa sombre expression avait déserté ses traits. Un lueur de culpabilité parcourut les yeux émeraudes. Elle glissa
- Mais tu semblais si furieux...
- Parce qu'une certaine personne a osé te toucher, dit-il à son oreille, empourprant ses joues, son souffle effleurant sa gorge.
Ils regagnèrent le palais, laissant là le chevalier à qui le général Kaze faisait la leçon avec impartialité.
~°~ ...
Le repas lui fut amené à sa chambre. Hitomi mangea, son regard perdu dans l'horizon, se demandant ce qui l'avait rattachée à la Terre si longtemps pour rater la reconstruction de Fanélia. Elle avait tu son soulagement lorsque Merle lui avait annoncé non sans malice que Van avait refusé tous les partis que le Conseil lui avait proposé.
Le royaume baigne dans une autarcie totale, les rapports avec tous ces pays qui tentaient de mettre la main sur le pouvoir royal n'avaient aucun besoind'être entretenus par un mariage cette annonce emplissait Hitomi de joie. Elle avait souvent craint qu'il n'ait trouvé un parti en son absence ou oublié leur amour.
Van avait promis à la jeune fille qu'il l'emmènerait faire un tour dès que possible. En attendant, Merle prenait plaisir à couver la jeune fille et à la couvrir de splendeurs. Elle lui avait dénichée un robe acceptable pour toutes les deux. En vérité, il s'agissait d'une tunique de chevalier que Merle avait volée et que Hitomi avait retouchée. Au dessous, elle mit un pantalon de cuir qui avait été ajusté pour lui aller. Elle boucla une ceinture à sa taille, laissant un long poignard pendre dans une lanière. Merle avait finit par la laisser alors que la cloche de la ville sonnait midi et Hitomi avait rejoint sa chambre, épuisée par toutes les visites que Merle lui avait faites. Ayant finit son repas, elle se leva.
Elle soupira à la vue du camps d'entraînement, Elle aurait aimé travailler son tir à l'arc et son escrime qu'elle ne pratiquait que depuis quelques mois. Elle savait que ses flèches atteindraient toujours leurs buts, c'était pour cela qu'elle avait travaillé des années durant son tir à l'arc. Mais elle avait vite remarqué qu'en métropole, elle ne pouvait tuer un de ses assassins sans en subir de lourdes conséquences ni même utiliser librement un arc.
Elle s'était un jour retrouvée acculée dans une impasse, une groupe d'une dizaine d'individus lui empêchant toute fuite. Ils avaient été payés par quelques familles de mafieux qui voulaient faire cesser les activités de la jeune fille car Hitomi, avec ses articles, menaçait même la paix du Marché Noir.
Elle avait finalement été battue avec violence et s'était défendue avec une des barres de plombs qu'avaient emmené ses agresseurs. Ce jour là, gisant sur les pavés froids, alors que des passants appelaient une ambulance et que son sang teintait la ville, elle avait compris qu'elle n'aurait pas la chance de survivre à une telle attaque une seconde fois. Elle avait donc dès sa sortie de l'hôpital, été s'inscrire dans un dojo.
Revenant à la réalité avec un frisson, Hitomi quitta la chambre, décidée à ne pas rejouer son rôle de l'époque et de ne pas être un poids pour Van.
~°~ .
Merle et Van marchaient le long des écuries, se hâtant. Merle poussait maints jurons alors que dans le regard brun-rouge de Van brillait une étrange lueur. Colère ou crainte ? Les généraux avaient vite fait de rejoindre le terrain d'entraînement où les âmes semblaient s'être échauffées. Ils y arrivèrent avant leur roi, surpris et rongés par l'inquiétude.
Van bondit par dessus la barrière délimitant le terrain, s'avançant vers le cercle de nouvelles recrues qui avaient délaissé leur entraînement pour fixer quelque chose. Il y eut un grand cri, un coups sec puis un silence de mort. Impatient, Van écarta le public avec colère et son regard se posa enfin sur les adversaires. Ils n'étaient pas deux. Ils étaient six.
Flash Back !
Lorsque Hitomi était arrivée au terrain d'entraînement, elle avait rapidement été sujette à maintes railleries et provocations. Elle n'y avait prêté aucune attention, s'était trouvée une épée et un poteau d'entraînement. Insultés par la présence d'une femme sur leur terrain de jeu, plusieurs jeunes soldats en pleine formation s'approchèrent. A la vue de ses mouvement contrôlés et de ses frappes peu violentes, ils se mirent à rire. Non seulement elle prétendait pouvoir s'entraîner mais en plus elle avait un niveau si bas qu'on aurait dit un enfant !
Hitomi, agacée, cessa de pratiquer. Elle adressa aux nouveaux venus un regard noir et demanda :
- Auriez-vous l'obligeance de me laisser pratiquer ?
- Les armes ne sont pas une occupation féminine, grogna l'un.
- Tu devrais regagner ton poste, ma chère, avant qu'il ne t'arrive quelques choses compromettantes.
- Même si personne ne se soucierait d'une messagère trop hardie, souligna un autre.
La jeune fille les fixa un à un, se demandant comment Van pouvait avoir de telles ordures dans ses rangs. Elle se souvint alors de ses cours d'histoires disant que la plupart des jeunes s'enrôlaient dans les armées royales pour simplement faire bonne figure. Certains hommes de Van étaient peut être ainsi. Elle soupira, navrée que la bonté et la douceur de leur roi ne les effleure pas.
- Laissez la donc rester un peu, intervint une voix.
Hitomi le reconnut. Le chevalier ivre de la veille. Il venait à sa rencontre, un sourire malicieux sur ses lèvres.
- Mais... hésita un soldat.
- Voyons, vous devez être aussi las que moi de combattre des poteaux immobiles et cette jeune personne sera ravie de nous aider dans nôtre entraînement !
- On ne risque rien, lança un autre.
- Rien du tout, elle est sans importance, assura le chevalier.
Hitomi lança un regard autour d'elle. Ils étaient une douzaine, dont le chevalier, à avoir dégainé tandis que les autres formaient un cercle autour d'eux.
- A plusieurs contre une seule personne, c'est déloyal, cracha-t-elle.
- Mais non ! Tu devras juste gérer plus de monde que d'habitude, souriait le chevalier.
Fin du flash back
Hitomi en avait vaincus plusieurs. Le reste n'étaient que des sur-hommes ne ressentant pas la fatigue. Son souffle court, elle posa son regard sur les six hommes encore debout. Parviendrait à les achever ou allait-elle se réveiller des jours plus tard sous le regard soucieux de son amant ?
Ils attaquèrent simultanément, la prenant au dépourvu. Le premier la désarma, son épée vola à travers les airs pour se planter face à Van dont tous ignoraient encore la présence.
Deux la frappèrent de haut, simultanément. Elle plongea à terre, effrayée de les voir si motivés à la tuer. Parce que leurs coups n'étaient pas des coups d'entraînements. Ils affrontaient la jeune fille avec tout ce qu'ils avaient! Le chevalier ivre dressa son arme, prêt à l'achever alors que le visage de la jeune fille se confondait en panique et en colère. Il se figea, son sourire psychotique se fanant sur ses lèvres. La pointe froide d'une épée était appuyée sous sa gorge.
- Assez, fit une voix calme mais menaçante.
Hitomi lança un coups d'œil derrière elle pour voir son sauveur. Il s'agissait de Van. Elle sourit, rassurée.
- Je ne vois pas ce qui m'empêcherait de te décapiter ici et maintenant, fit le roi avec un calme absolu tandis que son regard trahissait la haine profonde qu'il ne laissait pas éclater.
- Majesté, je...
- Tu as une place réservée en cellule, le coupa Van. Il se tourna vers ses généraux qui ordonnaient à tous les apprentis de rengainer et de se mettre en rang. Il ajouta : « Kaze, emmenez moi cette ordure. »
Avec une joie toute débordante, le général obéit en traînant le chevalier à présent déchu de son titre.
Hitomi était restée à terre,troublée en lisant tant de haine dans le regard de ce chevalier. Van s'accroupit près d'elle, effleurant du bout des doigts sa blessure à la joue qui saignait à nouveau.
- Tu n'es pas blessée ?
Elle ne répondit pas, elle ne voulait pas l'inquiéter, elle ne faisait que l'inquiéter depuis son retour...
Inquiet face à son silence, il l'inspecta rapidement du regard. Son regard s'arrêta sur la cuisse de la jeune fille, portant une entaille d'au moins deux pouces. Sans attendre, il la souleva, ne voulant que la plaie s'ouvre plus encore et ne la lâcha pas malgré ses protestations.
Il posa son regard sur les rangs d'apprentis et annonça d'une voix de stentor :
- En ce jour, en ce moment, vous êtes la honte de ce pays. Oser vous rabaisser à de telles choses par vos actions ou votre inaction va à l'encontre de vôtre serment ! Ceux qui oseront seulement penser s'en prendre à nouveau à Lady Hitomi ou maltraiteront autrui seront exilés. Ne commettez pas l'erreur de vôtre aîné.
- Qui est-elle, lança une voix forte.
Les généraux adressèrent un regard furieux aux apprentis. Van répondit :
- Elle est celle qui a sauvé Gaia d'une fin écrite. Tous les citoyens connaissent cette histoire.
- Hitomi... Cette Hitomi ? De la Lune des Illusions !
Sans leur laisser le temps de digérer l'annonce, le roi sen alla, portant son aimée dans sa chambre où Merle avait déjà envoyé un guérisseur.
~°~ ...
A son réveil, elle était de retour dans ce même lit douillet. Hitomi geignit, sons corps tout endolori et ouvrit enfin les yeux. La lumière éblouissante du matin l'aveugla un moment. Elle fut un peu déçue de se trouver seule, certaine de s'être assoupie alors que Van la portait loin du terrain d'entraînement. Elle se redressa pour retomber comme un poids lourd.
Avec un soupir, elle comprit qu'elle n'en avait que trop demandé à son corps jusque là. Elle ferma les yeux pour se rendormir sans se soucier du sang qui souillait ses draps et sa chemise de nuit.
On frappa à sa porte, l'extirpant de son lourd sommeil réparateur. Elle geignit. Une voix derrière la porte lança :
- Hitomi ? Hitomi, tout va bien ?
- Hmm... répondit celle-ci en retombant dans un sommeil sans rêves.
La porte s'ouvrit doucement. Van passa sa tête à l'intérieur pour s'assurer que tout allait bien. Hitomi dormait. Il sourcilla, la journée était déjà bien avancée, le repas de ma mi-journée avait déjà été servi et débarrassé.
Il s'avança vers le lit, effleurant le front de la jeune endormie. Il ne fut pas étonné de lui découvrir de la fièvre. Il porta près de lui le pot de chambre et y plongea un tissu. Il l'essora et le posa sur le front de la fiévreuse. Hitomi s'apaisa dans son sommeil, ses sourcils ne se fronçant plus, ses traits se relâchant.
Il ouvrit la porte-fenêtre du balcon, laissant un peu d'air frais entrer dans la pièce. Plus tard dans la journée, Merle arriva sur le balcon d'un bond félin. Elle lança un regard étonné aux portes ouvertes et entra dans la chambre de son amie d'un pas vif. Elle fut rassurée de trouver Van et non un inconnu au chevet de son amie terrienne.
- Maître Van, Hitomi semble mal en point, glissa Merle inquiète en s'installant au bout du lit.
- Elle est simplement épuisée. Qui ne le serait pas après tout ce qu'il s'est passé ?
- Qu'as tu fait du chevalier agressif ?
- Il est en cellule. Je compte l'y laisser une semaine ou deux puis il regagnera son poste.
- Ce n'est pas risqué ?
- Nous verrons bien, je ne pense pas qu'il désobéira à son roi. Je n'avais jamais vu un chevalier s'en prendre ainsi à une lady. Il ne conservera pas ce comportement.
Malgré ses mots, Van savait au fond de lui que ce chevalier ne risquait pas de changer d'attitude.
Il l'avait compris en voyant le regard qu'il avait lancé à Hitomi lorsque le général Kaze l'avait emmené.
- J'espère que tu as raison, maître Van, sourit Merle en sortant pas le balcon.
Van retrempa le chiffon et alla s'installer sur le canapé, incapable de laisser son aimée seule avec sa fièvre.
Un cri. Hitomi agi d'instinct, se relevant d'un bond, à moitié consciente, à moitié endormie. Son pouls s'étant accéléré, elle lança un regard paniqué autour d'elle, cherchant l'origine du cri. Elle vit, face à son lit, à quelques pas d'elle, un inconnu. Il souriait. Son sourire était mauvais.
-Qui êtes vous, demanda-t-elle, relevant son drap sur son corps.
-Un ami... Feru.
-Que faites vous dans cette chambre ?
-Connaissance...
-Je ne veux pas faire vôtre connaissance, partez !
-Non ! Non !
La pièce fut engloutie par les ténèbres. Une paire de mains surgit de nulle part, se plaquant contre sa gorge. La jeune file suffoquait, ses ongles s'enfonçant dans les mains sans origine, ses pupilles se dilatant, son visage virant au bleu... Ses forces la quittèrent. Elle sentit ses bras tomber le long de ses flancs, ses yeux se fermer lentement alors que ses poumons l'incendiaient. Elle comprit alors que c'était son âme qui avait hurlé sa panique.
- Hitomi ! Hitomi ! Reviens, j'en t'en conjure...
La jeune fille ne reconnut pas la voix, trop assommée pour ce faire. Elle sentait juste des mains sur ses épaules, la secouant avec douceur. Paniquée, hantée par sa vision, elle hurla :
- Non ! Je ne veux pas ! Je...
Elle s'interrompit brusquement, son souffle court, ses yeux écarquillés. Elle lança un regard perdu à ce qui l'entourait, reconnaissant la chambre qu'on lui avait fournie. Debout à quelques pas d'elle, l'ayant lâchée en décelant sa panique, Van intervint avec douceur :
-Hitomi. C'est moi, ce n'est que Van.
Pourquoi se présente-t-il ?
Ses pensées se brouillaient encore plus.
-Tout va bien, tu es en sécurité. Essaie de te calmer, d'accord ? Calme toi.
On dirait qu'il s'adresse à une demeurée.
Elle fronça des sourcils, agacée par ces mots. Agacée de le voir lever les mains comme pour lui montrer qu'il venait en paix...
- Puis-je approcher, Hitomi ?
- Quelle question idiote, grogna la jeune fille avec humeur. Ne sachant si elle était ou non d'accord, Van resta à sa place, perplexe. Elle semblait en état de choc. Mais il ne savait pas exactement quelle vision l'avait rendue dans un tel état.
Des larmes se mirent à couler sur les joues de Hitomi qui avait traduit cette immobilité par un rejet blessant. Encore plus après après leur récente retrouvailles. Il soupira, s'approcha enfin.
- Je suis peiné de t'avoir faite pleurer, Hitomi. Je ne restais loin que pour te laisser te ressaisir. Tu as hurlé dans ton sommeil. Tu étais coincée avec je ne sais qui et en hurlais, mon amour.
... .. ~°~ . HOPE YOU ENJOYED ! :"3
